« Quelles réflexions je fis en moi-même
en constatant ce revirement ! ...
L'argent, l'argent seul avait fait cela ! ...
Je pensai que nous autres chiens,
nous ne connaissions ni les duretés
et l'orgueil que donne cet argent,
ni les humiliations de la misère ! ...
Nous rougirions, si cela nous était possible,
d'être aussi sordidement intéressés,
comme de simples humains ! ».
Jacques d'Ars
Mémoire d'un chien des Pyrénées, p. 48
Mémoire d'un chien des Pyrénées, p. 48
« Mieux vaut allumer une bougie
que maudire les ténèbres »
Lao-Tseu
St Paul - 1 Co 12:7
« En chacun,
l'Esprit Saint se manifeste par un don,
pour le bien de tous »
l'Esprit Saint se manifeste par un don,
pour le bien de tous »
« Moi, je suis venu
pour que les hommes aient la vie
et qu'ils l'aient en abondance »
Jn 10:10
Les lecteurs intéressés par la transition numérique et plus globalement par le nouveau modèle théorique proposé par l'Institut de l'iconomie pourront se reporter à l'article suivant : "Il faut considérer la situation présente" publié le 30 mars 2018.
Ajout du 8 décembre 2018, en la fête de l'Immaculée Conception : alors que les émeutes se poursuivent en France, se propagent en Europe et sont fébrilement endiguées ailleurs, il va falloir desserrer, pour tous les peuples, l'étau que constituent l'euro et les politiques qui accompagnent sa survie. Cette monnaie, présentée au départ comme facteur de progrès et comme le fer de lance de la puissance économique de l'Europe, contribue finalement à augmenter et même à accélérer son déclin.
Il manque à cette monnaie, en réalité destinée à gérer, si possible en position de force, la raréfaction des ressources matérielles et, en particulier des ressources énergétiques d'origine fossile (*), un volet essentiel dont elle ne peut assumer la prise en compte : la rémunération digne de l'abondance du temps humain disponible. Et ce malgré l'amplification des problèmes de circulation dans certaines mégalopoles telles que Mexico (et de plus en plus Paris même ? ) où se perdent des millions d'heures de travail faute d'aménagements citadins adéquats.
(*) Voir notamment à ce sujet : "Anticiper l'effondrement énergétique ?" (interview de Jean-Marc Jancovici en vidéo).
La tâche qui est devant nous est titanesque. Il faudra lever des obstacles mentaux qui empêchent de séparer "argent" (instrument de gestion de la pénurie et de la dette) et "monnaie" (au sens d'outil d'une gestion économique intégrant non seulement la pénurie mais aussi l'abondance ; non seulement la dette mais le profit authentique, celui qui ne s'obtient pas au détriment d'un tiers ou d'un environnement saccagé, par prédation ou malhonnêteté). Il faudra encore créer de toutes pièces une nouvelle façon de rémunérer le travail humain et, surtout d'insérer, beaucoup mieux que nous ne le faisons aujourd'hui, les contributions de l'humanité à une oeuvre qui dépasse de toutes parts notre modeste mais indispensable participation. C'est au moulin de cette tâche titanesque que la tribune qui suit tente d'apporter quelques grains à moudre.
Elle présente une solution visant à accompagner une sortie (partielle, cruciale et même vitale) de l'euro qui ne se résume pas en une sortie de la zone euro ou à la disparition d'une monnaie qui n'a pas que des inconvénients : l'euro a le mérite de montrer que nous sommes en situation critique du point de vue des ressources matérielles disponibles ; situation qu'il va nous falloir saisir à bras le corps en organisant la rémunération juste des forces vives de tous les pays qui ont à coeur de prendre en main le destin d'une humanité menacée, non par des dangers extérieurs mais par ses propres actions.
Tribune en cours d'élaboration ...
... comme suite à la précédente tribune et pour résoudre le désastre économique de l'époque contemporaine, désastre qui s'annonce, notamment pour la zone euro et plus encore dans d'autres régions du monde ; qui se manifeste dès maintenant par les avortements, la recrudescence des fausses couches, les licenciements, les déplacements de population (pas seulement pour des raisons climatiques), les conflits en tout genre, faillites innombrables, les délocalisations justifiées ou scandaleuses, les inégalités de revenu et de situation périlleuses, les surendettements, gaspillages, pollutions, solitudes désespérantes ou désespérées, suicides ... ; désastre qui n'est pas inéluctable puisque nous pouvons agir dès maintenant sur les causes principales des désordres actuels.
Cette tribune peut être aussi vue comme une suite de la tribune consacrée au travail humain pour prendre en compte la montée en puissance des activités de service, l'abondance des ressources humaines et leur qualification élevée en France en dépit de tous les discours qui tendent à dévaloriser le travail accompli dans les établissements scolaires et ce malgré des conditions pitoyables d'exercice de ses métiers pour le corps enseignant, conditions qu'une création de monnaie de service et d'abondance rendra beaucoup plus justes et fécondes.
Cette tribune peut être aussi vue comme une suite de la tribune consacrée au travail humain pour prendre en compte la montée en puissance des activités de service, l'abondance des ressources humaines et leur qualification élevée en France en dépit de tous les discours qui tendent à dévaloriser le travail accompli dans les établissements scolaires et ce malgré des conditions pitoyables d'exercice de ses métiers pour le corps enseignant, conditions qu'une création de monnaie de service et d'abondance rendra beaucoup plus justes et fécondes.
Tribune commencée le dimanche 22 octobre, en la fête de Saint Jean-Paul II dans le calendrier de l'Eglise romaine, pour célébrer le génie du Christ à qui l'on tend des pièges et qui s'en sort par des réponses nourrissant toujours - 2000 ans plus tard ! - l'esprit de tout homme de bonne volonté ...
Que le lecteur attentif en soit lui-même juge :
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 22,15-21.
Alors les pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant parler. Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d’Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens. Alors, donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? ». Connaissant leur perversité, Jésus dit : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d’un denier. Il leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? ». Ils répondirent : « De César. » Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Le lecteur intelligent ne se laissera pas abusé par l'expression "création d'une monnaie de service et d'abondance".
En évitant de la prendre au pied de la lettre ou de la considérer comme une recette de plus, il comprendra que cette annonce a pour fonction principale de révéler de multiples problèmes de fond qu'une politique digne de ce nom doit avoir le courage d'affronter pour préparer l'avenir. Problèmes que des réflexions désintéressées et que des actions énergiques sauront résoudre de mille et une autres façons parallèles, complémentaires, convergentes et même divergentes. En voici un que la création d'une monnaie de service et d'abondance pourrait contribuer à résoudre :
l'écart sans cesse grandissant entre la disponibilité de certaines ressources en voie de raréfaction et même d'épuisement à la surface du globe (réserves fossiles, minerais, terre arable, eau douce, ...) et la disponibilité du temps humain qui ne cesse de croître pour de multiples raisons : réduction de la mortalité infantile (apparente : si on ne tient pas compte des avortements), réduction de la mortalité des femmes en couche, progrès techniques et multiplication des automatismes, accumulation de facilités structurelles, très fortes dépenses énergétiques, élévation du niveau d'alphabétisation (même si certaines inepties pédagogiques ont contribué à dégrader la réputation d'excellence de l'école française) ; amélioration de certaines conditions de travail ; retraites assurées ; effets du vieillissement amortis ; ...
Tenues de contenir la masse monétaire actuelle pour qu'elle demeure en lien avec la disponibilité des biens consommables, de nombreuses nations - sinon toutes - finissent par réduire au chômage des millions d'hommes et de femmes que la rareté de la monnaie condamne à se prostituer, à s'épuiser ou à se mettre hors course : nul n'a plus les moyens de les embaucher et beaucoup préfèrent les remplacer par des machines muettes, des automates quasi infaillibles ou par des populations qui n'ont pas encore atteint le niveau de vie limite qui dissuade de se laisser exploiter, pressurer, tondre ... pour des cacahuètes ou des clopinettes.
Alors que notre euro survit, bon an, mal an, telle une monnaie à l'effigie d'un empereur qui n'aurait cure de ses sujets, comment préparer l'avenir des nations européennes de telle sorte qu'elles ne soient pas un jour emportées par un tourbillon monétaire, de telle sorte qu'elles ne finissent dévorées par des prédateurs habiles, ces "fils des ténèbres" qui magouillent si bien qu'ils parviennent à dépouiller ceux qui pensaient pourtant avoir été vigilants ?
Comment préparer la France en tenant compte des spécificités de son économie ? Comment tenir compte, notamment, du très fort développement de ses activités de service ? Comment encourager leur déploiement tout en prenant garde à ne pas affaiblir les autres domaines de son économie, domaines indispensables à son équilibre ?
C'est à ces questions et à bien d'autres encore que tente de répondre la création d'une nouvelle monnaie, création dédiée à l'étayage du volet des services (dont les augmentations de coûts pèsent lourdement sur le budget des ménages, des entreprises et des collectivités publiques) et destinée au renforcement des activités dites primaires et secondaires dans lesquelles les services jouent également un très grand rôle : management de qualité pour un ordonnancement adéquat et performant ; conception, recherche et innovation de premier ordre ; développement des capacités adaptatives ; augmentation des rendements tout en respectant les rythmes du corps humain, les réserves planétaires, la biodiversité et le rôle spécifique de nombreuses espèces en voie d'extinction ...
En évitant de la prendre au pied de la lettre ou de la considérer comme une recette de plus, il comprendra que cette annonce a pour fonction principale de révéler de multiples problèmes de fond qu'une politique digne de ce nom doit avoir le courage d'affronter pour préparer l'avenir. Problèmes que des réflexions désintéressées et que des actions énergiques sauront résoudre de mille et une autres façons parallèles, complémentaires, convergentes et même divergentes. En voici un que la création d'une monnaie de service et d'abondance pourrait contribuer à résoudre :
l'écart sans cesse grandissant entre la disponibilité de certaines ressources en voie de raréfaction et même d'épuisement à la surface du globe (réserves fossiles, minerais, terre arable, eau douce, ...) et la disponibilité du temps humain qui ne cesse de croître pour de multiples raisons : réduction de la mortalité infantile (apparente : si on ne tient pas compte des avortements), réduction de la mortalité des femmes en couche, progrès techniques et multiplication des automatismes, accumulation de facilités structurelles, très fortes dépenses énergétiques, élévation du niveau d'alphabétisation (même si certaines inepties pédagogiques ont contribué à dégrader la réputation d'excellence de l'école française) ; amélioration de certaines conditions de travail ; retraites assurées ; effets du vieillissement amortis ; ...
Tenues de contenir la masse monétaire actuelle pour qu'elle demeure en lien avec la disponibilité des biens consommables, de nombreuses nations - sinon toutes - finissent par réduire au chômage des millions d'hommes et de femmes que la rareté de la monnaie condamne à se prostituer, à s'épuiser ou à se mettre hors course : nul n'a plus les moyens de les embaucher et beaucoup préfèrent les remplacer par des machines muettes, des automates quasi infaillibles ou par des populations qui n'ont pas encore atteint le niveau de vie limite qui dissuade de se laisser exploiter, pressurer, tondre ... pour des cacahuètes ou des clopinettes.
Alors que notre euro survit, bon an, mal an, telle une monnaie à l'effigie d'un empereur qui n'aurait cure de ses sujets, comment préparer l'avenir des nations européennes de telle sorte qu'elles ne soient pas un jour emportées par un tourbillon monétaire, de telle sorte qu'elles ne finissent dévorées par des prédateurs habiles, ces "fils des ténèbres" qui magouillent si bien qu'ils parviennent à dépouiller ceux qui pensaient pourtant avoir été vigilants ?
Comment préparer la France en tenant compte des spécificités de son économie ? Comment tenir compte, notamment, du très fort développement de ses activités de service ? Comment encourager leur déploiement tout en prenant garde à ne pas affaiblir les autres domaines de son économie, domaines indispensables à son équilibre ?
C'est à ces questions et à bien d'autres encore que tente de répondre la création d'une nouvelle monnaie, création dédiée à l'étayage du volet des services (dont les augmentations de coûts pèsent lourdement sur le budget des ménages, des entreprises et des collectivités publiques) et destinée au renforcement des activités dites primaires et secondaires dans lesquelles les services jouent également un très grand rôle : management de qualité pour un ordonnancement adéquat et performant ; conception, recherche et innovation de premier ordre ; développement des capacités adaptatives ; augmentation des rendements tout en respectant les rythmes du corps humain, les réserves planétaires, la biodiversité et le rôle spécifique de nombreuses espèces en voie d'extinction ...
Première solution apparente : combattre l'euro et réclamer une sortie de la zone euro voire une dissolution de la zone euro ? Solution envisageable mais dont il est difficile de prévoir toutes les conséquences y compris les coups bas de la part de ceux qui voudraient en maintenir l'existence puisque certains ont intérêt à ce que l'euro perdure, l'Allemagne notamment qui, grâce à cette monnaie unique, bénéficie d'un taux de change extérieur très avantageux : sans l'euro, le dollar serait beaucoup plus bas par rapport à une monnaie allemande autonome et les exportations allemandes en seraient nettement pénalisées, y compris à l'intérieur de l'Europe. Par ailleurs, l'euro avantage tous ceux qui détiennent des capitaux ou des créances libellés dans cette monnaie. Ceux-là ont intérêt à ce que l'euro demeure une monnaie forte, quitte à détruire un appareil productif séculaire et à mettre à la rue des millions de personnes. Autre inconvénient majeur : en remplaçant l'euro en France par une monnaie nationale unique, on ne peut résoudre la quadrature du cercle. D'une part, disposer d'une monnaie assez forte pour être en mesure d'importer à bon compte, d'autre part, d'une monnaie pas trop forte pour exporter largement (à moins de choisir de réduire les échanges avec l'extérieur) mais aussi, et c'est le plus délicat, d'une monnaie assez abondante pour diminuer le chômage et, pourtant rare aussi, pour tenir compte de la diminution des ressources matérielles et énergétiques disponibles per capita non seulement en France mais, surtout, à l'échelle de la planète.
Deuxième solution apparente : tenter d'infléchir la politique de la BCE qui tend à préserver les intérêts de quelques-uns au détriment de ceux du plus grand nombre ? Pari perdu d'avance tant ceux qui occupent des positions dominantes disposent de moyens puissants pour détruire toute volonté de changement : ils détiennent non seulement des fiefs industriels, un patrimoine foncier de grande étendue mais encore des fenêtres de tir médiatiques qui leur permettent d'abattre toute personne qui dénoncerait leurs privilèges, sans compter leurs capacités de manipulation de l'opinion publique, sans oublier leur potentiel de nuisance dans des domaines aussi variés que les arts, les écoles, l'enseignement supérieur, la culture, les médias, la loi, le champ politique ...
Troisième solution apparente : développer des monnaies parallèles mais qui n'ont pas les caractéristiques essentielles de la monnaie de service. Voir à ce propos l'article : Les monnaies locales entre repli communautaire et libéralisme économique.
Troisième solution apparente : développer des monnaies parallèles mais qui n'ont pas les caractéristiques essentielles de la monnaie de service. Voir à ce propos l'article : Les monnaies locales entre repli communautaire et libéralisme économique.
Quatrième solution choisie pour le projet France 2022 : mettre en place une nouvelle monnaie nationale, en parallèle de l'euro (qui n'a pas que des inconvénients, même pour le plus grand nombre), monnaie qui soit enfin à l'effigie de l'homme et au service de la dignité éminente de tout homme.
Vaste projet que les lignes ci-après ne sauraient parfaitement décrire mais qu'elles auront contribué à faire émerger. L'un des avantages majeurs de cette solution étant, qu'une fois bien comprise, elle devrait satisfaire tout le monde (une gageure, certes, puisque tout choix économique implique des perdants et des gagnants mais lorsque les perdants sont les plus fortunés et qu'ils découvrent que la possession de richesses ne suffit pas à combler l'âme humaine, nous ne sommes pas loin d'une authentique révolution ! ). Projet fort complexe et de haute technicité, au demeurant ...
Vaste projet que les lignes ci-après ne sauraient parfaitement décrire mais qu'elles auront contribué à faire émerger. L'un des avantages majeurs de cette solution étant, qu'une fois bien comprise, elle devrait satisfaire tout le monde (une gageure, certes, puisque tout choix économique implique des perdants et des gagnants mais lorsque les perdants sont les plus fortunés et qu'ils découvrent que la possession de richesses ne suffit pas à combler l'âme humaine, nous ne sommes pas loin d'une authentique révolution ! ). Projet fort complexe et de haute technicité, au demeurant ...
... même si les intentions qui le sous-tendent sont limpides :
* défense du travail humain de proximité contre ses délocalisations meurtrières et contre les menaces que font peser sur lui l'automatisation des gestes identiques et des actions répétitives même lorsque le travail spécifiquement humain, non automatique, est défini comme l'écart entre le travail prescrit et le travail effectué ;
* surcroît d'humanisation des actes touchés aujourd'hui par la mécanisation ou la marchandisation excessive des prestations ordinaires comme des plus exceptionnelles et donc possibilité de multiplier les rôles d'humanité (cf. par exemple la fonction de doula (vidéo) - accompagnement émotionnel des naissances - auprès des parents ou le site de l'association des doulas en France) ;
* surcroît d'humanisation des actes touchés aujourd'hui par la mécanisation ou la marchandisation excessive des prestations ordinaires comme des plus exceptionnelles et donc possibilité de multiplier les rôles d'humanité (cf. par exemple la fonction de doula (vidéo) - accompagnement émotionnel des naissances - auprès des parents ou le site de l'association des doulas en France) ;
* préservation et même développement de l'emploi, non comme fin en soi mais comme moyen de première nécessité pour subsister ; comme moyen d'émancipation, d'entraide et d'épanouissement de toute personne humaine ;
* sauvegarde du trésor de l'enfance menacé de toutes parts depuis la nuit des temps et plus encore à une époque où la multiplication des droits secondaires semble avoir détruit le simple bon sens et, surtout, l'émerveillement, le courage et l'esprit du don ;
* protection des plus pauvres et des plus fragiles sans pour autant représenter une quelconque menace pour ceux qui réussissent, prennent des risques, innovent, créent ... non pour des profits démesurés mais pour servir de nobles causes ;
* diminution de l'évasion fiscale et de la fuite des capitaux ;
* diminution de l'évasion fiscale et de la fuite des capitaux ;
... même si les principes qui commandent la création de cette nouvelle monnaie sont simples pour qui veut bien faire l'effort d'en comprendre les fondements :
* éviter les mouvements spéculatifs qui s'attaquent sans vergogne au socle indispensable à toute vie économique honnête et profitable au plus grand nombre, c'est-à-dire une monnaie stable, suffisamment disponible et dont la valeur est garantie par un stock de richesses dûment protégées par celui qui l'émet ;
* rendre enfin solvable les multiples besoins des personnes (voir la tribune "Des causes désargentées") qui, faute d'une monnaie à l'effigie de l'homme, restent sans réponse : logement au moins décent et salubre pour tous ; nourriture de qualité ; instruction et formation de bonne tenue et même de très haut niveau ; soins réels du corps et de l'esprit ... de tout un chacun.
... même si les conditions techniques d'une telle création de monnaie fiduciaire et scripturaire (inenvisageable autrefois) sont enfin réunies avec l'avènement prodigieux des facilités offertes par l'informatique.
... même si les conditions techniques d'une telle création de monnaie fiduciaire et scripturaire (inenvisageable autrefois) sont enfin réunies avec l'avènement prodigieux des facilités offertes par l'informatique.
1. Pourquoi parler de monnaie de SERVICE ?
En deux mots : quand chacun prend le temps d'analyser l'usage que nous faisons aujourd'hui de l'euro, il s'aperçoit que cette monnaie permet d'acquérir des biens quasi impérissables et qui peuvent même augmenter de valeur (immobilier bien placé et de qualité, oeuvres d'art, objets de collection, ... ) ; des biens qui se déprécient, se démodent, s'usent rapidement et qui sont même conçus pour ne pas durer (par obsolescence programmée, l'un des grands scandales de notre époque) ; des biens et des services qu'il consomme aussitôt ...
Bref, chacun peut mesurer que les contreparties de sa dépense varient, du tout au tout, d'un achat à l'autre. Quand il croise la variabilité (*) des prix de ce qu'il acquiert, la multiplicité des origines de ses achats, l'éventail des problèmes qu'ils résolvent et ... qu'ils engendrent, il ne peut être qu'abasourdi par la singulière complexité d'un monde où la consommation semble devenue la seule et unique religion d'une humanité désemparée.
(*) Notons à ce propos que cette variabilité des prix est aujourd'hui phénoménale dans les grandes métropoles (et beaucoup moins dans les zones abandonnées par une république française manifestement désorganisée ...). Variabilité si grande que celui ou celle qui dispose d'assez de temps pour chercher le meilleur rapport qualité/prix a la faculté d'être bénéficiaire de tarifs exceptionnels tandis que celui ou celle qui passe des heures dans les transports (quand ils ne sont pas en grève ... ) pour se rendre à son travail est obligé, soit de se rabattre sur des produits de moindre qualité, soit d'acheter au prix fort ce qui est pourtant disponible ailleurs pour beaucoup moins cher.
Ainsi peut-on voir, au même moment et dans un périmètre à portée de marche à pieds, des citrons BIO au détail dont le prix va de 1,90 euro le kilogramme à 6,90 euro le kilogramme, soit un écart de plus de 260 % [(6,90 - 1,90)/1,90 rapporté à 100] entre le prix le plus bas et le plus élevé ! Exemple, parmi beaucoup d'autres possibles, d'une situation où le consommateur lambda ne dispose plus d'aucune référence stable pour juger du prix d'une denrée. Jugement rendu encore plus difficile par l'adoption de l'euro, monnaie dont l'unité a une valeur élevée. En l'occurrence, le prix donné en exemple passe de 1,90 à 6,90 soit un écart de 5 (euros), nombre qui, dans l'absolu, a toutes les apparence de la petitesse alors qu'en francs, cet écart paraîtrait sous un autre jour puisqu'il serait multiplié par 6.55957 soit une valeur d'écart arrondie à 32,80 francs environ, valeur qui sauterait davantage aux yeux de l'acheteur, voyant des citrons d'une part à 12,50 francs le kilogramme, d'autre part à 45,30 francs le kilogramme (moyennant une pesée et une opération mentale rendues nécessaires par l'artifice de commerce consistant à présenter les citrons au prix fort non pas au détail mais conditionnés par quatre !).
Plus encore, chacun comprend qu'une monnaie unique telle que l'euro, fondée et gérée pour sauvegarder les intérêts de quelques-uns, ne saurait couvrir de manière satisfaisante une multitude d'usages aussi disparates que l'achat de fruits et légumes, d'un service de soin ou de défense juridique, d'une résidence, d'un véhicule, d'un trajet professionnel, d'un voyage aux quatre coins du monde, d'un dépannage, d'un divertissement ... surtout quand elle ne tient aucun compte de la provenance des biens et des services, des conditions de leur production qu'il s'agisse des matériaux utilisés, de l'énergie mobilisée, du temps machine ou du temps de l'homme, quatre "ingrédients" qui ne peuvent pourtant être confondus sous peine d'arriver à ce que nous constatons tous les jours : exclusions des plus faibles, exécutions des sans défense, menaces sur l'avenir des générations montantes, creusement sans précédent des inégalités de revenu ... Nous reviendrons ultérieurement sur ce thème qui distingue à dessein "ingrédients" et "facteurs" de production pour mettre en valeur l'ingrédient majeur : celui du temps de l'homme dont le travail est réparti sur plusieurs facteurs : capitaux, connaissances (brevets, savoirs-faire, ...), management, main d'oeuvre, cerveau d'oeuvre, ... (pour un approfondissement de la question du travail humain, voir la tribune déjà consacrée à ce thème dans le projet France 2022).
Enfin, tout un chacun est en mesure de saisir qu'une émission de monnaie régie par l'obligation d'un juste équilibre entre offre et demande comme par l'obligation de prendre en compte la rareté de certains biens ne saurait, à elle seule, couvrir le champ des ressources quasiment illimitées que constitue aujourd'hui le temps des hommes, non seulement par accroissement de volume mais encore par démultiplication des moyens d'action et d'intervention de tous ceux qui disposent des outils leur permettant d'augmenter leur productivité dans tous les domaines d'activité : conception, prototypage, mise en forme, fabrication, rectification, contrôle, commercialisation, distribution, diffusion, gestion, ADV, ...
Bref, chacun peut mesurer que les contreparties de sa dépense varient, du tout au tout, d'un achat à l'autre. Quand il croise la variabilité (*) des prix de ce qu'il acquiert, la multiplicité des origines de ses achats, l'éventail des problèmes qu'ils résolvent et ... qu'ils engendrent, il ne peut être qu'abasourdi par la singulière complexité d'un monde où la consommation semble devenue la seule et unique religion d'une humanité désemparée.
(*) Notons à ce propos que cette variabilité des prix est aujourd'hui phénoménale dans les grandes métropoles (et beaucoup moins dans les zones abandonnées par une république française manifestement désorganisée ...). Variabilité si grande que celui ou celle qui dispose d'assez de temps pour chercher le meilleur rapport qualité/prix a la faculté d'être bénéficiaire de tarifs exceptionnels tandis que celui ou celle qui passe des heures dans les transports (quand ils ne sont pas en grève ... ) pour se rendre à son travail est obligé, soit de se rabattre sur des produits de moindre qualité, soit d'acheter au prix fort ce qui est pourtant disponible ailleurs pour beaucoup moins cher.
Ainsi peut-on voir, au même moment et dans un périmètre à portée de marche à pieds, des citrons BIO au détail dont le prix va de 1,90 euro le kilogramme à 6,90 euro le kilogramme, soit un écart de plus de 260 % [(6,90 - 1,90)/1,90 rapporté à 100] entre le prix le plus bas et le plus élevé ! Exemple, parmi beaucoup d'autres possibles, d'une situation où le consommateur lambda ne dispose plus d'aucune référence stable pour juger du prix d'une denrée. Jugement rendu encore plus difficile par l'adoption de l'euro, monnaie dont l'unité a une valeur élevée. En l'occurrence, le prix donné en exemple passe de 1,90 à 6,90 soit un écart de 5 (euros), nombre qui, dans l'absolu, a toutes les apparence de la petitesse alors qu'en francs, cet écart paraîtrait sous un autre jour puisqu'il serait multiplié par 6.55957 soit une valeur d'écart arrondie à 32,80 francs environ, valeur qui sauterait davantage aux yeux de l'acheteur, voyant des citrons d'une part à 12,50 francs le kilogramme, d'autre part à 45,30 francs le kilogramme (moyennant une pesée et une opération mentale rendues nécessaires par l'artifice de commerce consistant à présenter les citrons au prix fort non pas au détail mais conditionnés par quatre !).
Plus encore, chacun comprend qu'une monnaie unique telle que l'euro, fondée et gérée pour sauvegarder les intérêts de quelques-uns, ne saurait couvrir de manière satisfaisante une multitude d'usages aussi disparates que l'achat de fruits et légumes, d'un service de soin ou de défense juridique, d'une résidence, d'un véhicule, d'un trajet professionnel, d'un voyage aux quatre coins du monde, d'un dépannage, d'un divertissement ... surtout quand elle ne tient aucun compte de la provenance des biens et des services, des conditions de leur production qu'il s'agisse des matériaux utilisés, de l'énergie mobilisée, du temps machine ou du temps de l'homme, quatre "ingrédients" qui ne peuvent pourtant être confondus sous peine d'arriver à ce que nous constatons tous les jours : exclusions des plus faibles, exécutions des sans défense, menaces sur l'avenir des générations montantes, creusement sans précédent des inégalités de revenu ... Nous reviendrons ultérieurement sur ce thème qui distingue à dessein "ingrédients" et "facteurs" de production pour mettre en valeur l'ingrédient majeur : celui du temps de l'homme dont le travail est réparti sur plusieurs facteurs : capitaux, connaissances (brevets, savoirs-faire, ...), management, main d'oeuvre, cerveau d'oeuvre, ... (pour un approfondissement de la question du travail humain, voir la tribune déjà consacrée à ce thème dans le projet France 2022).
Enfin, tout un chacun est en mesure de saisir qu'une émission de monnaie régie par l'obligation d'un juste équilibre entre offre et demande comme par l'obligation de prendre en compte la rareté de certains biens ne saurait, à elle seule, couvrir le champ des ressources quasiment illimitées que constitue aujourd'hui le temps des hommes, non seulement par accroissement de volume mais encore par démultiplication des moyens d'action et d'intervention de tous ceux qui disposent des outils leur permettant d'augmenter leur productivité dans tous les domaines d'activité : conception, prototypage, mise en forme, fabrication, rectification, contrôle, commercialisation, distribution, diffusion, gestion, ADV, ...
Une première réponse consiste à attaquer de front nos appétits de consommation et à prôner plus de frugalité, de sobriété (voir en particulier la "sobriété heureuse" de Pierre Rabhi), d'ascèse, de raison ... Si une telle option offre bien des voies de sortie de crise intéressantes, elle oublie de prendre en compte les appétits humains dans leur globalité : certes, il est toujours possible de se restreindre sur ceci ou sur cela, de faire un effort dans tel ou tel domaine de consommation mais, globalement, l'être humain placé dans un univers qui le dépasse de toutes parts est saisi d'une telle angoisse qu'il lui est, le plus souvent, difficile de faire taire en lui la kyrielle des appétits qui visent non seulement à compenser son état de fragilité et de vulnérabilité mais, plus encore, qui lui donnent de participer au maelström d'échanges qui caractérise la vie sur terre. En tant qu'être de relation et de communion, l'homme et la femme ne peuvent se tenir, sans dommages immédiats ou à plus long terme, à l'écart de la foison des marchés, des forums, des places, des carrefours, ... qui rendent possibles cette quantité impressionnante d'échanges ... tout à fait dans l'ordre des choses et, non pas d'abord et seulement, comme signe d'un supposé dérèglement.
Une deuxième réponse consiste à tenir compte de l'appétit insatiable de l'être humain sans le condamner d'emblée et à faire en sorte de l'orienter vers ce qui a une réelle valeur pour lui (et peut-être moins pour un autre) et qui ne met pas en péril le bien des autres, présents ou à venir. Très vaste sujet largement couvert par une abondante littérature et par d'innombrables propositions physiques et/ou sur la Toile émanant de personnes qui, souvent confrontées elles-mêmes à un problème de cet ordre, ont bien voulu partager le fruit de leurs expériences, gratuitement ou en faisant le commerce.
La réponse proposée ici, par la création d'une nouvelle monnaie de service et d'abondance, consiste à privilégier la consommation immatérielle d'une ressource abondante qui semble ne plus devoir faire défaut de nos jours, après des siècles de disette et de pénurie : le temps de l'homme. Affranchi de certaines corvées (mais pas de toutes) par accroissement spectaculaire de la dépense énergétique et par la multiplication non moins prodigieuse des automates, l'homme de l'époque contemporaine dispose d'un temps appréciable pour offrir à d'autres le meilleur de lui-même, non pas selon une gratuité utopique qui n'est possible que dans certaines conditions mais selon des modalités qui tiennent compte de la complexité des échanges de biens et de services, complexité ne pouvant pas toujours être réduite à un donnant donnant :
* qui ferait abstraction d'une structure collective dont la conception, le développement, l'entretien et la défense réclament un prélèvement juste (fiscalité rigoureuse et non de confiscation) sur la valeur nominale de ces échanges : sans cette structure collective, ces échanges seraient tout simplement impossibles ;
* qui oublierait que l'échange n'est pas toujours bilatéral : celui qui offre (ou qui vend) n'a pas nécessairement besoin dans l'immédiat ou même en différé de ce que le receveur est apte à fournir en retour.
L'un des buts essentiels de la création d'une monnaie de service est donc de favoriser les échanges de services commerciaux (*) entre les membres d'une société en voie de délitement par raréfaction de leurs capacités d'achat, capacités tout orientées vers des besoins élémentaires sans parvenir à les couvrir de manière satisfaisante.
(*) Sans pour autant négliger la part vitale des échanges non commerciaux ... mais, au contraire, en contribuant à l'encourager en parallèle.
Que ces capacités d'achat soient tenues en laisse pour préserver les ressources rares de la planète, soit. Qui s'en plaindrait sinon ceux qui ne songent qu'à la satisfaction de leurs désirs immédiats sans penser aux conséquences de leur égoïsme et de leurs propres consommations sur les générations futures et même sur leurs contemporains ?
Que ces capacités soient restreintes sur des marchés où l'offre est capable de surabonder est beaucoup moins défendable et, surtout, suicidaire puisque cette restriction conduit l'Europe à sacrifier les générations montantes sur l'autel d'un consumérisme de bas-étage : faute d'avoir su organiser la juste rémunération d'une kyrielle d'emplois essentiels à la vie en société, l'Europe et la France, en particulier, n'ont eu de cesse d'appauvrir la multitude des travailleurs qui n'ont que leur temps à offrir à des entreprises qui font tout pour se passer de l'homme et de la femme européens, jugeant leurs disponibilités-temps trop onéreuses !
Ce mouvement suicidaire est malheureusement aujourd'hui entretenu par une monnaie unique qui tend à préserver des possessions matérielles au détriment même de l'activité voire de la survie des hommes ; qui protège les acquis de quelques-uns au détriment du développement d'une offre de soin, de protection, d'instruction, ... nécessaire à beaucoup de laissés pour compte d'une course aux profits malhonnêtes c'est-à-dire, entre autres, des profits fondés sur la rareté réelle ou organisée de certains biens : dans une société dûment ordonnée (sans recours à une quelconque tyrannie), sur une planète beaucoup plus vaste que ne le laissent entendre les voix pusillanimes (malthusiennes entre autres), toute personne devrait pouvoir disposer d'un toit, d'une nourriture de qualité et d'un travail à la mesure de ses talents puisque ces biens ne dépendent pas de denrées rares à l'échelle de la planète et de la population mondiale actuelle mais d'un temps humain très abondant. Il s'agit donc de rendre effectif ce temps humain disponible sans que soient invoqués les arguments fallacieux du coût du travail, de la compétition internationale, des taux de change, ... tous arguments évidemment (en partie) recevables dans un système verrouillé par une monnaie unique mais qui deviennent caduques quand existe la possibilité d'ajustements monétaires. En créant une monnaie de service, nous passons d'une monnaie unique (l'euro) à une monnaie commune (pourquoi pas l'euro encore ?) très utile pour garantir la stabilité des échanges de biens fondés sur des ressources rares ou en voie d'épuisement tout en facilitant les échanges de biens qui ne mettent pas du tout en péril l'avenir de la planète et des générations à venir.
Fondamentalement, il s'agit aussi de distinguer nettement l'acquisition de biens qui ont une valeur de revente de l'acquisition de biens qui, une fois "consommés" (et donc "détruits" mais plus exactement "transformés") - la nourriture par exemple - n'offrent aucune possibilité de revente : quand j'achète une voiture, je participe à un échange commercial avec possibilité de revente ; quand je vais me faire soigner ou voir un spectacle, le bien que j'obtiens n'a aucune valeur marchande de revente mais il est pourtant essentiel : la privation de ce bien-là m'isole de plus en plus et me conduit à pourfendre une société, des systèmes, certains corps intermédiaires, des politiques, des "riches", des étrangers, une classe sociale particulière, ... boucs émissaires grossiers d'un dérèglement général des moeurs, des usages et des lois d'un pays où la victime finit par passer après le coupable, l'objet avant la personne humaine.
En introduisant des biais de concurrence très nocifs pour nos industries, l'euro a fortement contribué à désorganiser l'économie de nos contrées : sa haute tenue favorise l'avidité naturelle d'une humanité toujours en quête du meilleur rapport qualité-prix, c'est-à-dire aujourd'hui plus qu'hier, favorise l'acquisition de biens intégrant le coût salarial le plus bas et, par conséquent, met sous pression toutes les professions non délocalisables, celles dont le temps de service ne peut être attaché à un objet déplaçable à volonté, en particulier tous les services à la personne : enseignement direct (et non par vidéo interposée) ; soins ; sécurité ; défense juridique ... et tous les services mineurs du point de vue de la qualification requise pour les exercer mais essentiels au bon déroulement de la vie en société, tous ces métiers souvent exercés à contre coeur, faute de mieux, et dans lesquels tout opérateur révolté, humilié ou épuisé peut s'entendre dire : "C'est comme ça et si tu n'es pas content, tu n'as qu'à prendre la porte : des dizaines d'autres attendent ta place". Quand on sait que les automatismes tendent de surcroît à ravaler une grande partie des métiers au rang d'auxiliaires facilement substituables tandis qu'ils n'ouvrent qu'un espace restreint aux métiers enviables, on mesure à quel point la détresse a pu s'emparer d'une foule d'opérateurs qui sentent confusément qu'ils seront bientôt jetés aux orties ou qui font l'expérience concrète d'une mise au rebut sans aucune voie de rechange ou même de sortie honorable.
Nous pourrions certes revenir à une monnaie différente par pays pour tenir compte de la diversité des situations mais ce serait livrer les plus vulnérables à la rapacité de ceux qui occupent des positions de marché bien plus importantes et qui sont capables, en quelques instants de mettre une production nationale de biens tangibles (voire de services) à genoux. [L'exemple des pressions monétaires organisées contre le Japon à l'initiative des Etats Unis pour reprendre une part du marché mondial de l'électronique est emblématique à cet égard]. Une monnaie commune ne crée pas automatiquement des remparts contre une telle rapacité mais elle rend solidaires des économies qui ont intérêt à s'entendre pour organiser un marché intérieur à l'abri des attaques d'autres acteurs mal intentionnés (*) ; une monnaie commune facilite aussi les nombreuses opérations de valorisation nécessaires tout au long de la chaîne qui va de la conception à la commercialisation des biens et facilite donc aussi la coopération entre des Etats qui doivent disposer d'un langage et d'un étalon communs pour l'évaluation des différentes phases d'un projet ou d'un chantier.
(*) et qui doivent, simultanément, s'armer jusqu'aux dents pour déjouer les plans de ceux qui utilisent la super structure européenne comme un levier d'action malfaisante.
Plutôt que de revenir à un éclatement monétaire très difficile à gérer (cf. l'histoire du serpent monétaire) pour une production de biens matériels à l'abri des attaques d'autres compétiteurs voire de malfaiteurs, le projet France2022 propose donc la création d'une monnaie de service et d'abondance (en parallèle de l'euro), interne à chaque pays, afin de préserver les spécificités structurelles et culturelles des Etats membres de l'Union européenne, qu'ils fassent partie ou non de la zone euro.
Voyons à présent quelles seraient les caractéristiques principales d'une telle monnaie nationale de service et d'abondance. Cet inventaire éclairera les obscurités qui pourraient subsister après un plaidoyer trop bref en faveur d'une telle création de monnaie supplémentaire (et non de substitution totale) qu'il aurait fallu étayer de manière plus précise et plus savante.
2. Caractéristiques principales de la monnaie nationale de service et d'abondance énoncées de manière elliptique afin de permettre tous les ajustements nécessaires pour une création d'une rare complexité qu'il est toutefois possible d'étaler dans le temps en allant des applications les plus simples aux plus élaborées.
Monnaie uniquement scripturaire à usage interne de chaque nation, elle s'exprime en point de service dont l'équivalence en euro n'est pas fixe mais fluctue en fonction de données macro économiques à préciser, d'une part du point de vue de leur inventaire et d'autre part du point de vue du périmètre territorial à considérer. Il est en effet possible de gagner en complexité et donc en souplesse en distinguant trois niveaux macro économiques : échelle de la municipalité (au sens du projet France2022), échelle de la province (au sens du projet France2022), échelle de la nation. Ces paramètres seront étudiés dans le chapitre consacrés aux études de cas.
A usage interne - le périmètre d'un territoire national -, la monnaie de service interdit de fait les mouvements de capitaux spéculatifs. Mieux, elle interdit aussi la fuite des profits puisque tout temps de service gagné doit être dépensé dans la zone où il s'est constitué. Tout temps de service "créé" constitue ainsi un bien inaliénable. Celui qui a acquis par son travail ou par des dispositions particulières (cf. ci-après) des points de service détient la faculté d'offrir un emploi à toute personne se situant sur le territoire où ces points de service ont cours.
Seul l'Etat, la province ou la municipalité peuvent convertir des points de service en euros, uniquement dévolus au remboursement de la dette publique (?), opération qui se réalise au fil des transactions en points de service par prélèvement aussi léger que possible sur la valeur de chaque transaction afin de ne pas enrayer la mécanique des transactions de service.
Au nombre des dispositions particulières figure la création ex nihilo par l'Etat, la province ou la municipalité, de points de service offerts à toute famille pour la naissance et l'éducation d'un enfant. La destination de ces points est bien entendu orientée de manière à contribuer au bien suprême de l'enfant et par répercussion au bien de ceux qui en ont la charge. Il s'agit naturellement d'une disposition tendant à favoriser la natalité et à contrecarrer le néant de l'avortement.
Le point remarquable et inédit à souligner ici est l'apparition d'une création de monnaie non plus par le crédit classique (*) qui tire la production par encouragement de la demande mais par un mécanisme qui tend à favoriser la multiplication des agents économiques. Chose inconcevable et même aberrante pour un malthusien pur (?) et dur ! Cela ne saurait pourtant arrêter l'élan créateur proposé ici puisqu'il est conçu pour tenir compte d'une donnée fondamentale de l'histoire humaine : l'expansion inexorable de la population mondiale (sauf catastrophe : voir à ce sujet le rapport Meadows). Certains pensent pouvoir l'enrayer par des programmes, faussement généreux, déments ou criminels, mais mieux vaudrait qu'ils se rendent à l'évidence : rien ne saurait désormais arrêter la montée en puissance du peuplement humain ; mieux vaudrait donc s'y préparer en s'interrogeant sur la manière la plus adéquate de mettre à contribution les forces vives qui en émanent et que tendent à renforcer les outils innombrables qu'invente le génie humain quand ceux-ci n'épuisent pas le système nerveux et ne participent pas au dérèglement de la merveilleuse organisation du vivant. Le projet France2022 se situe à l'opposé de toutes les solutions qui ne voient dans ce vivier de forces vives qu'une source potentielle de consommateurs qu'il suffirait de contenter ou d'abrutir, de détruire à petit feu ou brutalement puis d'éliminer ...
(*) Il y aurait ici beaucoup à dire sur le crédit "classique" en Europe, aujourd'hui occasion de massacre des Etats qui se sont livrés, pieds et poings liés, au système bancaire international en s'interdisant d'emprunter directement à la banque centrale européenne et en s'obligeant à passer par des intermédiaires privés, mécanisme suicidaire qui provoque une hémorragie sans précédent des finances publiques par application de taux d'intérêt soit disant au plus bas mais qui n'ont d'autre raison d'être que de saigner les plus petits étant donné la très faible inflation (apparente !) dans la zone euro. Voir à ce propos l'analyse percutante de Benjamin Bayart.
L'une des manières adéquates de se préparer à l'accroissement de la population mondiale est de mettre en place des outils (*) qui favorisent grandement l'emploi (sans l'idolâtrer : il ne s'agit pas de s'occuper pour s'occuper, de travailler pour travailler, mais de contribuer, par son activité, à un surcroît de bien être, de bien agir et de bien penser pour tous) plutôt que de maudire cet accroissement et de tout faire pour qu'il recule (c'est l'une des erreurs majeures qu'aura commise la Chine en instituant l'enfant unique, erreur qui ne manquera pas à terme de provoquer un séisme sans précédent en Asie et sur toute la planète sauf parades adéquates dont celle de la création d'une monnaie nationale de service et d'abondance (**)).
(*) La création d'une monnaie de service est un outil parmi tous ceux que l'intelligence fertile des hommes est capable d'inventer.
(**) Une autre possibilité de création de monnaie de service se présente ici, non plus à la naissance, mais en fin de vie : quand le système des retraites implosera, ici ou là, en raison du vieillissement des populations à taux de fécondité très faible et d'un chômage endémique, il sera judicieux de verser une partie des pensions en monnaie de service créée ex nihilo en soumettant évidemment cette création aux données conjoncturelles puisque cette création ne doit pas mettre en difficulté d'autres secteurs d'activité, ceux qui se trouveraient privés de main d'oeuvre par un trop grand appel d'air en faveur des personnes âgées au détriment d'autres catégories de personnes. Point de complexité qui n'est cependant pas insurmontable dès lors que l'on couple cette création à la généralisation d'un service civique de longue durée et à une amélioration des statistiques territoriales (deux thèmes traités dans des tribunes antérieures du projet France2022).
3. Arguments supplémentaires en faveur de la création d'une monnaie de service spécifique à chaque nation
Avant même que se développe, de manière aussi saisissante qu'à notre époque, le secteur tertiaire, l'analyse économique montre clairement que tout offre de biens intègre une part de service prépondérante, part que la peur a tendance à minorer en survalorisant la rareté des adjuvants : matière et énergie mais aussi territoires ou connaissances.
Pourtant, aucun bien ne peut nous parvenir sans le recours massif à des services qui le rendent accessibles, même lorsque nous prétendons vivre en autarcie totale ! En oubliant ce recours au travail d'autrui, trop nombreux sont ceux qui prônent le retour à des formes autarciques, indépendantes, autonomes ... de gouvernement, de gestion, de production, de consommation ... comme si l'être humain et toutes ses oeuvres, en raison de son extrême petitesse et de sa vulnérabilité inhérente à sa condition de créature mortelle, ne dépendaient pas d'une multitude d'interactions.
Le vaste réseau des interactions indispensables à tout un chacun est menacé par toute valorisation monétaire qui en écrase, réduit, broie ... les subtilités territoriales, historiques, humaines ... et c'est bien ce à quoi nous assistons avec l'euro conçu comme une machine à préserver le confort de tous ceux qui craignent un jour de manquer de ressources ou de profits juteux mais qui oublient, ce faisant, que nulle ressource et que nul profit ne parviennent jusqu'à eux sans la contribution d'une foule d'anonymes qui ont besoin, comme eux, d'être nourris, logés, vêtus, soignés et bien davantage. Autrement dit, l'euro nivelle, rabote, détruit tout ce qui n'entre pas dans un schéma où la machine est reine, l'homme est le plus discret possible voire le rouage le plus interchangeable jusqu'aux pires esclavages ou catastrophes écologiques et où le profiteur de ce schéma est un client roi ou l'heureux propriétaire d'un élément du puzzle ou l'un des maillons d'un jeu trouble.
Un exemple parmi d'autres qui fera mieux entendre la critique du système monétaire actuel dans la zone euro : tout "grand" patron ne fait, au bout du compte, qu'exercer un service parmi d'autres au sein d'une entreprise. Que son rôle soit d'une importance capitale, qui le nierait ? Qu'il en vienne à se tromper lors d'un choix crucial et voici des milliers de personnes mises en difficulté. Maintenant, qu'il soit (trop) grassement rémunéré dans une monnaie forte qui lui ouvre un éventail de possessions injustes, voilà qui mérite d'être remis en cause : son service ne peut être converti en possessions légitimes que dans la mesure où celles-ci ne mettent pas en difficulté ceux qui n'ont pas son statut. Le meilleur moyen d'assurer cette légitimité n'est pas de contester directement le montant de ses rémunérations car de multiples arguments essaient de le justifier :
"Voyez ce qui se passe dans d'autres pays" ; "Les meilleur(e)s partiront à l'étranger" ; "Celui ou celle qui n'est pas très nettement intéressé(e) aux résultats pilotera sans enthousiasme" ; "Celui ou celle qui n'est pas suffisamment rémunéré(e) finit toujours pas se servir d'une manière malhonnête" ...
mais de mettre sous surveillance sa conversion automatique en biens susceptibles d'appauvrir la communauté nationale à laquelle il appartient. Rendant un service, certes éminent, mais ne rendant que cela, le "grand" patron, dans l'usage qu'il fait de sa rémunération doit tenir compte, sous peine de grave injustice, de la peine des hommes qui ont contribué à son succès. Il se doit donc de restituer à tous ceux-là une part importante de ses revenus, non pas par l'impôt imbécile qui finit par être gaspillé par des politiques incompétents, corrompus ou ignorants de la peine des hommes mais par une dépense qui alimente abondamment l'immense volant des services disponibles. Le projet France2022 prévoit donc - en plus d'une remise à plat des taxations, des impositions et des cotisations inefficaces comme en plus des limitations de revenus nécessaires pour des professions qui ont abusé d'une rareté fictive voire entretenue -, de convertir une part prépondérante des rémunérations en nouvelle monnaie de service.
Convertible en euros, mais sous contrôles, la monnaie de service limite l'évasion fiscale, la fuite des capitaux et le poison de la spéculation qui fait préférer à certains des prises de risque insensées avec des montants dont la destination première devrait être la remise en jeu dans une économie riche d'emplois et abondante en productions de qualité.
En dehors de la mise en place technique d'une telle monnaie de service, demeure donc l'épineux dossier des "contrôles" et des "incitations" afin que tout corps intermédiaire de la nation comprenne, sans coercition d'un autre âge, qu'il est de son intérêt de faire usage d'une monnaie de service et de la préférer à l'euro dans la plupart des transactions économiques. C'est à ce dossier que s'attelle ci-après la quatrième partie de cette tribune en présentant quelques études de cas.
4. Quelques études de cas
illustrant l'usage de la monnaie de service
et ses principales caractéristiques
* qui ferait abstraction d'une structure collective dont la conception, le développement, l'entretien et la défense réclament un prélèvement juste (fiscalité rigoureuse et non de confiscation) sur la valeur nominale de ces échanges : sans cette structure collective, ces échanges seraient tout simplement impossibles ;
* qui oublierait que l'échange n'est pas toujours bilatéral : celui qui offre (ou qui vend) n'a pas nécessairement besoin dans l'immédiat ou même en différé de ce que le receveur est apte à fournir en retour.
L'un des buts essentiels de la création d'une monnaie de service est donc de favoriser les échanges de services commerciaux (*) entre les membres d'une société en voie de délitement par raréfaction de leurs capacités d'achat, capacités tout orientées vers des besoins élémentaires sans parvenir à les couvrir de manière satisfaisante.
(*) Sans pour autant négliger la part vitale des échanges non commerciaux ... mais, au contraire, en contribuant à l'encourager en parallèle.
Que ces capacités d'achat soient tenues en laisse pour préserver les ressources rares de la planète, soit. Qui s'en plaindrait sinon ceux qui ne songent qu'à la satisfaction de leurs désirs immédiats sans penser aux conséquences de leur égoïsme et de leurs propres consommations sur les générations futures et même sur leurs contemporains ?
Que ces capacités soient restreintes sur des marchés où l'offre est capable de surabonder est beaucoup moins défendable et, surtout, suicidaire puisque cette restriction conduit l'Europe à sacrifier les générations montantes sur l'autel d'un consumérisme de bas-étage : faute d'avoir su organiser la juste rémunération d'une kyrielle d'emplois essentiels à la vie en société, l'Europe et la France, en particulier, n'ont eu de cesse d'appauvrir la multitude des travailleurs qui n'ont que leur temps à offrir à des entreprises qui font tout pour se passer de l'homme et de la femme européens, jugeant leurs disponibilités-temps trop onéreuses !
Ce mouvement suicidaire est malheureusement aujourd'hui entretenu par une monnaie unique qui tend à préserver des possessions matérielles au détriment même de l'activité voire de la survie des hommes ; qui protège les acquis de quelques-uns au détriment du développement d'une offre de soin, de protection, d'instruction, ... nécessaire à beaucoup de laissés pour compte d'une course aux profits malhonnêtes c'est-à-dire, entre autres, des profits fondés sur la rareté réelle ou organisée de certains biens : dans une société dûment ordonnée (sans recours à une quelconque tyrannie), sur une planète beaucoup plus vaste que ne le laissent entendre les voix pusillanimes (malthusiennes entre autres), toute personne devrait pouvoir disposer d'un toit, d'une nourriture de qualité et d'un travail à la mesure de ses talents puisque ces biens ne dépendent pas de denrées rares à l'échelle de la planète et de la population mondiale actuelle mais d'un temps humain très abondant. Il s'agit donc de rendre effectif ce temps humain disponible sans que soient invoqués les arguments fallacieux du coût du travail, de la compétition internationale, des taux de change, ... tous arguments évidemment (en partie) recevables dans un système verrouillé par une monnaie unique mais qui deviennent caduques quand existe la possibilité d'ajustements monétaires. En créant une monnaie de service, nous passons d'une monnaie unique (l'euro) à une monnaie commune (pourquoi pas l'euro encore ?) très utile pour garantir la stabilité des échanges de biens fondés sur des ressources rares ou en voie d'épuisement tout en facilitant les échanges de biens qui ne mettent pas du tout en péril l'avenir de la planète et des générations à venir.
Fondamentalement, il s'agit aussi de distinguer nettement l'acquisition de biens qui ont une valeur de revente de l'acquisition de biens qui, une fois "consommés" (et donc "détruits" mais plus exactement "transformés") - la nourriture par exemple - n'offrent aucune possibilité de revente : quand j'achète une voiture, je participe à un échange commercial avec possibilité de revente ; quand je vais me faire soigner ou voir un spectacle, le bien que j'obtiens n'a aucune valeur marchande de revente mais il est pourtant essentiel : la privation de ce bien-là m'isole de plus en plus et me conduit à pourfendre une société, des systèmes, certains corps intermédiaires, des politiques, des "riches", des étrangers, une classe sociale particulière, ... boucs émissaires grossiers d'un dérèglement général des moeurs, des usages et des lois d'un pays où la victime finit par passer après le coupable, l'objet avant la personne humaine.
En introduisant des biais de concurrence très nocifs pour nos industries, l'euro a fortement contribué à désorganiser l'économie de nos contrées : sa haute tenue favorise l'avidité naturelle d'une humanité toujours en quête du meilleur rapport qualité-prix, c'est-à-dire aujourd'hui plus qu'hier, favorise l'acquisition de biens intégrant le coût salarial le plus bas et, par conséquent, met sous pression toutes les professions non délocalisables, celles dont le temps de service ne peut être attaché à un objet déplaçable à volonté, en particulier tous les services à la personne : enseignement direct (et non par vidéo interposée) ; soins ; sécurité ; défense juridique ... et tous les services mineurs du point de vue de la qualification requise pour les exercer mais essentiels au bon déroulement de la vie en société, tous ces métiers souvent exercés à contre coeur, faute de mieux, et dans lesquels tout opérateur révolté, humilié ou épuisé peut s'entendre dire : "C'est comme ça et si tu n'es pas content, tu n'as qu'à prendre la porte : des dizaines d'autres attendent ta place". Quand on sait que les automatismes tendent de surcroît à ravaler une grande partie des métiers au rang d'auxiliaires facilement substituables tandis qu'ils n'ouvrent qu'un espace restreint aux métiers enviables, on mesure à quel point la détresse a pu s'emparer d'une foule d'opérateurs qui sentent confusément qu'ils seront bientôt jetés aux orties ou qui font l'expérience concrète d'une mise au rebut sans aucune voie de rechange ou même de sortie honorable.
Nous pourrions certes revenir à une monnaie différente par pays pour tenir compte de la diversité des situations mais ce serait livrer les plus vulnérables à la rapacité de ceux qui occupent des positions de marché bien plus importantes et qui sont capables, en quelques instants de mettre une production nationale de biens tangibles (voire de services) à genoux. [L'exemple des pressions monétaires organisées contre le Japon à l'initiative des Etats Unis pour reprendre une part du marché mondial de l'électronique est emblématique à cet égard]. Une monnaie commune ne crée pas automatiquement des remparts contre une telle rapacité mais elle rend solidaires des économies qui ont intérêt à s'entendre pour organiser un marché intérieur à l'abri des attaques d'autres acteurs mal intentionnés (*) ; une monnaie commune facilite aussi les nombreuses opérations de valorisation nécessaires tout au long de la chaîne qui va de la conception à la commercialisation des biens et facilite donc aussi la coopération entre des Etats qui doivent disposer d'un langage et d'un étalon communs pour l'évaluation des différentes phases d'un projet ou d'un chantier.
(*) et qui doivent, simultanément, s'armer jusqu'aux dents pour déjouer les plans de ceux qui utilisent la super structure européenne comme un levier d'action malfaisante.
Plutôt que de revenir à un éclatement monétaire très difficile à gérer (cf. l'histoire du serpent monétaire) pour une production de biens matériels à l'abri des attaques d'autres compétiteurs voire de malfaiteurs, le projet France2022 propose donc la création d'une monnaie de service et d'abondance (en parallèle de l'euro), interne à chaque pays, afin de préserver les spécificités structurelles et culturelles des Etats membres de l'Union européenne, qu'ils fassent partie ou non de la zone euro.
Voyons à présent quelles seraient les caractéristiques principales d'une telle monnaie nationale de service et d'abondance. Cet inventaire éclairera les obscurités qui pourraient subsister après un plaidoyer trop bref en faveur d'une telle création de monnaie supplémentaire (et non de substitution totale) qu'il aurait fallu étayer de manière plus précise et plus savante.
2. Caractéristiques principales de la monnaie nationale de service et d'abondance énoncées de manière elliptique afin de permettre tous les ajustements nécessaires pour une création d'une rare complexité qu'il est toutefois possible d'étaler dans le temps en allant des applications les plus simples aux plus élaborées.
Monnaie uniquement scripturaire à usage interne de chaque nation, elle s'exprime en point de service dont l'équivalence en euro n'est pas fixe mais fluctue en fonction de données macro économiques à préciser, d'une part du point de vue de leur inventaire et d'autre part du point de vue du périmètre territorial à considérer. Il est en effet possible de gagner en complexité et donc en souplesse en distinguant trois niveaux macro économiques : échelle de la municipalité (au sens du projet France2022), échelle de la province (au sens du projet France2022), échelle de la nation. Ces paramètres seront étudiés dans le chapitre consacrés aux études de cas.
A usage interne - le périmètre d'un territoire national -, la monnaie de service interdit de fait les mouvements de capitaux spéculatifs. Mieux, elle interdit aussi la fuite des profits puisque tout temps de service gagné doit être dépensé dans la zone où il s'est constitué. Tout temps de service "créé" constitue ainsi un bien inaliénable. Celui qui a acquis par son travail ou par des dispositions particulières (cf. ci-après) des points de service détient la faculté d'offrir un emploi à toute personne se situant sur le territoire où ces points de service ont cours.
Seul l'Etat, la province ou la municipalité peuvent convertir des points de service en euros, uniquement dévolus au remboursement de la dette publique (?), opération qui se réalise au fil des transactions en points de service par prélèvement aussi léger que possible sur la valeur de chaque transaction afin de ne pas enrayer la mécanique des transactions de service.
Au nombre des dispositions particulières figure la création ex nihilo par l'Etat, la province ou la municipalité, de points de service offerts à toute famille pour la naissance et l'éducation d'un enfant. La destination de ces points est bien entendu orientée de manière à contribuer au bien suprême de l'enfant et par répercussion au bien de ceux qui en ont la charge. Il s'agit naturellement d'une disposition tendant à favoriser la natalité et à contrecarrer le néant de l'avortement.
Le point remarquable et inédit à souligner ici est l'apparition d'une création de monnaie non plus par le crédit classique (*) qui tire la production par encouragement de la demande mais par un mécanisme qui tend à favoriser la multiplication des agents économiques. Chose inconcevable et même aberrante pour un malthusien pur (?) et dur ! Cela ne saurait pourtant arrêter l'élan créateur proposé ici puisqu'il est conçu pour tenir compte d'une donnée fondamentale de l'histoire humaine : l'expansion inexorable de la population mondiale (sauf catastrophe : voir à ce sujet le rapport Meadows). Certains pensent pouvoir l'enrayer par des programmes, faussement généreux, déments ou criminels, mais mieux vaudrait qu'ils se rendent à l'évidence : rien ne saurait désormais arrêter la montée en puissance du peuplement humain ; mieux vaudrait donc s'y préparer en s'interrogeant sur la manière la plus adéquate de mettre à contribution les forces vives qui en émanent et que tendent à renforcer les outils innombrables qu'invente le génie humain quand ceux-ci n'épuisent pas le système nerveux et ne participent pas au dérèglement de la merveilleuse organisation du vivant. Le projet France2022 se situe à l'opposé de toutes les solutions qui ne voient dans ce vivier de forces vives qu'une source potentielle de consommateurs qu'il suffirait de contenter ou d'abrutir, de détruire à petit feu ou brutalement puis d'éliminer ...
(*) Il y aurait ici beaucoup à dire sur le crédit "classique" en Europe, aujourd'hui occasion de massacre des Etats qui se sont livrés, pieds et poings liés, au système bancaire international en s'interdisant d'emprunter directement à la banque centrale européenne et en s'obligeant à passer par des intermédiaires privés, mécanisme suicidaire qui provoque une hémorragie sans précédent des finances publiques par application de taux d'intérêt soit disant au plus bas mais qui n'ont d'autre raison d'être que de saigner les plus petits étant donné la très faible inflation (apparente !) dans la zone euro. Voir à ce propos l'analyse percutante de Benjamin Bayart.
L'une des manières adéquates de se préparer à l'accroissement de la population mondiale est de mettre en place des outils (*) qui favorisent grandement l'emploi (sans l'idolâtrer : il ne s'agit pas de s'occuper pour s'occuper, de travailler pour travailler, mais de contribuer, par son activité, à un surcroît de bien être, de bien agir et de bien penser pour tous) plutôt que de maudire cet accroissement et de tout faire pour qu'il recule (c'est l'une des erreurs majeures qu'aura commise la Chine en instituant l'enfant unique, erreur qui ne manquera pas à terme de provoquer un séisme sans précédent en Asie et sur toute la planète sauf parades adéquates dont celle de la création d'une monnaie nationale de service et d'abondance (**)).
(*) La création d'une monnaie de service est un outil parmi tous ceux que l'intelligence fertile des hommes est capable d'inventer.
(**) Une autre possibilité de création de monnaie de service se présente ici, non plus à la naissance, mais en fin de vie : quand le système des retraites implosera, ici ou là, en raison du vieillissement des populations à taux de fécondité très faible et d'un chômage endémique, il sera judicieux de verser une partie des pensions en monnaie de service créée ex nihilo en soumettant évidemment cette création aux données conjoncturelles puisque cette création ne doit pas mettre en difficulté d'autres secteurs d'activité, ceux qui se trouveraient privés de main d'oeuvre par un trop grand appel d'air en faveur des personnes âgées au détriment d'autres catégories de personnes. Point de complexité qui n'est cependant pas insurmontable dès lors que l'on couple cette création à la généralisation d'un service civique de longue durée et à une amélioration des statistiques territoriales (deux thèmes traités dans des tribunes antérieures du projet France2022).
3. Arguments supplémentaires en faveur de la création d'une monnaie de service spécifique à chaque nation
Pourtant, aucun bien ne peut nous parvenir sans le recours massif à des services qui le rendent accessibles, même lorsque nous prétendons vivre en autarcie totale ! En oubliant ce recours au travail d'autrui, trop nombreux sont ceux qui prônent le retour à des formes autarciques, indépendantes, autonomes ... de gouvernement, de gestion, de production, de consommation ... comme si l'être humain et toutes ses oeuvres, en raison de son extrême petitesse et de sa vulnérabilité inhérente à sa condition de créature mortelle, ne dépendaient pas d'une multitude d'interactions.
Le vaste réseau des interactions indispensables à tout un chacun est menacé par toute valorisation monétaire qui en écrase, réduit, broie ... les subtilités territoriales, historiques, humaines ... et c'est bien ce à quoi nous assistons avec l'euro conçu comme une machine à préserver le confort de tous ceux qui craignent un jour de manquer de ressources ou de profits juteux mais qui oublient, ce faisant, que nulle ressource et que nul profit ne parviennent jusqu'à eux sans la contribution d'une foule d'anonymes qui ont besoin, comme eux, d'être nourris, logés, vêtus, soignés et bien davantage. Autrement dit, l'euro nivelle, rabote, détruit tout ce qui n'entre pas dans un schéma où la machine est reine, l'homme est le plus discret possible voire le rouage le plus interchangeable jusqu'aux pires esclavages ou catastrophes écologiques et où le profiteur de ce schéma est un client roi ou l'heureux propriétaire d'un élément du puzzle ou l'un des maillons d'un jeu trouble.
Un exemple parmi d'autres qui fera mieux entendre la critique du système monétaire actuel dans la zone euro : tout "grand" patron ne fait, au bout du compte, qu'exercer un service parmi d'autres au sein d'une entreprise. Que son rôle soit d'une importance capitale, qui le nierait ? Qu'il en vienne à se tromper lors d'un choix crucial et voici des milliers de personnes mises en difficulté. Maintenant, qu'il soit (trop) grassement rémunéré dans une monnaie forte qui lui ouvre un éventail de possessions injustes, voilà qui mérite d'être remis en cause : son service ne peut être converti en possessions légitimes que dans la mesure où celles-ci ne mettent pas en difficulté ceux qui n'ont pas son statut. Le meilleur moyen d'assurer cette légitimité n'est pas de contester directement le montant de ses rémunérations car de multiples arguments essaient de le justifier :
"Voyez ce qui se passe dans d'autres pays" ; "Les meilleur(e)s partiront à l'étranger" ; "Celui ou celle qui n'est pas très nettement intéressé(e) aux résultats pilotera sans enthousiasme" ; "Celui ou celle qui n'est pas suffisamment rémunéré(e) finit toujours pas se servir d'une manière malhonnête" ...
mais de mettre sous surveillance sa conversion automatique en biens susceptibles d'appauvrir la communauté nationale à laquelle il appartient. Rendant un service, certes éminent, mais ne rendant que cela, le "grand" patron, dans l'usage qu'il fait de sa rémunération doit tenir compte, sous peine de grave injustice, de la peine des hommes qui ont contribué à son succès. Il se doit donc de restituer à tous ceux-là une part importante de ses revenus, non pas par l'impôt imbécile qui finit par être gaspillé par des politiques incompétents, corrompus ou ignorants de la peine des hommes mais par une dépense qui alimente abondamment l'immense volant des services disponibles. Le projet France2022 prévoit donc - en plus d'une remise à plat des taxations, des impositions et des cotisations inefficaces comme en plus des limitations de revenus nécessaires pour des professions qui ont abusé d'une rareté fictive voire entretenue -, de convertir une part prépondérante des rémunérations en nouvelle monnaie de service.
Convertible en euros, mais sous contrôles, la monnaie de service limite l'évasion fiscale, la fuite des capitaux et le poison de la spéculation qui fait préférer à certains des prises de risque insensées avec des montants dont la destination première devrait être la remise en jeu dans une économie riche d'emplois et abondante en productions de qualité.
En dehors de la mise en place technique d'une telle monnaie de service, demeure donc l'épineux dossier des "contrôles" et des "incitations" afin que tout corps intermédiaire de la nation comprenne, sans coercition d'un autre âge, qu'il est de son intérêt de faire usage d'une monnaie de service et de la préférer à l'euro dans la plupart des transactions économiques. C'est à ce dossier que s'attelle ci-après la quatrième partie de cette tribune en présentant quelques études de cas.
4. Quelques études de cas
illustrant l'usage de la monnaie de service
et ses principales caractéristiques
1er cas :
Fonctionnaire non propriétaire de son logement
et qui souhaite devenir propriétaire.
Cas emblématique s'il en est ! D'apparence anodine et pourtant ! Il concerne déjà beaucoup de nos contemporains et, à terme, en concernera ... de plus en plus ! Goût de la provocation ? Voire. L'étude de ce cas permettra, par généralisations successives, de montrer au lecteur dubitatif de quoi il retourne.
Notons d'emblée que l'Etat, plus exactement chaque province et chaque municipalité (au sens du projet France2022) financera désormais ses coûts de fonctionnement liés à la rémunération de ses agents non plus par l'impôt mais par création de monnaie de service et d'abondance ex nihilo. Etrange de prime abord, cette évolution majeure doit être évidemment explicitée de manière très détaillée et le lecteur attentif s'apercevra alors que cette idée n'est pas aussi saugrenue qu'elle en a l'air. Chacun peut en effet s'étonner aujourd'hui de voir que les uns prônent une réduction massive du nombre des fonctionnaires tandis que d'autres encouragent son augmentation. Les uns auraient-ils complètement tort et les autres seraient-ils irréprochables ? L'étonnement redouble quand je constate qu'il n'est jamais question du service (éminent) rendu par tous les fonctionnaires (voir à ce propos "Lettre ouverte aux fonctionnaires français"). Les uns raisonnent comme si le travail d'un agent de l'Etat coûtait sans rapporter quoi que ce soit et les autres comme s'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter de la dette abyssale de l'Etat français (sous prétexte qu'elle aura permis d'accroître encore un patrimoine public ou privé colossal : qu'adviendra-t-il en effet le jour où la mise en faillite de l'Etat conduira chacun - corps intermédiaires, personne morale ou physique -, à vendre ses possessions dans de mauvaises conditions pour être en mesure de rembourser ses dettes ?). Voici où le bât blesse : il n'est jamais question dans ces débats houleux et stériles du problème (très délicat) de la valorisation monétaire de tout travail d'un agent de l'Etat or si l'on y regarde de près, qu'y a-t-il en face d'une dépense d'instruction ou de sécurité ? Aucun bien qui puisse faire l'objet d'une transaction ultérieure (quoique : une voiture non brûlée par un voyou demeure utilisable ou ... revendable !). On a donc affaire à une dépense sans aucune contrepartie apparente alors qu'elle est pourtant bien réelle pour qui prend la peine de la chercher. Le projet France2022 renverse la perspective en proposant de valoriser l'une des contreparties réelles et non des moindres : la diminution drastique du chômage. D'une création de monnaie ex nihilo qui paraît absurde, on passe donc à une création qui repose sur une augmentation significative de l'emploi rémunéré. La création de monnaie ne repose plus désormais sur un crédit à valoir sur des biens de possession mais sur un crédit beaucoup plus précieux : celui qui tend à favoriser le bien être, la santé et l'épanouissement de tant de personnes laissées au bord du chemin par une mauvaise valorisation monétaire du travail des agents de l'Etat (mais aussi de quantité d'acteurs du privé), adjuvant pourtant essentiel à la bonne marche de toute société un tant soit peu développée. Et c'est là que le projet France2022 ajoute une couche supplémentaire : tout citoyen doit être, à un moment de sa carrière, partie prenante de la fonction publique. Nous reviendrons sur ce point de complément fondamental pour bien comprendre la création ex nihilo d'une monnaie de service.
Pilier central d'une vie en société bien régie, l'administration a besoin d'être fortement encouragée et soutenue dans ses actions aujourd'hui menacées par une tempête affairiste qui ne rêve que d'une seule chose : faire disparaître ce rempart gênant pour ses manoeuvres destructrices et faire sauter tous les verrous qui l'empêche d'abattre ce qui ralentit sa course folle. Il y a là un vaste chantier d'autant que, par ailleurs, toute administration (l'administration française notamment) doit faire face à la multiplication des problèmes insolubles dans l'ordre naturel en raison du délitement produit par une mondialisation déloyale qui massacre les plus faibles, personnes, corps intermédiaires et même Etats (ces derniers se trouvant en position de corps intermédiaire au niveau mondial) ; problèmes devenus insolubles aussi en raison de la complexité grandissante des sociétés humaines que seule l'humilité véritable est en mesure d'appréhender tandis que l'esprit bouffi d'orgueil ne rêve que d'en découdre avec elle.
Si l'administration a besoin d'être enfin reconnue dans ses prérogatives, ses fonctions et ses missions, une telle reconnaissance s'impose également pour chaque agent au service de l'Etat, non seulement par une rémunération décente mais par toutes sortes d'initiatives qui rendent compte du travail discret et pourtant remarquable (et censément imparfait) que les fonctionnaires accomplissent au quotidien.
La création d'une monnaie de service est une initiative possible parmi bien d'autres. Il ne faudrait pas que le lecteur intelligent se laisse trop tôt dérouter par l'originalité d'une telle proposition : en alliant énergie et imagination, son esprit trouvera d'autres pistes à explorer pour que l'administration française et toute administration dans les autres pays résistent à la déferlante qui s'en prend aux digues censées protéger les corps intermédiaires d'une nation.
Les attaques, dans un monde très fortement perturbé, vont en effet se multiplier contre l'administration, coupable idéal pour tous ceux qui ne pensent qu'à chercher des boucs émissaires sans prendre le temps d'analyser d'où proviennent les dysfonctionnements actuels. On ira jusqu'à ressortir les périodes de triste mémoire pour justifier n'importe quelle accusation et, en définitive, pour établir une police parallèle ; une école de la performance à outrance où chaque apprenant se retrouve en position de machine à régler ; un tribunal plus expéditif qui absout les pires criminels sans rendre la moindre justice aux victimes, des corps d'inspection tyranniques qui mettent les meilleurs au banc des accusés et laissent des médiocres sévir à leur guise, ...
Venons en à présent à l'une des questions centrales posées par le cas emblématique d'un fonctionnaire souhaitant accéder à la propriété, c'est-à-dire, plus généralement, venons-en au cas d'un serviteur désirant troqué le fruit de son travail contre une possession. Disons-le tout net, voilà une question épineuse. Comment un service accompli peut-il bien se transformer en propriété ? Et cette question ne vaut pas seulement pour un serviteur par essence - un fonctionnaire - mais pour une multitude de métiers, qu'ils appartiennent à la sphère publique ou privée. Un artisan, un commerçant, un journaliste, un juriste, une infirmière, un patron de grand groupe ou de PME, ... tout le monde est concerné.
Une solution consiste à décréter que la propriété privée est une abomination et nous savons ce qu'une telle affirmation a produit comme horreurs au XXème siècle, vérité fort dérangeante pour les tenants d'une utopie meurtrière dont les historiens les plus sérieux ne cessent pas de découvrir les délires et les exactions tandis que nous faisons mémoire de l'année 1917.
Une autre solution tend au contraire à tout privatiser sous prétexte que le secteur public serait toujours moins performant, mal géré, lieu d'abus de pouvoir, un frein aux changements ... Pour y parvenir, tout est évalué, pesé à l'aune d'une monnaie unique et nous avons aujourd'hui sous les yeux ce que peut produire de telles pratiques : paupérisation massive d'une grande part de la population française, démantèlement absurde de "monopoles naturels", détérioration du service public dans des zones laissées à l'abandon, enrichissement éhonté de quelques-uns, transfert abusif de charges d'Etat sur les collectivités territoriales après endettement scandaleux de l'Etat et contrats fortement déséquilibrés en faveur d'un secteur privé qui profite des faiblesses d'un Etat dépassé, déboussolé ... dont les intérêts historiques (*) sont très mal défendus , désertification, violence souterraine, ...
(*) Dans certains secteurs vitaux (transport, énergie et communication), on voit ainsi le territoire de la France découpé en tranches : d'une part les zones rentables, d'autre part les non rentables puis on assiste au partage suivant : à l'Etat, le moins profitable, au privé, le plus juteux ! Scandale monumental qui entraîne un détournement de fonds publics en direction de poches très privées qui s'enrichissent sur le dos du citoyen lambda en générant, au bout du compte, des difficultés au quotidien voire une misère noire pour les plus déshérités et les plus éloignés des métropoles soit disant prospères mais fortement et de plus en plus endettées.
Une troisième voie, prônée par le projet France2022, consiste à découpler la rémunération du service et l'acquisition de biens, au sens de possessions, telles que logements, terrains et objets de collection.
Si l'on revient à notre premier cas emblématique, le salaire de l'agent de l'Etat doit être largement suffisant pour qu'il puisse se loger (sans priver quiconque des mêmes possibilités) c'est-à-dire, fondamentalement, pour qu'il puisse obtenir le service d'être logé, soit, à, première vue, pour qu'il puisse être en mesure de payer un loyer qui, par principe, rémunère ce service. Rien n'empêche, dans un pays tel que la France où nous disposons d'une surface habitable exceptionnelle, que le paiement d'un loyer soit remplacé par l'accession à la propriété, soit par acquisition d'un logement déjà construit, soit par recours à une construction nouvelle (à condition que cela n'empiète pas dangereusement sur les terres agricoles comme cela s'est hélas pratiqué en Ile de France). Pour chacune de ces options, c'est à l'instance municipale de décider si l'acquisition d'une fortune en monnaie de service peut être convertie, sur son territoire, en droits d'accès à la propriété, selon un plan d'occupation des sols qui tienne compte de nouvelles dispositions qui seront précisées dans l'organisation municipale au niveau de chaque province (par exemple : niveau d'autosuffisance alimentaire requis).
D'une façon plus générale, la conversion en euros des points de service acquis, pour un agent de l'Etat ou pour tout autre acteur du secteur marchand, dépend finalement de la disponibilité et de l'innocuité des biens pouvant faire l'objet d'une acquisition puisque dans le nouveau système monétaire proposé : " euro + monnaie de service ", l'euro joue pleinement son rôle de régulateur de l'offre des biens susceptibles d'être rares tandis que la monnaie de service régule la disponibilité du temps humain, deux ressources dont le projet France2022 propose de découpler la régulation.
A terme, il est probable (à vérifier) que la monnaie de service (nationale) finira par dominer l'offre monétaire sur le territoire où elle a cours étant donné le gisement d'heures de travail humain disponible et la raréfaction des ressources non renouvelables disponibles per capita. Il est donc nécessaire que la conversion des points de service en euros pour les situations où elle sera requise (achat de biens et de services importés par exemple) soit encadrée par un dispositif qui limite les possibilités de conversion (y compris pour empêcher l'évasion fiscale). Cet encadrement rend évidemment la situation complexe mais ne doit pas nous décourager de franchir un cap que les moyens modernes de gestion rendent plus facile à dépasser.
Au delà de l'acquisition d'un bien tel que la propriété d'un logement (cas n° 1 de notre étude), se pose en effet la question de l'acquisition de tous les biens comportant une part matérielle ou, plus largement encore, dont la composition fait appel à une ressource non renouvelable. Il faudra désormais séparer la part facturable en euros (monnaie de la rareté) et la part facturable en monnaie de service (a priori abondante (*) et inépuisable sauf tensions conjoncturelles dont il faudra tenir compte, bien entendu).
(*) D'autant plus abondante aujourd'hui que les automates et la multiplication des productions énergétiques décuplent le temps des hommes, leurs rayons d'action et leurs pouvoirs d'influence.
A y regarder de près, le paiement d'un loyer par l'acquisition de points de service fait figure de "solution apparente", de celles qui apparaissent à première vue quand on essaie de résoudre un problème au jeu d'échecs. En seconde analyse, nous devons en effet distinguer les services qui font appel à un temps humain conséquent des services qui s'en passent totalement ou de manière prépondérante. Si l'on veut que la monnaie de service tienne ses promesses dont celle de ne laisser personne au bord du chemin sous prétexte que le temps humain serait devenu hors de prix, il est nécessaire de réserver l'emploi de la monnaie de service à l'acquisition de biens ou de services qui font largement appel à du temps humain, par exemple, en l'occurrence, à l'acquisition d'un logement neuf ou d'un logement rénové dans les grandes largeurs.
Cette nouvelle considération pose alors le problème de l'intérêt d'une monnaie de service qui ne permettrait pas de couvrir les dépenses de l'un des postes sensibles du budget des ménages comme des entreprises : le logement. Difficulté contournée par une nouvelle abondance de liquidités (en raison de la création de la monnaie de service) mais, cette fois, sans risque d'inflation puisque la rareté de certains biens (ou services ?) demeure sous le contrôle de l'euro : à disponibilité abondante (le temps humain par exemple ou toute ressource grandement et facilement renouvelable) une monnaie adaptée qui n'en saccage pas les atouts ; aux denrées rares, l'euro qui maintient l'équilibre entre offre et demande avec possibilité de sortie de la rareté (quand cette sortie n'est pas périlleuse pour les hommes et leur environnement) par le recours à du temps humain. Toujours dans notre exemple : encouragement de la construction de logements neufs ou de la rénovation de logement ancien voire de la destruction de logements vétustes ou insalubres, tous travaux encadrés non pas par une politique de crédit qui rend leur lancement et leur tenue problématiques mais par une politique environnementale qui veille à la préservation des terres agricoles, des matériaux sous tension d'approvisionnement (le sable de rivière par exemple), des ressources énergétiques fossiles (bâtiments à énergie positive) ...
Si l'on revient au cas n° 1 de notre étude, nous pouvons affiner l'analyse en indiquant qu'il apparaît que toute rémunération d'un fonctionnaire doit se décomposer en deux parts : l'une en euros et l'autre en monnaie de service. D'où, certes, un surcroît de complexité mais, rappelons-le, il semble peu probable que nous arrivions à résoudre les problèmes nouveaux qui se posent aujourd'hui par le leurre de simplifications abusives : il vaudrait mieux, au contraire, que nous prenions conscience que les outils récents dont nous disposons (l'informatique et ses automates), bien loin de ne constituer qu'une menace, sont là aussi pour seconder les sociétés humaines dans l'art d'un réglage de plus en plus fin et millimétré des jeux d'interaction entre l'homme et la nature, l'homme et son environnement, l'homme et ses semblables ; des échanges et des rapports entre les différents corps intermédiaires tout en permettant, en parallèle, de libérer les être humains de l'asservissement au rythme des machines : à ces dernières les cadences impressionnantes ; à l'être humain, la joie d'une lenteur qui prend le temps d'observer, de décider, de savourer, ... non pour satisfaire un hédonisme égoïste ou destructeur mais pour lui donner de multiples occasions de développer la palette immense de ses talents au service de ses contemporains, tant du point de vue émotionnel et affectif que d'un point de vue technique ou cognitif en lequel la virtuosité humaine se révèle déconcertante et, au bout du compte, bien supérieure aux machines les plus perfectionnées !
2ème cas :
Maternité d'une femme
exerçant ou non une activité professionnelle
Voilà un cas qui met en lumière quelques aspects singuliers de la création de monnaie nationale de service et d'abondance.
Chaque nouvelle naissance est fortement génératrice d'emploi dès lors que la maternité et les devoirs qui s'y rattachent sont pris au sérieux : un très jeune enfant demande beaucoup d'attentions, de soins, de vigilance, ... de quoi être occupé à plein temps.
Pour qui veut bien ouvrir les yeux, une part prépondérante du chômage endémique qui s'est installé en France tient tout simplement au très grand nombre d'avortements, lui-même conséquence d'un féminisme destructeur des joies de la maternité, destruction entraînant à son tour la cohorte d'abandons de souveraineté qui expliquent où nous en sommes aujourd'hui.
Depuis quelques décennies en France, de nombreuses femmes ont dû exercer une activité professionnelle loin de leur domicile, lieu naturel pour s'occuper d'un enfant en bas âge. Ce travail féminin n'est pas nouveau : dans une France autrefois majoritairement rurale, les femmes prenaient largement part aux travaux des champs mais l'éloignement du domicile (pour les travailleurs saisonniers notamment) constituait l'exception sauf dans certaines zones industrialisées. De surcroît, dans une France aux infrastructures de transport et aux moyens de locomotion limités, il ne venait pas à l'idée d'habiter trop loin de son lieu de travail.
L'éloignement du domicile peut être parfois compensé aujourd'hui par des dispositions internes dans les entreprises qui en ont les moyens et le souci mais, le plus souvent, les enfants en bas-âge se trouvent, beaucoup trop précocement, privés de leur mère, situation franchement néfaste dans la plupart des cas : le tout petit se trouve trop tôt coupé de la sécurité que lui offre un attachement de bonne qualité avec sa mère (au sens de la théorie de l'attachement) et privé des bénéfices incontestables d'une période d'allaitement assez longue comme d'une proximité rassurante.
La création d'une monnaie de service a donc aussi pour but de remédier à ces conditions d'existence calamiteuses pour les tout-petits rescapés d'un holocauste sans précédent (plus de 200.000 avortements en France chaque année et plus de 40 millions dans le monde - Source : planetsoscope) et pour leurs mères tiraillées entre leur engagement maternel et la nécessité pour elles de venir compléter les revenus d'un foyer ou même de subvenir, seules, aux charges d'une famille dite "monoparentale" : toute mère enceinte et allaitante doit pouvoir bénéficier d'aménagements et d'aides lui permettant d'assumer ses premiers devoirs maternels dans la plus grande sérénité. Y contribuer par le versement d'un montant exprimé en monnaie nationale de service et d'abondance vise à générer de l'emploi local ou, au minimum sur le territoire de la France, et par conséquent à renforcer, parfois même à refaire un tissu social si détérioré que les générations montantes souffrent aujourd'hui d'une pauvreté qui n'atteignait jusque-là qu'une partie de la population, notamment les personnes âgées disposant de pensions très insuffisantes. Cette restauration, à elle seule, justifie la création de monnaie de service ex nihilo et/ou par conversion d'une partie des allocations chômage : en redressant nettement la situation de l'emploi, la France disposerait d'un volant d'intervention économique et sociale beaucoup plus important. Il n'est pas anodin et il est même de la plus grande urgence que ce redressement s'opère en lien avec un encouragement puissant du rôle maternel des femmes que de faux principes d'émancipation ont rangé au placard des antiquités alors qu'il constitue l'un des facteurs primordiaux d'épanouissement d'une féminité qui renonce à s'auto-mutiler et à suivre les sirènes d'un progressisme sans consistance, destructeur et mortel. Notons au passage que le redressement de la situation économique et sociale de la France contribuerait à l'apaisement des tensions que suscite une vague migratoire dont l'ampleur est d'autant plus affolante pour nos compatriotes qu'elle se déploie sur un terrain fragilisé par des politiques aberrantes : nos contemporains s'inquiètent à juste titre d'un mouvement qui remet en cause leur propre existence, leurs acquis et les fondements même de leur culture dans un contexte paradoxal puisque c'est la survie de personnes en danger qui engendrent ces craintes alors que la disparition silencieuse de tant de promesses de vie par l'IVG rend justement l'accueil des migrants beaucoup plus compliqué. Sans la disparition massive de nos enfants, nous n'aurions aucun mal à organiser de manière intelligente et non violente des lieux hospitaliers pour tous ceux que les persécutions, les conflits armés, les dictatures, le pillage des ressources par les plus nantis, la destruction des systèmes agraires, l'illusion de l'eldorado, la culture du détournement de ressources, ... jettent sur les routes, dans des embarcations de fortune et sur les trottoirs des grandes métropoles.
L'étude du deuxième cas : femmes enceintes ou allaitantes après l'étude de celui des fonctionnaires souhaitant accéder à la propriété pose encore une question essentielle, celle du juste rapport entre l'euro et la nouvelle monnaie de service. Au fil de l'analyse apparaît la nécessité d'un double système monétaire : l'un de niveau international qui prend en compte la rareté de certaines ressources et qui doit veiller à l'équilibre des échanges des biens concernés par cette rareté ; l'autre de niveau national voire territorial (comme le sont aujourd'hui les monnaies dites "locales") qui fonctionne sous le régime de l'abondance tant que persiste le chômage et l'emploi à temps partiel non consenti.
Cette question du rapport de l'euro et de la monnaie de service rejoint une revendication ancienne que la dernière campagne électorale pour l'élection présidentielle a replacée sur le devant de la scène : le versement d'un revenu universel.
Avant de mettre au point une méthode de calcul de ce revenu universel, remarquons que la création d'une monnaie de service tend à spécialiser l'euro actuel : elle fait de lui la monnaie des échanges extérieurs et, à l'intérieur de l'Hexagone, la monnaie valorisant la part hors service d'un bien. Cette spécialisation de l'euro tend à favoriser l'émergence d'une boucle économique vertueuse dans la mesure où l'on met en place un revenu universel dont le niveau nominal (le même pour tous) tient compte de la balance commerciale de la France : plus elle est excédentaire, plus ce montant peut être élevé et inversement. Lorsque la balance commerciale est fortement déficitaire, la diminution du montant nominal du revenu universel entraîne automatiquement une correction de cette balance puisque chaque citoyen se trouve alors en difficulté pour acheter des biens importés : à son coût d'import nécessairement libellé en euros s'ajoutent tous les coûts supplémentaires qu'entraînent les multiples transformations, distributions et transports requis pour sa livraison au client final. Au final, nous obtenons un mécanisme de régulation des importations capable de s'affranchir du recours aux taxations qui pénalisent nos exportations par l'effet boomerang que ne manquent pas d'instaurer nos partenaires commerciaux afin de réagir à toute velléité de protectionnisme de notre part.
En relançant fortement la dynamique de la consommation mais en l'orientant principalement vers les services, les biens immatériels et les productions locales, les ressources abondantes voire inépuisables, ... , la mise en place de la monnaie nationale de service et d'abondance contribue à apaiser de nombreuses tensions : elle provoque la diminution du chômage, elle rend les mères plus libres de choisir de rester auprès de leur(s) enfant(s), elle allège la charge pesant sur les familles du fait des naissances, elle incite à garder un enfant qui risquait d'être sacrifié, elle équilibre notre balance commerciale, elle oriente l'innovation vers une diminution de l'empreinte écologique et vers le choix de matériaux renouvelables, elle dope nos exportations par un ajustement subtil de la parité euro/monnaie de service ... Ce dernier point mérite d'être précisé : tandis qu'un bien consommé localement en France se vend à un prix exprimé pour une part en euros et pour une autre part en monnaie de service, un bien exporté se vend à un prix uniquement exprimé en euro. Dans l'un et l'autre cas, ce prix est constitué du coût éventuel en euros de ses constituants importés, du coût en monnaie de service de son élaboration à sa livraison voire de son recyclage potentiel, de la marge bénéficiaire en monnaie de service (ou en euro ?) et des taxes qui lui sont attachées. Se pose donc la question du rapport de valeur (taux de change) entre l'euro et la monnaie de service. Notons d'emblée que ce rapport peut devenir flottant sans pour autant devenir l'objet d'une spéculation. Tout exportateur français est libre de fixer le taux de change qui lui convient dans un environnement international très concurrentiel : pour faciliter ses affaires, il peut décider de "dévaluer" la monnaie de service en baissant ses prix à l'export nécessairement exprimés en euros. Sur le marché intérieur français, il n'est pas tenu par la même contrainte : il lui revient seulement de ne pas vendre à perte et d'essayer d'optimiser son bénéfice. Rien n'empêche ensuite l'Etat Français, par l'intermédiaire d'une banque nationale redevenue souveraine, d'appliquer un taux de change plus avantageux pour l'exportateur afin que l'effort qu'il aura consenti sur sa marge en euros soit compensée puisqu'une partie de la monnaie de service peut être créée ex nihilo à chaque nouvelle naissance mais aussi tant que subsiste un taux de chômage positif. En l'occurrence, la France ne pourrait pas être accusée de dumping par ses partenaires commerciaux étant donné que, par un tel mécanisme, aucun exportateur français ne vend jamais à perte. Notons d'ailleurs à ce sujet qu'il serait grand temps que la France et l'Europe cessent de se sentir coupables et de se laisser accuser par des Etats voyous !
A ceux qui l'accuseraient de subventionner ses exportations par la mise en place d'une monnaie nationale de service et d'abondance, la France rétorquerait simplement qu'elle préfère favoriser l'emploi honnête de forces vives bien rémunérées que d'obtenir des prix à l'export défiant toute concurrence par l'asservissement d'une main d'oeuvre payée au lance pierre, travaillant dans des conditions lamentables et constituée pour une part d'enfants mis en esclavage comme tout cela se pratique dans certaines régions du monde. La France pourrait aussi faire remarquer qu'en limitant le volume des euros en circulation sur son sol, elle empêcherait ses ressortissants de se comporter en prédateurs vis-à-vis des autres pays puisqu'en dynamisant son économie, la France augmentera surtout la masse monétaire de service, soit une puissance d'achat ne pouvant se déployer que sur son sol. Seules les entreprises impliquées dans un commerce international pourront en revanche augmenter leurs actifs libellés en euros, rien ne les obligeant à convertir la totalité de leur chiffre d'affaire de l'euro vers la monnaie de service. Leur velléité prédatrice à l'égard d'actifs étrangers et leur saine volonté d'expansion en dehors du territoire de la France seront, de toute façon, régulées par la concurrence mondiale comme elle l'est aujourd'hui.
Reste bien entendu à traiter le cas d'une personne physique, rémunérée en euros et en monnaie de service, souhaitant acquérir un bien à l'étranger et ne pouvant le faire que dans une autre monnaie que la monnaie de service française (rien n'empêche d'autres pays de créer leur propre monnaie de service et sans doute auront-ils, eux aussi, intérêt à le faire). Une règle simple comportant des exceptions bien pensées consisterait, par exemple, à n'autoriser la conversion "monnaie de service française vers l'euro" qu'au moment où la dette publique de l'Etat français sera en bonne voie d'épuisement !
Pour clore provisoirement le thème adjacent du revenu universel, notons enfin que rien n'empêche a priori qu'il soit versé pour une part en euros et complété par un montant en monnaie de service dans une phase où le chômage doit être sérieusement réduit. Le montant total du revenu universel et la proportion de l'une et l'autre monnaie dans ce montant dépendra de l'état de l'économie française. En période de vaches maigres (balance commerciale fort déficitaire, taux de chômage élevé et endettement alarmant), la part de l'euro doit diminuer pour éviter un prélèvement trop important sur les résultats des entreprises marchandes et leur permettre de relancer leurs activités.
3ème cas :
Candidat à l'acquisition d'un bien sur le territoire de la France (demeure, terrain, oeuvre d'art ...)
ne disposant pas de monnaie de service
La création de la monnaie de service a aussi pour but d'éviter que les biens présents sur le territoire de la France ne soient peu à peu transférés à l'extérieur du territoire ou qu'ils ne soient placés sous le contrôle d'intérêts éventuellement hostiles à la France en tant que nation souveraine, maîtresse de son destin, de ses biens et de son territoire. Tout changement de propriété dans ce sens-là est acceptable dans la mesure où il renforce le pays (par exemple investissements de l'étranger en France sans évasion des profits), non s'il tend à l'affaiblir. Une telle transaction doit donc être sous contrôle et elle doit apporter une très nette plus value économique, c'est-à-dire qu'il lui faut, en l'état actuel des finances publiques, contribuer au remboursement de la dette de l'Etat et à la décrue du chômage. Nous y parviendrons par un double mécanisme : des taxes d'acquisition élevées et la conversion de la monnaie apportée (Euro ou autre) en monnaie de service de telle sorte que le vendeur du bien soit ensuite tenu de réinjecter la somme perçue dans l'économie locale de la France. S'il voulait néanmoins acquérir un bien ou un service en dehors du territoire national, il lui faudrait à nouveau acquitter le montant d'une autre taxe élevée au moment de convertir en Euros la somme reçue en monnaie de service, de façon à ce que, là encore, une telle transaction permette de réduire l'endettement de l'Etat.
Ce qui précède à propos de ce troisième cas se résume au fond à ceci : monnaie de service coûteuse pour celui qui souhaite l'acquérir et monnaie de service de faible valeur pour celui qui veut la convertir en Euros. Soit un différentiel qui existe toujours dans toute opération de change mais qui sera, en l'occurrence, fortement accentué tant que la situation des finances publiques de la France restera aussi préoccupante et tant que le chômage continuera à sévir sur notre sol. En d'autres termes, c'est une façon, parmi d'autres, de défendre le travail et sa dignité contre tous ceux qui ont choisi de le brader, de le décrier, de le mépriser ou de le saccager, contre ceux qui font du travail (tripalium ?? Voir un excellent article de Mediapart à ce sujet) une torture pour mieux le déprécier ensuite ! alors que tout travail bien pensé et bien organisé ne peut être que facteur d'abondance ! Quand il ne l'est plus, il faut sérieusement s'interroger sur les conditions de son exercice, sur sa rémunération et sur l'organisation générale du corps social à l'image de ce que propose la permaculture, de façon magistrale.
Ce qui précède à propos de ce troisième cas se résume au fond à ceci : monnaie de service coûteuse pour celui qui souhaite l'acquérir et monnaie de service de faible valeur pour celui qui veut la convertir en Euros. Soit un différentiel qui existe toujours dans toute opération de change mais qui sera, en l'occurrence, fortement accentué tant que la situation des finances publiques de la France restera aussi préoccupante et tant que le chômage continuera à sévir sur notre sol. En d'autres termes, c'est une façon, parmi d'autres, de défendre le travail et sa dignité contre tous ceux qui ont choisi de le brader, de le décrier, de le mépriser ou de le saccager, contre ceux qui font du travail (tripalium ?? Voir un excellent article de Mediapart à ce sujet) une torture pour mieux le déprécier ensuite ! alors que tout travail bien pensé et bien organisé ne peut être que facteur d'abondance ! Quand il ne l'est plus, il faut sérieusement s'interroger sur les conditions de son exercice, sur sa rémunération et sur l'organisation générale du corps social à l'image de ce que propose la permaculture, de façon magistrale.
Source : Wikipedia
4ème cas :
Exportation de biens ou de services
Ce cas s'apparente au 3ème puisqu'en provoquant la sortie du territoire d'un "objet" façonné en France et consommé hors de France, il suppose une conversion en monnaie de service d'une transaction effectuée en euros.
Pour que le prix de l'objet de la transaction soit concurrentiel sur les marchés internationaux, il est souvent nécessaire d'abaisser son montant en Euros. Cette réduction de prix ne doit pas mettre en péril l'investissement et l'emploi en France et ne doit pas engendrer une dégradation des conditions de travail. Comment opérer cette réduction tout en favorisant, au contraire, l'emploi de nos compatriotes, l'amélioration de l'ergonomie de leurs postes de travail et l'augmentation de leurs revenus ?
Afin que les entreprises exportatrices de France ne pâtissent pas de la baisse des cours mondiaux des marchandises qu'elles vendent, un mécanisme simple peut-être mis en oeuvre : l'instauration d'un différentiel de change (déjà évoqué dans le cas n° 3) qui conduit au recouvrement final de la somme convertie, quel que soit le différentiel appliqué. Un montant de 100 unités en monnaie de service converti en 80 euros est de nouveau converti en 100 unités en monnaie de service, soit, dans cet exemple un différentiel de 5% (25% - 20%), différentiel couvert par une création ex nihilo de monnaie de service. Une telle couverture protège nos compatriotes de la concurrence déloyale qu'engendre l'exploitation, hors du territoire national, d'une main d'oeuvre qui ne bénéficie pas des mêmes garanties, des mêmes droits et des mêmes protections en vigueur sur notre sol.
Dans certains secteurs marchands, cette concurrence déloyale est contournée par la mise en place d'unités de production hyper robotisée. S'il permet des reprises de parts de marché, ce changement de paradigme se traduit cependant par un paradoxe : des gains de productivité et de croissance sans création d'emplois, au moins à court terme et sauf à engendrer sur place le travail nécessaire à la robotisation : conception des robots et de l'atelier de production, fabrication des robots, ...
Si nous pouvons nous réjouir que des tâches automatisables ne soient plus assumées par des personnes, se pose la question de la répartition des bénéfices obtenus et, en parallèle, de la préparation des métiers d'avenir, de la formation des personnes, des changements de mentalité, des remises en cause de l'organisation des entreprises, ... toutes choses qui ne peuvent aboutir qu'en mobilisant les forces vives de la nation, mobilisation à laquelle la création de monnaie de service peut apporter sa pierre en permettant au plus grand nombre de ne pas rester désoeuvré voire écoeuré par des bouleversements qui jettent au bord du chemin, ou qui mettent au rebut, tous ceux qui ne sont plus dans la course quand ces bouleversements ne génèrent pas des emplois à la petite semaine pour des tâches que l'on ne sait pas automatiser ... (voir par exemple un article de l'Humanité : "Tâcherons d'Amazon pour une pincée de dollars" à propos de son Mechanical Turk d'Amazon).
Notons enfin que le domaine de l'exportation étant à la merci des caprices monétaires de monnaies fondées sur la rareté, s'est développé au fil du temps tout un arsenal financier qui finit par pomper une énergie folle voire débridée qui serait d'un meilleur emploi dans des secteurs sensibles de notre commerce extérieur. Nous verrons comment la création d'une monnaie de service peut contribuer à rendre l'ingénierie financière moins gourmande en ressources qui, aujourd'hui, font défaut à nos entreprises. L'analyse fine des désordres actuels révèlent en effet que des pans entiers de notre économie ne sont plus au service de nos compatriotes mais qu'ils sont devenus des gouffres dans lesquels de nombreuses intelligences dilapident le meilleur d'elles-mêmes tout en précipitant la chute d'innombrables personnes en une guerre sans merci pour les moins dotés, les moins bien préparés au raz de marée en cours, les plus fragiles et même quantités de foyers qui se pensaient à l'abri mais qui sombrent également, emportés par une vague brisant toute résistance.
Développement analytique qui sera donc l'occasion de montrer que le cataclysme en cours ...
... ne résulte pas seulement d'une convergence renouvelée des progrès de tous ordres (convergence déjà constatée à d'autres époques, notamment au début du XXième siècle) ni même d'une amplification sans précédent des sauts techniques (avec des multiplicateurs que l'humanité n'avait jamais connus jusqu'alors) ...
mais que le cataclysme provient aussi d'une non prise en compte assez précoce et vigoureuse voire courageuse et audacieuse, ...
... d'une part, de la croissance, elle aussi sans précédent, de la population mondiale et, plus largement, de la disponibilité du temps humain et, ...
... d'autre part, de l'accroissement phénoménal des besoins inhérents à l'augmentation du nombre de personnes sur la planète Terre ;
... et encore des nombreux phénomènes inquiétants qu'engendre une course aux profits exprimés dans des monnaies régulatrices de la rareté.
Nous sommes à un tournant décisif : alors que la gestion de la rareté doit être confiée chaque jour davantage à un pilotage très fin que l'économie de marché fondée sur des monnaies régulant la rareté ne permet pas d'atteindre même lorsqu'elle est conjuguée à une action politique d'excellente qualité, surgit en parallèle une abondance de l'offre et de la demande qui repose en partie sur la rareté (essentiellement matérielle au sens large et donc aussi énergétique) mais qui s'oriente de plus en plus vers l'immatériel et le spirituel tout en impliquant chaque jour davantage les ressources du corps humain, dans ses capacités les plus élémentaires comme dans celles qui relèvent du prodige. Quelques exemples illustreront cette affirmation.
Exemple n°1 : le développement du tout électrique. Energie connue dans l'Antiquité mais que l'homme maîtrise depuis peu de temps à l'échelle des périodes géologiques, l'électricité s'immisce partout (*) pour se substituer aux énergies fossiles (quand elle n'en est pas issue !). Son emploi nomade, dans les transports notamment, suppose le développement de batteries de plus en plus performantes et légères. Il semble pour l'instant que nous ne puissions parvenir à ce but qu'en usant massivement d'un ingrédient devenu l'enjeu minier n°1 de l'époque : le cobalt. (voir par exemple : "La Chine à l'assaut du cobalt au Congo", vidéo France24). Cet appel d'air soudain engendre son lot de convoitises et de servitudes. L'enrayer suppose une action multidimensionnelle dans l'ordre du service : recherche de nouveaux modèles de batteries sans cobalt ; recyclage des batteries anciennes ; développement des moteurs à hydrogène et des infrastructures liées à ce type de propulsion ; réflexion d'ensemble sur l'aménagement du territoire et des besoins de transport ...
(*) Les lecteurs les plus anciens se souviennent de l'emballement que suscita en son temps le chauffage électrique et de la pression exercée par l'Etat pour favoriser son déploiement.
Comment intervient la création d'une monnaie de service dans cet exemple ? Elle favorise le développement des travaux de recherche qui ont pour but de s'affranchir d'une dépendance à l'égard des sources convoitées et en voie de raréfaction, travaux qui font appel à une matière grise inépuisable et d'autant plus féconde qu'elle est sollicitée. En fondant l'économie monétaire mondiale uniquement sur des monnaies de régulation de la rareté (monnaies devenues par surcroît de simples instruments pour jeux financiers), une partie de la matière grise est détournée au profit de ces jeux et au détriment de toutes les personnes victimes d'une guerre sans merci que se livrent les "grandes" puissances pour s'emparer des ressources en vogue sur le moment.
Quand on s'aperçoit que l'emballement actuel sur le cobalt correspond en France à un parc automobile électrique ne représentant qu'un seul pourcent du total des véhicules en circulation, on mesure l'urgence de prendre le taureau par les cornes pour trouver de nouveaux modèles de batteries qui s'affranchissent d'un matériau rare dont l'extraction a été rendue périlleuse pour des milliers de personnes (en particulier en Afrique) alors même que seul un dixième de la consommation mondiale de cobalt est, pour le moment, destiné aux accumulateurs. Bien d'autres usages justifient son emploi par ailleurs.
Exemple n°2 : l'urgence d'une instruction de haut niveau dès la prime enfance et tout au long de la vie. La France aujourd'hui peine à instruire les générations montantes. De multiples facteurs expliquent cette situation. Nous ne pourrons relever le défi d'une instruction de qualité (il faudrait dire ici ce que cela signifie) sans revoir de fond en comble ses modes de financement. Sans la création d'une monnaie de service et malgré l'apport des formules informatiques, nous n'y arriverons pas car, plus que jamais, il nous faut libérer du temps humain capable de s'investir dans des travaux formateurs qui respectent pleinement les besoins spécifiques de chacun. La massification et l'uniformisation des parcours ne peuvent répondre à la multiplicité des attentes d'une société de plus en plus complexe où les automates tendent à accomplir tout ce qui peut leur être confié et où chacun est amené à tracer un chemin original. Le défi est d'autant plus grand et exigeant que l'école française ne souffre pas seulement de ses dérives propres mais qu'elle est devenue un vaste hôpital de campagne où se retrouvent pêle-mêle de multiples enfants fracassés par la décomposition des familles, par la pression d'une époque devenue folle, par le stress des parents, des enseignants et, plus largement, d'un monde "adulte" qui ne sait plus où il va de sorte qu'avant même de vouloir instruire les enfants et les jeunes, il faudrait passer un temps suffisamment long à entendre le bruit qui les traverse de part en part et qui les empêche d'être pleinement disponibles pour l'étude. Entendre ce bruit pour en discerner les tenants et les aboutissants et prendre ensuite le temps de remédier à des situations de plus en plus catastrophiques.
Un problème du même ordre se développe aussi dans les entreprises françaises, qu'elles soient gigantesques ou microscopiques, puisqu'elles sont comme les écoles, les familles, les institutions, ... sous le joug d'une économie où le primat de la rareté et ses relais monétaires actuels mettent chacun sous une pression intolérable et destructrice. A tel point qu'il n'est pas rare d'entendre certains commentateurs juger que nous sommes bien trop nombreux sur la planète Terre ... Que diront-ils quand la population mondiale aura doublé ?!
Non, nous ne sommes pas trop nombreux. Nous sommes foncièrement dé-sor-ga-ni-sés ! Au sens habituel de ce terme : sujets de procédures et de processus bancals. Et plus fondamentalement : humanité décérébrée, dévitalisée, ... organisme démantelé, désarticulé ... Nous voyons le trop où il n'est pas et nous sommes incapables, trop souvent, de raisonner en terme d'abondance. Animés par la peur de manquer, nous suscitons même des raretés qui n'ont pas lieu d'être !
Nous pourrions ici multiplier les exemples mais nous sommes déjà bien éloignés de notre 4ème cas (exportation de biens ou de services). Du moins en apparence puisqu'il est clair que la France ne pourra retrouver de saines capacités d'exportation que le jour où nous aurons beaucoup mieux réfléchi aux problèmes de fond qui traversent notre pays.
Il n'aura pas échappé aux lecteurs attentifs que la création d'une monnaie de services vise à rééquilibrer une balance commerciale aujourd'hui fortement déficitaire. D'usage strictement interne, la monnaie de service ne permet pas d'importer des biens et des services. Seul le produit en Euros d'une exportation doit désormais préparer une éventuelle importation.
Cette contrainte forte se double de la nécessité de rembourser une dette publique ayant atteint un niveau extrêmement dangereux pour l'indépendance de notre pays et la liberté de nos concitoyens. Si nous en restons au train actuel d'endettement, nous serons bientôt de simples vassaux de nos créanciers qui, ne nous y trompons pas, ont bien l'intention de faire main basse sur tous les trésors accumulés en France et que recèle notre territoire.
5. Modalités pratiques de la mise en place de la monnaie de service en France (ou ailleurs moyennant quelques aménagements)
Chaque citoyen municipal (voir la tribune : statut de citoyen municipal) résidant en France dispose désormais d'un compte de ressources inaliénable selon les principes déjà évoqués dans une tribune antérieure : l'Europe et la France (1ère partie).
Pour que le prix de l'objet de la transaction soit concurrentiel sur les marchés internationaux, il est souvent nécessaire d'abaisser son montant en Euros. Cette réduction de prix ne doit pas mettre en péril l'investissement et l'emploi en France et ne doit pas engendrer une dégradation des conditions de travail. Comment opérer cette réduction tout en favorisant, au contraire, l'emploi de nos compatriotes, l'amélioration de l'ergonomie de leurs postes de travail et l'augmentation de leurs revenus ?
Afin que les entreprises exportatrices de France ne pâtissent pas de la baisse des cours mondiaux des marchandises qu'elles vendent, un mécanisme simple peut-être mis en oeuvre : l'instauration d'un différentiel de change (déjà évoqué dans le cas n° 3) qui conduit au recouvrement final de la somme convertie, quel que soit le différentiel appliqué. Un montant de 100 unités en monnaie de service converti en 80 euros est de nouveau converti en 100 unités en monnaie de service, soit, dans cet exemple un différentiel de 5% (25% - 20%), différentiel couvert par une création ex nihilo de monnaie de service. Une telle couverture protège nos compatriotes de la concurrence déloyale qu'engendre l'exploitation, hors du territoire national, d'une main d'oeuvre qui ne bénéficie pas des mêmes garanties, des mêmes droits et des mêmes protections en vigueur sur notre sol.
Dans certains secteurs marchands, cette concurrence déloyale est contournée par la mise en place d'unités de production hyper robotisée. S'il permet des reprises de parts de marché, ce changement de paradigme se traduit cependant par un paradoxe : des gains de productivité et de croissance sans création d'emplois, au moins à court terme et sauf à engendrer sur place le travail nécessaire à la robotisation : conception des robots et de l'atelier de production, fabrication des robots, ...
Si nous pouvons nous réjouir que des tâches automatisables ne soient plus assumées par des personnes, se pose la question de la répartition des bénéfices obtenus et, en parallèle, de la préparation des métiers d'avenir, de la formation des personnes, des changements de mentalité, des remises en cause de l'organisation des entreprises, ... toutes choses qui ne peuvent aboutir qu'en mobilisant les forces vives de la nation, mobilisation à laquelle la création de monnaie de service peut apporter sa pierre en permettant au plus grand nombre de ne pas rester désoeuvré voire écoeuré par des bouleversements qui jettent au bord du chemin, ou qui mettent au rebut, tous ceux qui ne sont plus dans la course quand ces bouleversements ne génèrent pas des emplois à la petite semaine pour des tâches que l'on ne sait pas automatiser ... (voir par exemple un article de l'Humanité : "Tâcherons d'Amazon pour une pincée de dollars" à propos de son Mechanical Turk d'Amazon).
Notons enfin que le domaine de l'exportation étant à la merci des caprices monétaires de monnaies fondées sur la rareté, s'est développé au fil du temps tout un arsenal financier qui finit par pomper une énergie folle voire débridée qui serait d'un meilleur emploi dans des secteurs sensibles de notre commerce extérieur. Nous verrons comment la création d'une monnaie de service peut contribuer à rendre l'ingénierie financière moins gourmande en ressources qui, aujourd'hui, font défaut à nos entreprises. L'analyse fine des désordres actuels révèlent en effet que des pans entiers de notre économie ne sont plus au service de nos compatriotes mais qu'ils sont devenus des gouffres dans lesquels de nombreuses intelligences dilapident le meilleur d'elles-mêmes tout en précipitant la chute d'innombrables personnes en une guerre sans merci pour les moins dotés, les moins bien préparés au raz de marée en cours, les plus fragiles et même quantités de foyers qui se pensaient à l'abri mais qui sombrent également, emportés par une vague brisant toute résistance.
Développement analytique qui sera donc l'occasion de montrer que le cataclysme en cours ...
... ne résulte pas seulement d'une convergence renouvelée des progrès de tous ordres (convergence déjà constatée à d'autres époques, notamment au début du XXième siècle) ni même d'une amplification sans précédent des sauts techniques (avec des multiplicateurs que l'humanité n'avait jamais connus jusqu'alors) ...
mais que le cataclysme provient aussi d'une non prise en compte assez précoce et vigoureuse voire courageuse et audacieuse, ...
... d'une part, de la croissance, elle aussi sans précédent, de la population mondiale et, plus largement, de la disponibilité du temps humain et, ...
... d'autre part, de l'accroissement phénoménal des besoins inhérents à l'augmentation du nombre de personnes sur la planète Terre ;
... et encore des nombreux phénomènes inquiétants qu'engendre une course aux profits exprimés dans des monnaies régulatrices de la rareté.
Nous sommes à un tournant décisif : alors que la gestion de la rareté doit être confiée chaque jour davantage à un pilotage très fin que l'économie de marché fondée sur des monnaies régulant la rareté ne permet pas d'atteindre même lorsqu'elle est conjuguée à une action politique d'excellente qualité, surgit en parallèle une abondance de l'offre et de la demande qui repose en partie sur la rareté (essentiellement matérielle au sens large et donc aussi énergétique) mais qui s'oriente de plus en plus vers l'immatériel et le spirituel tout en impliquant chaque jour davantage les ressources du corps humain, dans ses capacités les plus élémentaires comme dans celles qui relèvent du prodige. Quelques exemples illustreront cette affirmation.
Exemple n°1 : le développement du tout électrique. Energie connue dans l'Antiquité mais que l'homme maîtrise depuis peu de temps à l'échelle des périodes géologiques, l'électricité s'immisce partout (*) pour se substituer aux énergies fossiles (quand elle n'en est pas issue !). Son emploi nomade, dans les transports notamment, suppose le développement de batteries de plus en plus performantes et légères. Il semble pour l'instant que nous ne puissions parvenir à ce but qu'en usant massivement d'un ingrédient devenu l'enjeu minier n°1 de l'époque : le cobalt. (voir par exemple : "La Chine à l'assaut du cobalt au Congo", vidéo France24). Cet appel d'air soudain engendre son lot de convoitises et de servitudes. L'enrayer suppose une action multidimensionnelle dans l'ordre du service : recherche de nouveaux modèles de batteries sans cobalt ; recyclage des batteries anciennes ; développement des moteurs à hydrogène et des infrastructures liées à ce type de propulsion ; réflexion d'ensemble sur l'aménagement du territoire et des besoins de transport ...
(*) Les lecteurs les plus anciens se souviennent de l'emballement que suscita en son temps le chauffage électrique et de la pression exercée par l'Etat pour favoriser son déploiement.
Comment intervient la création d'une monnaie de service dans cet exemple ? Elle favorise le développement des travaux de recherche qui ont pour but de s'affranchir d'une dépendance à l'égard des sources convoitées et en voie de raréfaction, travaux qui font appel à une matière grise inépuisable et d'autant plus féconde qu'elle est sollicitée. En fondant l'économie monétaire mondiale uniquement sur des monnaies de régulation de la rareté (monnaies devenues par surcroît de simples instruments pour jeux financiers), une partie de la matière grise est détournée au profit de ces jeux et au détriment de toutes les personnes victimes d'une guerre sans merci que se livrent les "grandes" puissances pour s'emparer des ressources en vogue sur le moment.
Quand on s'aperçoit que l'emballement actuel sur le cobalt correspond en France à un parc automobile électrique ne représentant qu'un seul pourcent du total des véhicules en circulation, on mesure l'urgence de prendre le taureau par les cornes pour trouver de nouveaux modèles de batteries qui s'affranchissent d'un matériau rare dont l'extraction a été rendue périlleuse pour des milliers de personnes (en particulier en Afrique) alors même que seul un dixième de la consommation mondiale de cobalt est, pour le moment, destiné aux accumulateurs. Bien d'autres usages justifient son emploi par ailleurs.
Exemple n°2 : l'urgence d'une instruction de haut niveau dès la prime enfance et tout au long de la vie. La France aujourd'hui peine à instruire les générations montantes. De multiples facteurs expliquent cette situation. Nous ne pourrons relever le défi d'une instruction de qualité (il faudrait dire ici ce que cela signifie) sans revoir de fond en comble ses modes de financement. Sans la création d'une monnaie de service et malgré l'apport des formules informatiques, nous n'y arriverons pas car, plus que jamais, il nous faut libérer du temps humain capable de s'investir dans des travaux formateurs qui respectent pleinement les besoins spécifiques de chacun. La massification et l'uniformisation des parcours ne peuvent répondre à la multiplicité des attentes d'une société de plus en plus complexe où les automates tendent à accomplir tout ce qui peut leur être confié et où chacun est amené à tracer un chemin original. Le défi est d'autant plus grand et exigeant que l'école française ne souffre pas seulement de ses dérives propres mais qu'elle est devenue un vaste hôpital de campagne où se retrouvent pêle-mêle de multiples enfants fracassés par la décomposition des familles, par la pression d'une époque devenue folle, par le stress des parents, des enseignants et, plus largement, d'un monde "adulte" qui ne sait plus où il va de sorte qu'avant même de vouloir instruire les enfants et les jeunes, il faudrait passer un temps suffisamment long à entendre le bruit qui les traverse de part en part et qui les empêche d'être pleinement disponibles pour l'étude. Entendre ce bruit pour en discerner les tenants et les aboutissants et prendre ensuite le temps de remédier à des situations de plus en plus catastrophiques.
Un problème du même ordre se développe aussi dans les entreprises françaises, qu'elles soient gigantesques ou microscopiques, puisqu'elles sont comme les écoles, les familles, les institutions, ... sous le joug d'une économie où le primat de la rareté et ses relais monétaires actuels mettent chacun sous une pression intolérable et destructrice. A tel point qu'il n'est pas rare d'entendre certains commentateurs juger que nous sommes bien trop nombreux sur la planète Terre ... Que diront-ils quand la population mondiale aura doublé ?!
Non, nous ne sommes pas trop nombreux. Nous sommes foncièrement dé-sor-ga-ni-sés ! Au sens habituel de ce terme : sujets de procédures et de processus bancals. Et plus fondamentalement : humanité décérébrée, dévitalisée, ... organisme démantelé, désarticulé ... Nous voyons le trop où il n'est pas et nous sommes incapables, trop souvent, de raisonner en terme d'abondance. Animés par la peur de manquer, nous suscitons même des raretés qui n'ont pas lieu d'être !
Nous pourrions ici multiplier les exemples mais nous sommes déjà bien éloignés de notre 4ème cas (exportation de biens ou de services). Du moins en apparence puisqu'il est clair que la France ne pourra retrouver de saines capacités d'exportation que le jour où nous aurons beaucoup mieux réfléchi aux problèmes de fond qui traversent notre pays.
5ème cas :
Importation de biens ou de services
Il n'aura pas échappé aux lecteurs attentifs que la création d'une monnaie de services vise à rééquilibrer une balance commerciale aujourd'hui fortement déficitaire. D'usage strictement interne, la monnaie de service ne permet pas d'importer des biens et des services. Seul le produit en Euros d'une exportation doit désormais préparer une éventuelle importation.
Cette contrainte forte se double de la nécessité de rembourser une dette publique ayant atteint un niveau extrêmement dangereux pour l'indépendance de notre pays et la liberté de nos concitoyens. Si nous en restons au train actuel d'endettement, nous serons bientôt de simples vassaux de nos créanciers qui, ne nous y trompons pas, ont bien l'intention de faire main basse sur tous les trésors accumulés en France et que recèle notre territoire.
5. Modalités pratiques de la mise en place de la monnaie de service en France (ou ailleurs moyennant quelques aménagements)
Chaque citoyen municipal (voir la tribune : statut de citoyen municipal) résidant en France dispose désormais d'un compte de ressources inaliénable selon les principes déjà évoqués dans une tribune antérieure : l'Europe et la France (1ère partie).
Ce compte de ressources individuel est ouvert à la naissance de l'enfant pour les générations à venir. Pour ceux qui sont déjà nés, ce compte est ouvert à une date fixée dans le calendrier de la mise en place de la monnaie de service.
Le compte de ressources individuel est en deux parties : l'une libellée en Euros, l'autre en monnaie de service.
Ce compte est alimenté par :
* tous les revenus (sans exception) du citoyen ;
* une somme initiale en monnaie de service créée ex nihilo ;
* un revenu universel en Euros et en monnaie de service.
6. Objections à la création d'une monnaie de service et réponses
6.1. Si la création de monnaie de service pouvait constituer une réponse au désarroi de nos contemporains et au marasme économique, social, ... de la France, cela se saurait et il y a longtemps que cela aurait été fait !
Longtemps, non : pour que cette monnaie fonctionne bien, il faut disposer de grandes capacités de calcul, de stockage, de traitement informatiques qui n'existaient pas au début du XXIème siècle.
Il ne s'agit pas d'une idée en l'air, jetée au hasard pour épater la galerie, attirer le chaland ... mais d'une conception neuve, longuement mûrie sur le plan théorique qui doit, en effet, subir l'épreuve du feu et, avant tout lancement, qui devra être testée sur des modèles.
Une telle idée ne peut venir à l'esprit que dans la mesure où l'on consent à l'effort de s'extraire de schémas mentaux qui dominent l'époque actuelle : peurs irrationnelles voire soi-disant rationnelles, diagnostics erronés, remèdes mortifères, données statistiques incomplètes (et donc fausses, telle l'espérance de vie), mauvaises habitudes, perte de sens au sujet de l'existence humaine, égoïsmes, ingratitudes, individualisme forcené ...
6.2. En proposant d'ouvrir un compte pour tout citoyen et de l'alimenter, vous allez créer un appel d'air pour une foule de personnes hors de France.
"Une foule de personnes hors de France", non : l'ouverture de compte vaut pour tout citoyen (donc n'ayant pas nécessairement la nationalité française) mais son alimentation ne vaut que pour un enfant né sur le sol Français et résidant en France. Noter aussi que la monnaie de service ne peut pas être utilisée hors de France.
"Une foule de personnes hors de France", non : l'ouverture de compte vaut pour tout citoyen (donc n'ayant pas nécessairement la nationalité française) mais son alimentation ne vaut que pour un enfant né sur le sol Français et résidant en France. Noter aussi que la monnaie de service ne peut pas être utilisée hors de France.
Conclusion provisoire
Il ne sera guère étonnant pour ceux qui auront eu connaissance de cette tribune de voir l'idée même de création de monnaie de service et d'abondance fortement combattue par des tireurs (d'élite ?) commandités par les puissances qui n'ont guère intérêt à voir la France se relever du marasme où elle gît lamentablement. Ils emploieront toutes sortes d'arguments, des plus intéressants aux plus grotesques. Que cela ne décourage pas les plus entreprenants : ils trouveront un jour les moyens de redresser une situation apparemment désespérée. Par la création d'une monnaie de service et d'abondance comme par tout moyen cherchant à réduire les causes véritables des difficultés du moment et, plus encore, par tout moyen cherchant à générer une abondance en accord avec la prodigalité des terrains fertiles.
La création d'une monnaie de service et d'abondance, impossible avant l'invention des outils informatiques de notre époque, renverserait le paradigme actuel où l'on raisonne seulement en termes matérialistes, en contenus limités et figés, en passant d'une inquiétude à une autre ... sans même penser qu'il est possible de voir les choses autrement, de voir les êtres humains dans toute leur complexité, non seulement comme des bouches à nourrir mais comme des esprits à fortifier, capables de prédation, certes (et ce d'autant plus que l'on engendre des situations de manque) et plus encore capables d'entraide, de compassion et d'invention.
En calant l'émission des monnaies actuelles sur le quotient : ressources/population mondiale, nous courons à la catastrophe et ce d'autant plus qu'une partie de la monnaie disponible tourne en rond dans des jeux boursiers qui mettent en péril des entreprises à la merci d'un dérèglement algorithmique ou d'attaques venimeuses tandis que certains secteurs de l'économie (l'immobilier, l'art contemporain de parade, les paradis fiscaux, les circuits mafieux ...) aspirent des capacités d'achat qui font ensuite défaut à d'autres secteurs. Ce calage de plus en plus inadéquat engendre déficits, dettes, sous-emploi, faillites, stress, avortements, monstruosités et scandales de toutes sortes, conséquences qui elles-mêmes, par des effets boomerang renforce la frilosité monétaire, frilosité qui ne tient aucun compte du formidable potentiel que recèle toute naissance et, plus largement, que comporte en eux-mêmes l'accroissement de la population mondiale et les multiplicateurs qui augmentent l'efficacité du travail humain (énergie, infrastructures, brevets, connaissances acquises par l'humanité, automatismes, conquête spatiale ...).
En conjuguant création d'une monnaie de service et d'abondance (dont une partie émise ex nihilo), nouvelle fiscalité, revenu universel et plusieurs principes éthiques fondamentaux dont l'interdit de tuer, nous sortirons des cercles vicieux à l'origine d'une paupérisation de plus en plus manifeste en France et dans le monde entier. Paupérisation qui résulte de multiples dysfonctionnements, erreurs, fautes, ... et qui risque de s'accentuer si nous n'en prenons pas d'urgence la mesure, si nous continuons à nous bercer d'illusions en refusant de voir les ressorts intimes de nos échecs.
Le décalage de plus en plus grand entre monde matériel fini et population humaine en forte croissance, peut-être perçu comme une menace ou bien comme une chance. Nombre de partis pris actuels résultent de la perception d'une menace effrayante et s'en prennent délibérément à l'homme en général et, au bout du compte, à tous ceux qui, dans l'humanité, n'ont pas les moyens de se défendre contre les attaques qui découlent d'une vision cherchant à culpabiliser l'homme et à combattre toutes instances ayant choisi de le défendre. Nous avons là l'un des ressorts les plus dévastateurs. L'essentiel du projet France2022 est bâti pour le remplacer par une vision beaucoup plus audacieuse et pour mettre en oeuvre des moyens politiques qui donnent corps à cette vision : l'homme ne représente jamais un danger pour la planète Terre dès lors qu'il se sent pleinement accueilli au sein d'un corps intermédiaire qui lui révèle que tout lui appartient pourvu qu'il ne choisisse pas d'accaparer ou de thésauriser pour sa seule jouissance. Selon cette vision, tout homme et tout groupe humain n'a plus à se comporter en prédateur ou à se présenter comme victime. Son intérêt bien compris est au contraire de participer à la sauvegarde d'un univers pensé pour combler ses désirs les plus ardents et les plus élevés sans blesser, léser ou assassiner d'autres que soi.
Ainsi en sera-t-il d'une monnaie de service et d'abondance bien pensée et bien mise en oeuvre : chacun pourra découvrir qu'il ne sert à rien d'accumuler une monnaie conçue non pour étendre ses possessions ou pour se tailler la part de gâteau la plus grande voire pour jouer malhonnêtement mais afin que chacun trouve le lieu d'une mission exaltante qui le porte à servir plutôt qu'à se servir ; à considérer la monnaie comme un moyen et non comme une fin ; à déployer ses talents non pour servir une idole mais ses semblables.
La création d'une monnaie de service vise aussi le renversement d'un désordre dans lequel l'homme contemporain se met au service d'une monnaie au lieu de l'inverse : la monnaie au service de l'homme. Le désordre actuel participe à l'incrimination générale de l'espèce humaine. En demeurant sous le joug de la monnaie, il lui faudrait expier d'être si nombreuse, si présente à la surface du globe. En créant une monnaie de service et d'abondance, nous pouvons la libérer d'un joug qui ne cesse pas d'étendre ses ravages en la soumettant à une loi de raréfaction et d'uniformisation en contradiction avec la formidable abondance et diversité du vivant.
Traductions du titre de la tribune
Erstellen einer Währung SERVICE und FLUSS
Creating a currency of SERVICE and ABUNDANCE
إنشاء خدمة العملة وفرة
Ստեղծելով արժութային ԾԱՌԱՅՈՒԹՅՈՒՆ ու առատությամբ
moneta-zerbitzu bat eta ugaritasuna sortzen
Стварэнне валюты Абслугоўванне і Багацця
创建一个货币服务和丰富
創建一個貨幣服務和豐富
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