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jeudi 12 décembre 2019

France2022 : Les nouveaux rentiers et mercenaires de tout poil


« Des personnes peuvent s’en prendre à vous
sans même savoir pourquoi,
et vous aussi vous pouvez ignorer
pourquoi vous vous en prenez à elles.
Cela s’explique par le fait
que les humains sont souvent
les instruments inconscients de forces obscures
qui se sont emparées d’eux.
Pour se protéger des humains,
il faut donc d’abord apprendre
à se protéger des esprits malfaisants
qui viennent s’installer en eux,
car derrière un ennemi physique,
c’est toujours une entité obscure qui est à l’œuvre.

Les combats que nous devons mener
pour nous défendre
sont donc d’une nature très subtile.
Nous devons laisser les ennemis tranquilles,
ne pas chercher à leur nuire
mais seulement nous exercer intérieurement,
nous renforcer,
cultiver des qualités de pureté,
de bonté, de patience,
afin d’attirer l’aide des entités lumineuses.
Quand elles viendront,
elles chasseront les entités ténébreuses
qui se servent de nos ennemis pour nous nuire
et elles s’installeront à leur place.
Alors, un jour les mêmes personnes
qui s’étaient manifestées comme des adversaires
se conduiront comme des amies. »




Descendre dans l'arène politique c'est aussi en montrer les dessous contemporains. D'apparence nouvelle, ils empruntent leurs modèles aux formes les plus anciennes : exploitations, esclavages, illusions,  jeux du cirque, idoles et mirages. La Toile, espace ouvert au pire et au meilleur, leur donne aujourd'hui une visibilité et une audience quasi indécente. Parmi ces dessous trônent avec insolence ceux que nous pouvons simplement désigner par l'expression : "Les nouveaux rentiers". S'appuyant sur les merveilles qu'offrent en abondance les progrès techniques, ils déploient sans vergogne une panoplie saisissante de miroirs aux alouettes. Ils vous promettent la lune. Ils étalent leurs plaisirs. Ils sont très contents d'eux-mêmes. Seuls ou en couples complices et prenant soin de se soutenir mutuellement, ils font feu de tout bois ...

Leur idole préférée : le profit mais non pas celui dont parle l'Evangile, celui qu'engendre une activité naturelle, saine, fondée sur les lois du vivant. Non, un profit en espèces sonnantes et ... trébuchantes, en argent massif. Celui-là même qui donne l'illusion du pouvoir et qui, en réalité, ne sert qu'à corrompre, abîmer, détruire ou éliminer plus petit que soi.

Ces nouveaux rentiers sévissent à ciel ouvert. Ils ressemblent à s'y méprendre à ceux qui grenouillaient à Londres, à Turin et en maints endroits de notre planète au XIXème siècle. En Italie du nord, il fallut le courage, l'audace et le génie d'un Don Bosco pour arracher de leurs griffes une enfance saccagée et plongée dans une misère si noire qu'à vue humaine il n'y avait plus rien à tenter. 

Aujourd'hui, le décor a changé mais c'est la même pièce qui se joue. Aux vedettes on donnerait presque le Bon Dieu sans confession tant elles ont la mine réjouie, le teint frais et l'air sympathique. Elles prennent la pose en des lieux paradisiaques, vous abreuvent de leur réussite et cherchent à vous entraîner dans leur sillage pour amasser toujours plus, si possible en moins de temps qu'il ne faut pour le dire et, cela va de soi, en travaillant 4h par semaine. Au bout du compte, quelle promesse ? Des euros et encore des euros ... alors que les ressources non renouvelables de la planète Terre vont en s'épuisant, que certaines d'entre elles comme l'eau, bien qu'en principe renouvelables, viennent également à manquer. Qui ne voit que ces monnaies "anciennes" : dollar, euro, mark, yen ...  fondées sur la rareté, conçues pour conforter des positions dominantes sur les marchés des biens menacés de pénurie ... qui ne voit que ces monnaies sont vouées elles-mêmes à se raréfier et qu'en conséquence la question cruciale des temps "modernes" qui se pose et va se poser de plus en plus : " Par quoi remplacer ou, plus exactement, épauler voire supplanter ces monnaies elles-mêmes touchées par le déclin ou la disparition du non renouvelable ? " ?

En réalité, ceux qui voient cette menace pesant sur les monnaies "anciennes", de l'âge d'or du matériel, ne sont pas encore très nombreux puisque beaucoup de nos contemporains s'imaginent que la seule réponse possible aux crises actuelles réside dans une extension quasi illimitée de la gratuité. Les mercenaires et nouveaux rentiers de l'époque contemporaine ricanent quand les échos d'une telle naïveté parviennent à leurs oreilles toujours tendues vers le doux bruit des filons les plus juteux ! Pour eux, la gratuité est un gros mot, une arme ou un tremplin pour attirer les gogos dans les filets de leurs recettes à deux balles qu'ils ont pourtant le culot de vendre à prix d'or tout en faisant croire à leur audience qu'ils sont fort généreux puisqu'ils "offrent" des bonus, des ristournes et des avantages d'allure mirobolante.

Tandis que le monde est en feu, fleurissent sur la Toile d'innombrables propositions d'allure alléchante : travailler moins, gagner plus, quitter la "rat race", sortir du lot, tirer son épingle du jeu, vivre de ses placements, ... C'est à qui sauvera sa peau, ses billes, son temps, ... d'un cataclysme quasi généralisé et inéluctable. Aux bouleversements qui s'annoncent, il faudrait répondre par un changement radical de vie professionnelle pour échapper au naufrage.

L'hameçonnage commence par faire miroiter un avenir mirobolant tout à fait différent de la morosité ambiante et promet une porte de sortie vers un monde où l'ennui a disparu pour faire place à une vie palpitante où la passion règne en maîtresse absolue, le désir en guide suprême, la rentabilité en calife omnipotent ... Le nouveau rentier omet toujours de préciser à ses proies qu'elles ne toucheront pas un centime de bénéfice après que celui-ci aura pris sa part du lion.

Le nouveau rentier mise sur des valeurs indétrônables. En ces temps pour le moins incertains, la pierre fait figure de reine : elle n'a pas son pareil pour alimenter les caisses du prédateur. La recette paraît toute simple : acheter à prix cassé un bien sous évalué dans un environnement dynamique et à l'abri des aléas prévisibles que l'investisseur découpera en tranches afin de multiplier les possibilités de gain après un rafraîchissement à coûts serrés au plus juste de telle sorte que les locataires, plus ou moins temporaires, financeront non seulement le prêt d'acquisition et les travaux mais encore la possibilité d'acheter un autre bien !

Sur le papier, la manip a tout pour plaire aux yeux des plus avides. En partant d'un petit capital et même de rien, les plus habiles arrivent à se constituer une rente à faire pâlir de jalousie tous les travailleurs qui triment à longueur de journée en se demandant, le 15 du mois et même avant, comment ils vont bien pouvoir le boucler et, d'autant plus, lorsqu'ils sont eux-mêmes prisonniers de la combine : le loyer qu'ils paient à prix exorbitant sert à engraisser les rentiers des temps "modernes". Et, pourtant c'est évident, rien de nouveau sous le soleil : de tous temps, ceux qui peinent et ploient sous le fardeau trouvent sur leur route de faux Simon de Cyrène qui, loin d'alléger leur croix, les accablent davantage.

Le jeu de Monopoly est d'autant plus lucratif de nos jours qu'on ne compte plus les foyers divisés en lesquels papa et maman, vivant sous deux toits différents, accueillent tour à tour les enfants issus d'un même lit. Et ce jeu amusant quand il est pratiqué gamin comme divertissement tourne au crime organisé quand il se déploie sur un terrain miné par un chômage sans précédent : la population active aux abois, au lieu de se répartir de manière homogène sur un territoire comme celui de la France capable d'accueillir plusieurs centaines de millions d'habitants, finit par s'agglutiner dans les grandes métropoles - où les prix de l'immobilier flambent - avec le secret espoir de retrouver rapidement un emploi en cas de licenciement ou d'accident de la vie. Une mécanique bien huilée est en marche pour broyer les corps intermédiaires et les personnes. Les nouveaux rentiers n'ont plus qu'à se placer aux lieux stratégiques en vue de se nourrir, de s'engraisser et de se gaver. Souvent nomades et sans responsabilités familiales, ils ne connaissent pas l'angoisse de ceux qui, loin de songer à se déplacer au gré du vent, pensent d'abord à s'enraciner pour que leurs enfants trouvent encore quelques repères stables dans un monde où certains voudraient tout chambouler d'un clic, d'une lubie, d'une mode, d'une idée ...

(à suivre)


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