TRANSLATE

vendredi 24 février 2017

France2022 : Vive la fonction publique en France ... et ailleurs !


Tribune à contre-courant d'un libéralisme échevelé et des ravages d'inspiration libertaire ou anarchisante ... qui plombent le débat politique par leurs outrances, leur démagogie, la fausseté de leurs analyses et la désopilante niaiserie de certaines de leurs propositions soi-disant innovantes.

Où sera exprimé, en termes les plus vifs et chaleureux, l'éloge de la fonction publique et des fonctionnaires ! puis où seront énoncées quelques inflexions à apporter au modèle français (en bleu dans le texte qui suit).

Les fonctionnaires français sont devenus, pour certaines mauvaises langues et quelques esprits trop pressés, les boucs émissaires du marasme économique français comme si leurs statuts, leurs attributions et leurs rôles étaient responsables de tous nos maux. Les contributions du projet France2022 se devaient non seulement de réagir aux nombreuses inepties proférées par les relais d'opinion mal informés, de défendre la fonction publique mais aussi de montrer comment quelques ajustements bien pensés pourront contribuer à la dynamiser et à la perfectionner. 

Qui dit fonction publique dit déjà FONCTION et ce terme à lui seul devrait en dire long pour tous les contempteurs de la fonction publique ! Non pas "métier" ou "emploi", deux termes également incompris par les analystes trop pressés, mais "fonction" (voir à ce sujet le remarquable ouvrage du docteur Jouanjean : "Physiologie du risque face à l'Histoire". Ici en version partiellement consultable : extrait numérisé). 

Sans revenir à la richesse du mot "fonction", sans appréhender tout ce qu'il implique, je suis incapable de mesurer à quel point toutes les réflexions et toutes les actions au sujet de la fonction publique doivent être menées en tenant compte largement du champ immense de l'organisation sociale : des fonctions, pourquoi ? , pour qui ? par qui ? pour quoi ? ... et, aussi, en ne réduisant pas l'étendue des types de fonction concernés : fonctions de planification, de conception, d'élaboration, de construction, d'édification, de régulation, de sauvegarde, d'entretien, d'exécution, de contrôle, d'élimination ...

En réduisant le périmètre de leur réflexion, les pourfendeurs de la fonction publique française ont tendance à se focaliser sur ses coûts sans mesurer à quel point une fonction publique, bien organisée, et pas seulement réduite au strict minimum, est capable d'apporter à notre nation tout entière. En propageant des mensonges grossiers ou des solutions à l'emporte-pièce, ils nous font perdre de vue que toute société humaine a un besoin éminent d'organiser avec le plus grand soin l'ensemble des fonctions qui lui permettent de subsister, de croître, de prospérer, de se défendre, de panser ses plaies, de soigner et de guérir ses maux ...

Chaque fonctionnaire, selon ses domaines de compétences, son niveau de responsabilité, ... accomplit différentes tâches. Avant même de s'intéresser à cette variété, il est bon d'avoir une vision globale de la fonction publique. Nous remarquons dès lors que tout fonctionnaire est en charge d'une mission d'une importance capitale dans un monde mutilé par des excès de compétition dangereux pour les personnes et par des considérations de classe ou de caste qui n'ont pas lieu d'être. 

Tout fonctionnaire doit, autant que faire se peut, devenir un témoin de premier ordre d'une double notion fondamentale : l'éminente égalité de dignité et l'indispensable égalité de droits de tout citoyen. 

Au quotidien, tout fonctionnaire digne de ce nom, montre à qui veut bien le voir et l'entendre, que petits et grands ont foncièrement les mêmes droits et devoirs et qu'il doit en être effectivement de même que l'on soit riche ou pauvre, influent ou pas, fort ou faible, menaçant ou pas, ... 

Tout fonctionnaire devient alors le signe, qu'en ce monde, chacun a du prix pour une société qui risque, à tous moments et notamment en cette époque de grande tentation (voir les analyses sociologiques qui parlent de "l'homme superflu" et de "l'homme simplifié"), de considérer l'individu lambda comme un pion, un automate, une machine, une quantité négligeable, un poids à éliminer.

Selon ce point de vue général à propos de la fonction publique, notre monde contemporain a plus que jamais besoin de fonctionnaires de très grande qualité, de ces sentinelles qui veillent sur le bien de tous, sans considération oiseuse et pernicieuse de rang de naissance, de couleur de peau, de religion, de position sociale, ... Gardiens d'un trésor sans cesse menacé par le tout marchand, le tout libéral, le tout consumériste, ... les fonctionnaires constituent un groupe d'agents essentiels à la santé des corps intermédiaires et de chaque citoyen. Santé physique, psychique, morale et sprituelle. Sans les fonctionnaires, sans leur extrême vigilance, toute société est menacée par tous les courants qui tendent à isoler les personnes, à les exploiter, à les diviser, à les effrayer ...

Plus que jamais, dans notre monde contemporain, de nombreux pays dont la France doivent tout faire pour que les fonctionnaires développent une conscience toujours plus vive de leurs missions. Un Etat digne de ce nom est en mesure d'accroître leur rayonnement, non pas au détriment des autres mais à leur service. Un Etat digne de ce nom est capable d'entretenir une entente aussi parfaite que possible entre les fonctionnaires et le reste de la nation. Aujourd'hui, force est de constater que nous sommes loin de ce compte-là : en prenant toute une série de mesures bancales, l'Etat français a fini par attiser la mésentente, la méfiance, les jalousies, les rancoeurs, ... alors qu'un Etat vraiment libre à l'égard des "puissants" de ce monde aurait pu éviter que les fonctionnaires ne soient pris pour des cibles faciles selon des schémas de pensée dans lesquels le citoyen doit s'effacer pour devenir une marionnette aux mains de tous ceux qui ne raisonnent qu'en terme de parts de marché, de conquêtes futiles, de gains frauduleux ...

Un combat de grande ampleur attend les fonctionnaires français. Selon l'attitude qu'ils adopteront, notre pays leur devra, ou pas, de sortir de l'enlisement en lequel l'ont enfermé des années d'errance politique alors que tous les pays sont traversés par d'innombrables mutations.

Notons d'emblée que chaque grande catégorie de fonctionnaires déterminée par les pouvoirs régaliens principaux peut être tentée, à tout moment, de verser dans la tyrannie. Ainsi en va-t-il pour le juge, pour le policier, le médecin, l'enseignant ou ... le prêtre ! Raccourci curieux et hâtif, certes, mais volontaire pour stimuler la réflexion de tous ceux qui s'intéressent de près aux dysfonctionnements de la société française et à l'actualité brûlante de ces jours derniers. Nous y reviendrons ultérieurement.

Les citoyens les plus honnêtes et tous ceux qui sont de bonne foi reconnaissent volontiers que la France dispose de fonctionnaires remarquables mais s'accordent aussi pour penser que leurs missions sont entravées par un fatras de dispositions qui tendent "à filtrer le moucheron et à avaler le chameau". 

Ainsi en est-il d'enseignants à qui des "consciences éclairées" prétendent dicter LA méthode pédagogique à suivre impérativement sous peine de sanctions. Attitude imbécile qui produit de l'illettrisme en masse et de nombreux dégâts collatéraux alors qu'il faudrait laisser aux enseignants toute liberté pédagogique et leur assigner des objectifs intelligents, stables, audibles et simplement mesurables ; alors qu'il faudrait aussi sortir du mensonge institutionnel entretenu par de faux pédagogues qui ont prétendu refaire le monde de l'instruction et de l'éducation et qui ont réussi la "prouesse" de laisser au bord du chemin des centaines de milliers de jeunes. Hécatombe monstrueuse et sordide qui, au fond, ne fait que prolonger la volonté inavouée mais bien réelle d'éradiquer une jeunesse qui fait peur au confort des repus, jeunesse déjà sauvagement éliminée avant même qu'elle naisse pour un quart d'une génération en France (voir à ce propos la tribune consacrée à l'IVG).

Ainsi en est-il de personnels hospitaliers qui voient leurs missions s'intensifier en raison des blessures profondes dont le tissu social et le corps physique ou psychique des personnes sont de plus en plus marqués et qui constatent, dans le même temps, que des instances "supérieures", à la solde d'une économie de marché de plus en plus déréglée et d'une morale sans queue ni tête, leur imposent des conditions de travail indécentes et/ou des moyens réduits au nom d'une rentabilité intenable voire scandaleuse tout en leur demandant de rendre compte du moindre écart de budget, de la moindre faute professionnelle, de la moindre erreur comme si nous vivions sous un régime policier. Tandis que l'on tente de plus en plus de fliquer et de surveiller le travail quotidien dans les hôpitaux publics, travail à la fois vital et élémentaire, on laisse filer d'autres dépenses insensées telles que le remboursement du meurtre de l'enfant à naître.

Ainsi en est-il de forces de l'ordre à qui l'on a fini par demander l'impossible : restaurer une sécurité des biens et des personnes, mise à mal par de multiples facteurs qui n'ont rien à voir avec l'exercice difficile mais possible d'une surveillance bien organisée et suivie, le cas échéant, de contrôles respectueux voire d'interventions musclées. Policiers, gendarmes et militaires doivent aujourd'hui faire face à d'innombrables débordements, parfois d'une violence extrême, qui reflètent l'état de décomposition d'une société où le mensonge règne en maître absolu parce que la violence exercée à l'encontre des plus faibles est tout simplement niée quand elle n'est pas justifiée par des arguments qui ne tiennent pas la route. Dès lors que les plus faibles sont les premières victimes d'un système politique dévoyé et d'une société hypocrite, aucun d'entre nous n'est à l'abri d'une sauvagerie qui habite le coeur des hommes depuis la nuit des temps et que seul l'amour fondé sur la vérité est capable d'endiguer par l'usage d'une force maîtresse d'elle-même. En favorisant la mise à mort physique ou l'élimination sociale d'une grande partie de la jeunesse, nos gouvernements successifs, soutenus par des parlements corrompus, ont contribué à rendre les missions des forces de l'ordre de plus en plus risquées et improductives : au lieu de s'attaquer à la racine des maux qui gangrènent le corps tout entier de la société, elles sont envoyées sur des terrains minés où seront vite dénoncés leur impuissance, leur excès de zèle, ... et où elles seront poussées à la faute par tous ceux qui les honnissent pour le principe, ceux-là même qui justifieront, au nom d'une fausse liberté, le droit d'avorter ou d'euthanasier.

Ainsi en est-il de juges complètement déboussolés qui ne savent plus où donner de la tête tant se sont amoncelées les affaires à traiter dans l'urgence parce que le citoyen, lui-même, de plus en plus paumé, est incité à chercher un bouc émissaire commode chaque fois qu'il se trouve en difficulté ; parce que dans une société où la recherche d'un coupable facile est devenu monnaie courante, chacun peut devenir l'objet d'accusations insensées quand ce n'est pas de menaces directes ou de coups d'une violence inouïe ; parce que dans un pays où les bases du droit ont été laminées par la possibilité légale de tuer un être humain en gestation, il est devenu de plus en plus difficile de faire appliquer ou respecter des lois justes puisque n'importe quel intérêt puissant peut se prévaloir d'une force sans aucune limite pour obtenir quelque-chose d'illégitime.

Où chacun peut finalement constater que la barbarie (à visage humain ?) à l'encontre des plus faibles, sous couvert de "droit" et de licence abusive, finit par se retourner contre n'importe lequel d'entre nous, des politiques injustement accusés ou salis au moindre citoyen persécuté par un plus fort que lui. 

Dans cet état de désordre permanent, les fonctionnaires français ont un rôle capital à jouer : ou bien, ils choisissent d'être complices du mensonge et de se taire voire de collaborer, ou bien ils se rebellent en refusant de pratiquer des actes légaux mais illégitimes ; en refusant de se laisser intimider par des pouvoirs qui cherchent à les disqualifier ; en conduisant leurs missions avec autorité et compétence, au mépris du qu'en-dira-t-on.

Il faudrait ici mentionner tous les actes de bravoure et d'intelligence d'une multitude de fonctionnaires qui accomplissent jour après jour leur mission sans se laisser influencer par des modes passagères, des règlements aberrants, des consignes  ridicules, des lois iniques ... et qui ne pensent qu'à rendre le plus parfaitement possible les services qui entrent dans le champ de leur compétence sans pour autant accéder aux demandes qui risquent de mettre en péril la santé, la renommée, le travail ... ou la vie d'un autre. Il faudrait ici louer tous les fonctionnaires qui ont le sens du bien public et qui veillent à ne pas gaspiller des deniers dont ils sont les intendants prudents. Ils savent, en leur for intérieur, que toute dépense somptuaire ou irréfléchie se fait toujours au détriment d'un pauvre.

Pour accomplir leurs missions essentielles, les fonctionnaires français sont-ils déjà trop nombreux ? Question épineuse qui divise la classe politique et, à leur suite, des citoyens peu, mal informés ou qui pensent être plus informés que les autres. Vaste question dont la résolution suppose un état des lieux précis et honnête de la situation actuelle ; un état des lieux qui prenne soin de compter tous les contractuels que l'Etat embauche pour pallier ... le manque de fonctionnaires ! et, bien entendu, couvrir des missions sans prendre le risque financier d'une carrière à vie.

Nous voici rendus à l'un des noeuds du problème : fonctionnaires à vie, oui ou non ? Qui dit "fonctionnaire" dit-il aussi "statut particulier" incluant la garantie d'un contrat d'embauche à vie sans la moindre remise en cause ?

Pour assainir un terrain miné depuis longtemps par un encadrement sclérosé, le projet France2022 prévoit de modifier le statut des fonctionnaires. Non pas, évidemment, pour le mettre en péril mais pour sauvegarder le meilleur de la fonction publique. Dans un pays aussi divisé que la France, il serait bien plus sain que chacun fasse, un jour ou l'autre, au cours de sa carrière, l'expérience d'une mission dans la fonction publique pour comprendre, le plus souvent, qu'il n'y a pas lieu d'accuser de tous les maux l'un des fers de lance de notre pays : pour qui veut bien regarder la réalité sans a priori stupide, sans mauvaise foi, on ne rencontre pas plus d'incapables ici qu'ailleurs, dans le public que dans le privé et l'on y trouve autant de serviteurs dévoués qu'en d'autres lieux, autant d'imaginations fertiles et astucieuses que dans les espaces dédiés à la créativité.

Afin de favoriser cette expérience, mieux vaudrait que les fonctionnaires bénéficient de contrats à longue durée mais pas d'un emploi garanti à vie. Mieux vaudrait également que, dans tout foyer fiscal à deux revenus, un seul puisse bénéficier du statut de fonctionnaire afin que s'établisse en France, un réel partage des avantages et des inconvénients d'une situation qui met en péril de nombreux foyers : que les uns bénéficient d'une sécurité maximale quand les autres sont menacés au-delà de leurs forces est en effet insensé. Le moindre choc économique finit par avoir des répercussions désastreuses sur des corps intermédiaires fragilisés par l'absence de régulations de sauvegarde qui donnent à tous les moyens de se protéger des aléas nombreux que réserve l'existence terrestre et que surajoute un environnement mondialisé.

Dans le même esprit, il est nécessaire d'enrichir la fonction publique de l'apport d'une jeunesse aujourd'hui désoeuvrée, déboussolée, sacrifiée, abandonnée. Une solution simple et juste consiste à construire un véritable service civique pour tous, sans exception, qui accorde une part très honorable à l'un des piliers de notre modèle social. Non pas un service civil qui profite seulement aux plus diplômés trouvant là un moyen commode de vivre des expériences exaltantes ou aux entreprises qui ont trouvé là une façon économique d'expatrier des talents mais une mission d'intérêt général et de bien commun, non seulement justifiée par la crise profonde que traverse la France mais encore justifiée par le principe du don réciproque : tout citoyen bénéficiant largement de tous les progrès accomplis en matière d'instruction (sans céder à la critique facile de ce qui existe), de soin, de sécurité, ... se doit, un jour ou l'autre de "donner" à son tour. Les critiques hâtives diront que certains le font déjà par le biais de l'impôt mais voilà bien un argument très faible qui ne s'appuie que sur un aspect du problème et qui oublie l'essentiel.






mardi 21 février 2017

France2022 : Ce que je crois


En 1953, les éditions Grasset lançait la collection : "Ce que je crois", dans laquelle nombre de penseurs de grand talent ont pu faire part de leurs croyances. Un régal et une bénédiction pour tous les esprits libres qui peuvent ainsi goûter la prodigieuse variété et le sel unique de ce partage d'opinions et de convictions.

Nombre de nos politiques feraient bien de s'en inspirer et de nous livrer le fond de leur pensée ! Citoyens appelés à voter (ou plutôt à élire ?), à choisir notre meilleur candidat et son programme censément idéal en ces temps d'élection présidentielle (printemps 2017), nous attendons avec impatience de pouvoir juger sur pièce quelques écrits nous livrant un "ce que je crois" si possible sincère et charpenté.

En vérité, nous attendons plus que cela. Nous attendons bien entendu une adéquation aussi parfaite que possible entre ces croyances exprimées et les actes posés en dépit de la faiblesse humaine qui, pour chacun d'entre nous, se manifeste par un écart parfois gigantesque entre les paroles  et les oeuvres (pour les esprits curieux, voir le comparateur des programmes de l'IFRAP pour la présidentielle 2017).  Nous attendons encore davantage et ce plus se dévoilera tout au long de cette tribune.

Quelques esprits chagrins mégoteront sur le terme "croyances" et défendront celui de "principes", "promesses", "propositions" ou "mesures", ... 

Sourions de cette volonté d'échapper au terme "croyances" comme s'il était tabou ! Une vive lumière éclairera soudain notre esprit embrumé : "Mais, bon sang, de quoi ont-ils donc si peur ?".

Nous découvrirons que ces esprits chagrins ont si peur de croire, si peur d'être dans l'incertitude que certains d'entre eux ont complètement perdu le nord à force de vouloir tout maîtriser, tout contrôler, tout certifier. En veux-tu une illustration cher lecteur ?

Regarde donc ce que la laïcité à la française - 

transcription politique du "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu, ce qui est à Dieu" -, chef d'oeuvre de la pensée universelle issu de la réponse magistrale donnée par le Christ à ceux qui essayaient de lui tendre un piège, 

a fini par produire : 

des absurdités sans nom que d'aucuns voudraient, en ces temps d'élection, étendre au plus grand nombre, c'est-à-dire à tous les citoyens au travail ! Quelle folie ! ! Pour tout dire : folie déicide qui prépare des lendemains très douloureux pour le commun des mortels si nous laissions faire ceux qui osent propager les dernières options laïcardes à tout crin.

Toi qui es curieux, agile d'esprit, nous te proposons de chercher quelques temps où le bât blesse et nous reviendrons bientôt pour t'offrir une solution possible à cette énigme. Veux-tu un indice ? En voici un : nos "élites" françaises et même européennes (presque toutes) sont aujourd'hui si frileuses et si peu instruites du fait religieux qu'elles se trouvent complètement dépassées par le souffle conquérant d'un type particulier d'islam qu'un simple bon sens évangélique est pourtant capable d'apprécier à sa très juste valeur ... et de ne pas redouter outre mesure même s'il s'avère terriblement meurtrier dans certaines circonstances précises et en effet se révèle effroyable pour les victimes de ses accès de violence.

Celui qui a du temps devant lui et assez de patience, trouvera quelques clefs de lecture et quelques indices supplémentaires dans deux tribunes plus anciennes du projet France2022 : L'islam en France et Pourquoi deviennent-ils djihadistes ?
   
Un ministère et un gouvernement en perdition ont choisi d'interdire aux fonctionnaires d'exprimer leurs croyances religieuses dans l'exercice de leurs fonctions. Qu'espèrent-ils ainsi ? Museler ceux qui désirent témoigner de leur foi ? Endiguer la montée d'un islam conquérant ? Ne risquent-ils pas, au contraire, de renforcer l'élan d'un mouvement qui trouvera rapidement bien des manières de contourner cet interdit ?

Notons au passage que beaucoup de nos édiles politiques en Europe et en France sont si dépassés par les événements qu'ils n'en sont plus à une contradiction près : tandis qu'ils n'ont cessé de faire reculer les acquis anciens en s'en prenant à des interdits structurant tels que celui de tuer (le tout petit dans le sein de sa mère ou la personne en fin de vie), ils s'imaginent par l'instauration de nouveaux interdits fort contestables pouvoir reprendre le contrôle d'une situation qui leur échappe de plus en plus. 

Tandis qu'ils cherchent en vain à interdire l'expression publique de la foi religieuse, ils tolèrent que s'exprime n'importe quelle opinion sur une multitude de sujets dont aucune autorité digne de ce nom n'est en mesure de réguler les flux. Où est le gain ? D'un côté, des religions multiséculaires qui ont eu le temps de mûrir l'expression de leur foi et de l'autre côté une kyrielle d'officines qui distillent quantité d'informations douteuses que les moyens modernes de communication transmettent à la vitesse de l'éclair.

Pourquoi interdire de propager ce qui s'est construit au fil des siècles et laisser libre cours à tout le reste ? Parce que nous aurions d'un côté des "croyances" sujettes à caution et de l'autre des "certitudes" bien établies ? Quel drôle de parti pris ! Qui ne voit, au contraire, que nous avons affaire de tous côtés à des croyances, c'est-à-dire à des affirmations, des assertions, ... qu'aucun être humain n'est véritablement capable de démontrer ! Qui ne voit que la plupart d'entre nous, faute de temps et de compétences, se trouve chaque jour en train de gober des informations qu'il ne pourra pas vérifier et qu'il devra donc tenir pour vraies ou pour fausses à moins de suspendre son jugement ce qui l'installe cependant aussi dans l'incertitude.

Nous devons à la vérité de reconnaître que nous sommes le plus souvent dans la plus grande incertitude et tant que nous n'acceptons pas l'inconfort de cette situation (mais aussi ses avantages), nous nous crispons sur l'idée que seul le démontrable doit avoir droit de cité dans la sphère publique. Les plus sectaires, quant à eux, décident d'en éliminer les aspects religieux pour ne retenir qu'un reste dont la validité est bien moindre, c'est-à-dire tout un fatras de pseudo-sciences en lesquelles s'amoncellent nombre de présupposés invérifiables (théorie du genre et compagnie par exemple). Ce faisant, ils amputent les sociétés dites modernes d'une richesse insondable et finissent par créer un enfer ... pavé de fausses bonnes intentions.

Il est tout à fait curieux en effet de voir comment un gouvernement aux abois tente d'interdire aux fonctionnaires français d'exprimer leur foi tandis que sur des chaînes publiques à grande diffusion, on peut voir le premier penseur venu nous expliquer doctement que Jésus-Christ est un mythe, qu'Il n'a jamais existé ... faisant ainsi passer tous les martyrs de la foi pour des hurluberlus, tous les chefs d'oeuvre de l'art sacré pour des plaquettes de propagande d'une légende, bien des penseurs pour des charlots et les théologiens pour des farceurs ... Au final, drôle de conception de la laïcité !

A une heure de large audience, nous est donné d'entendre un homme épris d'absolu mais blessé dans sa jeunesse renvoyer une foule de génies : Bach, Mozart, Gustave Doré, Rembrandt, Michel-Ange, Gabriel Fauré, Mendelsohn, Francis Poulenc, Pergolèse, Schubert, Messiaen, Léonard de Vinci ... au rang des naïfs qui ont bâti une oeuvre colossale sur du vent ! Un Messie fabriqué de toutes pièces pour les besoins d'une cause obscure. 

Tandis que l'on interdit à des fonctionnaires qui ont bien les pieds sur terre et la tête au Ciel d'oser dire à leurs élèves ou au citoyen lambda ce qui les anime en profondeur, on laisserait donc le bêtisier d'un traumatisé d'une certaine église grand ouvert devant des enfants tout ouïe, des adolescents en friche et des adultes en mal de direction spirituelle ? Quel mépris pour tant d'hommes et de femmes qui osent se présenter jour après jour devant une jeunesse assoiffée de vérité et en quête de liberté, devant un public qui crève d'ignorance religieuse. Quelle fausse gloire pour notre petit penseur si souvent combattu avec outrance et qui trouve ce jour-là un réconfort bien mal venu. Ce "deux poids, deux mesures" risquent fort de s'effondrer sous peu et l'on plaint par avance tous ceux qui auront contribué aux combats d'arrière garde de tous les paumés de la chose religieuse, de tous ces cuistres qui s'imaginent assez armés pour nous rebâtir un corpus "religieux" digne d'intérêt et d'une fiabilité à toute épreuve ! Comme si un ego nombriliste à souhait pouvait construire quelque-chose de tant soit peu solide ...