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samedi 26 janvier 2019

France2022 : Lettre ouverte aux femmes croyantes de ce temps



En hommage et en témoignage de reconnaissance 



Ouverture





Lettre en cours de rédaction


1. Dans l'élan des lettres ouvertes déjà publiées pour accompagner l'essor, la connaissance, la diffusion et l'appropriation du projet France 2022, en voici une autre. Elle était en gestation depuis de nombreuses semaines. Elle s'adresse aux femmes pratiquantes de diverses religions en France, en Europe et dans le monde comme aux femmes qui ne pratiquent aucune religion, ne reconnaissent que la libre pensée, se disent athées ou incroyantes puisqu'il est impossible de ne croire en rien, à moins de choisir d'être toujours dans la certitude, attitude épuisante et stérile.

2. Il y a urgence aujourd'hui à vous écrire pour vous encourager dans la poursuite de vos oeuvres de bien, non seulement au sein de votre religion mais, plus encore, en communion avec toutes celles qui vous entourent. De votre entente et de vos actions communes, en bonne intelligence, dépend une grande partie du destin de l'humanité à un moment crucial de notre histoire. Que vous soyez une femme musulmane, une femme juive, une femme chrétienne, une femme hindoue ou de tout autre religion voire agnostique, avancez au large : le monde a besoin d'accords nouveaux, de perspectives différentes, d'approches originales.

3. Cette lettre vous invite à multiplier les lieux et les temps de parole, de silence, de prière, d'adoration, de méditation, de jeûne ... qui vous permettront d'agir ensemble en déployant les trésors d'une féminité sans complexe et sans orgueil car il ne s'agit pas de se prévaloir d'une quelconque supériorité sur le genre masculin ou de se croire empêché d'oeuvrer par manque de moyens, de visibilité, de statuts ou de droits.

4. D'innombrables détracteurs du fait religieux s'imaginent que vos croyances sont obsolètes et qu'elles finiront par disparaître. Les mêmes ne manqueront pas de se moquer de tout ce que vous ferez en vue du bien commun ; ils tourneront en dérision la plupart de vos initiatives et, s'ils le pouvaient, tenteront d'entraver votre marche commune. Ils ne savent pas que tous les obstacles qu'ils dresseront sur votre route ne feront qu'amplifier votre mouvement et donner plus de force à votre rassemblement.

5. Une multitude d'hommes, au contraire, viendront soutenir ce qui leur paraîtra, peu à peu, digne du plus grand intérêt et l'une des voies les plus sûres pour sortir notre humanité d'une impasse angoissante. Vous serez vous-mêmes étonnées de l'aide qu'ils sauront vous apporter puisque qu'une mode passagère a fini par instiller dans les esprits que l'homme et la femme ne pouvaient vivre autrement qu'en se chamaillant, qu'en rivalisant d'orgueil et de prétentions, qu'en se disputant un espace restreint où la place manquerait pour l'un et l'autre réunis.

6. Soyez ardentes et courageuses : le monde vous appartient. Soyez patientes et très humbles : rien de bon ne s'accomplit en quelques minutes, dans la précipitation, l'emphase, le mépris ou la dérision. Gardez votre âme, votre coeur et votre esprit de toute tentation malsaine, de toute faiblesse coupable, de tout attachement mortifère et ne soyez jamais surprises ou déprimées de n'être pas à la hauteur de vos ambitions, de vos projets ou de vos espérances : nul d'entre nous, qu'il soit nettement génial ou qu'il semble ne pas l'être, ne parvient à l'état d'une perfection achevée. Nous sommes tous en chemin. Nous sommes tous pèlerins, nomades, migrants, faillibles. Aucun d'entre nous ne peut se sauver lui-même.

7. Qu'aucune de vos chutes, de vos fautes, de vos faiblesses ou de vos imperfections ne vous paralysent ou ne vous blessent au point de désespérer de vous-mêmes, de vos proches ou des autres. Vous savez que la Miséricorde divine n'a pas de limites sinon celles que notre orgueil tentent de lui imposer. Elle est capable de nous laver tout entier, de nous régénérer de la tête au pied, de rebâtir en nous ce que notre péché a démoli, sali ou dévasté. Rien de petit, d'humble et de docile ne saurait résister à sa puissance, à la force d'un pardon accueilli dans un coeur aimant et en quête d'un salut qui reste, en toutes circonstances, à portée de main ou de quelques pas, à la faveur d'une rencontre décisive ou d'une décision courageuse.

8. Prenez le temps de vous poser, de vous éloigner de la fureur d'une part de ce monde allant à sa perte, d'être en paix avec vous même, de fortifier en vous toutes les vertus capables d'orienter votre vie et de la soutenir dans vos combats de chaque jour, que votre existence soit essentiellement cachée ou qu'elle soit surexposée. Votre féminité a besoin de repos, de silence, de beauté, d'attraits divins, de grâce, de mouvements amples et légers. Ne vous risquez pas à la malmener sous prétexte qu'elle devrait égaler voire dépasser une masculinité fanfaronne, imbue d'elle-même et soi-disant victorieuse de tous les défis. En un mot : ne craignez pas de laisser paraître votre fragilité.

9. Cette lettre vous invite à un regard neuf sur votre condition. Plusieurs de ses numéros aborderont ce thème. Quelques cervelles égarées n'ont pas su voir que la condition des femmes méritait beaucoup plus qu'une émancipation de façade ou de pacotille. Il suffit pourtant d'ouvrir les yeux pour ne pas manquer ce qu'elle peut avoir d'exaltant en dépit de toutes les tracasseries que lui infligent les turpitudes d'une dérive malthusienne qui répand aux quatre coins du globe son engeance de mort, ses principes aberrants et son écologie de bazar : celle qui s'en prend mollement aux pollutions secondaires tout en délaissant les causes urgentes, prioritaires et vitales.

10. Ainsi aurez vous à combattre sans relâche les discours, les messages et les méfaits d'une approche pusillanime de l'existence humaine qui consiste à raisonner trop souvent en termes de manque, de pénurie et de frustration alors que le cosmos est organisé de telle sorte que dominent au contraire l'abondance, la profusion, la générosité et la magnanimité pourvu que nous n'entravions pas le cours d'une horloge admirablement réglée dans le but de satisfaire largement les besoins de l'humanité ! Le temps n'est pas contre nous. Le temps ne se réduit pas à un équivalent or ou argent. Le temps est le don précieux d'un monde invisible gouverné par une débauche d'énergie, de force et de puissance dans le calme le plus souverain.

11. Votre condition féminine vous assure un temps d'avance sur l'homme trop pressé : votre corps ordonné par le rythme d'une cyclicité savante sait vous informer qu'il existe un temps pour tout et non pas une durée indifférenciée dont nous pourrions user à notre guise et sans prendre la peine de cultiver l'intelligence de l'instant propice ou du moment favorable en cultivant la grâce des jours uniques. Vous pouvez être et demeurer les gardiennes vigilantes d'un ordre pensé pour le bien de l'homme, un ordre qui lui apprend la patience, l'attente et le désir authentique.

12. Comme le recommande la permaculture avec bon sens, rien ne vous oblige à faire nombre, à tenter de vous imposer par la force de la quantité. Il suffit que vous soyez un petit nombre au départ en maints endroits du globe terrestre. En lien les unes avec les autres, par région, par pays et par continent. Rassemblées en une sorte de monastère invisible qui porte dans la prière les combats pour une plus grande liberté intérieure et pour davantage de fraternité. Pour grandir sans heurts et prévenir toute tentation sectaire, le principe de division appliqué par les cellules paroissiales d'évangélisation pourrait être adopté.

13. Avant même de s'occuper des règles gouvernant vos mouvements, il est bon que vous preniez le temps, chacune en son for intérieur, de peser le pour et le contre d'une telle action féminine et religieuse : bien des obstacles ne manqueront pas de se dresser sur votre route. Il s'agit pour vous de vous engager en connaissance de cause. Le combat à mener dépasse les simples forces naturelles et humaines. Sans connexion de tous les instants avec le monde divin, le monde invisible de la grâce, le champ surnaturel, vous n'avancerez pas d'un pouce.



14. Il vous faudra trouver votre propre voie : des théologiens, des hommes le plus souvent, dialoguent depuis des années pour faire entendre une symphonie de voix la plus harmonieuse possible sur le plan de l'intelligence des diverses obédiences de foi, à propos de rites, de liturgies, d'exégèse, ... et, au bout du compte, en matière de morale, d'éthique, d'économie ou de politique. Entrer en concurrence avec cette démarche n'apporterait rien de valable puisqu'il y a tant à faire sur d'autres plans. L'une des voies les plus sûres et sans doute les plus fécondes pourrait s'attacher au "dialogue du pain et du sel" recommandé par le Père Christophe Roucou, sans y voir, évidemment, une quelconque marque d'infériorité du genre féminin car du partage d'un repas à la prise en compte des besoins essentiels de toute personne humaine : soin, instruction, éducation, vérité, justice, ... il n'y a qu'un pas qui peut vite être franchi.

15. C'est à vous de trouver des chemins nouveaux de réconciliation qui bousculent le confort des repus et donnent à chacun une juste part des fruits de la terre et du travail des hommes ; qui mettent un frein aux extrémismes de tout poil ; qui invitent toute personne de bonne volonté à embrasser une religion, non comme une idole ou comme un paravent de vertus mais comme un mouvement sans fin d'intériorité plus profonde, de communion plus intense où le souci de l'autre, vigilant, actif et lumineux, l'emporte sur le repli, l'accusation et la méfiance.

16. Tous les signes d'amitié et de fraternité dont vous pourrez témoigner ensemble marqueront les esprits et traceront un sentier étroit que ne manqueront pas d'emprunter tous ceux qui sont las des combats meurtriers qui ensanglantent la terre, défigurent les êtres et leur environnement pour des querelles et des conflits que les sceptiques prétendent inévitables alors qu'un soupçon de bonne volonté et d'écoute réciproque est toujours en mesure d'éviter le pire.

17. Certaines d'entre vous, ici et là, sont déjà en chemin et vivent de manière concrète une fraternité qui transcende les clivages hérités d'une histoire tourmentée, d'une méconnaissance réciproque, d'une méfiance sans fondement, d'une indifférence coupable. Elles le font dans la plus grande simplicité de coeur, accueillant avec reconnaissance ce que chaque rencontre apporte de neuf, d'entraînant pour l'avenir.

18. Vous seules êtes capables de saisir à bras-le-corps la situation d'un monde qui gît dans les douleurs d'un enfantement douloureux en dépit des affirmations maintes fois ressassées par quelques intellectuelles fatiguées ou dévoyées ayant perdu la faculté de s'émouvoir à bon escient ou d'admirer ce qu'une maternité heureuse est capable d'accomplir, au péril de sa vie, en surmontant les obstacles qui se dressent depuis toujours quand approche le moment d'enfanter, d'éveiller autrui aux merveilles d'un univers non réductible à un jeu de forces sans intention, sans projet ou sans but.

19. Fermement arrimées à une foi religieuse ou laïque qui vous éclaire sur la destinée humaine, vous savez qu'aucun de vos efforts ne demeurent vains même si, dans l'instant, tout semble perdu ; vous savez que toute souffrance vécue, non comme une punition mais comme un défi à relever, finit par trouver un sens qui, sans être toujours plénier et satisfaisant, donne de porter les croix ordinaires comme les plus héroïques. Que serait une patience qui n'aurait pas subi l'épreuve du feu, de la dérision, de la méchanceté et de la mauvaise foi ? Que serait une fidélité dépourvue d'aspérités, de contrariétés, d'enjeux et de combats ?

20. Au-delà même des combats qui vous attendent, mesurez avec soin les enjeux de la situation actuelle. Vous ne manqueriez pas d'être prises de vertige si vous vous contentiez de raisonner comme ces économistes qui bombardent leur auditoire de chiffres, de pourcentages, de ratios ... alors que le sens des mots ne cesse d'être mis en péril par toutes sortes d'artifices de langage et d'inventions destinés à nous faire avaler d'énormes mensonges théoriques ou sur les faits mêmes, sur ce qui peut relever d'une observation à la portée du commun des mortels.

21. Au nom de ces mensonges sont mises en oeuvre des politiques qui n'hésitent pas à s'attaquer au genre humain, aux structures et aux écosystèmes qui assurent sa subsistance et son épanouissement, à tout ce qui entrave leurs visées folles parce qu'au fond elles refusent que le monde soit en gestation, en cours de perfectionnement, inachevé, en devenir. Ces politiques économiques, minières, industrielles, agricoles, de santé, éducatives ... ne songent qu'à éradiquer, à désigner un ennemi qu'il conviendrait d'abattre. Elles sélectionnent, détruisent, éliminent. Ces politiques ne connaissent pas le vrai sens du mot "coopération". Il leur faut toujours imposer leurs modèles, leurs vues, leurs intérêts immédiats.

22. Leurs agents débarquent chez vous, sûrs d'eux-mêmes, de leurs (pseudo) sciences. Ils savent mieux que vous ce qui est bon pour vous et les vôtres. Ils vous promettent monts et merveilles. Ils sont censés vous sortir de l'arriération mentale, d'une histoire obsolète, de la pauvreté ; vous libérer des chaînes du passé ; vous faire entrer dans la seule modernité qui vaille : saccager les espaces naturels encore sauvages et les soumettre aux appétits de groupes puissants qui s'affranchissent allègrement de toutes contraintes légales ou qui savent détourner les lois d'une région à leur seul avantage.

23. Sentinelles de la vie, vous êtes un rempart pour les plus faibles d'esprit ou de corps, ceux qu'une course folle aux profits juteux et immédiats, considère comme des poids, des boulets, des gêneurs. En ces temps où les générations montantes sont menacées de toutes parts, vous pouvez défier et vaincre ce qui s'oppose à leur venue, à leur développement et à leur épanouissement sur une planète bien plus hospitalière, vaste et suffisante que ne le croient les frileux, les pusillanimes et les mauvais comptables.


Jean Sébastien Bach

24. Là où les peurs paraissent dominer, que votre espérance soit sans faille ; que votre foi ardente repousse toutes les tentations défaitistes ; que votre charité active ensemence les coeurs de telle sorte qu'aucune graine de désespoir ne trouve le moindre interstice où se glisser. Que subsiste dans le sillage de vos pas, le doux parfum d'une délicatesse et d'une bienveillance qui subjuguent ; le reflet d'une âme servante et pure ; le rayon lumineux d'une présence adorable. Qu'en maints endroits, votre féminité sache déployer ses trésors uniques sans le moindre orgueil spirituel et sans perdre de vue les risques de tension qu'engendre une vision trop idéaliste ou trop désincarnée de l'humanité.

25. Préservez votre foyer domestique comme la prunelle de vos yeux. C'est le lieu le plus sûr pour que grandissent vos talents au rebours de toutes les théories fumeuses, funestes et meurtrières qui ont présenté la vie d'intérieur comme une prison, un carcan dont il faudrait, à tout prix, s'extraire, s'émanciper et s'évader. Les tenants et tenantes d'une telle libération ont écrit et parlé du fond de leur misère, esclaves de leurs passions malsaines et incapables de s'arracher à des attachements sans but et sans issue. Dans leurs délires, le métier le plus noble - élever des enfants sous la conduite de l'Esprit de Dieu - ne serait pas digne de la femme, ne comporterait que corvées et servitudes.

26. Crasse imbécillité à une époque où le travail domestique est grandement facilité par de multiples inventions en partie redevables au génie ... masculin puisque, décidément, il convient de ne pas s'y tromper : la guerre des sexes est un mythe fabriqué par des cervelles en conflit avec leur propre histoire, leur famille et, d'une manière générale, avec tout ce qui contrarie l'expansion de leur petit moi. Quoiqu'en pensent ces esprits fatigués, le monde tient aussi par l'effet d'une coopération intelligente, quotidienne et désintéressée des deux genres composant l'humanité.

27. Ce qui précède n'a rien à voir avec un cantonnement d'un autre âge de la femme au foyer : les dispositions prévues par le projet France 2022 en faveur des femmes enceintes et des enfants en bas âge visent au contraire à offrir aux femmes qui le désirent un véritable choix de carrière. Non plus une carrière assujettie à des montants de charge qui laissent peu de marge de manoeuvre et réduisent les choix professionnels mais un espace aussi large que possible de réalisations personnelles au service des autres.

28. Cette lettre s'adressant à toutes les femmes, il faut que celles d'entre vous qui n'ont pas encore d'enfants ne se sentent pas menacées d'une perte d'influence, la maternité venant : en offrant de nouvelles perspectives à toute femme enceinte, y compris dans le champ professionnel, le projet France 2022 établit un socle et une assise beaucoup plus solides à la vie commençante (comme à la fin de vie par ailleurs). La période de gestation et les trois premières années de la vie d'un enfant sont déterminantes pour l'avenir : en permettant aux femmes d'exercer un libre choix avant l'entrée à l'école, ce sont ensuite des années d'éducation qui se trouvent nettement facilitées et un temps précieux libéré pour une activité professionnelle non parasitée par les problèmes en cascade qu'engendrent aujourd'hui des premières années bâclées faute de disponibilité, de moyens et même de connaissance profonde du tempérament, des aptitudes, des rêves d'une petite enfance sacrifiée sur les autels d'un dérèglement général de la vie en société sous les coups de butoir d'un malthusianisme omniprésent et de toutes les philosophies fondées sur une vision erronée de l'existence humaine.

29. Votre foi religieuse ou laïque vous prémunit contre les égarements de cet orgueil humain qui prétend réinventer le monde à chaque nouvelle génération en considérant que l'ancien est nécessairement obsolète, hautement critiquable, sans intérêt pour le présent et l'avenir. Elle se nourrit en effet d'affirmations qui portent sur un passé auquel vous n'avez pu avoir accès directement (sauf exceptions, mystiques par exemple) et au sujet duquel vous ne pouvez faire autrement que d'accorder votre confiance à des témoins oculaires et à des narrateurs scrupuleux. A ce propos, soyez assurées que les moyens d'analyse textuelle puissants dont nous disposons aujourd'hui et qui se perfectionneront rapidement permettent d'ores et déjà de mettre à l'épreuve les relations écrites qui sont la base même de toute religion : aucun texte dit "sacré" ne peut échapper aujourd'hui à une mise à l'épreuve capable de déceler les strates d'écriture, les emprunts, les correspondances ... ; capable de fournir la période la plus probable de rédaction, l'unicité ou la pluralité des contributeurs ...

30. C'est donc à une foi adulte et pleinement consciente des apports passionnants des sciences profanes que vous invite cette lettre et non à une foi craintive qui serait  incapable de discernement et d'audace. La foi vive et ardente est indissociable de cette faculté primordiale trop souvent obscurcie par des raisonnements foireux : l'intelligence. En effet, toute foi, digne de ce nom, consiste à greffer sur elle, en son état naturel et pour ainsi dire sauvage, un rameau nouveau qui, se nourrissant de la sève et de l'énergie ordinaires, devient capable de porter des fruits surnaturels de paix et de joie.

31. En tant que femme, votre rôle matriciel n'est pas seulement corporel mais éminemment spirituel et sans la foi reçue comme un héritage inestimable, je passe à côté d'un rôle essentiel pour notre temps : non pas enfermer dans un carcan de préceptes ou de normes sans âme mais ouvrir toute intelligence à un monde de mystères qui lui apprend l'humilité, la confiance, la patience ... et qui inscrit en elle le goût d'un désir authentique : non pas posséder et thésauriser mais laisser couler en soi le don de la vie, le don du temps et de l'instant présent.




32. La consécration de la femme comme celle de l'homme porte en un sommet d'incandescence son rôle maternel (ou paternel) dans l'ordre de la charité : transmettre au-delà du substrat biologique le souffle d'un Esprit qui s'affranchit de tout conditionnement pour informer la personne au coeur de son être. Même lorsqu'une telle consécration n'a pas été inscrite dans un rite particulier, chaque femme peut tendre vers une maternité spirituelle source d'immenses bienfaits pour tant de personnes fâchées avec leur propre mère et qui, pendant des années, traînent leurs griefs comme un boulet puisque des deux naissances qui façonnent un être, la seconde est la plus déterminante : la première le met au monde des réalités sensibles ; la seconde l'ouvre aux mystères de la vie dans l'Esprit et, ce faisant, renouvelle ses facultés de perception au point d'aiguiser sa sensibilité d'une façon originale et unique.

33. Croire ou espérer n'est rien tant que je reste inactive dans l'ordre de l'amour. Tout le monde croit et tout le monde espère. Cela est indépendant de notre volonté puisque cela tient à notre condition limitée. En revanche, aimer - vouloir aimer - demande une adhésion de la volonté et ne va pas de soi. 

34. Pourtant, la volonté d'aimer en vérité ne saurait s'affranchir, dans le monde sensible, des ressources d'une foi charpentée car, sans elle, il est difficile de fonder clairement des principes sains d'intervention. Il arrive même qu'au nom de principes erronés, on choisisse de ne pas intervenir pour secourir une personne en difficulté, en prétextant par exemple des conséquences logiques d'une mauvaise action antérieure et des bienfaits d'un châtiment mérité.

35. Que votre foi ne s'égare jamais dans les méandres d'un système causal attribuant la souffrance terrestre à une faute clairement repérable : si les réalités sensibles sont complexes, combien plus le sont celles qui échappent à nos perceptions immédiates ! Vouloir établir un lien catégorique entre une souffrance et une faute précise relève d'une utopie de très mauvais aloi : nombre de personnes innocentes souffrent sans raison apparente tandis que d'innombrables malfaiteurs et fauteurs de trouble ne sont pas affectés par les désordres qu'ils ont occasionnés.

36. C'est pourquoi, votre charité active ne saurait perdre la moindre parcelle de temps à chercher des causes morales aux maux dont vous êtes témoins. Ces causes existent. Cela suffit pour se mettre en chemin et secourir sans attendre puisqu'en portant remède, nous évitons d'autres maux encore plus terribles : ressentiment diffus, inertie coupable, désagrégation sociale, paupérisation, ...

37. Chercher des causes morales est aussi peine perdue puisqu'au bout du compte nous trouverons toujours les mêmes : orgueil, cupidité, jalousie, ... péchés capitaux connus depuis la nuit des temps qui s'expriment selon des modalités propres à chaque époque sans pourtant varier d'un pouce quant à leurs ressorts : défiance à l'égard d'un projet d'amour, refus de servir, volonté de s'ériger en puissance dominatrice.  




38. Votre foi est donc le socle le plus solide pour fonder et nourrir la diligence de votre charité : sur la terre ferme foulée par des générations de croyants se dessinent les sentiers les plus audacieux pour gravir des sommets qu'aucun d'entre nous, rendu à ses seules forces, n'aurait eu le courage d'affronter. Au manque d'originalité supposé que ne manqueront pas de vous reprocher les esprits soi-disant libres, vous n'avez rien à répondre en parole : votre foulée et votre ascension quotidiennes suffisent à éloigner leurs vaines paroles et à les rendre inaudibles. Vous grimpez pendant qu'ils s'enlisent dans leur autosuffisance.

39. Ils s'imaginent que la foi est un état alors qu'elle n'est que marche, succession d'actes posés au jour le jour, en dépit des contradictions, des obstacles, des chicanes et des chausse-trappes. Comme elle est ascension de plus en plus dépouillée, le chemin parcouru ne manque pas de s'éclairer d'un jour nouveau qui permet, au temps les plus obscurs, de croire en la fin d'un tunnel, d'un passage plus sombre que d'ordinaire. La foi est au service d'une espérance indéfectible : rien n'arrête son élan. Tout concourt à la ranimer.

40. En ces temps troublés, votre foi est un rempart, un bouclier qui vous protège des flèches empoisonnées de tous ces archers mal lunés qui, refusant de prendre pour cibles leurs propres vices et défauts, trouvent moyen de tirer en arrière sur ce qui leur paraît le plus immobile, le plus immuable, le plus facile à atteindre : des affirmations anciennes, indémodables et indémontrables, affirmations honnies par la raison orgueilleuse qui s'imagine pouvoir tout prouver. Ils vous accuseront d'être emplies de certitudes alors que la foi est beaucoup plus humble que cela : elle ne prétend pas fournir des réponses, elle met l'esprit à la question, elle l'invite à quitter les petits horizons trop assurés pour se risquer au loin, au large, en profondeur.

41. Celui ou celle qui croit s'engage dans l'inconnu, sans la moindre certitude d'arriver à bon port, juste en plaçant sa confiance en des paroles qui sonnent de plus en plus vraies au fur et à mesure que je suis en chemin. L'invraisemblable, le tout à fait improbable, devient alors beaucoup plus réel que nombre de fausses évidences. Seule l'expérience de foi, vécue jour après jour, rend l'esprit assez docile et assez libre en même temps pour être dans les dispositions requises pour accueillir et se nourrir des mystères vivifiants : ceux que je ne peux me lasser de contempler ; ceux que j'aurais été incapable d'inventer.

42. Rien d'étonnant à cela puisque la foi n'est pas là pour éteindre ou réduire l'intelligence. Elle lui est donnée pour la stimuler et l'inviter à aller toujours plus loin, pour dépasser les frontières du connu, pour oser s'aventurer en terre ou mer inconnue. Sans elle, l'intelligence s'anémie ou se fossilise, se recroqueville sur ses maigres certitudes et finit par s'aveugler elle-même.

43. En vous réunissant au-delà de vos appartenances religieuses habituelles, votre foi elle-même sera confrontée à des points de vue différents qui ne troublent que les personnes cramponnées à des certitudes comme celui ou celle qui, en situation de danger, tente de s'accrocher à une quelconque sécurité. En évitant de faire des vérités de foi des positions absolument certaines, j'évite assurément l'écueil du trouble : qu'une personne croit autre chose que moi-même en devient tout à fait naturel et quand deux croyances s'opposent frontalement, il reste simplement à établir qu'elle est celle des deux qui est dans le vrai et celle qui ne l'est pas. Travail complexe au demeurant qui n'est pas à la portée du premier venu comme ne l'est pas non plus tout travail théorique un tant soit peu relevé en matière de science profane.

44. Vous ne perdrez donc jamais de temps à convaincre d'erreur une autre personne qui penserait l'exact opposé de l'une de vos croyances car cette opposition a des racines profondes que seul un travail d'intelligence très patient et très savant est capable de mettre au jour : l'opposition théologique sur un point précis résulte parfois de raisons fort éloignées du sujet en cause ! Ainsi en est-il par exemple de la Résurrection du Christ : ne pas y croire suppose d'autres défiances. Il est vain d'espérer un retournement de la part d'une personne arrêtée  par des freins qui n'auraient pas d'abord été mis au jour par cette simple question : "Qu'est-ce qui t'empêche aujourd'hui de croire que Jésus est bien ressuscité ?".

45. Tout le temps gagné à ne pas vous affronter en vaines querelles théologiques vous fera faire des bonds dans l'ordre de la charité : agir ensemble sur une cause partagée, en mettant de côté d'éventuels différends, vous aidera à les résoudre ultérieurement dans un climat sanctifié par l'action commune car, au bout du compte, il ne s'agit pas de régler un problème théorique mais de comprendre pourquoi et comment l'autre se met en mouvement, animé par une foi qui n'est pas la mienne. Je découvre alors des ressorts communs qu'aucune discussion préalable n'aurait pu identifier. L'un de ces ressorts est sans conteste la capacité de toute personne saine à éprouver de la compassion pour autrui en faisant fi de toute considération de race, de pureté, de religion, d'appartenance ... susceptible d'instaurer un frein à l'élan ressenti.

46. La charité permet de dépasser tous les clivages, de franchir tous les obstacles dressés sur nos chemins de foi. Sans elle, la foi n'est qu'une coquille vide et elle se meurt. Sans le feu de la charité, la foi se refroidit. Elle devient dure, intraitable, catégorique. Elle perd le sens de la singularité, le goût de l'unique. Elle devient incapable de penser ce qui n'entre pas dans des schémas préétablis. Réveillée et fouettée par la charité, elle demeure vive au contraire, toujours prête à accorder sa confiance puisqu'elle n'a pas d'autre arme, pas d'autre qualité que cette capacité d'adhésion sans preuve indubitable.

47. Entretenez votre foi comme on prend soin d'une terre. En bonne intendante. Ce don précieux entre tous n'est pas un trésor à garder pour soi ou à barricader comme s'il pouvait être dérobé. C'est un tout organique à envisager comme une réalité vivante que les pesticides de la vie mondaine cherchent à étouffer puisqu'elle ne supporte pas la liberté intérieure, celle qui ne se conforme à aucune mode, celle qui ne se laisse entraîner par aucun courant de pensée tyrannique. 

48. Votre foi est capable de soulever des montagnes, de renverser tout ordre inique, de mettre en déroute les puissants qui cherchent à dominer la terre pour mieux assouvir leurs mauvais penchants. Ils ne songent qu'à détruire les nouvelles pousses, celles dont ils estiment qu'elles pourraient leur faire concurrence et c'est ainsi qu'en de nombreux pays, une licence abusive autorise désormais la mise à mort d'innombrables êtres en gestation, licence dont les femmes sont aujourd'hui les victimes collatérales ; c'est ainsi que subsiste encore en certains pays une tolérance détestable pour tous les crimes qui font du tort à l'enfance.

49. Armées d'une foi intrépide, vous saurez mener les bons combats et conduire à leur terme victorieux les plus difficiles, ceux qui paraissent perdus d'avance à vue humaine. Ainsi parviendrez-vous à obtenir l'abolition de la peine de mort pour les tout-petits en gestation sinon dans un cadre légal enfin digne d'une société respectueuse des droits humains les plus élémentaires du moins dans les faits car aujourd'hui l'Etat français et bien d'autres Etats ne légifèrent plus. Ils se contentent d'accroître la licence en maints domaines où subsistaient encore quelques interdits structurants.

50. Ne vous perdez pas, ne vous acharnez pas en combats contre des moulins à vent. On y perd facilement son sang froid et même sa charité tant on y rencontre de personnes de mauvaise foi mais aussi des êtres fermement convaincus d'oeuvrer pour davantage de justice. Si certaines lois n'en ont plus que le nom, si certains textes ne défendent plus celui ou celle qui devrait l'être, dites-vous que tout cela est mort-né. Tout cela s'écroulera de soi-même. Votre combat est ailleurs : susciter, engendrer, déployer les conditions propices à une véritable défense des plus faibles et des plus vulnérables. Le chantier est immense : des Etats qui ont le vent en poupe considèrent cette défense avec mépris. Elle leur paraît assurer l'entretien et la survie d'une faiblesse à l'opposé de leurs rêves promothéens de domination, d'amélioration continue du genre humain et de conquêtes orgueilleuses.

51. C'est par le témoignage de votre charité dérangeante, iconoclaste, rebelle à toutes formes d'apartheid que vous renverserez ces puissances de mort qui ne cessent de vouloir étendre leur empire en assujettissant la nature et les populations humaines à leurs règles de droit délétères et liberticides. Votre vigilance de chaque instant saura défaire les noeuds tissés par tous ces groupes d'influence qui n'existent que pour promouvoir des intérêts mercantiles.


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52. L'un des moyens les plus sûrs pour dénouer le carcan législatif construit par des malfaisants n'est abordable et ne peut être mis en oeuvre que dans un esprit de foi puisqu'il s'agit de la prière vécue dans la chair. Par le jeûne, humble et patient, secret et silencieux, vous obtiendrez des merveilles défiant les intelligences les plus aguerries car seuls le jeûne et la prière d'un coeur aimant sont en mesure de faire reculer les esprits mal intentionnés, les âmes infestées ou possédées. Cette arme de foi est invincible. Rien ne peut lui résister.

53. Il est capital que vous jeûniez et priiez avec amour, sans la moindre recherche de performance, sans le moindre orgueil spirituel. Ces moyens sont à la portée de chacune d'entre vous sauf contre indications médicales sévères. Ils ne doivent pas devenir une occasion de briller par des exploits hors du commun. Et si vous étiez tentées de déroger à cette simplicité, tentées de jeûner au-delà de vos forces et de faire preuve d'un ascétisme exceptionnel, mieux vaudrait alors vous en remettre aux conseils avisés d'une personne experte dans la prière et le jeûne car il ne s'agit pas pour vous d'établir un record par vos propres forces mais de vous laisser envahir par un esprit de compassion de plus en plus à même de faire miséricorde. Si à l'issue d'un jeûne ou d'une prière intense, vous vous surpreniez à porter des jugements plus durs qu'à l'ordinaire, à vous situer au-dessus du commun des mortels, à vous estimer supérieures ou meilleures que vos proches, vous seriez certaines d'avoir manqué la cible, d'avoir prié et jeûné en vain.

54. Le monde contemporain a soif de miséricorde tandis que fusent de toutes parts des paroles assassines, des critiques acerbes et que se multiplient les actes de violence invisibles. La part visible de la violence est effrayante et souvent montée en épingle. Elle n'est rien pourtant à côté de celle qui est maintenue cachée par tous ceux qui ont intérêt à voiler cette part la plus terrible et la plus sombre. En développant votre esprit de compassion, vous serez de plus en plus en contact avec la misère noire. Fortifiées par la prière et le jeûne, vous ne vous laisserez jamais arrêter dans votre élan de charité.

55. Et la première des charités authentiques est de faire miséricorde. Ce à quoi l'orgueil humain s'oppose radicalement : il veut toujours imposer le prix fort à celui qui a fauté tout en prétendant fixer par lui-même ce qui est mal et ce qui est bien au risque d'instaurer la plus grande confusion dans les esprits et dans les moeurs.

56. Un exemple emblématique suffira pour illustrer cette confusion. Aujourd'hui, achever en soi une promesse de vie est devenue un droit que nul ne devrait plus contester. Tuer un enfant en devenir dans le sein maternel ne serait plus un mal et dire le contraire serait le signe d'un dérèglement moral et d'un manque de charité. Un tel renversement finit par éloigner la grâce et la miséricorde des lieux où elles sont les plus nécessaires. Comme des terres privées d'eau depuis trop longtemps, des âmes se meurent dans un silence assourdissant.

57. Armées d'une espérance qui ne s'en laisse pas compter, vous pouvez faire entendre une autre voix dont la douceur et la bienveillance rappellent, à temps et à contre temps, que la venue au monde d'un enfant n'est pas le fruit d'une faute. Elle résulte toujours d'un Amour qui transcende largement nos petits calculs et si les hommes ne lui imposaient aucune entrave stupide, elle serait invariablement porteuse d'un plus être, d'une surabondance et même d'un salut incommensurables.

58. Votre rôle peut devenir immense dans un monde noyé par d'innombrables désinformations touchant à la vie, à la sexualité, à la santé, à la nutrition, à la maladie, à la mort. Des intérêts puissants cherchent en effet à faire fortune sur le dos d'une population mondiale gavée d'informations erronées au point de prendre des médicaments dans des situations où cela est inutile et même nuisible ! Le corps humain, cette merveille capable de s'auto-réparer dès lors que le loisir lui en est offert, est si souvent tenu pour une machine qu'il se trouve agressé par des traitements accélérant son déclin et précipitant sa fin.

59. Les corps des personnes sont martyrisés par des médecins devenus fous (tandis que d'autres sont admirables de dévouement et de compétences), plus fous parfois que leurs patients qu'ils détraquent à coup de poisons et de traitements qui, non seulement les épuisent mais encore modifient leurs comportements, leurs perceptions et leurs facultés cognitives de manière dramatique. D'innombrables enfants sont aujourd'hui touchés par le fléau d'une psychiatrie, notamment française, vendue aux intérêts mercantiles d'industries criminelles.

60. En modifiant sottement la sélection des futurs médecins, en les recrutant sur des critères étroitement scientistes, la France s'est privée de bonté et d'humanité, de singularité et de science véritable, au profit d'une caste de mandarins à la solde de pouvoirs plus ou moins occultes n'ayant d'autres buts que de propager des contre vérités au sujet de la santé humaine puisqu'au fond le peuplement de la terre, par la race des hommes, leur paraît effrayant, redoutable et à endiguer sans délai. Ces mandarins, psys malfaisants et détraqués, contribuent d'ailleurs, par leurs nuisances médicales, à alimenter le courant malthusien puisqu'ils engendrent le triste spectacle d'une enfance au bord de l'hystérie, inepte à la vie en société, en très grandes difficultés d'apprentissage ... comme si tout allait de mal en pis ... comme s'il valait mieux ne plus enfanter afin de ne pas prendre le risque d'une telle déconfiture et d'une déconvenue parentale.

61. Vous allez affronter des pouvoirs industriels, intellectuels, médiatiques, ... d'une férocité inimaginable. Leur seul but : la recherche frénétique d'un profit maximal, immédiat et malhonnête. Pour y parvenir, tout leur semble bon : esclavage, pillage, corruption, mensonge, désinformation, ignominies ... N'utilisez jamais d'armes humaines dans ce combat. Vous y perdriez et votre coeur et votre foi. Et parfois même une vie précieuse. Tout ce néant s'écroulera de lui-même pourvu que vous restiez fidèlement attachées à la foi de vos pères et que vous mettiez en pratique les enseignements de foi les plus solides.

62. Pour sauver vos enfants et ceux des autres, il suffit que vous retrouviez le bon sens d'une maternité qui ne se laisse pas abuser par les artifices d'une industrie agro alimentaire prétendant remplacer les bienfaits du lait maternel, sa composition admirable et sa capacité à évoluer pour satisfaire au mieux les besoins des tout petits. Où l'on voit, à propos de cet exemple, qu'il n'y a pas à lutter frontalement avec des géants aux pieds d'argile. Le terrain à occuper n'est pas un théâtre d'affrontements perdus d'avance. Non, il s'agit de conquérir un champ éminemment politique : en l'occurrence celui du travail féminin et celui des droits bafoués de la femme et de la petite enfance. Une femme enceinte et une maman d'un très jeune enfant doivent impérativement bénéficier de congés suffisamment longs pour que la période d'allaitement puisse se prolonger autant que de besoin et dans des conditions optimales. Il y a là un enjeu vital pour la nation française et pour la plupart des nations. La tribune "Création d'une monnaie d'abondance et de service" montre comment parvenir à sortir d'une situation très préjudiciable à la petite enfance, en France et ailleurs dans le monde.

63. Au fil de cette lettre, nous passons ainsi d'un combat spirituel à une lutte tout à fait concrète et vice versa : dans toutes vos actions politiques, pensez toujours de façon spirituelle et inédite. Faites preuve d'une créativité sans cesse renouvelée tout en veillant à une facture impeccable au rebours de tous ces artistes qui ne visent que l'innovation à tout prix, quitte à bâcler leur travail en oubliant les trésors légués par des traditions multiséculaires, en niant les principes les plus élémentaires d'un art éclairé et finalement audacieux. Une lettre ouverte aux artistes et aux artisans développe plus longuement ce thème.

64. Au fil de cette lettre, vous découvrirez aussi tout ce qui peut vous rapprocher au-delà de vos différences de confessions de foi : en tant que femmes, épouses et mères, de nombreux chantiers communs attendent votre coopération ardente, intelligente et diligente. Que rien n'arrête votre élan.

65. Des moments de réflexion solitaire et commune vous feront découvrir les priorités de l'heure. Les multiples échanges en cours sur la Toile à propos de nombreuses questions pratiques vous orienteront vers les domaines qui préoccupent vos contemporains. alors qu'un jugement hâtif ne sait pas discerner les courants qui traversent ces échanges et fait montre d'un mépris stérile.

66. Vous savez qu'il n'est nullement question pour vous de juger ou de condamner vos contemporains en relevant, presque maladivement, leurs travers, leurs incohérences ou leurs futilités. Non, l'une de vos missions les plus nobles est de participer au Salut d'origine divine qui leur est sans cesse proposé tant par les instruments d'une grâce inventive que par les exploits d'une humanité agissant au nom de principes saints et selon des voies en quête d'une vérité capable d'irriguer les bonnes volontés comme les plus rebelles.

67. C'est en déployant vos énergies propres, inhérentes à votre féminité, que vous parviendrez à équilibrer un monde trop souvent tenté par un nivellement de toute spécificité. Il ne s'agit pas en effet pour vous de contrer une prétendue domination d'énergies d'origine masculine mais d'accorder, sur divers plans (mélodique, harmonique, rythmique et dynamique) vos énergies à celles d'une altérité qui n'est pas là pour entraver votre épanouissement mais pour le favoriser en dépit de tout ce qu'affirment ceux qui préfèrent attiser les conflits et les haines plutôt que de les voir se résoudre dans une coopération intelligente des deux sexes.

68. Vous savez qu'il ne s'agit pas pour vous, ni de limiter ni d'imiter l'être masculin ou d'essayer de le surpasser en quoique ce soit, mais d'être sa compagne la plus précieuse, l'os de ses os, la chair de sa chair. Lui doit pouvoir se nourrir de vous comme vous de lui. Nutrition charnelle, physique et énergétique mais aussi immatérielle et spirituelle. Vous avez autant à apprendre de lui qu'il a de vous à suivre les enseignements pourvu qu'ils ne soient pas des tentatives maladroites de correction hautaine, normative voire humiliante et blessante.

69. Une femme est en mesure, par ses dires, par ses mots et par ses actes, de tuer un homme sans crier gare et/ou d'engendrer en lui des foyers d'une extrême violence. Cet assassinat et/ou cette génération infectieuse ne se déploie guère au grand jour mais à l'abri des regards extérieurs, sous les yeux d'une enfance ébahie et saccagée, dans les foyers malades d'une peste contemporaine plus qu'ancienne et dans l'intimité blessée de familles ou de couples au bord du naufrage.

70. Etre ou se dire croyante ne prémunit pas contre la peste et le choléra d'une inclination malsaine et assassine, d'une propension à faire porter à l'être masculin toute la responsabilité d'une situation bancale, d'un problème matériel ou relationnel par l'effet d'un mensonge propagé à l'envi : l'homme dominant la femme, celle-ci ne serait que la victime de désordres d'origine masculine. Piètre philosophie qui fait le lit de dérèglements de plus en plus manifestes aujourd'hui. La réalité est beaucoup plus complexe que cette vision simpliste.

71. Vous saurez renverser la diligence d'un prosélytisme qui ne jure que par la conquête de nouveaux droits secondaires quand les plus élémentaires (droit d'allaiter dans la durée, congé maternel assez long par exemple et droit de vie pour tout être en gestation) ne font l'objet d'aucune revendication de poids et d'envergure : aux fantaisies des propagandistes d'une PMA pour toutes et d'une GPA marchande, vous saurez répondre avec le courage d'Agnès Thill qui, seule contre un parti aux ordres, défend, avec noblesse et censément quelques maladresses, les femmes menacées par les délires d'une minorité complètement coupée des réalités les plus sombres en vertu d'un angélisme de bazar et par la mollesse de politiques sans aucune colonne vertébrale, toujours prompts à céder aux brises les plus soutenues après avoir juré qu'ils leur tiendraient tête et donc incapables d'entendre la voix de fin silence.

72. Vous saurez ne pas agir en l'état de solitude qui expose à des difficultés insurmontables dans l'ordre naturel : sans le secours d'une grâce surabondante et surnaturelle, guerroyer seule vous mettrait en danger. Toute incohérence de votre part serait vite montée en épingle par vos ennemis. Toute maladresse vous mènerait et vous clouerait au pilori.  

73. Des difficultés rencontrées par Agnès et par tous ceux qui ont été pris dans la tourmente d'une opposition farouche et concertée, gardez à l'esprit qu'il vaut mieux agir en vue de proposer un bien supérieur que de s'opposer à un mal, aussi patent soit-il, surtout à une époque où les pouvoirs publics ne cessent de défaire les derniers remparts d'une vie ordonnée à une fin qui ne soit pas seulement matérielle et immédiate. Sous prétexte de générosité, ces pouvoirs ouvrent la porte à tous les abus. Ils finissent par ne plus savoir quoi interdire et se ridiculisent à chaque tentative en ce sens tandis qu'ils passent un temps précieux à pondre des licences qui font sursauter les générations disparues et qui ne scandalisent plus que quelques personnes attachées à un ordre ancien partant à vau-l'eau dans l'indifférence générale.

74. Il ne s'agit donc pas pour vous d'essayer de préserver un patrimoine dilapidé par les caprices de petits princes arrogants et aussi changeants que des girouettes folles. Vous avez mieux à faire que de gaspiller votre énergie tel Don Quichotte contre des moulins à vent. Pensez par-dessus tout à construire une cité nouvelle, d'une part enracinée sur terre, d'autre part tournée vers le Ciel. Agissez sous la conduite de l'Esprit en vue d'édifier une patrie céleste pour ceux qui ne mettent pas tous leurs espoirs dans la justice des hommes. Ici-bas, des imperfections subsisteront jusqu'au terme d'une histoire humaine cabossée mais, dès à présent, il nous est possible d'entrer de plain-pied dans un Royaume ouvert à ceux qui cultivent les vertus de l'enfance spirituelle.


A suivre ...

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