En la fête de Sainte Bernadette de Lourdes
18 février 2019
Prélude
(vidéo de 18 minutes)
Mes chers compatriotes,
1. Comment vous écrire à tous, en une seule lettre, tout en répondant à chacune de vos interrogations, à chacune de vos attentes, aux questions propres à chaque situation singulière ? Défi hors d'atteinte pour une approche naturelle mais qu'une vision surnaturelle et spirituelle tentera de relever puisqu'il ne s'agit plus seulement de trouver des remèdes courants mais d'en inventer d'exceptionnels !
2. La situation actuelle de la France et de l'Europe est assez grave pour ne plus se contenter de rustines et de mesurettes à la petite semaine. Votre mouvement témoigne d'une inquiétude tous azimuts et, pour tout dire sans ambages, d'un délabrement spirituel de l'Europe. Délabrement tangible dans l'expression de certains mécontentements, dans celle de la plupart des ripostes institutionnelles et dans le fond commun des revendications : l'essentiel n'est pas demandé, le substantiel n'est pas entendu et l'accessoire a pignon sur rue.
3. L'essentiel : une sortie du suicide français et européen. Le substantiel : une vie décente et même surabondante, fruit d'un travail sain et plus encore saint. L'accessoire : des artifices de procédure pseudo démocratique qui ne résoudront aucun problème de fond.
4. Le suicide français tient en deux moments quasi concomitants : IVG et perte de souveraineté monétaire (bien antérieur à l'instauration de l'euro). Et l'on entend aucun manifestant à ces sujets. Aucun ne s'est emparé de ces deux thèmes polémiques alors qu'une dispute en bonne et due forme serait à même de les traiter avec un tant soit peu de hauteur.
5. Votre mouvement est menacé de toutes parts : usure et lassitude des acteurs, maladresses de certains d'entre vous, mécontentement des Français victimes des exactions ou des manifestations intempestives, absence de leader charismatique, ... mais il l'est plus encore par l'oubli du suicide français et de ses multiples conséquences sur le corps social. Ne pas en tenir compte nous condamne à traiter des symptômes sans nous intéresser aux causes du mal être actuel.
6. L'IVG et la perte de souveraineté monétaire ont causé un effondrement sans précédent de la France. Toutes les guerres qui ont ensanglanté notre pays n'ont jamais eu un effet aussi dévastateur. Affirmation à tempérer immédiatement par ceci : ce que nous vivons aujourd'hui doit beaucoup aux deux guerres mondiales qui ont ravagé l'Europe. L'IVG est dans le droit fil des abominations du XXème siècle et la perte de souveraineté monétaire résulte d'un combat philosophique contre l'idée même de nation tenue pour largement responsable des combats fratricides qui ont mis l'Europe à genoux.
7. Une culture vaguement mondialiste domine aujourd'hui le paysage médiatique, politique et culturel. Pour elle, la nation et la patrie sont à abattre. Tout doit être mis en oeuvre pour y parvenir. Cette culture est éminemment malthusienne : incapable de percevoir et de comprendre les singularités, elle ne raisonne qu'en grande masse, à la louche, et s'alarme de riens tout en négligeant le plus important. Elle raisonne à l'échelle de la planète alors qu'il faudrait d'abord considérer une multitude de situations particulières et ne jamais généraliser à la hâte. Elle prétend imposer à tous les mêmes règlements, les mêmes normes, les mêmes contraintes, les mêmes lois.
8. C'est pourquoi tenter aujourd'hui d'affaiblir le pouvoir central en France, aussi indigent soit-il (depuis des décennies), est une aberration sans nom : d'une quelconque anarchie ne peut naître qu'une soumission encore plus meurtrière à des intérêts privés qui prospèrent sur la mise en coupe réglée des populations, sur la terreur et la corruption. Nous ne réglerons pas les problèmes de l'heure par moins d'Etat, par la zizanie des intérêts singuliers mais par une recherche ardente et intelligente d'un bien commun qui transcende les attentes catégorielles et par une réorganisation urgente d'un Etat qui s'est vendu peu à peu aux intérêts de (faux) puissants sans foi ni loi.
9. L'Etat français s'est en effet vendu à deux "industries" qui, lorsqu'elles sont au service de la vie, sont censées irriguer les corps intermédiaires et les personnes d'un sang toujours neuf. La première de ces "industries" est celle des instruments financiers. Bien pensée et bien organisée, celle-ci renforce le potentiel économique d'un pays. Dévoyée, elle contribue à sa perte. La seconde, quand elle est bien ordonnée à sa fin la plus noble, contribue à la santé des populations. Détournée de cet objectif premier, elle fomente, suscite et engendre la mort.
10. Aujourd'hui, une certaine "médecine" française contribue à la mise à mort d'un millier de tout petits en gestation par jour ouvrable. Scandale d'une ignominie totale qui est si bien ancré dans les moeurs que tout cela paraît "normal" et même intouchable ! Une autre "médecine" ne cesse d'affaiblir une multitude de malades, enfants et adultes, à coups de traitements inappropriés qui ne visent que des symptômes et qui prétendent s'appuyer sur des normes pourtant contestables. De multiples études contraires démontent de plus en plus les présupposés d'une telle "médecine".
11. Le projet France 2022 s'inscrit au rebours de ces deux tendances lourdes qui ont plombé notre pays et qui l'ont rendu quasi ingouvernable. Il prévoit le rétablissement et la restauration progressive de ces deux "industries" fondamentales - finances et médecine - non comme des objectifs immédiats mais comme des objectifs connexes car il s'agit d'abord d'assainir un terrain miné de toutes parts et de soigner un corps social gangrené par plus de quarante ans d'errance politique.
12. L'un des objectifs majeurs du projet France 2022 est de rendre ses lettres de noblesse à la fonction publique française et de la prémunir contre tout risque de dérive totalitaire, notamment en instituant un droit intangible d'objection de conscience : dans un Etat qui ne sait plus légiférer à bon droit mais qui ne cesse de multiplier les licences abusives, tout fonctionnaire doit pouvoir contester le bien fondé de certaines dispositions hasardeuses. Ce droit sera naturellement encadré par une garantie constitutionnelle des plus solides.
13. Deux directions de travail au sujet de la fonction publique sont prioritaires : d'une part, renforcer le socle des fonctionnaires sur tous les fronts républicains menacés ; d'autre part, décourager les collusions - c'est un euphémisme - entre haute fonction publique française et pouvoirs privés, notamment dans les deux "industries" mentionnées aux n° 9, 10 et 11 de cette lettre mais aussi dans tous les lieux où les intérêts vitaux, patrimoniaux et stratégiques de notre pays sont en jeu.
14. Les actes successifs de votre mouvement ont surtout incommodé des personnes qui ne sont pour rien dans vos déboires. Quant aux puissances qu'il est censé déranger ou bousculer, elles ont tôt fait de trouver comment vous marginaliser et vous discréditer : il leur a suffi de monter en épingle les dérapages, les incohérences et les impasses de votre mouvement. Quelques puissances médiatiques se sont plu à vous présenter sous un jour peu flatteur, à montrer que vous étiez difficilement crédibles.
15. Vous sentir trahis, manipulés ou ridiculisés ne saurait vous décourager ou vous impressionner : un tel traitement est le lot de toute manifestation contre un ordre inique détenant de multiples clefs et tenant d'innombrables places fortes. Que les systèmes dominants soient hyper cadenassés et verrouillés n'a rien de surprenant. Le découvrir soudain serait faire preuve d'une grande naïveté. Le savoir, en avoir pleinement conscience, doit vous conduire à adopter les formes les plus subtiles de contestation : non pas un ramdam sans queue ni tête, non pas un vacarme vain et sans avenir mais un filet aussi large que possible pour rassembler les hommes et les femmes de bonne volonté qui souhaitent, comme vous, que nous sortions de plusieurs décennies de plomb.
16. A la pointe de votre combat et, dans ses fondations mêmes, n'ont de places utiles et fécondes que la prière, le jeûne et le silence d'une écoute ardente, que vous vous déclariez croyants ou que cela vous semble une hérésie ! puisque nul, en vérité, ne peut se dire incroyant : chacun de nous est bardé d'un nombre incalculable de croyances, plus ou moins solides, qu'il serait bien en peine d'énumérer toutes et, mieux, d'organiser en un tout organique, vivant et puissant. De ce fatras de croyances, seule la prière et les lectures authentiquement spirituelles sont capables de faire émerger un corps de doctrines qui tienne à peu près debout. Aucune violence n'est en mesure, au contraire, de tirer le moindre enseignement valable du capharnaüm de mes croyances. Il faut souvent bien du temps pour s'en apercevoir et s'y résoudre : l'homme n'accède à la véritable liberté qu'après avoir sérieusement élagué son jardin intérieur d'un monceau d'herbes folles qui l'empêchent d'appréhender la réalité d'un monde d'une immense complexité et dans lequel les désordres bien tangibles, y compris en ma chair intime et au plus près de mes préoccupations quotidiennes, ne proviennent pas de coupables clairement identifiables. Il est donc vain et périlleux de vouloir s'en prendre à tel ou tel personnage, à telle ou telle catégorie de personnes, à tel ou tel pouvoir. Je risque d'y perdre mon âme, mon sang froid et mes plus belles facultés.
17. Ne pas accuser, ne pas désigner à la vindicte, ne pas condamner ne signifient pas rester amorphe et ne rien entreprendre. Cette attitude m'engage plutôt à porter le fer là où se situent les vrais combats : en mon for intérieur, là où siègent toutes sortes de convoitises et de pensées impures pour ne pas dire perverses ; toutes sortes d'idées fumeuses et de croyances hasardeuses. Balayer à ma porte avant que de vouloir révolutionner un monde où s'enchevêtrent tant de causes et de conséquences qu'il faut avoir cultiver un regard limpide, un coeur d'une rare clairvoyance pour oser prétendre y mettre bon ordre.
18. En portant le fer à la racine d'un mal endémique, je ne me perdrai plus en vaines disputes, en querelles sans fin, en revendications bancales. Je deviendrai capable de voir où le bât blesse, où se sont accumulées tant de souffrances et de haines recuites que seul un combat hautement spirituel est à même d'apporter un pardon, une paix, une joie nouvelle, un espoir auquel nul ne croyait plus.
19. Je deviendrai aussi capable d'accueillir un salut qui dépasse largement mes plus folles espérances. Un salut qui ne porte pas seulement remède à des situations bien concrètes. Un salut qui transforme en profondeur les données mêmes du problème à résoudre. Un salut qui change la donne au point de rendre caduques et sans objet les échafaudages ou les plans d'une pensée attachée aux seules données tangibles et qui, ce faisant, oublie la partie cachée de l'iceberg, les causes sous-jacentes, les relations mystérieuses et souvent invisibles au regard pressé, superficiel, accusateur.
20. Connaître la face cachée de l'iceberg demande une infinie patience, un travail de longue haleine guidé par cette certitude : hors d'une telle connaissance, impossible de prédire la fin de l'histoire, impossible de savoir ce qu'il adviendra de l'iceberg. Restera-t-il encore longtemps à sa place ou bien va-t-il soudain se détacher de son socle, se déplacer et passer d'une zone glaciale à des eaux dont la chaleur le transformera en ... courant d'air ? S'il devait demeurer à sa place, les littoraux du monde entier seraient épargnés. S'il se détachait de l'Antarctique, océans et mers du globe terrestre monteraient rapidement de trois mètres.
21. Comment nous préparer aux bouleversements probables d'écosystèmes menacés par une montée des eaux sans précédent, à l'échelle de quelques siècles, mais que nos lointains ancêtres ont peut être vécu et dont ils ont conservé le souvenir comme en témoigne le déluge et l'arche de Noé ? Serons-nous là quand elle se produira ? Peu importe ! Envisageons cette éventualité et voyons ce qu'il convient de faire pour qu'elle n'engendre pas une série de catastrophes meurtrières. Et si un tel cataclysme terrestre et matériel n'advenait pas, nous n'aurions pas travaillé en vain puisque parer au pire nous invite à confronter nos diagnostics, nos propositions de solution et à coordonner nos efforts, soit une préparation nécessairement utile car nous sommes, aussi et surtout, menacés de manière éminente, par des dangers d'un autre ordre et plus redoutables : la perte de repères et de principes communs ; la discorde et la désunion ; l'affrontement de factions rivales ...
22. Sur les champs de bataille qui s'annoncent comme s'accumulent des nuages menaçants dans un ciel d'orage, comment garder la tête haute et ne pas céder à des mouvements d'humeur qui aggravent la situation ; comment éviter de mettre de l'huile sur le feu, d'envenimer les conflits, de provoquer des blessures irréversibles, d'accroître l'ampleur des problèmes à résoudre ?
23. Vous y parviendrez en éliminant toute tentation d'accuser celui-ci ou celui-là : nous partageons, à des degrés divers, la responsabilité de la situation actuelle. Se croire indemne et innocent est pure folie. Je dois avoir la sagesse de n'envoyer ni la première ni la dernière pierre et cela même si tous devaient désigner un coupable à la vindicte populaire. Il me faut avoir assez de cran pour ne pas suivre la furie d'une foule qui ne sait plus discerner le bien et le mal et qui prétend faire justice dans un état de colère : aucun jugement ne vaut quand il est rendu sous l'emprise d'une émotion disproportionnée.
24. Il y a de quoi être, par les temps qui courent, dans une très grande colère puisque sont assassinés, jour après jour, des milliers d'êtres en gestation, des innocents qui paient de leur vie les dérèglements d'un monde sous la coupe d'un ordre inique. Ils succombent sous le poids d'une volonté d'extermination qui se pare de vertus illusoires. Si rien de sérieux n'est entrepris contre ce fléau, les problèmes que nous connaissons à cette heure paraîtront franchement dérisoires à ceux qui auront à réparer une société complètement fracassée par l'avortement massif des jeunes pousses françaises, européennes et en maints lieux du globe terrestre au point que, déjà, s'amoncellent de très lourds nuages sur des peuples arrogants mais qui seront bientôt laminés par les conséquences de leur folie.
25. Certains d'entre vous pensent pouvoir tenir très longtemps, samedi après samedi, et pouvoir se faire entendre, enfin. Pourtant le risque est grand que n'advienne jamais ce à quoi vous aspirez puisque si nous n'endiguons pas l'hémorragie qui saigne aujourd'hui les générations montantes, bien des revendications actuelles échoueront contre le mur d'une impossibilité structurelle : sans une relève de très haut niveau, dans un monde où tout est mis en concurrence, à des niveaux jamais atteints, aucune nation ne peut espérer tenir son rang, nourrir et protéger les siens, notamment les plus fragiles, les plus vulnérables, les plus anciens. Une population vieillissante n'a, en ce monde, aucun espoir de salut : elle disparaîtra et ses possessions lui seront enlevées par un plus fort qu'elle et cela bien avant qu'elle ne se soit éteinte.
26. Cette dépossession de la France et de l'Europe a déjà commencé. Elle ne date pas d'hier mais fut inaugurée par des politiciens véreux et leurs complices, dès la fin des années soixante. En perdant sa souveraineté monétaire, la France s'est livrée, pieds et poings liés, aux puissances qui travaillent à la destruction des Etats et des nations pour mieux asservir les hommes et les femmes dès lors privés de toute protection.
27. Il ne sert donc à rien de réclamer davantage de droits et de protections à l'intérieur d'un système gangrené par des créances qui ont pour but d'endetter un peuple jusqu'à cette limite où il n'a plus d'autre choix que de brader ce qu'il pensait à lui pour toujours : une terre hospitalière, des trésors de savoir faire, des ressources naturelles, un héritage légué par le travail des générations antérieures ...
28. Ne vous trompez pas de combats. Vous ne récolteriez qu'un immense désespoir car, après avoir lutté vaillamment, après avoir été meurtris dans votre chair par une répression que l'autorité étatique justifie par les menaces pesant sur l'ordre public, les biens communs et ceux des particuliers, après avoir consacré un temps précieux à une lutte vous paraissant urgente et primordiale, la moindre erreur d'appréciation sur les causes de vos difficultés et de celles de vos proches vous entraînerait dans des abîmes de perplexité, d'amertume et de rancoeur.
29. Dans une lettre ouverte à François Ruffin, figurent quelques axes de combat à privilégier et vous en trouverez d'autres dans l'ensemble du projet France 2022. Certains ne recueilleront pas d'emblée votre assentiment et votre adhésion puisqu'ils sont à contre courant des modes en vigueur en ce moment. Qu'à cela ne tienne, votre mouvement montre justement qu'une partie de nos compatriotes sont las d'entendre se répéter les mêmes rengaines et se propager des demi-vérités faisant la part belle à d'énormes mensonges. Ils ont soif de propos radicalement neufs et veulent voir à l'oeuvre d'autres acteurs. Ils en ont assez d'être pris pour des imbéciles ou des analphabètes.
A suivre ...
8. C'est pourquoi tenter aujourd'hui d'affaiblir le pouvoir central en France, aussi indigent soit-il (depuis des décennies), est une aberration sans nom : d'une quelconque anarchie ne peut naître qu'une soumission encore plus meurtrière à des intérêts privés qui prospèrent sur la mise en coupe réglée des populations, sur la terreur et la corruption. Nous ne réglerons pas les problèmes de l'heure par moins d'Etat, par la zizanie des intérêts singuliers mais par une recherche ardente et intelligente d'un bien commun qui transcende les attentes catégorielles et par une réorganisation urgente d'un Etat qui s'est vendu peu à peu aux intérêts de (faux) puissants sans foi ni loi.
9. L'Etat français s'est en effet vendu à deux "industries" qui, lorsqu'elles sont au service de la vie, sont censées irriguer les corps intermédiaires et les personnes d'un sang toujours neuf. La première de ces "industries" est celle des instruments financiers. Bien pensée et bien organisée, celle-ci renforce le potentiel économique d'un pays. Dévoyée, elle contribue à sa perte. La seconde, quand elle est bien ordonnée à sa fin la plus noble, contribue à la santé des populations. Détournée de cet objectif premier, elle fomente, suscite et engendre la mort.
10. Aujourd'hui, une certaine "médecine" française contribue à la mise à mort d'un millier de tout petits en gestation par jour ouvrable. Scandale d'une ignominie totale qui est si bien ancré dans les moeurs que tout cela paraît "normal" et même intouchable ! Une autre "médecine" ne cesse d'affaiblir une multitude de malades, enfants et adultes, à coups de traitements inappropriés qui ne visent que des symptômes et qui prétendent s'appuyer sur des normes pourtant contestables. De multiples études contraires démontent de plus en plus les présupposés d'une telle "médecine".
11. Le projet France 2022 s'inscrit au rebours de ces deux tendances lourdes qui ont plombé notre pays et qui l'ont rendu quasi ingouvernable. Il prévoit le rétablissement et la restauration progressive de ces deux "industries" fondamentales - finances et médecine - non comme des objectifs immédiats mais comme des objectifs connexes car il s'agit d'abord d'assainir un terrain miné de toutes parts et de soigner un corps social gangrené par plus de quarante ans d'errance politique.
12. L'un des objectifs majeurs du projet France 2022 est de rendre ses lettres de noblesse à la fonction publique française et de la prémunir contre tout risque de dérive totalitaire, notamment en instituant un droit intangible d'objection de conscience : dans un Etat qui ne sait plus légiférer à bon droit mais qui ne cesse de multiplier les licences abusives, tout fonctionnaire doit pouvoir contester le bien fondé de certaines dispositions hasardeuses. Ce droit sera naturellement encadré par une garantie constitutionnelle des plus solides.
13. Deux directions de travail au sujet de la fonction publique sont prioritaires : d'une part, renforcer le socle des fonctionnaires sur tous les fronts républicains menacés ; d'autre part, décourager les collusions - c'est un euphémisme - entre haute fonction publique française et pouvoirs privés, notamment dans les deux "industries" mentionnées aux n° 9, 10 et 11 de cette lettre mais aussi dans tous les lieux où les intérêts vitaux, patrimoniaux et stratégiques de notre pays sont en jeu.
14. Les actes successifs de votre mouvement ont surtout incommodé des personnes qui ne sont pour rien dans vos déboires. Quant aux puissances qu'il est censé déranger ou bousculer, elles ont tôt fait de trouver comment vous marginaliser et vous discréditer : il leur a suffi de monter en épingle les dérapages, les incohérences et les impasses de votre mouvement. Quelques puissances médiatiques se sont plu à vous présenter sous un jour peu flatteur, à montrer que vous étiez difficilement crédibles.
15. Vous sentir trahis, manipulés ou ridiculisés ne saurait vous décourager ou vous impressionner : un tel traitement est le lot de toute manifestation contre un ordre inique détenant de multiples clefs et tenant d'innombrables places fortes. Que les systèmes dominants soient hyper cadenassés et verrouillés n'a rien de surprenant. Le découvrir soudain serait faire preuve d'une grande naïveté. Le savoir, en avoir pleinement conscience, doit vous conduire à adopter les formes les plus subtiles de contestation : non pas un ramdam sans queue ni tête, non pas un vacarme vain et sans avenir mais un filet aussi large que possible pour rassembler les hommes et les femmes de bonne volonté qui souhaitent, comme vous, que nous sortions de plusieurs décennies de plomb.
16. A la pointe de votre combat et, dans ses fondations mêmes, n'ont de places utiles et fécondes que la prière, le jeûne et le silence d'une écoute ardente, que vous vous déclariez croyants ou que cela vous semble une hérésie ! puisque nul, en vérité, ne peut se dire incroyant : chacun de nous est bardé d'un nombre incalculable de croyances, plus ou moins solides, qu'il serait bien en peine d'énumérer toutes et, mieux, d'organiser en un tout organique, vivant et puissant. De ce fatras de croyances, seule la prière et les lectures authentiquement spirituelles sont capables de faire émerger un corps de doctrines qui tienne à peu près debout. Aucune violence n'est en mesure, au contraire, de tirer le moindre enseignement valable du capharnaüm de mes croyances. Il faut souvent bien du temps pour s'en apercevoir et s'y résoudre : l'homme n'accède à la véritable liberté qu'après avoir sérieusement élagué son jardin intérieur d'un monceau d'herbes folles qui l'empêchent d'appréhender la réalité d'un monde d'une immense complexité et dans lequel les désordres bien tangibles, y compris en ma chair intime et au plus près de mes préoccupations quotidiennes, ne proviennent pas de coupables clairement identifiables. Il est donc vain et périlleux de vouloir s'en prendre à tel ou tel personnage, à telle ou telle catégorie de personnes, à tel ou tel pouvoir. Je risque d'y perdre mon âme, mon sang froid et mes plus belles facultés.
17. Ne pas accuser, ne pas désigner à la vindicte, ne pas condamner ne signifient pas rester amorphe et ne rien entreprendre. Cette attitude m'engage plutôt à porter le fer là où se situent les vrais combats : en mon for intérieur, là où siègent toutes sortes de convoitises et de pensées impures pour ne pas dire perverses ; toutes sortes d'idées fumeuses et de croyances hasardeuses. Balayer à ma porte avant que de vouloir révolutionner un monde où s'enchevêtrent tant de causes et de conséquences qu'il faut avoir cultiver un regard limpide, un coeur d'une rare clairvoyance pour oser prétendre y mettre bon ordre.
18. En portant le fer à la racine d'un mal endémique, je ne me perdrai plus en vaines disputes, en querelles sans fin, en revendications bancales. Je deviendrai capable de voir où le bât blesse, où se sont accumulées tant de souffrances et de haines recuites que seul un combat hautement spirituel est à même d'apporter un pardon, une paix, une joie nouvelle, un espoir auquel nul ne croyait plus.
19. Je deviendrai aussi capable d'accueillir un salut qui dépasse largement mes plus folles espérances. Un salut qui ne porte pas seulement remède à des situations bien concrètes. Un salut qui transforme en profondeur les données mêmes du problème à résoudre. Un salut qui change la donne au point de rendre caduques et sans objet les échafaudages ou les plans d'une pensée attachée aux seules données tangibles et qui, ce faisant, oublie la partie cachée de l'iceberg, les causes sous-jacentes, les relations mystérieuses et souvent invisibles au regard pressé, superficiel, accusateur.
20. Connaître la face cachée de l'iceberg demande une infinie patience, un travail de longue haleine guidé par cette certitude : hors d'une telle connaissance, impossible de prédire la fin de l'histoire, impossible de savoir ce qu'il adviendra de l'iceberg. Restera-t-il encore longtemps à sa place ou bien va-t-il soudain se détacher de son socle, se déplacer et passer d'une zone glaciale à des eaux dont la chaleur le transformera en ... courant d'air ? S'il devait demeurer à sa place, les littoraux du monde entier seraient épargnés. S'il se détachait de l'Antarctique, océans et mers du globe terrestre monteraient rapidement de trois mètres.
21. Comment nous préparer aux bouleversements probables d'écosystèmes menacés par une montée des eaux sans précédent, à l'échelle de quelques siècles, mais que nos lointains ancêtres ont peut être vécu et dont ils ont conservé le souvenir comme en témoigne le déluge et l'arche de Noé ? Serons-nous là quand elle se produira ? Peu importe ! Envisageons cette éventualité et voyons ce qu'il convient de faire pour qu'elle n'engendre pas une série de catastrophes meurtrières. Et si un tel cataclysme terrestre et matériel n'advenait pas, nous n'aurions pas travaillé en vain puisque parer au pire nous invite à confronter nos diagnostics, nos propositions de solution et à coordonner nos efforts, soit une préparation nécessairement utile car nous sommes, aussi et surtout, menacés de manière éminente, par des dangers d'un autre ordre et plus redoutables : la perte de repères et de principes communs ; la discorde et la désunion ; l'affrontement de factions rivales ...
22. Sur les champs de bataille qui s'annoncent comme s'accumulent des nuages menaçants dans un ciel d'orage, comment garder la tête haute et ne pas céder à des mouvements d'humeur qui aggravent la situation ; comment éviter de mettre de l'huile sur le feu, d'envenimer les conflits, de provoquer des blessures irréversibles, d'accroître l'ampleur des problèmes à résoudre ?
23. Vous y parviendrez en éliminant toute tentation d'accuser celui-ci ou celui-là : nous partageons, à des degrés divers, la responsabilité de la situation actuelle. Se croire indemne et innocent est pure folie. Je dois avoir la sagesse de n'envoyer ni la première ni la dernière pierre et cela même si tous devaient désigner un coupable à la vindicte populaire. Il me faut avoir assez de cran pour ne pas suivre la furie d'une foule qui ne sait plus discerner le bien et le mal et qui prétend faire justice dans un état de colère : aucun jugement ne vaut quand il est rendu sous l'emprise d'une émotion disproportionnée.
24. Il y a de quoi être, par les temps qui courent, dans une très grande colère puisque sont assassinés, jour après jour, des milliers d'êtres en gestation, des innocents qui paient de leur vie les dérèglements d'un monde sous la coupe d'un ordre inique. Ils succombent sous le poids d'une volonté d'extermination qui se pare de vertus illusoires. Si rien de sérieux n'est entrepris contre ce fléau, les problèmes que nous connaissons à cette heure paraîtront franchement dérisoires à ceux qui auront à réparer une société complètement fracassée par l'avortement massif des jeunes pousses françaises, européennes et en maints lieux du globe terrestre au point que, déjà, s'amoncellent de très lourds nuages sur des peuples arrogants mais qui seront bientôt laminés par les conséquences de leur folie.
25. Certains d'entre vous pensent pouvoir tenir très longtemps, samedi après samedi, et pouvoir se faire entendre, enfin. Pourtant le risque est grand que n'advienne jamais ce à quoi vous aspirez puisque si nous n'endiguons pas l'hémorragie qui saigne aujourd'hui les générations montantes, bien des revendications actuelles échoueront contre le mur d'une impossibilité structurelle : sans une relève de très haut niveau, dans un monde où tout est mis en concurrence, à des niveaux jamais atteints, aucune nation ne peut espérer tenir son rang, nourrir et protéger les siens, notamment les plus fragiles, les plus vulnérables, les plus anciens. Une population vieillissante n'a, en ce monde, aucun espoir de salut : elle disparaîtra et ses possessions lui seront enlevées par un plus fort qu'elle et cela bien avant qu'elle ne se soit éteinte.
26. Cette dépossession de la France et de l'Europe a déjà commencé. Elle ne date pas d'hier mais fut inaugurée par des politiciens véreux et leurs complices, dès la fin des années soixante. En perdant sa souveraineté monétaire, la France s'est livrée, pieds et poings liés, aux puissances qui travaillent à la destruction des Etats et des nations pour mieux asservir les hommes et les femmes dès lors privés de toute protection.
27. Il ne sert donc à rien de réclamer davantage de droits et de protections à l'intérieur d'un système gangrené par des créances qui ont pour but d'endetter un peuple jusqu'à cette limite où il n'a plus d'autre choix que de brader ce qu'il pensait à lui pour toujours : une terre hospitalière, des trésors de savoir faire, des ressources naturelles, un héritage légué par le travail des générations antérieures ...
28. Ne vous trompez pas de combats. Vous ne récolteriez qu'un immense désespoir car, après avoir lutté vaillamment, après avoir été meurtris dans votre chair par une répression que l'autorité étatique justifie par les menaces pesant sur l'ordre public, les biens communs et ceux des particuliers, après avoir consacré un temps précieux à une lutte vous paraissant urgente et primordiale, la moindre erreur d'appréciation sur les causes de vos difficultés et de celles de vos proches vous entraînerait dans des abîmes de perplexité, d'amertume et de rancoeur.
29. Dans une lettre ouverte à François Ruffin, figurent quelques axes de combat à privilégier et vous en trouverez d'autres dans l'ensemble du projet France 2022. Certains ne recueilleront pas d'emblée votre assentiment et votre adhésion puisqu'ils sont à contre courant des modes en vigueur en ce moment. Qu'à cela ne tienne, votre mouvement montre justement qu'une partie de nos compatriotes sont las d'entendre se répéter les mêmes rengaines et se propager des demi-vérités faisant la part belle à d'énormes mensonges. Ils ont soif de propos radicalement neufs et veulent voir à l'oeuvre d'autres acteurs. Ils en ont assez d'être pris pour des imbéciles ou des analphabètes.
A suivre ...
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