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dimanche 16 février 2020

France2022 : Un militaire pour présider la France en 2022 ?


Suite de la tribune : France2022 Constats, principes directeurs et grandes orientations.

Qui pour succéder à Emmanuel Macron en 2022 ?


Après une si abondante et délirante accumulation de couacs, de désordres et de retards entre 2017 et 2022, la France aura besoin d'un homme expérimenté, non encarté dans un parti politique, capable de rassembler nos compatriotes et vraiment apte au commandement. Qui, mieux que l'un de nos généraux en retraite et encore jeune, serait à même de répondre aux attentes d'un peuple en souffrance ?

Au 4ème trimestre 2018, au commencement de la crise des gilets jaunes, un leader de ce mouvement réclamait déjà la nomination d'un militaire. Une idée qui se heurtait à l'époque au renversement de hiérarchie que supposait une telle proposition : un président quadragénaire aurait eu un rôle prééminent tandis qu'un sexagénaire se serait contenté d'obtempérer (*). C'est bien entendu la hiérarchie inverse qui pourrait avoir quelques raisons de réussir : d'une part un président chevronné dans l'art de choisir ses collaborateurs et de trancher de manière adéquate pour mener des actions pérennes, d'autre part un premier ministre dans la force de l'âge pour endurer les innombrables pressions que subit toute personne à ce poste, sur ce siège éjectable.

(*) Ajoutons qu'en proposant la nomination de Pierre de Villiers au poste de Premier ministre sous la houlette d'Emmanuel Macron, Président de la république, nous allions tout droit au clash incessant tant ces deux personnalités sont aux antipodes. Le premier a l'expérience du commandement tandis que le second balbutie dans cet art. Le premier est un fin connaisseur des rouages de l'Etat tandis que le second en découvre chaque jour la complexité. L'un est franc, net, précis et d'une seule pièce sans se départir d'une finesse de bon aloi. L'autre ondoie, floute et tente de se démultiplier sans pouvoir cacher son immaturité foncière comme son très grand manque de recul.

Nous connaissons ce sentiment très largement partagé aujourd'hui en France, sentiment d'abandon, de dégoût, de lassitude, de trahison alors que d'innombrables foyers de renaissance sont prêts à défier les dragons des autres empires. Non seulement s'étalent au grand jour les turpitudes d'un certain monde politique à l'agonie mais se conforte aussi le sentiment de son impuissance quasi permanente, de son incapacité à résoudre les problèmes actuels. Dans ce climat délétère, les coups de menton d'un président visiblement en immense décalage avec les attentes d'un peuple excédé paraissent encore plus risibles et tragiques.

Qui mieux qu'un militaire qui jugea, de main de maître et sans mollir, les faiblesses d'un tacticien et bien triste stratège ou sire, parachuté à l'Elysée, pourrait nous sortir de l'ornière où nous ont conduits plusieurs décennies d'incohérences ?

Quatre-vingt ans après la débâcle de 40, nous avons encore besoin d'un général, rebelle aux compromissions de tous ordres, digne de confiance et assez fort pour ne pas être tenté de cacher, par des artifices de communication, les terribles épreuves qui nous attendent si nous continuons à confier le destin de la France à des politiques sans scrupules et incompétents.

Il nous faut un président apte à jauger les capacités de ses subordonnés et collaborateurs pour éviter de les envoyer sur des fronts où ils ne manqueront pas d'échouer ; pour éviter aussi de choisir des incompétents notoires. Ce genre d'aptitude s'apprend au fil d'un travail de commandement de longue haleine. Les personnes, qui n'ont pas dépassé la cinquantaine, sauf exceptions très rares, en sont incapables : elles sous estiment les difficultés du chemin et elles surestiment les qualités de ceux qui ont à le parcourir.

Il nous faut un président suffisamment maître de lui-même pour ne pas exercer sur les autres une pression démente : celle que subit en retour tout responsable dépassé par l'ampleur d'une tâche qu'il n'a pas su évaluer ni planifier avec rigueur ; pression qu'il finit par répercuter maladroitement sur des exécutants déboussolés. Un chef expérimenté évite de malmener ses troupes, d'en mépriser les réalisations ou d'en mal évaluer les limites.

Nous avons besoin d'un président capable de rassembler des hommes et des femmes d'avis différents et même très divers, non pas sur des quiproquos, des propos ambigus ou des paroles contradictoires mais autour d'un dessein de grande envergure qui transcende les clivages partisans. Il nous faut un président prêt pour des combats où le verbe et la tactique ne plastronnent pas mais se mettent au service d'une stratégie millimétrée, d'une stratégie qui accorde beaucoup plus de place aux ambitions légitimes d'un peuple qu'aux petits calculs mesquins d'un individu en mal de pouvoir.

Il nous faut un président qui n'a pas perdu sa fraîcheur dans une conquête échevelée du pouvoir suprême, un président qui sait se tenir et qui n'a pas besoin de recourir aux artifices d'une séduction de mauvais aloi, un président qui a gravi humblement toutes les marches qui mènent au sommet.

Il nous faut un président qui soit le très digne héritier des avancées remarquables de la cinquième république et qui se montre à la hauteur d'un enjeu majeur pour notre pays et pour notre temps : retenir le meilleur de la cinquième république et l'adapter aux nouvelles données géopolitiques. Ce travail minutieux demande beaucoup plus que des postures bravaches : il y faut un courage politique de premier ordre, une volonté d'airain tant notre république et notre pays ont été salis par des attitudes présidentielles indignes d'une fonction de monarque républicain. Au fil du temps, nous découvrons en effet l'océan des turpitudes et des malversations qui ont souillé la fonction présidentielle. Les révélations à venir l'éclabousseront encore davantage mais nous aurions tort de désespérer : des hommes et des femmes de l'époque contemporaine sont capables de surmonter le défi de son relèvement. 






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