"Les nations ont besoin
de héros et de saints
comme la pâte a besoin de levain."
Jeanne d'Arc
François Léon Benouville, 1859
Musée des Beaux-Arts, Reims
« Depuis le sommet où il s’est perché,
l’orgueilleux regarde toujours vers le bas,
et, évidemment, il ne voit que des êtres ignorants, faibles, vicieux.
Il les considère avec mépris
et il se promène partout gonflé du sentiment de sa supériorité.
Mais en étant toujours satisfait de lui-même,
il n’avance pas.
Tandis que celui qui regarde vers le haut
aperçoit des êtres plus évolués, plus sages, plus lumineux,
et, là, par comparaison,
ses défauts commencent à lui apparaître.
Il se sent tout petit à côté ;
il devient humble,
et c’est cette humilité qui le grandit.
Parce qu’en fixant son attention sur ces êtres,
en les admirant,
il ne reste pas sans rien faire :
il travaille, il fait des efforts,
il voudrait tellement devenir comme eux !
Et c’est ainsi qu’il avance. »
Omraam Mikhaël Aïvanhov
« Depuis le sommet où il s’est perché,
l’orgueilleux regarde toujours vers le bas,
et, évidemment, il ne voit que des êtres ignorants, faibles, vicieux.
Il les considère avec mépris
et il se promène partout gonflé du sentiment de sa supériorité.
Mais en étant toujours satisfait de lui-même,
il n’avance pas.
Tandis que celui qui regarde vers le haut
aperçoit des êtres plus évolués, plus sages, plus lumineux,
et, là, par comparaison,
ses défauts commencent à lui apparaître.
Il se sent tout petit à côté ;
il devient humble,
et c’est cette humilité qui le grandit.
Parce qu’en fixant son attention sur ces êtres,
en les admirant,
il ne reste pas sans rien faire :
il travaille, il fait des efforts,
il voudrait tellement devenir comme eux !
Et c’est ainsi qu’il avance. »
Omraam Mikhaël Aïvanhov
"Quand on va à l'étranger, on se rend compte combien la France est considérée comme un grand pays, par son histoire et sa géographie, sa culture et ses réalisations. La France a une vocation singulière. Quand on rentre au pays, on a le sentiment inverse : la France a tendance à se dévaloriser, se culpabiliser et se lamenter. N'ayant pas conscience de sa grandeur, elle n'a pas vraiment confiance en elle. Pour avoir été chef d'état-major de la première armée européenne et de la seconde armée occidentale en opérations, je ne me lasse pas de dire et de redire à tous les Français que je rencontre : la grandeur du pays est là, à nous de nous l'approprier ! "
Pierre de Villiers
"Qu'est-ce qu'un chef ? " p. 173 - 174
Sortant de nos maisons et de nos prisons mentales pour aller voir ailleurs, nous découvrons la chance d'être arrosés même quand le soleil devrait être au rendez-vous.
Dans l'aquarium de Paris, laissons-nous transporter à Gaza par les amis de la terre au Moyen-Orient pour retrouver la joie d'habiter une terre où l'eau est abondante quand ne sévit pas une période de sécheresse, où les enfants ne souffriront pas de problèmes entretenus et aggravés par un conflit apparemment sans issue ... à moins que la question de l'eau, vitale pour chaque parti, ne contraigne les hommes à s'entendre s'ils ne veulent pas périr en grand nombre.
Terre aride, altérée, sans eau ou jardin à ciel ouvert, baigné par le soleil et fécondé par des pluies généreuses ? Parmi les nations de notre planète, quelle est celle qui peut se prévaloir d'un climat aussi clément et généreux que le nôtre ? Que serait la France si elle prenait davantage au sérieux et accueillait avec plus de reconnaissance les dons du ciel qui l'abrite ? Un pays qui ne douterait plus, non pas de sa vocation universelle - quel pays n'est pas appelé à rayonner au-delà de ses frontières et jusqu'aux limites de la Terre ? - mais des chances que lui offre sa géolocalisation exceptionnelle. Nous y reviendrons car nous devons d'abord redécouvrir qu'un autre ciel n'a pas ménagé ses peines pour nous offrir aujourd'hui l'un des plus sublimes manteaux étoilés que l'on puisse imaginer et concevoir.
C'est en portant un regard neuf, admiratif et très émerveillé, sur les plus belles heures dont la France fut le théâtre que nous retrouverons le goût et le courage d'avancer malgré les vents contraires, en dépit des crises - parfois salutaires - qui nous découragent d'agir ensemble. Si les temps difficiles que nous aimerions traverser au plus vite avaient le mérite d'orienter nos efforts vers les plus belles pages de notre histoire, nous pourrions nous réjouir d'avoir eu à les affronter : ils n'auraient pas seulement ouvert nos yeux ; ils auraient dilaté notre coeur, libéré nos esprits et nos mains pour un service passionné de tout homme, considéré non plus comme un rival ou un ennemi mais accueilli comme un frère.
"A l'école, nous avions eu quatre classes de suite le même manuel d'histoire, nous étions censés étudier une période chaque année : d'abord l'Antiquité glorieuse, des cités phocéennes aux conquêtes d'Alexandre ; puis les Romains, les Byzantins, les Arables, les croisés, les Mamelouks ; ensuite les quatre siècles de domination ottomane ; enfin les deux guerres mondiales, le mandat français, l'indépendance ... J'étais, quant à moi, bien trop impatient pour attendre le déroulement du programme. L'histoire était ma passion. Dès les premières semaines, j'avais parcouru tout le livre, je ne me lassais pas de le lire et relire, les pages s'en étaient trouvées, l'une après l'autre, pliées, froissées, écornées, abondamment soulignées, maculées de gribouillis, de notes, d'interjections en guise de commentaires ; à la fin il ne restait plus de l'ouvrage qu'une piteuse pelote de feuilles effilochées."
Cet été 2010, la question de l'histoire de France et de son enseignement est revenue à la une de l'actualité. A cette occasion, nous avons pu observer comment les débats prennent un tour polémique parce que les divers interlocuteurs sont devenus incapables de s'entendre sur un périmètre, sur une fonction et un but, sur une manière de faire. Certains mettent en avant les variations du territoire français au fil du temps pour démolir la notion d'histoire de France en cassant l'acception même de France ! Où l'on voit à quel point d'auto-anéantissement nous risquons de tomber quand on coupe les cheveux en quatre. Pourquoi ne pas dire que le périmètre actuel définit à rebours le périmètre qu'il convient d'étudier de manière historique : si certaines régions de la France d'aujourd'hui n'ont pas toujours fait partie de notre pays, qu'est-ce qui empêche de les inclure maintenant dans une présentation historique des événements ?
Pour qui s'intéresse au mouvement des frontières : "Histoire de l'Europe", vidéo dans laquelle ce mouvement est présenté depuis 400 avant Jésus-Christ jusqu'à nos jours pour l'Europe et le bassin méditerranéen (son à baisser ...). Dans le même style pour le monde entier : vidéo de 16 minutes (idem pour le son !).
Ergoter sur l'espace géographique occulte une question beaucoup plus importante : quels événements prendre en compte ? On découvre alors que c'est l'enseignement de toutes les disciplines qui aurait intérêt à ne pas négliger les aspects historiques. Un seul exemple illustrera cette thèse : ce qui a dégradé l'enseignement des mathématiques en France, ce n'est pas l'introduction des mathématiques modernes dans les années 70 mais la volonté folle de faire table rase du passé en usant d'un langage parfois ridicule et censément incompréhensible pour le commun des mortels. La marche arrière opérée dans les années 80, comme un retour de manivelle, a effacé les bénéfices d'une approche moderne - essentielle aux développements techniques, notamment informatiques, et à une compréhension renouvelée des mathématiques - sans apporter d'emblée de regain significatif en faveur d'une présentation historique de cette science même si, heureusement, des efforts ont été accomplis en ce sens depuis.
En généralisant le souci d'une prise en compte des événements, les polémiques vaines touchant à l'extension du périmètre tombent d'elles-mêmes : il est évident qu'en étudiant n'importe quelle discipline d'un point de vue historique, nous sommes amenés à voir ce qui s'est passé au-delà de nos frontières. Poussant plus loin le raisonnement, nous réconcilions deux points de vue qui ont trop tendance à s'opposer : en découvrant et en apprenant des faits, des notions, des savoir-faire, ... toutes choses qui constituent une culture et un savoir, on ne perd pas de vue l'autre versant, celui qui consiste à devenir capable d'envisager toutes choses dans ses principales dimensions : historique, actuelle et future, théorique et pratique, économique et sociale, inerte et vivante, matérielle et immatérielle, naturelle et surnaturelle, corporelle et spirituelle ...
C'est en portant un regard neuf, admiratif et très émerveillé, sur les plus belles heures dont la France fut le théâtre que nous retrouverons le goût et le courage d'avancer malgré les vents contraires, en dépit des crises - parfois salutaires - qui nous découragent d'agir ensemble. Si les temps difficiles que nous aimerions traverser au plus vite avaient le mérite d'orienter nos efforts vers les plus belles pages de notre histoire, nous pourrions nous réjouir d'avoir eu à les affronter : ils n'auraient pas seulement ouvert nos yeux ; ils auraient dilaté notre coeur, libéré nos esprits et nos mains pour un service passionné de tout homme, considéré non plus comme un rival ou un ennemi mais accueilli comme un frère.
Intermède
"A l'école, nous avions eu quatre classes de suite le même manuel d'histoire, nous étions censés étudier une période chaque année : d'abord l'Antiquité glorieuse, des cités phocéennes aux conquêtes d'Alexandre ; puis les Romains, les Byzantins, les Arables, les croisés, les Mamelouks ; ensuite les quatre siècles de domination ottomane ; enfin les deux guerres mondiales, le mandat français, l'indépendance ... J'étais, quant à moi, bien trop impatient pour attendre le déroulement du programme. L'histoire était ma passion. Dès les premières semaines, j'avais parcouru tout le livre, je ne me lassais pas de le lire et relire, les pages s'en étaient trouvées, l'une après l'autre, pliées, froissées, écornées, abondamment soulignées, maculées de gribouillis, de notes, d'interjections en guise de commentaires ; à la fin il ne restait plus de l'ouvrage qu'une piteuse pelote de feuilles effilochées."
Les Echelles du Levant, p. 11
Amin Maalouf
Cet été 2010, la question de l'histoire de France et de son enseignement est revenue à la une de l'actualité. A cette occasion, nous avons pu observer comment les débats prennent un tour polémique parce que les divers interlocuteurs sont devenus incapables de s'entendre sur un périmètre, sur une fonction et un but, sur une manière de faire. Certains mettent en avant les variations du territoire français au fil du temps pour démolir la notion d'histoire de France en cassant l'acception même de France ! Où l'on voit à quel point d'auto-anéantissement nous risquons de tomber quand on coupe les cheveux en quatre. Pourquoi ne pas dire que le périmètre actuel définit à rebours le périmètre qu'il convient d'étudier de manière historique : si certaines régions de la France d'aujourd'hui n'ont pas toujours fait partie de notre pays, qu'est-ce qui empêche de les inclure maintenant dans une présentation historique des événements ?
Pour qui s'intéresse au mouvement des frontières : "Histoire de l'Europe", vidéo dans laquelle ce mouvement est présenté depuis 400 avant Jésus-Christ jusqu'à nos jours pour l'Europe et le bassin méditerranéen (son à baisser ...). Dans le même style pour le monde entier : vidéo de 16 minutes (idem pour le son !).
Ergoter sur l'espace géographique occulte une question beaucoup plus importante : quels événements prendre en compte ? On découvre alors que c'est l'enseignement de toutes les disciplines qui aurait intérêt à ne pas négliger les aspects historiques. Un seul exemple illustrera cette thèse : ce qui a dégradé l'enseignement des mathématiques en France, ce n'est pas l'introduction des mathématiques modernes dans les années 70 mais la volonté folle de faire table rase du passé en usant d'un langage parfois ridicule et censément incompréhensible pour le commun des mortels. La marche arrière opérée dans les années 80, comme un retour de manivelle, a effacé les bénéfices d'une approche moderne - essentielle aux développements techniques, notamment informatiques, et à une compréhension renouvelée des mathématiques - sans apporter d'emblée de regain significatif en faveur d'une présentation historique de cette science même si, heureusement, des efforts ont été accomplis en ce sens depuis.
En généralisant le souci d'une prise en compte des événements, les polémiques vaines touchant à l'extension du périmètre tombent d'elles-mêmes : il est évident qu'en étudiant n'importe quelle discipline d'un point de vue historique, nous sommes amenés à voir ce qui s'est passé au-delà de nos frontières. Poussant plus loin le raisonnement, nous réconcilions deux points de vue qui ont trop tendance à s'opposer : en découvrant et en apprenant des faits, des notions, des savoir-faire, ... toutes choses qui constituent une culture et un savoir, on ne perd pas de vue l'autre versant, celui qui consiste à devenir capable d'envisager toutes choses dans ses principales dimensions : historique, actuelle et future, théorique et pratique, économique et sociale, inerte et vivante, matérielle et immatérielle, naturelle et surnaturelle, corporelle et spirituelle ...
Chacune de nos mémoires est une terre qui ne demande qu'à être travaillée, ensemencée, nourrie et abreuvée pour être peuplée de souvenirs qui donneront à notre intelligence et à notre volonté d'être actives au service de tous, sans exception. Apprendre le français peut-il être encore perçu comme un pensum par celui qui comprend qu'à travers cette langue, il a désormais accès aux trésors les plus exaltants ? Aux trésors écrits par des locuteurs natifs, par des amoureux francophiles et encore par tous les traducteurs qui ont mis à notre disposition les chefs d'oeuvre du monde entier.
Quand nous envisageons l'avenir de la France, sommes-nous assez attentifs à son insertion au sein d'un espace francophone dont la diversité est saisissante et dans lequel chaque membre apporte une contribution majeure quelle que soit sa taille, sa puissance, son degré de développement ... ? Métropole, départements et territoires d'outre-mer, Belgique, Suisse, Québec, Afrique francophone, Pays dits de l'est, Vietnam, Liban, Syrie, Moyen Orient, ...
Savons-nous, mesurons-nous la chance que nous avons d'habiter un pays largement ouvert sur l'extérieur ? Il suffit d'un seul passionné bilingue pour ouvrir la porte d'un palais à une multitude.
Palais est trop faible ! La traduction étend, devant celui qui veut bien regarder, une contrée, une région, un royaume, un continent à explorer. Incapable d'entendre et de comprendre le message venu d'ailleurs en raison de la barrière linguistique, l'explorateur se trouve soudain au contact d'autres modes de perception et de pensée. Le miracle de la traduction lui rend accessible des sommets qu'il n'aurait pu atteindre par ses seules forces. L'expérience d'une seule lecture réjouissante et profitable d'un livre traduit en français est en mesure de convaincre l'esprit le plus récalcitrant ou celui qui serait gêné par l'emphase de tels propos : "N'est-il pas exagéré d'affirmer que la traduction ouvre des horizons aussi vastes ?".
Ouvrons "Le problème de la souffrance" de Clive Staple Lewis et lisons. Combien de lecteurs resteront insensibles à la vérité qui émanent de ces pages, au parfum enivrant de l'alliance parfaite entre intelligence, bonté et humilité ? Qui ne comprendra alors l'inanité et l'absurdité d'entretenir les divergences qui ont pu séparer les Anglais et les Français ?
En d'autres circonstances et en poussant la curiosité, le lecteur découvrira même dans les livres d'auteurs étrangers un regard original sur la littérature française qui lui ouvrira de nouveaux horizons. Ainsi en est-il par exemple de l'approche novatrice de l'écrivain croate Ivan Merz qui, lors d'un séjour à Paris, révèle en se penchant sur l'oeuvre de grands écrivains français, l'influence du culte et de la liturgie : "L'influence de la liturgie sur les écrivains français de 1700 à 1923" - Cette clef de lecture venue d'ailleurs montre la fécondité des rencontres que la fascination d'une langue et d'une culture est capable d'engendrer.
Malgré les erreurs et approximations de leur traduction et publication en français, qui restera insensible aux révélations du Père Gabriele Amorth au cours d'entretiens avec Marco Tosatti parus dans un livre au titre bref : "Confessions" et sous-titré (faussement) : "Mémoires de l'exorciste officiel du Vatican", livre traduit de l'italien par Serge Filippini et publié chez Michel Lafon en 2010, (éditeur malheureusement entraîné ici par les dérives du sensationnel qui font le lit de l'incrédulité) ? Le lecteur y découvre un monde démoniaque qui tente d'agir en cachette pour passer inaperçu et faire davantage de mal.
En acceptant de concentrer ses efforts sur ce qui en vaut la peine, le citoyen, conscient de ses responsabilités, n'accédera pas seulement aux fruits des génies et saints de son pays mais aux jardins les plus exotiques et les plus éloignés de ses repères habituels. Il saisira avec plus d'acuité le drame de l'ignorance et de l'indigence qui frappe tous ceux qui, sous prétexte de conserver des richesses mangées par les vers et rongées par les mites, tentent de fermer les frontières de leur pays aux influences venues d'ailleurs. Le témoignage de Francis Collomp, otage au Nigéria, apprenant à l'un de ses geôliers âgé de 20 ans que la terre est ronde, montre à quel degré d'ignorance conduisent des positions fermées à l'extrême.
Au fur et à mesure qu'avance notre vie, nous prenons conscience de la valeur du temps. Parmi toutes les oeuvres qui attendent notre bonne volonté, comment choisir celles qui éveilleront notre sensibilité et transformeront notre coeur de pierre en coeur de chair ? Le génie des belles lettres et des beaux-arts, seul, est-il capable d'engendrer cette métamorphose sans laquelle nous nous agitons en vain ?
Agir pour soi, pour son propre compte, pour défendre les intérêts de ses proches devient une tâche de plus en plus ardue dans un monde où la multiplication des mouvements et des chocs produit une élévation de la température, où le solide tend à fondre tandis que ce qui est liquide s'évapore. Le réchauffement climatique, qu'il soit accéléré par l'activité des hommes pour les uns ou qu'il ne le soit pas pour les autres, traduit en somme, sur le plan géologique, l'emballement qui gagne nos coeurs, nos esprits et nos corps, notre planète tout entière.
Où puiserons-nous la sérénité et la tranquillité d'âme plus que jamais nécessaire pour une prise de décision qui ne tourne pas à la catastrophe ? Que dire alors, par surcroît, des décisions politiques et des discours publics qui ont un retentissement très large ?
Ajouté le 12 juillet 2019 :
Pays de volailles colorées et si diverses, notre France compte un grand nombre de plumes talentueuses ! En guise d'intermède, voici une lettre inventée par David Brunat à l'adresse de Cédric Villani, le 11 juillet 2019, après sa défaite à l'investiture pour les élections municipales de 2020 à Paris, lettre dans laquelle Henri Poincarré félicite son confrère pour son travail en politique et se réjouit d'un retour possible de notre champion dans le giron mathématique, loin des chausse-trappes d'une politique épineuse et filandreuse.
Saurons-nous préférer ce qui ne fait pas de bruit à la fièvre médiatique ? Aurons-nous l'audace de choisir ce qui ne paye pas de mine ? Voulons-nous éprouver la joie de celui qui désire peu mais le plus haut : "Le peu de connaissance qu'on atteint touchant les connaissances les plus hautes est plus désirable qu'une science plus certaine des choses moindres. " (Saint Thomas d'Aquin).
Agir pour soi, pour son propre compte, pour défendre les intérêts de ses proches devient une tâche de plus en plus ardue dans un monde où la multiplication des mouvements et des chocs produit une élévation de la température, où le solide tend à fondre tandis que ce qui est liquide s'évapore. Le réchauffement climatique, qu'il soit accéléré par l'activité des hommes pour les uns ou qu'il ne le soit pas pour les autres, traduit en somme, sur le plan géologique, l'emballement qui gagne nos coeurs, nos esprits et nos corps, notre planète tout entière.
Où puiserons-nous la sérénité et la tranquillité d'âme plus que jamais nécessaire pour une prise de décision qui ne tourne pas à la catastrophe ? Que dire alors, par surcroît, des décisions politiques et des discours publics qui ont un retentissement très large ?
Ajouté le 12 juillet 2019 :
Pays de volailles colorées et si diverses, notre France compte un grand nombre de plumes talentueuses ! En guise d'intermède, voici une lettre inventée par David Brunat à l'adresse de Cédric Villani, le 11 juillet 2019, après sa défaite à l'investiture pour les élections municipales de 2020 à Paris, lettre dans laquelle Henri Poincarré félicite son confrère pour son travail en politique et se réjouit d'un retour possible de notre champion dans le giron mathématique, loin des chausse-trappes d'une politique épineuse et filandreuse.
Saurons-nous préférer ce qui ne fait pas de bruit à la fièvre médiatique ? Aurons-nous l'audace de choisir ce qui ne paye pas de mine ? Voulons-nous éprouver la joie de celui qui désire peu mais le plus haut : "Le peu de connaissance qu'on atteint touchant les connaissances les plus hautes est plus désirable qu'une science plus certaine des choses moindres. " (Saint Thomas d'Aquin).
Tout projet présidentiel et le projet France 2022 ne seraient pas complets s'ils n'incitaient pas chaque citoyen à cultiver le meilleur de ses talents. Prévoir des changements judicieux et réussir à les mettre en oeuvre ne suffit pas à donner plus de coeur à une nation, à lui rendre confiance, à l'inviter au dépassement : une telle évolution dépend aussi de la mobilisation de chacun, qu'il ait une responsabilité dans la conduite des affaires publiques ou qu'il n'en ait pas. (Tribune : Gestes politiques à la portée de chacun d'entre nous).
On ne redira jamais assez combien le monde contemporain a besoin de personnes qui s'engagent à contribuer au bien de tous plus qu'à chercher les moyens d'accroître leur rétribution, d'améliorer leur position ou leur confort. L'abnégation requise pour développer cette attitude ne se commande ni ne se décrète. Elle résulte d'une connaissance toujours plus nette des véritables enjeux de chacune de nos vies et d'une connaissance plus parfaite de Jésus-Christ qui nous conduit à l'imitation du don total de sa Personne. (Voir à ce propos le témoignage bouleversant et saisissant d'André Levet).
On ne redira jamais assez combien le monde contemporain a besoin de personnes qui s'engagent à contribuer au bien de tous plus qu'à chercher les moyens d'accroître leur rétribution, d'améliorer leur position ou leur confort. L'abnégation requise pour développer cette attitude ne se commande ni ne se décrète. Elle résulte d'une connaissance toujours plus nette des véritables enjeux de chacune de nos vies et d'une connaissance plus parfaite de Jésus-Christ qui nous conduit à l'imitation du don total de sa Personne. (Voir à ce propos le témoignage bouleversant et saisissant d'André Levet).
Comment découvrir ces enjeux sans être pris par l'orgueil ou tenté par le désespoir ? Comment joindre l'audace et l'humilité ? John Wu (lien en anglais) pense que la simplicité est la clef de cette alliance mais sans l'aide de Dieu, et plus précisément du Saint-Esprit, la simplicité ne s'acquiert pas facilement :
"Lui seul peut réunir harmonieusement des tendances qui, normalement, devraient grincer. C'est Pierre de Bérulle qui dit de Saint Augustin : "Considérez ce grand saint : il a, par un pouvoir singulier de Jésus-Christ et de sa grâce, des bénéfices qui humainement sont incompatibles ; il est très savant et très humble, ce qui se voit rarement ; il est très spéculatif et très actif, ce qui n'est pas moins rare ; et, au lieu qu'en la plupart des docteurs, on ne rencontre que la science, on trouve en celui-ci un certain sel de sapience qui fait goûter ce qu'il dit et qui, par un privilège qui n'est pas commun, fait passer la vérité de l'esprit au coeur". Le Saint-Esprit qui élit sa demeure dans l'âme d'un saint transforme tous ses talents, savoir, intelligence et vertus en combustibles pour le brasier d'amour. Seul un feu maigre peut s'étouffer sous la recharge. Le brasier consume tout ce qu'on lui offre. Et l'âme du saint est un brasier : plus on l'alimente, plus la flamme est vive."
(Le carmel intérieur, John Wu, Casterman 1958, p. 130).
Quelles oeuvres anciennes vont revenir à la surface de notre époque, quelles oeuvres remonteront demain ? Quelles réalisations spirituelles, caritatives, politiques, artistiques et scientifiques vont traverser les siècles et demeurer capables d'inspirer les générations à venir ?
Alors que la numérisation des documents et le réseau Internet multiplient les possibilités de contact, nous pourrions être tentés de croire à la fin des intermédiaires, de tous ceux qui jusqu'à maintenant jouaient le rôle de témoin en étant des traits d'union entre hier et aujourd'hui. Pourtant, bientôt submergés par l'afflux de sollicitations en tous sens, capables d'accéder à une multitude d'informations, nous comprenons vite que, sans l'aide de tiers instruits, l'abondance de biens immatériels n'est qu'apparente : nous aurons besoin, de plus en plus d'amis véritables qui sauront respecter le champ de nos engagements et de nos devoirs, aussi ordinaires soient-ils, et diriger nos pas vers les sources les plus limpides et les plus sûres tant il est vrai que choisir ses lectures (Tribune de Michel Volle), choisir ses nourritures spirituelles, choisir où s'abreuver n'a rien d'immédiat.
Le politique, broyé par l'intensité de ses responsabilités, plus que d'autres, devra à un cercle d'intimes complètement désintéressés et à une multitude priante de garder les pieds sur terre et la tête au ciel pour décider, dans les moments les plus rudes, de sauvegarder l'intérêt général, le bien commun et la vie des plus humbles quand d'autres, mal intentionnés ou malheureusement dans l'erreur, auront juré d'avoir sa peau, son honneur ou ... gain de cause.
Les décennies que nous venons de vivre et qui nous ont épargné d'autres guerres n'ont pas pour autant éloigné la violence des combats politiques. Sans perdre de vue le triomphe ultime de la Vérité et de l'Amour, nous devons rester attentifs aux luttes sourdes mais bien réelles qui se trament encore et ne manqueront pas, à chaque nouvelle échéance électorale, d'envahir le champ médiatique comme un volcan sous marin dégaze heureusement à la surface des eaux lui évitant ainsi d'exploser.
Nous fêtions le 25 août 2010 saint Louis, roi de France qui disait : "Les hommes sont étranges ; on me fait un crime de mon assiduité à la prière et on ne dirait rien si j'employais des heures plus longues à jouer aux jeux de hasard, à courir les bêtes fauves, à chasser aux oiseaux." (In Parole et Prière, août 2010, p. 249)
En 2010 et depuis longtemps, nous disposons en France de quoi alimenter notre réflexion, nourrir notre esprit aux sources les plus vives. Les âmes de bonne volonté ont cette possibilité en permanence : il ne se passe pas un jour où le soleil se couche sans qu'elles n'aient eu part à un repas spirituel qui les rassasie et leur donne l'élan pour avancer, le courage de tenir bon.
Comment ne pas laisser résonner en son coeur un enseignement de grande qualité tel que celui-ci : "Dans la parabole des vierges sages et des vierges folles (Mt. 25,1-13) quand ces dernières manquèrent d'huile, il leur fut dit : " Allez en acheter au marché. " Mais en revenant, elles trouvèrent la porte de la chambre nuptiale close et ne purent entrer. Certains estiment que le manque d'huile chez les vierges folles symbolise l'insuffisance d'actions vertueuses faites dans le courant de leur vie. Une telle interprétation n'est pas entièrement juste. Quel manque d'actions vertueuses pouvait-il y avoir puisqu'elles étaient appelées vierges, quoique folles ? La virginité est une haute vertu [...] Moi, misérable, je pense qu'il leur manquait justement le Saint-Esprit de Dieu. Tout en pratiquant des vertus, ces vierges, spirituellement ignorantes, croyaient que la vie chrétienne consistait en ces pratiques. Nous avons agi d'une façon vertueuse, nous avons fait oeuvre pie, pensaient-elles, sans se soucier si, oui ou non, elles avaient reçu la grâce du Saint-Esprit. De ce genre de vie, basé uniquement sur la pratique des vertus morales, sans un examen minutieux pour savoir si elles nous apportent - et en quelle quantité - la grâce de l'Esprit de Dieu, il a été dit dans les livres patristiques : " Certaines voies qui paraissent bonnes au début conduisent à l'abîme infernal " (Pr 14,12) [que l'on traduit aussi : "Tel chemin paraît droit au début mais, en fin de compte, c'est le chemin de la mort"]
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