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lundi 10 juin 2019

France2022 : Lettre ouverte aux partisans de l'abstention


Lettre ouverte aux partisans de l'abstention
Open letter to supporters of abstention



« Les États totalitaires sont établis 
par les partis totalitaires. 
Les partis totalitaires se forgent 
à coups d’exclusions 
pour délit d’opinion » 

(Simone Weil, L’enracinement)




Pentecôte 2019


Lettre manifeste à l'attention de tous les électeurs qui ont choisi de s'abstenir à l'une ou l'autre des différentes élections politiques organisées en France et qui souhaiteraient n'avoir pas à le faire en 2022.



1. Depuis de nombres années, vous formez la plus grande famille politique de France. "Cousins", proches ou éloignés, si chacun d'entre vous votait pour un même projet à la hauteur de ses espérances, ce projet l'emporterait haut la main. C'est le défi que nous allons relever ici : vous convaincre de choisir le projet France 2022 présenté sur ce site (alors que d'autres ont essayé de le doubler par ailleurs), sans en occulter les exigences les plus importantes.

2. Autant vous le dire d'emblée : la probabilité que l'ensemble du projet France 2022 vous agrée totalement est infime. Qu'à cela ne tienne : vous saurez dépasser les points de désaccord et vous n'en ferez pas un obstacle à votre adhésion puisque vous aurez saisi toute la nouveauté et, surtout, la vigueur et l'intérêt de ce projet. Non pas une proposition de plus sur un marché saturé mais une démarche originale qui ne vise pas le triomphe d'un parti sur les autres mais la victoire d'une haute idée de la France, de l'Europe et des autres continents sur toutes les combines qui n'ont cessé jusqu'à ce jour d'affaiblir notre pays, l'Europe et le reste du monde.

3. Alors que tant de partis politiques français rencontrent de plus en plus de difficultés de tous ordres (manques de suffrages, défections, divisions, querelles, rivalités, condamnations judiciaires ...) pour avoir tenté de se maintenir  sur des positions idéologiques étroites, vous ne serez pas étonnés que le projet France 2022 ne compte pas sur un rassemblement de partisans pour arriver en tête des prochaines élections présidentielles. Pour voir le jour, il s'est inspiré des meilleurs contributions de chaque part : la part la plus conforme à l'esprit de l'Evangile. Pour sa mise en oeuvre, il compte sur les personnes les plus intègres de chaque camp car tirer à vue sur tout le personnel politique est aussi vain, nuisible et stérile que de mettre dans un même sac toute une profession, toute une catégorie de la population, tout groupe de personnes au seul motif de son appartenance à un sous-ensemble défini. Dans chaque domaine d'activité sévissent des corrompus, des malfaisants, des êtres dangereux ... comme d'autres agissent avec honnêteté, droiture et souci quasi parfait du bien commun et du service des plus vulnérables sans mépris, sans jalousie pour les plus nantis ou les plus en vue.

4. Si vous rêvez depuis un moment qu'un projet politique solide soit mené par des hommes et des femmes de valeur vraiment libres de leur appartenance politique, assez forts et autonomes pour n'être pas aux ordres d'un parti, vous serez servis : n'intégreront l'équipe politique du projet France 2022 que les personnes qui auront fait preuve d'une grande indépendance d'esprit, qui auront été capables de mettre en cause les errances de leur propre parti, qui auront dénoncé ses positions malencontreuses, ses refus de toute controverse, ses manques d'ouverture, ses fermetures, ses verrouillages et ses pusillanimités.

5. Si vous en avez assez que la parole publique soit phagocytée par quelques-uns, souvent les mêmes ; si vous en avez marre que les poncifs et la langue de bois dominent les débats ; si vous craignez pour votre avenir et celui de vos proches ; si vous désirez sortir de plus de quarante années d'impasse politique en France ; si vous sentez que le moment est venu de vous exprimer ... le projet France 2022 est fait pour vous : il ne promet rien de mirobolant. Il s'appuie sur une analyse serrée et détaillée des causes profondes du marasme actuel. Il prône un retour aux fondamentaux de toute vie en société : la protection des jeunes pousses et des plus vulnérables. Il prévoit donc la conception et la mise en oeuvre de moyens fondés sur des principes puissants pour assurer cette protection dans tous les domaines vitaux pour notre avenir. Voilà certes une orientation trop générale pour emporter l'adhésion sans autre précision. C'est pourquoi plusieurs tribunes la développent. C'est pourquoi la suite de la présente lettre tentera de vous éclairer davantage sur les intentions, les principes et les propositions du projet France 2022.

6. Lors d'une première lecture, vous saurez ne pas vous laisser distraire par le choix de telle ou telle approche concrète : afin de parvenir au but souhaité, nous savons d'expérience qu'il faut parfois essayer plusieurs voies sans jamais se décourager. Du moins, voulons-nous ne pas nous résoudre à proférer cette pitoyable et lamentable affirmation : "Pour réduire le chômage, nous avons tout essayé" (et rien n'a fonctionné ...).

7. Il est clair que si nous considérons le chômage comme une fatalité, nous n'en sortirons pas. De même si nous ne savons pas dépasser les explications oiseuses de ce phénomène. Et a fortiori si nous en oublions la cause principale : l'assassinat des jeunes pousses françaises sous couvert de charité juridique et judiciaire, avec la complicité d'un Etat voyou et d'une caste de médecins devenus fous comme d'une trop grande part de la population française maintenue dans l'ignorance complète des ravages provoqués par l'IVG. En perdant chaque année un quart de la génération montante, la France se prépare un avenir des plus sombres et chacun peut constater, dès maintenant, sans trop savoir pourquoi, que de multiples menaces s'accumulent tandis que disparaît ce qui semblait nous prémunir contre elles.

8. Quitter le registre des peurs pour entrer sur un chemin d'espérance, telle est l'ambition du projet France 2022 car à trop se préoccuper de menaces secondaires, nous risquons d'en oublier la principale : la défaite du politique. Si nous renonçons à influer, d'une façon ou d'une autre, sur le cours des choses, nous finirons par ne plus rien maîtriser et nous serons dépossédés de ce qui nous tenait le plus à coeur. Si notre influence ne se fonde pas sur le Roc et l'Evangile, c'est en pure perte que nous agissons.

9. En brandissant le parti de l'autre comme un épouvantail, quelques renards de la vie politique française nous invitent à "voter utile" comme si le rejet d'une partie de nos compatriotes pouvait garantir d'emprunter le bon chemin ! Farce grotesque qui conduit à l'émiettement de l'électorat français et à la désertion des urnes. Ceux d'entre vous qui s'abstiennent souvent sentent bien que cette comédie n'a que trop duré et qu'il est plus que temps de rassembler les Français autour d'un projet d'envergure qui ne réponde pas seulement aux attentes des plus puissants ou des plus influents mais qui permette à chacun de déployer son potentiel au bénéfice du plus grand nombre.

10. La France et l'Europe tout entière ont besoin de projets de liberté qui ne se fondent pas sur le droit du plus fort à imposer sa loi, sur le droit de tuer en soi une vie naissante. Nous en sommes loin. L'échec relatif de l'Union européenne ne tient pas seulement à quelques dysfonctionnements institutionnels, à un trop grand élargissement, à l'établissement d'une monnaie unique ... Il relève plus fondamentalement d'une carence d'une extrême gravité : la suppression de la liberté pour beaucoup d'êtres en gestation de voir le jour.

11. Cher lecteur, chère lectrice, il est possible que vous soyez en total désaccord avec ce qui vient d'être affirmé. Rien de nouveau sous le soleil : beaucoup de nos contemporains ne comprennent pas qu'un avortement est le pire des moyens de répondre à la venue de l'enfant qui s'annonce. Si ce désaccord vous conduisait à ne pas adhérer au projet France 2022, il serait stérile de s'en lamenter : mieux vaut être clair dès le départ et ne pas se bercer d'illusion. La solidité du projet ne saurait se fonder sur un mensonge, celui qui prévaut quand un être sans défense est mis à mort pour le confort de ceux qui l'ont assassiné.

12. En s'adressant à ceux qui choisissent de s'abstenir de voter et en essayant de les convaincre de nous rejoindre, nous ne cherchons pas à les rallier à n'importe quelle condition et si leur opposition à la mise en oeuvre du projet France 2022 devait les conduire à voter pour un autre projet, nous ne pourrions que nous en réjouir : pour qu'un projet vive, se développe et prospère, il lui faut rencontrer une certaine opposition. Aucune critique, aucune contradiction ne saurait nous effrayer ni nous détourner du but à atteindre : l'abolition de la peine de mort pour tous les êtres en gestation.

13. Cette abolition d'une peine de mort, scélérate entre toutes, ne sera obtenue qu'en empruntant divers chemins, ces modalités concrètes sur lesquelles nous vous demandions au n°6 de cette lettre de ne pas prêter une trop vive attention car le risque serait grand alors de se focaliser de manière excessive sur les moyens au détriment du but à atteindre et, plus encore, au risque de faire prévaloir la discorde sur l'entente requise pour mettre un terme au fléau le plus redoutable.

14. Pour adhérer au projet France 2022, il faut d'abord être d'accord sur le fait que l'IVG est l'une des principales menaces qui pèsent sur la France et sur l'Europe. Les adversaires d'une telle affirmation auront toujours beau jeu de la ridiculiser. Eux-mêmes se rendront risibles en agitant d'autres menaces selon eux beaucoup plus terribles car ils invoqueront des causes externes au déclin de la France et de l'Europe alors que nous sommes les principaux artisans de nos défaites : défaite de la pensée, perte de sens, actions timorées, remèdes indigents, abandons de souveraineté, capitulations devant des puissances mondaines ... En renonçant à défendre l'enfant à naître contre la mère abusive, celle qui fait porter le poids de ses fautes ou d'un autre sur un être sans défense, nous avons abandonné la tâche la plus urgente et la plus essentielle : venir au secours de celui ou de celle qui est livré au pouvoir d'un plus fort que lui.

15. Faut-il s'étonner ensuite que le moindre gêneur, jugé tel par ces accusateurs, soit ensuite écarté, que chacun d'entre nous se retrouve un jour ou l'autre accusé à tort ? Quand l'innocent est condamné à mort sans autre forme de procès, chacun d'entre nous risque, à tout moment, d'être éliminé par un plus fort que lui. Et il ne se trouvera personne pour nous défendre puisque l'IVG contribue fortement à l'instauration du règne de la peur, de l'absence de courage et de la pusillanimité. Quand celui qui a le plus fort potentiel de vie, l'enfant à naître, est fauché alors qu'il est le siège d'une activité prodigieuse, qui d'entre nous peut espérer être épargné tandis qu'il se livre à des actions le plus souvent ordinaires et que son corps n'est plus animé par un essor hors du commun ?

16. Abolir la peine de mort pour les tout petits en gestation s'est non seulement sortir d'un suicide économique et démographique mais encore géopolitique : plusieurs pays à qui nous prétendons faire la morale se gaussent et se moquent allègrement de nos admonestations (pourtant légitimes eu égard aux pratiques de ces pays en matière de droit de penser et de s'exprimer sans encourir l'emprisonnement, la torture ou l'élimination). Le simple fait de rendre légal le meurtre de l'enfant à naître nous disqualifie complètement à leurs yeux, couvre de ridicule nos postures et nos propos de donneurs de leçons. Les Etats-Unis, en maintenant la possibilité pour chaque Etat de l'Union de légiférer librement sur le thème de la vie et de la mort, se donne au contraire les moyens de faire entendre leur voix et ce d'autant plus lorsque que la présidence et la vice présidence des Etats-Unis s'accordent pour que l'IVG ne devienne pas monnaie courante. La force de cette fédération ne tient pas seulement à sa puissance militaire et à ses réussites économiques. Elle vient de plus loin, d'un soubassement évangélique qui guerroie contre les tenants d'une barbarie toujours prompte à renaître.

17. Pour lutter efficacement contre l'IVG et son cortège de démissions, inutile de moraliser à outrance, inutile de vouloir inverser une tendance mortifère, inutile d'accuser un tel ou une telle. Inutile de souligner le manque de courage, d'imagination et d'audace des partis politiques. Non, il nous faut inventer, chacun à  notre tour et à notre place, des remèdes nouveaux qui donnent de ne plus désespérer de l'avenir. Dans un monde où l'espèce humaine paraît nuisible à certains, où la venue d'un enfant n'est plus accueillie à bras ouverts, nous devons tout faire pour que le temps des hommes soit considéré comme le bien le plus précieux.

18. Tel est l'objectif majeur de la création d'une monnaie de service et d'abondance dont l'émission est déconnectée de la rareté des ressources matérielles ou énergétiques et de tous les commerces qui prospèrent à l'ombre de cette rareté. Cette nouvelle monnaie vise à donner de plus en plus de poids au temps humain alors que, de toutes parts, fleurissent des systèmes et des solutions qui tendent à éliminer l'homme des circuits économiques de production pour le cantonner au rôle de consommateur, abruti d'informations contradictoires, sursaturé d'offres en tout genre et de plus en plus frustré de n'avoir pas accès à la totalité de ce qui attise sa gourmandise et ses convoitises voire ses passions les moins dignes d'éloge.

19. Pour ces détracteurs, la monnaie de service et d'abondance n'est qu'une lubie, un gadget, une vaine utopie puisqu'ils n'en comprennent pas l'intérêt, la complexité et la nécessité même. Pour eux, tout se vaut ou presque, tout est monnayable, tout peut s'acheter ou se vendre. Plus encore : n'a de valeur que le plus lucratif. Pour eux, l'un des moyens les plus sûrs de s'enrichir consiste à susciter des pénuries, à engendrer de fausses raretés et à profiter au maximum des manques incontournables. Le projet France 2022 met un coin dans cette vision triste, pantelante, pathétique et tragique de l'économie qui imprègne si fort les mentalités que seuls quelques pionniers (par exemple les pratiquants de la permaculture) ont l'audace de soutenir que la nature est généreuse par essence et que le pessimisme malthusien s'accorde bien mal avec les réalités, les ressorts, les trésors de l'univers qui nous environne : si pénurie il y a c'est avant tout parce que des groupes humains agissent de telle sorte qu'il en soit ainsi.

20. Comment renverser ce qui nous a conduit aujourd'hui à une faillite imminente sinon en instaurant un contrepoids redonnant au temps humain l'éminence intrinsèque et la dignité qu'il n'aurait jamais dû perdre ? Le temps humain, de l'argent ? Mais non, c'est beaucoup plus que cela. Il est le seul moyen par et sur lequel s'exerce mon libre arbitre : à chacun de choisir, à tout moment, ce qu'il va faire de son temps. Deux grandes options se présentent : le monnayer comme un avare et faire comme s'il m'appartenait ou bien l'offrir généreusement en sachant qu'il s'agit d'un don qui coule avec d'autant plus de fécondité à travers ma personne que je n'essaie pas d'en retenir pour moi la plus grande part. La seule question qui m'est posée, au fond, est celle-ci : veux-tu donner ta vie ou bien veux-tu essayer de la retenir ? Si je n'ai pas compris que la seconde option est vouée à l'échec, je ne cesse pas de ramer à contre courant et j'aurai beau amasser une fortune gigantesque, je partirai nu, sans armes et sans bagages comme le commun des mortels.

21. A voir s'agiter tant de monde pour amasser des "trésors" que les mites auront tôt fait de dévorer, on se demande parfois si l'enseignement des plus grands maîtres spirituels a quelque chance de pénétrer dans un coeur fermé, replié sur ses petites richesses. Sans doute pas plus qu'au chameau de passer par le trou de l'aiguille ...

22. En ce début de vingt-et-unième siècle est venu le moment de balayer toutes les prétentions qui conduisent beaucoup de nos contemporains à amasser ce qui n'a aucune valeur, c'est-à-dire tout ce qui n'a de prix qu'en raison des dysfonctionnements majeurs d'économies nationales vendues aux intérêts de quelques-uns. Est venu, en particulier, le moment de porter un coup fatal à toutes les tentatives qui visent à instaurer des situations de rareté, de manque, et de pénurie.

23. Il est en effet curieux de constater que dans de nombreux domaines, nous manquons de bras, d'intelligence, d'esprit de service, de temps humain disponible, de ressources ... alors que tant d'hommes et de femmes sont laissés sur le carreau d'économies fortement destructrices de l'environnement, génératrices de chômage, de pauvretés en tout genre et d'inquiétudes de plus en plus criantes. Comment sortir d'une situation aussi aberrante eu égard aux ressources exceptionnelles dont fut pourvue notre planète et dont elle recèle encore des miettes indispensables à une transition écologique qui ne se contente pas de surfer sur des vagues de signaux inquiétants mais qui explore les mouvements de fond pour saisir l'ampleur de la tâche qui nous attend ?

24. Nous le savons tous, plus ou moins confusément : ce sont les générations à venir qui vont le plus souffrir des multiples dérèglements qu'engendrent les folies de nos économies démentes. Deux choses, cependant, sont camouflées ou ignorées : les générations montantes sont déjà les principales victimes et elles le sont d'autant plus que s'est répandu un mensonge terrifiant. Ce mensonge le voici : puisque l'avenir s'annonce très sombre, il n'y a plus de place sur terre pour de nombreux enfants. Conséquence : limitons drastiquement le nombre des naissances. Par tous les moyens, y compris en répandant les idées les plus sottes et, pour finir, les pratiques les plus sanglantes, les remèdes les plus hémorragiques. On se croirait revenu - mais l'avions-nous vraiment quittée - à la médecine du temps de Molière : saigner le patient. Aujourd'hui ce ne sont plus les patients qui sont saignés mais des sociétés tout entières.

25. Tout projet politique qui ne tient pas compte de l'hémorragie en cours et qui n'essaie pas de l'endiguer est voué à l'échec n'en déplaise à tous ceux qui estiment que l'IVG est un progrès. Le coq gaulois est en piteux état : chaque jour il se vide un peu plus de son sang et il finira exsangue si nous continuons à nous occuper de faux problèmes et à coller des rustines sur un être vivant qui se morfond dans la cage étroite d'une mentalité essentiellement malthusienne : au lieu d'élargir l'espace de sa tente, cette mentalité ne raisonne qu'à périmètre fixe. Elle est incapable d'envisager d'autres façons de penser. Elle ne connaît qu'une ou deux dimensions géométriques. Raisonner en volume dépasse son imagination étrangement limitée.

26. Voter pour le projet France 2022, c'est refuser que le genre humain soit pris pour cible de toutes les critiques car s'il est évident qu'il contribue aux désordres qui mettent en péril sa propre survie, opter pour la mise à mort des jeunes pousses est la pire des réponses : cette élimination s'en prend directement au renouvellement du genre humain alors que toute autre action peut rester à l'état de menace pourvu que nous sachions modifier nos comportements avant qu'il ne soit trop tard. 

27. Tuer un être en gestation dans le sein de sa mère c'est exécuter d'emblée la menace qui pèse sur les générations à venir sans croire qu'il soit possible de remédier aux désordres actuels. C'est donc aussi désespérer du politique au sens large, de la faculté qu'ont les hommes de bonne volonté de s'entendre pour influer de façon positive sur le cours des événements. C'est donc enfin mettre en cause l'histoire humaine en négligeant les moments où certaines personnes ont su renverser des tendances dangereuses pour l'humanité.

28. Voter pour le projet France 2022, c'est renoncer à baisser les bras et refuser qu'une sorte de fatalité censément de plomb pèse sur notre destin comme si le pire devait advenir quoique nous fassions alors qu'en ouvrant les yeux au quotidien, nous voyons qu'il est possible, par des riens, d'engendrer un sursaut. Par expérience, nous savons aussi que des échecs apparents et à court terme ne présagent pas de l'issue d'un combat. Nos défaites ne sont pas le terme de l'histoire. A qui sait attendre, la vie d'un monde effervescent peut offrir une victoire, même au coeur du plus profond désespoir.

29. Pour contrer les teintes sombres de tant de politiques faméliques et leur noirceur, faut-il voter blanc ? C'est une possibilité à ne pas négliger même si, d'apparence, cela ne change pas grand-chose. C'est déjà faire un premier pas. Marquer son refus d'un jeu cousu de fil blanc. Sortir d'une défection qui fait dire : "A quoi bon voter ? Voter un tel ou un tel, cela ne changera rien". Ici nous proposons d'aller plus loin : voter pour une remise en cause radicale des positions figées qui nous font croire qu'en restant immobile se produira un changement automatique dans le sens d'un plus être quand de multiples occasions nous prouvent le contraire : la mise en mouvement, éventuellement précédé d'un temps d'observation et de réflexion suffisant, est capable de nous sortir d'une situation calamiteuse.

30. Le projet France 2022 invite à se mettre en quête d'informations susceptibles de déclencher un choix. Les plus pertinentes ne viendront pas d'elles-mêmes jusqu'à moi dès lors que je n'initie pas une recherche volontaire. Au jour le jour, je serai certes inondé d'un flot incessant de nouvelles qui, pour la plupart, iront dans le sens d'un malthusianisme si étroit que je finirai par en devenir misanthrope au point de dire : "l'homme est un animal de la pire espèce ! ". Tragique conclusion ... qui risque fort de conduire au : "Moi et les petits oiseaux" ou : "Après moi, le déluge".

31. La Toile offre de multiples occasions de sortir de l'étroitesse d'esprit qui porte au repli misanthrope. J'y découvre sans cesse des trésors dès lors que j'explore de manière assidue et détachée la mine intarissable des contributions d'innombrables passionnés. Sur tous les sujets, dans tous les domaines, je suis en mesure d'avoir accès à des pépites qui étaient hors de ma portée il y a seulement quelques années. Loin d'annuler les merveilles d'autrefois, ces pépites contribuent à les mettre en valeur. Elles vont, par exemple, me renvoyer vers des livres, supports irremplaçables pour un grand confort de lecture et pour un temps de plongée en eaux profondes. De nombreuses pages de la Toile proposent désormais des articles facilitant la sélection des livres qui valent la peine d'être lus dans tel ou tel domaine, en vue d'atteindre tel ou tel objectif. Nous pourrions en citer une multitude. En voici quelques-unes qui valent le détour : 

"Des livres pour changer de vie" d'Olivier Roland

"La bibliographie de l'atelier du chanteur" d'Alain Zürcher

"Lire les mathématiques" de Michel Volle ;

"Livres en lien avec la permaculture" de Permaculture Design ;

"Bibliographie théologique" des éditions Eyrolles.

(à compléter)

32. Certaines bibliographies existaient déjà sur le papier. Leur mise en ligne et l'adjonction de nouvelles bibliographies offre un confort sans pareil à celui qui cherche des informations pertinentes tandis que le renvoi vers des ouvrages passés au filtre des maisons d'édition apporte des garanties de fiabilité alors que certains reprochent aux contenus non passés à ce crible d'en manquer. Le fait de trouver sur la Toile à peu près tout et son contraire devrait nous alerter : dans un monde en effervescence, s'il est bien difficile de démêler le vrai du faux, ce travail de discernement n'en a que plus de saveur et de prix. Tandis que plus aucune autorité ne semble en mesure de contrer les débordements les plus fantaisistes, ne nous étonnons pas que l'action politique patine lamentablement : bien des hommes et des femmes aux manettes d'un pouvoir plus ou moins étendu ont un mal fou à prendre des décisions justes dès lors qu'ils ne prennent pas le temps de bien s'informer et de penser à long terme. Tétanisés par la tyrannie du court terme, ils ne savent plus faire le tri entre l'essentiel et l'accessoire, le vital et le superflu. 

33. Il est très étonnant de constater que rien de sérieux n'a été entrepris à ce jour par les différents échelons politiques français pour diffuser quotidiennement des informations qui soient en mesure de mobiliser, coordonner et fédérer les énergies de la société civile en vue d'établir des programmes d'action publique qui donne vraiment le désir à chacun de s'impliquer. Au lieu de déplorer le taux d'abstention, il est grand temps d'informer tous les électeurs, de manière intelligente et intelligible, des grands enjeux contemporains. Qui dit "manière intelligente" dit déjà "de manière non partisane". Si de nombreux électeurs se détournent des urnes c'est, pour une part non négligeable, en raison de l'incapacité des partis politiques à présenter un état objectif de la France. Et fermer les yeux sur le nombre terrifiant d'IVG ne prépare guère à établir un bilan sérieux de cet état.

34. La mise à mort de plus de 200.000 êtres en gestation chaque année en France est la plus grande catastrophe sanitaire, économique et politique que notre pays ait jamais connue puisqu'elle se solde, après plus de quarante ans d'un choix suicidaire, par une dizaine de millions de morts et par toute une série de conséquences tragiques liées à ces meurtres : chômage, pauvretés, dépressions, problèmes de santé, mensonges, incuries et débandades politiques ... Cette mise à mort signe une défaite de l'hospitalité, de la disponibilité et de la persévérance. 

35. Défaite de l'hospitalité : comme s'il n'y avait plus de place pour tous, des êtres sont éliminés avant même leur naissance. Comment s'étonner ensuite que l'arrivée sur notre sol de personnes venues d'ailleurs déclenche des phobies d'un autre âge ?

36. Défaite de la disponibilité : à ce qui advient sans calcul préalable saurons-nous accorder quelques miettes de notre temps alors qu'une pression folle s'exerce de toutes parts pour que toute notre disponibilité s'achève en profits ou en consommations ? Restera-t-il encore quelque espace pour une offrande de temps tournée vers ceux qui en ont le plus besoin : des êtres qui dépendent entièrement de notre bon vouloir ?

37. Défaite de la persévérance : restera-t-il encore demain du champ pour tout ce qui ne peut advenir d'un seul clic, pour tout ce qui demande des soins quotidiens, jour après jour et sur une longue période ?

38. Voter pour le projet France 2022 c'est refuser la fatalité des innombrables défaites qui semblent aujourd'hui dominer l'espace public comme les lieux privés. C'est affirmer qu'alors que tout semble perdu, joué d'avance, ... il est néanmoins possible d'inverser le cours des tendances suicidaires qui mènent la France, l'Europe et d'autres continents vers une faillite sans précédent.

39. Il suffit pour cela de se plonger dans les travaux anciens ou actuels de tous les pionniers qui ont perçu les risques insensés que nous courons à nous en tenir aux seules données les plus maussades. Sans faire l'effort d'aller vers ce qui est capable de vivifier et d'encourager, comment pourrais-je prendre ma part de l'effort requis pour sortir de quatre décennies de politiques à la petite semaine ? Partir, avancer, se plonger, se risquer en eaux profondes, voilà le secret !

40. Je peux partir avec l'audace de Pierre et de Myriam pour démontrer la force de la résilience d'un rescapé du Bataclan ou simplement explorer cette Toile qui fournit tant de liens vers des sommets d'où l'imagination humaine apprend à contempler pour mieux repartir et gravir de nouvelles pentes. La somme des connaissances disponibles est prodigieuse et ne concerne pas seulement ces livres qui ont parfois le tort de contenir des inepties au grand dam de Philippe Jolly à propos du piano mais une multitude d'objets (au sens le plus large qui soit) comme cette  rue Boulard dans le XIVème arrondissement de Paris où se tient l'atelier de Philippe Jolly.

41. Et je vois au passage qu'il ne me suffira pas de me plonger dans les livres mais que j'aurai intérêt à partir à la découverte de tous ces lieux où l'esprit inventif est à l'oeuvre, de toutes ces demeures de l'esprit où tant d'hommes et de femmes au contact d'une matière qui résiste aux délires d'une pensée déconnectée des chances offertes par l'incarnation prouvent, s'il en était besoin, que des êtres pétris d'argile gagnent toujours à ne pas rester les bras ballants, loin des réalités concrètes, celles qui lui apprennent à poser des gestes sûrs, précis, animés par une intention droite.

42. Les facteurs et les motifs d'abstention sont nombreux. Il en est un qui rejoint ce qu'affirme Nicolas Sarkosy à l'occasion de la sortie de son livre "Passions" : ne pas vouloir replonger dans la politique partisane. Ce refus des logiques partisanes, s'il était davantage en vigueur, encouragerait nombre de citoyens à se prononcer en faveur de personnes ou de projets qui ne cèdent pas à la tentation de l'entre-soi, ce cercle étroit où tout désaccord se transforme en pugilat et en règlement de compte voire en expulsion à l'image de celle d'Agnès Thill illustrant, à point nommé, les mots de Simone Weil placés en exergue de cette lettre.

43. L'adhésion au projet France 2022 ne requiert aucun parti pris exclusif. Il laisse chacun libre de ses appartenances politiques puisque la mise en oeuvre du projet France 2022 ne repose pas sur un alignement aux ordres d'un parti mais sur un rassemblement aussi large que possible d'acteurs politiques et de citoyens ayant compris que le temps des logiques partisanes est révolu ; qu'il nous faut désormais articuler le meilleur de chaque point de vue pour tendre vers une perspective plus large, plus heureuse et plus féconde. Une perspective qui n'a plus pour seul horizon d'éliminer toutes les personnes considérées de trop ou gênantes mais qui engage le plus grand nombre à dresser une place d'honneur en faveur de tous les laissés pour compte d'une folle course aux gains de pacotille, éphémères et sans épaisseur quand ils ne sont pas frauduleux.

44. Voter pour une personne, une équipe ou un projet ? De toutes les tribunes consacrées au projet France 2022, aucune ne mentionne les acteurs politiques en charge de son bon déroulement. Une première raison tient à son ampleur : sa mise en oeuvre s'étendra sur une durée dépassant largement la durée d'une mandature. Une seconde raison tient à son caractère universel : il ne vise pas la victoire d'une personne ou d'un parti mais un renouveau de la vie politique française qui soit au service de tous nos compatriotes. Lors de la première mandature seront donc mis en place les fondements de ce renouveau de telle sorte que les querelles de personnes ou de partis ne soient plus en mesure d'en contrecarrer l'élan.

A suivre ...

Toutes vos contributions, remarques et suggestions 
sont les bienvenues 
à l'adresse de courriel : france2022@gmail.com