Source : http://www.5mnaperdre.fr/
"Les lecteurs de ce petit livre
sont priés de ne voir
dans les personnes qui y figurent,
ou les faits qui y sont cités,
aucune analogie
avec le monde dans lequel nous vivons.
Ils s'apercevront d'ailleurs rapidement
que cette déclaration
est conforme à la réalité
quand ils verront
que tous ceux qui vivent l'aventure
qui s'y trouve décrite
qui s'y trouve décrite
sont des hommes de bonne volonté,
plein du désir de coopérer
les uns avec les autres,
s'efforçant de rechercher toujours
les solutions conformes à l'intérêt général
et prenant finalement leurs décisions
sous l'angle du bon sens le plus élémentaire.
Aucun risque, par conséquent,
que la moindre confusion
s'établisse dans les esprits."
L'île déserte, introduction
1970
Allons-nous donc laisser détruire
l'économie française sans réagir ?
Ne voyons-nous pas que cette évolution
qui se poursuit chaque jour
rend impossible de remédier
aux misères de toutes sortes
qui se constatent dans la société française
et tout particulièrement
à la situation dramatique des banlieues,
à la situation précaire de plusieurs millions de Français,
au nombre sans cesse accru des SDF.
La prospérité de quelques groupes très minoritaires
ne doit pas nous masquer une évolution
qui nous mène au désastre.
In "La mondialisation
la destruction des emplois et de la croissance
L'évidence empirique"
Maurice Allais, 1999
Allons-nous donc laisser détruire
l'économie française sans réagir ?
Ne voyons-nous pas que cette évolution
qui se poursuit chaque jour
rend impossible de remédier
aux misères de toutes sortes
qui se constatent dans la société française
et tout particulièrement
à la situation dramatique des banlieues,
à la situation précaire de plusieurs millions de Français,
au nombre sans cesse accru des SDF.
La prospérité de quelques groupes très minoritaires
ne doit pas nous masquer une évolution
qui nous mène au désastre.
In "La mondialisation
la destruction des emplois et de la croissance
L'évidence empirique"
Maurice Allais, 1999
Les prétendants aux trônes intermédiaires ou au fauteuil le plus haut ne prennent pas assez de temps et de recul pour analyser en profondeur les faiblesses et les forces de notre société dans le monde, pour produire ensuite une synthèse vaste, solide et nuancée, pour bâtir enfin un programme de réformes qui ne soit pas uniquement dédiée à la gloire de telle ou telle idéologie ou conçue pour servir les intérêts d'une petite communauté influente.
Le champ social et le champ économique souffrent beaucoup de l'indigence politique qui s'est installée en France depuis la fin de la reconstruction du pays après la seconde guerre mondiale. Nous commencerons par examiner le champ économique sans perdre de vue que la fin de l'action politique le dépasse largement.
L'analyse de la situation pourrait commencer par ces considérations savantes qui aboutissent à la disparition de questions pourtant simples et immédiates. L'une de ces questions devrait nous préoccuper, au-delà des clivages idéologiques : dans un monde en mutations rapides, de quels moyens nous doter pour choisir et mettre en oeuvre une stratégie économique qui tienne compte de nos atouts et de nos faiblesses, qui n'oublie pas que l'apparente rapidité des changements résulte de mouvements souterrains beaucoup plus lents et donc prévisibles, une stratégie enfin qui puisse être ajustée de manière optimale, c'est-à-dire sans provoquer des drames humains, même minimes, hélas, aux yeux de certains ? Quand une famille est disloquée par des décisions qui oublient la distinction essentielle à maintenir, coûte que coûte et avec courage, entre les choses et les personnes, chaque personne, il n'y a pas de "petit" drame.
Tant que nous ne fonderons pas nos choix économiques sur une anthropologie solide, sur une compréhension juste des fondements économiques, sur l'observation profonde des phénomènes naturels et sur le retour à la préférence communautaire bien comprise (sans négliger ou bafouer les intérêts des autres peuples), bien organisée et bien assumée (voir à ce propos "La mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance" de Maurice Allais), toutes nos disputes d'estrade ou de petite lucarne ne nous feront pas avancer d'un pouce vers la sortie de crise. Elles laisseront subsister ou même empirer une situation devenue terriblement critique au fil des ans.
Tant que nous n'aurons pas retrouvé le sens du travail humain, comment espérer réduire le chômage ?
Tant que nous négligerons de porter un regard prospectif sur l'avenir, comment espérer préparer demain ?
Anthropologie solide en premier lieu (cf. anthropologie selon Jean-Paul II). Anthropologie où l'on ne considère jamais la mort de l'innocent, de l'imparfait ou de la bouche à nourrir comme une solution digne de l'humanité. Anthropologie où l'on cesse de penser à court terme. Anthropologie nourrie des leçons de l'histoire et des espaces naturels voire "sauvages". Anthropologie stable qui ne considère pas le transformisme issu des modes et les innovations étranges ou spectaculaires ou même provocantes comme des facteurs évidents de progrès. Anthropologie qui ne cherche pas à confondre toutes choses (voire toutes personnes) dans le bain primordial de l'indifférencié.
Stratégie économique où le travail humain occupe une place éminente et singulière : l'homme n'est pas le rouage d'une mécanique et pas davantage la goutte d'huile qui redonne de la fluidité au système, encore moins le grain de sable à éradiquer parce qu'il serait responsable de la dégradation de la production (voir à ce propos le travail exemplaire réalisé par Hassé Consultants depuis 1989 afin que les personnes en souffrance et notamment sous la dépendance de l'alcool ne sombrent pas davantage mais retrouvent toute leur dignité, afin que toutes celles qui seraient menacées par une pression excessive et tentées de recourir à un expédient dangereux soient protégées par les mailles d'un filet souple et ferme, libérateur d'énergie et d'innovation, témoin d'une charité intelligente, collaborative et active).
Comment se fait-il que depuis le premier choc pétrolier, voilà plus de quarante ans, nous n'ayons pas su nous adapter et que nous nous soyons résignés à la montée inexorable de l'inactivité ? Qu'attendons-nous pour retrousser nos manches et nous demander ce qui cloche au fond sans pour autant vouloir trouver un bouc émissaire, un coupable facile ?
Comment se fait-il que depuis le premier choc pétrolier, voilà plus de quarante ans, nous n'ayons pas su nous adapter et que nous nous soyons résignés à la montée inexorable de l'inactivité ? Qu'attendons-nous pour retrousser nos manches et nous demander ce qui cloche au fond sans pour autant vouloir trouver un bouc émissaire, un coupable facile ?
Stratégie économique qui n'évacue pas la question cruciale des choix à opérer : quelles orientations majeures de l'économie française devons-nous conserver ? Quelles sont celles à revoir ? Quelles sont les pistes nouvelles à explorer ? Convient-il comme l'Allemagne de beaucoup miser sur la croissance de ses parts de marché dans les pays émergents ? Ce choix qui se justifie bien outre Rhin par la faiblesse de la demande intérieure et par le dynamisme solidement établi d'une industrie performante, ce choix est-il adéquat et transposable chez nous ? Que pouvons-nous en retenir d'intéressant ?
Quel citoyen soucieux de l'avenir n'attendrait pas du débat politique qui s'amorce, en vue des échéances électorales en France - européenne 2019 ; municipale 2020 et présidentielle/législative en 2022 -, des lumières réconfortantes sur le thème de la stratégie économique ?
Les questions essentielles transcendent le débat sur l'identité nationale : quel pays voulons-nous ? Sommes-nous préoccupés avant tout par notre "rang" mondial ou bien voulons-nous devenir une terre, une maison commune, un foyer ardent où le mot "service" est à l'honneur ? Service désintéressé, service généreux, service infatigable de tous et spécialement des plus faibles, des exclus, des abandonnés, de ceux qui n'en peuvent plus ? Un pays où tout homme, las de la compétition effrénée que se livrent les nations ou les individus, trouverait un abri sûr et un lieu d'épanouissement à la mesure de l'être humain ? Allons-nous prêter notre voix au concert assourdissant des revendications incessantes et mesquines ? Nous importe-t-il seulement de voir reconnus nos mérites individuels et de percevoir une rétribution maximale pour une contribution minimale ?
Quel citoyen soucieux de l'avenir n'attendrait pas du débat politique qui s'amorce, en vue des échéances électorales en France - européenne 2019 ; municipale 2020 et présidentielle/législative en 2022 -, des lumières réconfortantes sur le thème de la stratégie économique ?
Les questions essentielles transcendent le débat sur l'identité nationale : quel pays voulons-nous ? Sommes-nous préoccupés avant tout par notre "rang" mondial ou bien voulons-nous devenir une terre, une maison commune, un foyer ardent où le mot "service" est à l'honneur ? Service désintéressé, service généreux, service infatigable de tous et spécialement des plus faibles, des exclus, des abandonnés, de ceux qui n'en peuvent plus ? Un pays où tout homme, las de la compétition effrénée que se livrent les nations ou les individus, trouverait un abri sûr et un lieu d'épanouissement à la mesure de l'être humain ? Allons-nous prêter notre voix au concert assourdissant des revendications incessantes et mesquines ? Nous importe-t-il seulement de voir reconnus nos mérites individuels et de percevoir une rétribution maximale pour une contribution minimale ?
Avant d'aller plus loin et d'esquisser les grandes lignes d'une stratégie économique qui emporte à la fois l'assentiment du plus grand nombre et qui aboutisse effectivement à une amélioration sensible de la situation générale de la France, nous pourrions considérer un changement qui touche aujourd'hui toutes les sociétés acceptant de ne pas se replier sur elles-mêmes et de ne pas se fermer aux influences extérieures : les grands centres urbains deviennent de plus en plus cosmopolites et ils rassemblent une proportion de plus en plus forte de la population. Cette évolution met en avant des questions cruciales et déterminantes : "Comment vivre ensemble ?"; "Comment vivre en bonne intelligence ?" ; "Comment maintenir l'unité de la nation entre les personnes individuelles, entre les corps intermédiaires, entre les grands centres urbains et les zones rurales ?" ; "Comment approvisionner les villes et faire en sorte qu'elles soient assez autonomes pour ne pas dépendre de manière excessive des transports à longue portée ?". A propos de ce dernier terme, voir notamment la ceinture verte mise en place à Toulouse depuis 2009.
Notre réflexion pour demain ne peut faire ... l'économie de ces questions. Economiser, s'économiser, c'est éviter des dépenses inutiles, prévoir que l'on risque d'être à cours de provisions, faire attention aux réserves. Le premier réflexe qui touche beaucoup de nos contemporains est de se dire : "Nous sommes envahis ! Comment allons-nous faire pour subvenir aux besoins de tous ?". L'inquiétude finit par dominer et le malthusianisme, cette peur de manquer, engendre des comportements suicidaires : plutôt mourir ou assassiner tout de suite, violemment que plus tard et à petits feux.
Une saine stratégie économique devrait toujours s'inscrire en faux contre ces tendances mortifères : nous avons certes à nous préoccuper des ressources actuelles et futures mais nous avons aussi à plonger ce souci dans cette confiance surnaturelle qui invite à ne pas renoncer à marcher sous prétexte que l'avenir est incertain. Avançons pas à pas pour découvrir de nouveaux chemins. Avançons au large. Ne restons pas crispés sur nos acquis. Ne nous laissons pas dominer par la nostalgie d'un passé révolu.
Image d'escalier magnifique, en attente d'autorisation de publication.
Premier axe : rester libres et consolider notre liberté. Sans méconnaître qu'une lutte sans merci est en train de se livrer, refuser de combattre sur le même terrain que les nations les plus en vue.
Il est clair qu'une économie nationale ne se repliant pas sur elle-même ne peut survivre qu'en développant des échanges équilibrés avec ses partenaires et concurrents. Nous ne pouvons durablement tenir nos positions et rester libres si nous laissons filer notre balance commerciale. Nous ne serons pas libres non plus si notre dette publique s'aggrave encore. On a entendu des personnes plaisanter sur la Grèce en parlant de la vente de quelques îles pour rembourser la dette de l'Etat. Cela fait peut-être sourire les repus mais quel drame pour ceux qui en seraient réduits à vendre leur chez eux. Ou bien nous décidons de rester un peuple libre ou bien nous laissons empirer la situation actuelle et nous n'aurons alors plus rien à dire : nous aurons peut-être encore le droit de voter mais ce sera pour choisir entre deux maux insupportables pour l'homme libre.
L'une des actions prioritaires est de faire en sorte que des entreprises françaises reconquièrent notre marché intérieur dans tous les secteurs où nous disposons sur place des ressources nécessaires et où les ressources qui nous manquent abondent ailleurs. A cette donnée économique primaire, il faut ajouter une donnée sociale : les produits que nous pourrions fabriquer en France et que nous importons sous prétexte qu'ils coûtent chers à produire chez nous, ces produits importés ont un coût social élevé. Pour évaluer leur juste prix, il conviendrait d'incorporer le coût du chômage chez nous : ces produits importés ne sont pas si bon marché qu'on veut le croire. Pire encore : plus nous laissons monter le chômage, plus le coût des productions nationales restantes est renchéri et plus notre compétitivité chute. Nous sommes là dans une spirale inquiétante. Un seul exemple : il est atterrant de constater qu'en ayant un taux de natalité honorable, nous soyons incapables de fabriquer des jouets pour nos enfants et qu'il faille recourir à des importations massives de produits, dont certains sont médiocres. Dans ce domaine, le mot "stratégie" n'est pas vain : nous avons à mener un combat titanesque. Laisser de côté l'intelligence du stratège et l'habileté du tacticien serait suicidaire. Pour rivaliser, nous aurons des choix à faire. Il nous faudra miser sur une qualité parfaitement ajustée aux attentes des clients, aux normes élémentaires de sécurité et à nos possibilités de compétition.
Deuxième axe : le premier axe, avec toute la meilleure volonté du monde et l'intelligence la plus exercée, ne peut suffire à combler ni notre retard en matière d'échanges commerciaux ni notre avance sur la voie du développement. Ce que des hommes et des femmes acceptent de faire, jour après jour, dans une société en quête d'un niveau de vie encore bas ou moyen (un homme et sa femme conduisant le même taxi, elle le jour, lui la nuit), qui acceptent de le faire en France ? Tous ceux qui n'ont pas d'autre choix. Restons attentifs à l'augmentation de la pauvreté en France : ce qui nous semble inacceptable de prime abord le devient pour survivre et quand nous sommes à l'aise, nous oublions vite que certains de nos voisins sont déjà obligés en France de mener une vie de galère.
Afin de maintenir notre espace de liberté, nous avons à trouver des secteurs d'activité dans lesquels nous sommes capables d'exceller, et techniquement et moralement. Des raisons évidentes de sécurité civile nous incitent à développer un éventail large : quand un secteur est touché de plein fouet par une crise, d'autres sont alors en mesure de prendre le relais. Concentrons nos efforts sur le domaine des services à la personne sans oublier la satisfaction des besoins primaires. Les seuls secteurs de l'éducation et de la santé peuvent devenir des spécialités françaises de premier rang mondial, ce qu'elles ne sont pas aujourd'hui (*). Ils ne le deviendront qu'après avoir été nourris par une anthropologie juste et féconde. Ils ne le seront qu'à la condition incontournable d'en avoir chassé tout appât du gain financier et toute recherche d'un confort matériel facile : dans ces deux secteurs, l'excellence ne s'obtient qu'au prix d'une grande abnégation.
(*) Cela malgré quelques réussites spectaculaires, à la fois techniques et morales : les médecins français ont été des pionniers dans des branches porteuses d'avenir comme l'immunologie, l'hématologie et la chirurgie permettant ainsi d'opérer des greffes qui ont sauvé des patients d'une mort annoncée. Le lecteur intéressé par ces questions pourra retrouver les données d'une greffe prometteuse, celle du sang de cordon ombilical. Pratiqué pour la première fois en 1988 en France, ce progrès attend, pour donner sa pleine mesure, que soit dépassé le recueil encore marginal des cordons (moins de 1% des naissances) et que soient multipliées les banques (publiques en France) pour cet organe. Voir par exemple :
http://www.lefigaro.fr/sante/2008/11/25/01004-20081125ARTFIG00019-le-nouveau-marche-du-sang-de-cordon-ombilical-.php.
L'incise peut paraître anecdotique. Elle est pourtant l'occasion de souligner l'une des grandeurs de la France et de ses choix politiques : au lieu d'aller comme dans d'autres pays vers la marchandisation d'un bien tout à fait précieux, la France a choisi le maintien du don anonyme et gratuit et du recueil dans des banques publiques. Cette part réservée au don est l'indice d'une conception qui s'oppose au tout marchand et qui signe la noblesse d'une société en quête d'un idéal élevé. Une stratégie économique qui néglige cet idéal est comme un corps sans âme. La médecine française peut non seulement compter sur ses propres progrès et découvertes mais aussi sur sa capacité à intégrer les apports d'autres pays. C'est d'ailleurs un atout de la France sur lequel un projet solide d'avenir peut s'appuyer : son ouverture au génie multiforme des hommes sur tous les continents. Un exemple significatif à cet égard est donné par la chirurgie réparatrice : une femme atteinte d'un cancer du sein et devant en subir l'ablation a la possibilité aujourd'hui de retrouver cet organe dans des conditions très satisfaisantes. Voir la technique D.I.E.P. implantée en France par le professeur Laurent Lantieri depuis 1995 : http://www.diep-asso.fr/.
http://www.lefigaro.fr/sante/2008/11/25/01004-20081125ARTFIG00019-le-nouveau-marche-du-sang-de-cordon-ombilical-.php.
L'incise peut paraître anecdotique. Elle est pourtant l'occasion de souligner l'une des grandeurs de la France et de ses choix politiques : au lieu d'aller comme dans d'autres pays vers la marchandisation d'un bien tout à fait précieux, la France a choisi le maintien du don anonyme et gratuit et du recueil dans des banques publiques. Cette part réservée au don est l'indice d'une conception qui s'oppose au tout marchand et qui signe la noblesse d'une société en quête d'un idéal élevé. Une stratégie économique qui néglige cet idéal est comme un corps sans âme. La médecine française peut non seulement compter sur ses propres progrès et découvertes mais aussi sur sa capacité à intégrer les apports d'autres pays. C'est d'ailleurs un atout de la France sur lequel un projet solide d'avenir peut s'appuyer : son ouverture au génie multiforme des hommes sur tous les continents. Un exemple significatif à cet égard est donné par la chirurgie réparatrice : une femme atteinte d'un cancer du sein et devant en subir l'ablation a la possibilité aujourd'hui de retrouver cet organe dans des conditions très satisfaisantes. Voir la technique D.I.E.P. implantée en France par le professeur Laurent Lantieri depuis 1995 : http://www.diep-asso.fr/.
Troisième axe : établir un revenu maximal et moduler le revenu minimal. L'argument qui prône l'octroi de très hauts salaires aux profils exceptionnels oublie une donnée pourtant évidente : nous ne manquons pas d'hommes ou de femmes de valeur et tout à fait capables d'occuper des postes de haut niveau. En ces temps de crise très grave malgré l'apparence d'une timide reprise, en ces temps de chômage aigu, le versement de revenus exorbitants à quelques-uns devient insupportable. Ce qui est scandaleux ce n'est pas le fait de limiter les prélèvements obligatoires à 50% des revenus, c'est ce que perçoivent certaines personnes. Cela l'est d'autant plus qu'un être humain, aussi exceptionnel soit-il, ne dispose jamais que de quelques heures dans une journée pour accomplir son travail. Quand il cumule de surcroît plusieurs responsabilités et plusieurs rémunérations, son temps se divise comme pour tout un chacun. Le projet prévoit de limiter le revenu maximal par personne à 4000 Euros nets d'impôt par mois où l'on entend par revenu la somme de tous les profits, quelle que soit leur origine : travail, capital (le capital investi dans la création d'entreprise et dans des secteurs à risques fait l'objet de dispositions particulières) et droits. En adoptant une telle contrainte qui paraîtra utopique ou inaccessible à quelques-uns, le projet défend le principe d'une oeuvre de justice élémentaire. Son accomplissement n'ira pas de soi et suscitera même de très vives résistances qui s'appuieront sur une multitude d'arguments qu'il n'est pas difficile de formuler : vous allez faire fuir les meilleurs ; bien loin de créer les conditions d'une reprise vous allez appauvrir la France ; vous allez augmenter la corruption ; les capitaux vont quitter notre pays ; sans l'appât d'un gain supérieur, les plus combatifs se mettront à glander ou à tricher ... Ceux qui ont aujourd'hui des revenus dépassant la limite maximale prévue ont plusieurs possibilités (nous sommes en terre de liberté) : céder leurs parts de capital (point qui sera développé ultérieurement) ; travailler moins d'heures (pour accomplir un travail de meilleure qualité et laisser du champ à ceux qui sont aussi capables de s'engager à exercer des responsabilités élevées) ; réduire volontairement leurs revenus ; quitter la France pour s'installer dans des pays qui pensent pouvoir régler les problèmes actuels en laissant une poignée d'hommes s'enrichir de manière éhontée ; ...
En ce qui concerne le revenu minimal, le projet prévoit une modulation selon l'ancienneté des personnes et les branches d'activité qui permette de garantir un revenu décent et toujours supérieur au revenu minimal actuel. Tout complément d'aide, selon l'heureuse formule du RSA quand il ne décourage pas d'accepter un travail, est maintenu. Notons enfin que la limite de 4000 euros nets par mois a encore l'allure d'une provocation puisqu'elle se présente comme un absolu alors qu'il serait plus judicieux de l'adapter aux circonstances de terrain. Pour être tout à fait pragmatique, le projet France 2022 prévoit que le salaire minimal et le salaire maximal soient toujours établis lors d'une même négociation entre le patronat et les salariés d'une même branche d'activité. Le projet France 2022 prévoit donc une modulation tenant compte des perspectives et des besoins de chaque secteur d'activité de manière à ne pas obérer les chances d'un domaine par le joug de dispositions beaucoup trop générales. Cette modulation, pour être tout à fait complète, doit prendre en compte non seulement les métiers, les territoires et les données macro-économiques. Notons enfin que la limitation du revenu net en euros s'accompagne d'une plus grande souplesse au sujet de la rémunération en couronne française, nouvelle monnaie de service et d'abondance dont la création est inscrite en tant que résolution majeure du projet France2022.
Quatrième axe : développer les créneaux à haute valeur ajoutée, non seulement sur le plan environnemental mais aussi du point de vue de la qualité des produits. Nous sommes parvenus à une situation qui met en péril l'avenir de nos plus beaux fleurons. Il suffit pour cela de considérer l'exemple emblématique des agricultures françaises. Sous l'influence de pressions puissantes et par ignorance, nous avons pris un train de retard dans le développement de l'agriculture biologique. Certains secteurs ou certaines régions commencent à se réveiller. Encourageons ce mouvement en particulier pour le vin qui porte au degré le plus haut l'alliance de la tradition et de la modernité. Aux questions agricoles, nous lions le sujet épineux de l'aménagement d'un territoire national terrestre où se posent désormais des problèmes d'isolement et de desserte publique de plus en plus aigus.
Cinquième axe : avec un territoire maritime presqu'aussi vaste que celui de l'Amérique du Nord, la France dispose d'un potentiel aquatique de première importance. Toute activité économique et scientifique donnant d'exploiter intelligemment et justement ce patrimoine unique est à encourager sans retard.
Voir à ce propos le projet de loi d'économie bleue défendue par Bruno Le Roux. Expression employée dans un autre sens que celle-ci défendu par Gunter Pauli où il est question d'économie non polluante. Mieux : d'économie où tout déchet devient matière première d'un nouveau processus.
Ceux qui pensent que la France peut, à elle seule, veiller au grain et parvenir à faire fructifier cet héritage manquent d'imagination. Non la France, plus que jamais doit tenter de coopérer avec ses partenaires européens, ses voisins de la Méditerranée et au-delà, sur tous les fronts où nous sommes présents. Les difficultés rencontrées par Patrice Franceschi, capitaine de la Boudeuse (cf. http://la-boudeuse.org/journal-de-bord/le-dernier-mot-du-capitaine/), sont une alerte parmi d'autres nous invitant à prendre au sérieux les défis d'un XXIème siècle au cours duquel les territoires maritimes joueront un rôle sans cesse grandissant. Afin d'atteindre des objectifs ambitieux, nul doute que l'école jouera un rôle déterminant pour susciter des vocations. Cela ne se fera pas, nous y reviendrons, en revoyant les rythmes scolaires au seul profit d'une pratique sportive plus intense : les plages horaires non consacrées aux enseignements généraux auront à faire une place beaucoup plus large à tous les domaines concrets où s'implantent les vocations précoces.
Sixième axe : pas de développement économique solide et porteur d'avenir sans une diplomatie de grande valeur et une culture intelligente du renseignement. La France a besoin de ce côté-là de redorer son blason. Ce ne sont pas quelques coups d'éclat, même bienvenus, qui peuvent rehausser son niveau : un travail de fond, jour après jour, est nécessaire. Un travail conduit par des hommes et des femmes solides à tous points de vue.
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