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mardi 12 mars 2019

France2022 : Vers un Etat stratège


Des deux volets principaux du projet France 2022 : création d'une nouvelle monnaie de service et d'abondance et réorganisation des pouvoirs en France, il nous faut développer ici le second. L'un et l'autre sont d'une très haute technicité. Ils demandent aussi de renoncer à des schémas mentaux qui empêchent de bien comprendre ce qui est en jeu. Ils réclament donc un effort de pédagogie : ne pas se contenter d'énoncer les modalités de mise en oeuvre ; exposer aussi clairement que possible les tenants et les aboutissants de chacun de ces volets, leurs raisons d'être, les principes qui les fondent et le souffle qui les anime ...

Pour le second volet - réorganisation des pouvoirs politiques en France -, la raison d'être peut paraître évidente : n'avons-nous pas, chaque jour sous les yeux, le triste spectacle d'une mauvaise organisation de ces pouvoirs politiques ? Gardons-nous cependant d'attribuer trop vite ce théâtre pitoyable à la seule organisation des pouvoirs : bien d'autres raisons expliquent que la situation de la France soit à ce point détériorée. Plusieurs tribunes du projet France 2022 ont déjà tenté d'apporter quelques lumières à ce sujet.

Gardons-nous aussi d'oublier que l'Etat français a déjà su se montrer stratège sous la Vème république. Elément à tempérer toutefois par l'évolution de l'Union européenne : à ce stade de l'analyse, nous pourrions être tentés de faire remarquer qu'il y a un moment que nous ne sommes plus vraiment dans le moule de cette république tant le sommet de l'Etat français paraît de plus en plus dépossédé des marges de manoeuvre qui prévalaient au début de la Vème république !

Le premier volet du projet France 2022 - création d'une monnaie de service et d'abondance - répond en partie aux préoccupations de tous ceux qui ont conscience de la perte progressive de souveraineté française, qui s'en inquiètent et qui ne voient plus comment sortir d'une impasse manifeste. Ce premier volet est une réponse qui vise à rétablir et même à augmenter le pouvoir économique de la France mais sans idolâtrer ce pouvoir-là : privé d'une assise politique solide, il ne rime à rien.

Le second volet se préoccupe davantage d'un rayonnement global de la France, rayonnement incluant tout ce qui n'est pas strictement d'ordre économique mais qui s'appuie sur une puissance suffisante pour éviter le ridicule tout en ne comptant pas seulement sur cette puissance-là. Sans un supplément d'âme, la puissance économique est un leurre. Il lui arrive d'être au service d'une domination destructrice.

Inversement, il est illusoire d'espérer construire une puissance économique suffisante sans réviser l'organisation des pouvoirs politiques en France : notre pays souffre d'un dérèglement de ses systèmes décisionnels qui ne se résume pas seulement à un défaut démocratique car, un jour ou l'autre, nous devrons prendre des décisions qui ne plairont pas nécessairement à une majorité de citoyens, dans un premier temps, mais qui s'avéreront, à la longue, profitables au plus grand nombre. Encore faut-il bien les présenter, faire en sorte qu'elles ne nuisent pas à ceux qui sont les plus vulnérables et les mettre en oeuvre de telle sorte qu'elles soient comprises, bien reçues et approuvées selon un processus général qui évite le coup de force, la brutalité et le désespoir. Processus qui ne saurait cependant éviter de rudes combats puisque les décisions à prendre et les mesures à mettre en oeuvre seront vivement contestées par des intérêts privés voire occultes qui se moquent de la France comme de l'an quarante et qui s'activent en coulisse pour affaiblir notre pays, ses voisins, l'Europe tout entière et, plus généralement encore, un Occident à la fois jalousé, envié, vilipendé par ses détracteurs et voué aux gémonies par ses ennemis ...

Pour conclure cette brève introduction, nous devons accorder une grande importance à la chronologie des événements : d'abord restaurer une part de la souveraineté française et de notre puissance économique ; réformer ensuite l'organisation des pouvoirs politiques en France, dans un climat enfin apaisé et après avoir démontré notre capacité à faire reculer les fléaux du temps actuel (*)  : avortements, chômages, pauvretés, déroutes industrielles, dilapidations des biens publics, affaiblissements des services publics, saccages environnementaux ... par la création d'une nouvelle monnaie nationale et par la mise en place de tout ce qui accompagnera cette création.

(*) Notons à ce propos que ces fléaux sont justement entretenus par tous les adversaires (internes et externes) de la France et de l'Europe. Ils savent pertinemment qu'elles constitueront des proies faciles dès lors qu'elles auront été "soigneusement" et méthodiquement affaiblies.

La connaissance et la prise en compte de l'adversité ne saurait cependant nous obnubiler au point de nous décourager de penser et d'agir : les trésors que nous ont légués les générations antérieures ne sont pas seulement matériels et destructibles ; ils sont plus encore immatériels et impérissables. Leur principale vertu : nous inviter à nous relier sans cesse aux sources intarissables d'une Providence qui intervient à chaque instant et à tout moment pour nous tirer du gouffre où nous ont plongés nos erreurs et nos égarements. Si nous savons compter sur Elle, nous ne craindrons jamais aucun ennemi, aucun envahisseur, aucune attaque.

Réorganiser les pouvoirs politiques (notamment), en France, ce n'est donc pas se livrer à des acrobaties intellectuelles, à des calculs savants ou s'acharner à bâtir des architectures alambiquées. C'est, bien plus, faire en sorte que ces pouvoirs évitent de se couper de la source vivifiante de la grâce et finissent par s'adorer eux-mêmes au point de se rendre aveugles et d'être incapables d'entendre le murmure d'une voix qui jamais ne s'impose par la virulence car elle ne s'adresse qu'aux intelligences en état de recherche et ouvertes aux appels de la grâce. 

C'est pourquoi le projet France 2022 n'envisage pas des bouleversements institutionnels majeurs mais des ajustements originaux qui nous sortent de plus de deux siècles d'errance politique en France, depuis que notre pays a perdu son chef en coupant la tête du roi Louis XVI. Ce thème ne sera pas ici développé puisque d'autres tribunes du projet France 2022 l'ont déjà fait. Il s'agit pour nous d'en tirer maintenant les conséquences en répondant à cette première question : "Quel chef digne de ce nom pour la France ?".

Question éminemment délicate pour laquelle nous ne sommes pas du tout certains de trouver une réponse adéquate dans l'immédiat. Sans doute faudra-t-il encore des années pour que se lève un chef dûment préparé à tenir un flambeau qui dépasse largement les capacités de la nature humaine comme, dans un autre registre, la fonction épiscopale est toujours trop large pour les épaules d'un simple mortel. C'est dire, en d'autres termes, que la fonction présidentielle, en France (et en bien d'autres pays) ne peut être valablement assumée par une personne coupée de la source vivifiante d'une grâce surnaturelle, au demeurant abondante pour celui ou celle qui est assez humble pour implorer son secours, à temps et à contre temps.

D'emblée, il apparaît clairement que l'élection d'un tel chef par un peuple n'est possible que si le peuple lui-même ne se coupe pas de la source de la grâce : un peuple égaré est toujours incapable de choisir un chef qui le remettra sur le bon chemin et qui lui redonnera donc d'écouter une voix l'invitant à la conversion du coeur. Où l'on voit que "le bon chemin" n'est pas un système politique plutôt qu'un autre, une option économique plutôt qu'une autre mais une disposition d'esprit permanente qui donne à chacun d'entendre sa conscience aux moments où la raison s'achève, où s'épuise toute possibilité de calcul.

Où nous voyons aussi que l'ampleur de la tâche est colossale : comment fortifier chaque citoyen français pour qu'il devienne capable de bien choisir la personne qui assumera la fonction présidentielle à partir de l'an 2022 ?

La fortification et l'édification de chaque citoyen d'un pays est une oeuvre de longue haleine. Elle est le fruit de multiples intervenants. Les uns sont encore en vie et très actifs. D'autres sont morts. Beaucoup sont invisibles, qu'ils soient encore "de ce monde" ou qu'ils soient déjà dans "l'au-delà". Chacun accomplit son travail et nul ne peut se prévaloir d'un rôle plus important que celui des autres.

Il est grand temps que tous ces acteurs s'accordent pour provoquer le sursaut spirituel, moral, politique, économique, artistique ... dont la France a tant besoin. Non pas qu'ils s'entendent à la manière trop humaine, tels des comploteurs persuadés de détenir seuls la vérité mais qu'ils se relient de plus en plus à la source unique de toutes grâces : le Christ Rédempteur du genre humain et qu'ainsi chacun soit animé par l'Esprit de Vérité.

La qualité de ce lien au Christ rédempteur résulte d'un travail qu'il faut avoir le courage de remettre sans cesse en chantier : ne pas se targuer de certitudes absolues mais apprendre à cheminer, jour après jour, sans s'imaginer détenir, seul ou même à plusieurs, des informations que d'autres, imbéciles ou ignorants, ne détiendraient pas. C'est dire ici que tout ésotérisme, en Christ, a fait long feu. Si Jésus a demandé à ses apôtres de garder secrètes certaines révélations ce n'était pas pour qu'elles le demeurent jusqu'à la fin des temps mais pour que sa mission terrestre, le temps de son incarnation, se déroule comme les Ecritures le prévoyaient, en temps et en heure. Aucun groupe de disciples chrétiens, désormais, ne peut se prévaloir d'être en possession d'informations que les Eglises dites officielles ne connaîtraient pas. Ce point est capital, fondamental. Combien voyons-nous en effet de personnes persuadées d'être dans le vrai au sujet de la Bible, de l'Eglise, du Christ et de toutes les données qui s'y rattachent tandis qu'elles affirment que telle ou telle Eglise particulière serait dans le faux ! Et l'on entend ainsi bon nombre de baptisés prétendre que l'Eglise de Rome, notamment, aurait perdu la clef de l'interprétation des Ecritures, qu'elle serait dans l'erreur depuis des siècles. A l'appui de ces allégations, ses détracteurs ne manquent pas, évidemment, d'invoquer les vicissitudes d'une Eglise humaine, trop humaine. C'est oublier que chacun de nous est un vase fragile, porteur d'un trésor menacé de ruine et de péril dès lors que ce vase ne se laisse pas modeler et réparer par la grâce sanctifiante.




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