Suite des tribunes : Dernière ligne droite pour une écologie intégrale et L'urgence de la transition écologique.
Economie circulaire ... Qu'est-ce à dire ?
Pour les curieux mais pas seulement : "Batteries en papier".
1. Commençons par cet apophtegme des Pères du désert à propos du précepte évangélique "Si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre" (Mt 5, 39) :
Lorsque frère Déodat sortit de l'église où, de longues heures durant, comme à son habitude, il s'était abîmé en prière, ce bougre d'Anatole, mécréant notoire, lui cria avec arrogance :
- Déodat, quand donc finiras-tu cette comédie ? Tu sais bien, allons, que Dieu n'existe pas !
-- Dieu existe bien plus sûrement que toi, mon cher Anatole, toi qui tiens de Lui ton existence, répondit posément Déodat.
Furieux qu'on ait pu pu mettre en doute sa massive et pesante existence, Anatole asséna un violent coup de poing à la face de ce pauvre Déodat en déclarant narquois :
- Comme ça, au moins, tu sauras que j'existe !
Chancelant sous le choc, frère Déodat se releva et tendit l'autre jour en disant :
-- Comme cela, au moins, tu sauras qu'Il existe et qu'Il est Amour !
Stupéfait, décontenancé, Anatole fut touché au coeur par cette parole ; converti, il embrassa la joue et l'état de religion de frère Déodat.
2. Que faire quand je subis des moqueries au sujet de mes préoccupations écologiques, chaque fois que je prends soin de ne pas augmenter les montagnes de déchets qui ont envahi tant d'écosystèmes que nous sommes désormais en situation éminemment critique ?
Cf. à ce propos la conférence d'Aurélien Barrau mise en ligne le 23 janvier 2020 :
Que faire quand on me prend à partie à propos d'économie circulaire en me disant que c'est une goutte d'eau dans un océan ?
3. Chaque geste individuel compte mais ne suffit pas : nous allons devoir prendre le taureau par les cornes pour faire entrer l'écologie de plain pied dans le champ politique, en évitant les outrances des mouvements qui en ont fait un cheval de bataille agressif ou exclusif puisqu'il ne s'agit pas de désigner des coupables, encore moins d'user de violence mais il s'agit de faire circuler des eaux purificatrices et une sève abondante dans le grand corps malade de sociétés qui étouffent sous des monceaux de déchets accumulés en moins d'un siècle c'est-à-dire depuis l'avènement du premier plastique non biodégradable et de la succession des matériaux composites extrêmement difficiles à recycler, sans oublier les pollutions massives dues à l'épandage de poisons.
4. L'économie circulaire dispose encore - mais pour combien de temps ? - d'un patrimoine génétique fabuleux, d'un réservoir de plantes, notamment, capables de dépolluer. Saurons-nous remettre à l'honneur l'une des sciences majeures du XIXème siècle : la botanique ? Des pionniers nous y invitent avec ferveur et en faisant preuve d'une science époustouflante. Qu'attendons-nous pour relayer leurs alertes, leurs messages, leurs savoirs ? Il est urgent de mettre en oeuvre les solutions qu'ils préconisent et d'écouter leurs mises en garde : la destruction de toute forêt primaire engendre une cascade de désordres aux conséquences dramatiques. Quand on connaît le potentiel phénoménal d'un réacteur RNR de quatrième génération ou d'un réacteur hybride, on cesse immédiatement de déforester (en particulier au Brésil) pour planter des cultures destinées à fabriquer un carburant liquide qui n'a rien d'écologique et dont la production est un facteur supplémentaire de dérèglements climatiques et, plus largement, environnementaux. Quand on connaît le potentiel et les avantages des moteurs à hydrogène, on ne s'échine plus à produire des carburants contenant du carbone.
5. La mise en oeuvre intelligente, audacieuse et rigoureuse des principes d'économie circulaire impacte tous les secteurs d'activité. En commençant au n°4 par la production d'électricité, nous voyons qu'au lieu d'en rester à des discours lénifiants, hystériques ou maladroitement alarmistes sur le nucléaire, nous pouvons entrer dans une nouvelle ère en laquelle le souci légitime du stock des déchets radioactifs n'est plus aussi prégnant : en développant des techniques qui génèrent une quantité de déchets beaucoup plus faible et dont la durée de vie n'est plus problématique, nous sommes en mesure de dépasser l'inquiétude liée à l'épuisement des réserves fossiles et nous ne sommes plus tentés de raisonner en terme de substitution. Un tel choix (nucléaire) nécessite, évidemment, des précautions (sûreté des approvisionnements, des process et des contrôles) et de prendre à bras le corps la question du stockage de l'électricité : batteries ou piles à eau (*), sans omettre d'améliorer les réservoirs d'hydrogène, gaz très volatil, notamment pour les motorisations alimentées par pile à combustible ; sans négliger non plus le formidable espoir généré par une production électrique intelligente mêlant la puissance des vents d'altitude, la technique combinée du cerf volant et du yoyo, l'intelligence artificielle comme le prouve l'exemple de la production autochtone d'électricité sur l'île El Hierro des Canaries.
1. Commençons par cet apophtegme des Pères du désert à propos du précepte évangélique "Si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre" (Mt 5, 39) :
Lorsque frère Déodat sortit de l'église où, de longues heures durant, comme à son habitude, il s'était abîmé en prière, ce bougre d'Anatole, mécréant notoire, lui cria avec arrogance :
- Déodat, quand donc finiras-tu cette comédie ? Tu sais bien, allons, que Dieu n'existe pas !
-- Dieu existe bien plus sûrement que toi, mon cher Anatole, toi qui tiens de Lui ton existence, répondit posément Déodat.
Furieux qu'on ait pu pu mettre en doute sa massive et pesante existence, Anatole asséna un violent coup de poing à la face de ce pauvre Déodat en déclarant narquois :
- Comme ça, au moins, tu sauras que j'existe !
Chancelant sous le choc, frère Déodat se releva et tendit l'autre jour en disant :
-- Comme cela, au moins, tu sauras qu'Il existe et qu'Il est Amour !
Stupéfait, décontenancé, Anatole fut touché au coeur par cette parole ; converti, il embrassa la joue et l'état de religion de frère Déodat.
2. Que faire quand je subis des moqueries au sujet de mes préoccupations écologiques, chaque fois que je prends soin de ne pas augmenter les montagnes de déchets qui ont envahi tant d'écosystèmes que nous sommes désormais en situation éminemment critique ?
Cf. à ce propos la conférence d'Aurélien Barrau mise en ligne le 23 janvier 2020 :
Comment habiter maintenant la Terre ? - Grandes Conférences Liégeoises
Que faire quand on me prend à partie à propos d'économie circulaire en me disant que c'est une goutte d'eau dans un océan ?
3. Chaque geste individuel compte mais ne suffit pas : nous allons devoir prendre le taureau par les cornes pour faire entrer l'écologie de plain pied dans le champ politique, en évitant les outrances des mouvements qui en ont fait un cheval de bataille agressif ou exclusif puisqu'il ne s'agit pas de désigner des coupables, encore moins d'user de violence mais il s'agit de faire circuler des eaux purificatrices et une sève abondante dans le grand corps malade de sociétés qui étouffent sous des monceaux de déchets accumulés en moins d'un siècle c'est-à-dire depuis l'avènement du premier plastique non biodégradable et de la succession des matériaux composites extrêmement difficiles à recycler, sans oublier les pollutions massives dues à l'épandage de poisons.
4. L'économie circulaire dispose encore - mais pour combien de temps ? - d'un patrimoine génétique fabuleux, d'un réservoir de plantes, notamment, capables de dépolluer. Saurons-nous remettre à l'honneur l'une des sciences majeures du XIXème siècle : la botanique ? Des pionniers nous y invitent avec ferveur et en faisant preuve d'une science époustouflante. Qu'attendons-nous pour relayer leurs alertes, leurs messages, leurs savoirs ? Il est urgent de mettre en oeuvre les solutions qu'ils préconisent et d'écouter leurs mises en garde : la destruction de toute forêt primaire engendre une cascade de désordres aux conséquences dramatiques. Quand on connaît le potentiel phénoménal d'un réacteur RNR de quatrième génération ou d'un réacteur hybride, on cesse immédiatement de déforester (en particulier au Brésil) pour planter des cultures destinées à fabriquer un carburant liquide qui n'a rien d'écologique et dont la production est un facteur supplémentaire de dérèglements climatiques et, plus largement, environnementaux. Quand on connaît le potentiel et les avantages des moteurs à hydrogène, on ne s'échine plus à produire des carburants contenant du carbone.
5. La mise en oeuvre intelligente, audacieuse et rigoureuse des principes d'économie circulaire impacte tous les secteurs d'activité. En commençant au n°4 par la production d'électricité, nous voyons qu'au lieu d'en rester à des discours lénifiants, hystériques ou maladroitement alarmistes sur le nucléaire, nous pouvons entrer dans une nouvelle ère en laquelle le souci légitime du stock des déchets radioactifs n'est plus aussi prégnant : en développant des techniques qui génèrent une quantité de déchets beaucoup plus faible et dont la durée de vie n'est plus problématique, nous sommes en mesure de dépasser l'inquiétude liée à l'épuisement des réserves fossiles et nous ne sommes plus tentés de raisonner en terme de substitution. Un tel choix (nucléaire) nécessite, évidemment, des précautions (sûreté des approvisionnements, des process et des contrôles) et de prendre à bras le corps la question du stockage de l'électricité : batteries ou piles à eau (*), sans omettre d'améliorer les réservoirs d'hydrogène, gaz très volatil, notamment pour les motorisations alimentées par pile à combustible ; sans négliger non plus le formidable espoir généré par une production électrique intelligente mêlant la puissance des vents d'altitude, la technique combinée du cerf volant et du yoyo, l'intelligence artificielle comme le prouve l'exemple de la production autochtone d'électricité sur l'île El Hierro des Canaries.
(*) Voir l'exemple du stockage d'énergie sur El Hierro dans un cratère de volcan.
6. L'économie circulaire suppose donc que de grands secteurs (énergie et transports principalement) soient mis en chantier de long terme : décision politique majeure et stable à prendre afin que les acteurs industriels des filières concernées puissent déployer leur génie inventif, leur énergie créative et leurs talents opérationnels. Elle suppose aussi que nous soyons capables de trouver des réponses acceptables pour tous les acteurs (agricultures, élevages, agroalimentaires entre autres) qui abusent aujourd'hui des facilités de destruction massive directement issues de la reconversion des industries de mort et d'extermination, mises au point et déployées à grande échelle, durant les guerres du vingtième siècle. Cette reconversion est à l'origine de groupes d'intérêts privés aux pouvoirs démesurés qui sont encore à même de faire la pluie et le beau temps sur les décisions politiques nationales et même internationales. S'attaquer frontalement à leur puissance est dérisoire (pot de terre contre pot de fer) mais ne doit pas nous décourager d'agir de mille et une autres façons afin de sortir de quelques décennies de plomb en tenant, mordicus, à ce leitmotiv : dans une économie saine (et même sainte), tout processus engendre d'éventuels déchets toujours recyclables à court terme et, dans tous les cas, tout doit être mis en oeuvre pour réduire le produit : quantité x temps unitaire de recyclage, comme les processus naturels nous en donnent une kyrielle d'exemples éloquents.
6. L'économie circulaire suppose donc que de grands secteurs (énergie et transports principalement) soient mis en chantier de long terme : décision politique majeure et stable à prendre afin que les acteurs industriels des filières concernées puissent déployer leur génie inventif, leur énergie créative et leurs talents opérationnels. Elle suppose aussi que nous soyons capables de trouver des réponses acceptables pour tous les acteurs (agricultures, élevages, agroalimentaires entre autres) qui abusent aujourd'hui des facilités de destruction massive directement issues de la reconversion des industries de mort et d'extermination, mises au point et déployées à grande échelle, durant les guerres du vingtième siècle. Cette reconversion est à l'origine de groupes d'intérêts privés aux pouvoirs démesurés qui sont encore à même de faire la pluie et le beau temps sur les décisions politiques nationales et même internationales. S'attaquer frontalement à leur puissance est dérisoire (pot de terre contre pot de fer) mais ne doit pas nous décourager d'agir de mille et une autres façons afin de sortir de quelques décennies de plomb en tenant, mordicus, à ce leitmotiv : dans une économie saine (et même sainte), tout processus engendre d'éventuels déchets toujours recyclables à court terme et, dans tous les cas, tout doit être mis en oeuvre pour réduire le produit : quantité x temps unitaire de recyclage, comme les processus naturels nous en donnent une kyrielle d'exemples éloquents.
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