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mercredi 26 février 2020

France2022 : Economie décarbonée ?




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En préambule : panorama énergétique (vidéo de 110 minutes)

Jean-Marc Jancovici : HEC Débats - 05/02/2020


et "Décarboner l'économie, c'est un projet extrêmement noble", interview de Jean-Marc Jancovici par Nikos Aliagas le 27 novembre 2018 sur Europe 1.

Les lecteurs qui souhaitent aller encore plus loin pourront prendre aussi connaissance du contrepoint développé par Marc Dugois dans sa lettre ouverte à Jean-Marc Jancovici en date du 25 février 2020.



Economie décarbonée ... Qu'est-ce à dire ?

1. De prime abord, c'est un non sens ! Faudrait-il donc faire l'impasse sur la chimie organique ? Oublier le rôle du carbone sur Terre et dans les processus du vivant ? Prétendre trouver un substitut au carbone ?

2. Chacun comprend qu'il ne s'agit pas de se passer du carbone mais d'essayer de sortir de l'âge du brut, de l'or noir et aussi des composés carbonés issus des entrailles de la Terre : gaz et charbon. De voir comment faire autrement, sans lui. Sans eux.

3. Déjà s'émerveiller de la mise en réserve sur laquelle vit l'humanité depuis deux bonnes centaines d'années. Qui a bien pu prévoir et ordonner l'épargne gigantesque, la mise en réserve des énergies fossiles alors que dame Nature nous montre si souvent ses extraordinaires facultés de recyclage en continu : rien ne stagne vraiment, toute chose est réutilisée au bénéfice de l'une ou l'autre forme de vie, au gré des saisons ?

4. Nous le savons aujourd'hui : le pétrole - l'huile de pierre -, le charbon et le gaz résultent d'un processus biochimique. Comment se fait-il que la Vie, entendue comme une entité sans transcendance, ait pris soin de mettre de côté de tels gisements pour le plaisir des hommes et les nécessités de la vie humaine ? C'est tout à fait curieux quand on prend la peine de se pencher quelques instants sur ce mystère d'économie. Encore plus étrange quand s'étendent sous nos yeux les ravages d'une marée noire : le produit qui sort des flancs du navire en perdition n'est visiblement pas fait pour se déverser dans la nature tel quel. Il faut donc que non seulement ait été prévue une fabrication sans usage immédiat par quelques formes naturelles mais qu'en plus le stockage de cette production "biologique" ait été organisée de telle sorte qu'elle ne mette pas en péril des formes de vie (plantes et animaux) ne supportant pas sa présence. Il faut de surcroît que son utilité ait été anticipée car, là encore, nous ne voyons guère dans la nature, sauf à la méconnaître, de processus qui ne soit, au bout du compte, sans intérêt. Pendant des siècles et même des millions d'années, la Terre préparait en des lieux clos et protégés de quoi satisfaire une humanité vorace en énergie mais encore incapable de mettre à son service les réserves constituées puisqu'il lui faudrait d'abord accumuler un grand nombre d'inventions, imaginer et construire des machines avant d'en tirer profit. 

5. Avant de vouloir sortir sans tarder de l'ère carbonée, prenons le temps de méditer sur cette histoire fantastique où s'entremêlent le génie inventif des hommes et l'ingéniosité patiente, de très long terme, formidablement anticipatrice de notre environnement. Il y a là de quoi, oui s'émerveiller, et, naturellement, de s'inspirer pour les âges futurs !

6. Avant de cracher sur "le grand capital", le capitalisme ou les temps modernes, pensons à cette donnée capitalistique de premier ordre, cette donnée sans laquelle, nous n'aurions pu accomplir des prouesses (et générer de nombreux dégâts) : le capital des ressources gratuites mis à notre disposition par une très longue période de préparation. Sans lui, nous ne pourrions pas agir à notre guise pour satisfaire les besoins élémentaires et bien d'autres de notre existence terrestre.

7. Si maintes économies libérales ou dirigistes sont encore aujourd'hui d'essence capitalistes, n'allons pas trop vite en déduire que des volontés malfaisantes et ne songeant qu'à exploiter l'homme par l'homme, ne jurant que par l'aliénation ... auraient fait main basse sur les affaires du monde. Cette essence capitaliste découle logiquement d'un alignement des travaux humains sur les réserves fossiles : à cet immense réservoir répond une organisation où la prédation joue un rôle majeur. Chacun essaie de s'emparer, à bon compte, des trésors recelés en ses flancs par notre planète. Et pour ce faire, de gigantesques conglomérats, compagnies, multinationales, ... se sont constitués. Il suffit de songer à la logistique nécessaire pour extraire les réserves fossiles puis pour en tirer partie (raffineries, transports, distributions). Je comprends qu'elle engendre en cascade la formation de groupes très puissants qui auront tendance à essayer de faire la pluie et le beau temps.

8. Sortir de l'ère des réserves fossiles ouvre donc des possibilités nouvelles d'organisation qui ne seront pas seulement des correctifs apportés à des systèmes critiquables mais des formes rendues nécessaires par la mise en oeuvre de ressources non carbonées. C'est important de le souligner pour éviter d'entrer ans de vaines querelles où la dénonciation, la critique, l'accusation ... finissent par envenimer les débats, obscurcir l'avenir et retarder les efforts urgents. Diaboliser les acteurs actuels comporte le risque de provoquer des crispations, des résistances et des attitudes contre-productives. Les enjeux du moment sont tels que nous aurons besoin non pas de diviser, d'ostraciser ou de désigner à la vindicte populaire mais de rassembler toutes les bonnes volontés. Il en va de l'intérêt de tout un chacun.

9. Nous pourrions ici faire un parallèle avec une autre nécessité de plus en plus prégnante : réduire la consommation per capita de protéines animales.  Le faire en adoptant des attitudes de tribunal improvisé et en désignant des coupables engendre des tensions néfastes : au lieu d'obtenir la coopération, l'entraide et des conséquences positives, on ne fait que renforcer les crispations et compliquer la transition vers des modes alimentaires plus conformes aux intérêts du plus grand nombre. Là encore, au lieu de vouloir intenter des procès déplacés et malvenus, il convient de repenser le sujet (en l'occurrence l'alimentation humaine) à frais nouveaux : quelles données contemporaines et futures incitent à revoir nos façons de nourrir nos faims ? Par exemple : dans les zones très froides (pôles), l'alimentation humaine est très majoritairement à base de protéines animales grasses et modifier ce régime (plus de sucres notamment) a des répercussions négatives sur la santé des peuples de ces zones froides. Le réchauffement manifeste de l'atmosphère terrestre ne serait-il pas l'un des facteurs justifiant que l'alimentation humaine s'oriente davantage vers les protéines d'origine végétales ? N'y aurait-il pas là une nouvelle occasion de s'émerveiller : les populations humaines étant en forte croissance, la température s'élevant, ... les nécessités vitales du corps humain paraissent avoir été ordonnées (dès l'origine) de telle sorte qu'au lieu de s'affoler, nous puissions comprendre que tout concourt au bien d'une humanité pleinement consciente de l'extraordinaire organisation du vivant ?

mardi 25 février 2020

France2022 : Significations de l'avortement et de l'IVG (2ème édition)


Ce texte est un extrait de la tribune : 

Abolition de la peine de mort pour les tout-petits en gestation.

D'innombrables significations sont liées au meurtre de l'enfant encore en gestation. Il n'est pas question ici de toutes les recenser. Il suffit de relever celles qui permettront, un jour prochain, de revoir de fond en comble les politiques françaises dans de multiples domaines : financier, fiscal, économique, social, culturel, éducatif, artistique, industriel, artisanal, scientifique ... 

L'inventaire brut des significations de l'avortement n'aurait aucun intérêt s'il n'était assorti de développements (ici, en caractères de couleur bleu) permettant au lecteur de saisir l'esprit qui anime leur mention et de découvrir quelques pistes de réflexion ou d'action selon des orientations tout juste esquissées puisque le projet France 2022 ne s'attache pas à des solutions toute faites mais propose seulement des ébauches de chantier donnant du grain à moudre au débat parlementaire. 

Le projet France2022 ne manque pas aussi de semer, ça et là, quelques idées, a priori incongrues, soit pour donner un os à ronger aux adversaires impitoyables dont l'intelligence quelque peu sclérosée et embrumée a besoin d'être secouée ou dépoussiérée soit pour stimuler la créativité des lecteurs à l'intelligence vive, rebelle, souple et capable d'obéissance ! Ces derniers sauront produire un miel de qualité en butinant les fleurs qui s'épanouissent tout au long du chemin parcouru par la rédaction du projet France2022 et de tout projet faisant droit aux malheureux sans défense.




 
Voici quelques-unes des significations de l'avortement :

1. L'être humain perçu comme superflu, comme marchandise, comme jouet et comme déchet dans un monde détraqué (depuis longtemps) où l'homme prétend agir en être raisonnable et supérieur au risque de l'ignorance crasse et de la méconnaissance des trésors d'ingéniosité que recèlent les systèmes naturels et, a fortiori, le monde surnaturel.

Rappeler cela n'est pas céder à la mode consistant à croire puis à dire que tout va de mal en pis. Au contraire, le monde contemporain, à bien des égards, manifeste d'innombrables progrès et pas seulement d'ordre technique. 

Des enfants sont tués, des tout-petits sont assassinés avant leur naissance depuis la nuit des temps. L'avortement n'est pas un phénomène récent mais, pour la première fois dans l'histoire des hommes, plusieurs Etats sont devenus complices de ces meurtres et, ce faisant, ont porté un coup fatal à l'édifice du droit positif tout en dégradant fortement l'office des professions médicales et, plus largement, l'office de ceux qui sont en charge d'un service ou d'un bien public. Dégradations qui s'étendent désormais à tout le corps social et créent d'innombrables perturbations dont les effets se feront progressivement sentir mais qu'il est possible d'anticiper dès maintenant - et même de constater déjà - pour éviter une série de catastrophes et de violences ingérables : quand le bois vert est mal traité, qu'en sera-t-il du bois malade ou mort ? Que deviendront les personnes âgées sans soutien et, d'une manière générale, tous ceux qui seront jugés hors-course dans un monde lancé à pleine vitesse ?


2. L'avortement puis l'IVG sont les signes d'une perte radicale du sens de ce qui est bien et de ce qui est mal, soit dans l'absolu, soit dans un contexte donné. Ainsi, la mise à mort d'un être humain sans défense est-elle toujours un crime odieux et monstrueux en dépit de toutes les pâles dénégations de ceux qui ont perdu le sens du vrai bien et des intérêts de toute femme enceinte. Et l'abomination ne s'entend pas seulement des modalités de son exercice : le meurtre "propre" d'un être sans défense reste un meurtre de la pire espèce.

L'affirmer comporte, certes, un risque de plainte, de refus et même de colère de la part de ceux qui l'ont pratiqué, de ceux qui ont eu recours à ce meurtre ou de ceux qui promeuvent outrageusement son emploi mais il y a pourtant un abîme entre le rappel d'une vérité qui dérange et la mise en oeuvre d'un châtiment. En l'occurrence, d'ailleurs, une loi juste n'aurait aucune sanction à prévoir contre la mère de l'enfant recourant à l'avortement : son geste seul a de telles conséquences néfastes pour elle qu'il serait idiot et criminel d'en rajouter. Le jour où toute femme enceinte comprendra qu'il est dans son intérêt de garder son enfant et d'enfanter, même lorsque sa propre vie est en danger (ce qui est aujourd'hui en France devenu exceptionnel contrairement aux époques antérieures durant lesquelles la mortalité des femmes en couche était élevée) et a fortiori quand sa vie ne l'est pas, l'IVG deviendra exceptionnel. L'enfant est en effet le plus sûr rempart pour sa mère : quand elle est sans époux ou sans compagnon stable, il la protège dès son plus jeune âge. C'est pour elle le plus sûr moyen de ne pas devenir la proie d'un homme sans scrupule qui ne songerait à la séduire que pour profiter de ses charmes ou de ses atouts tandis que déjà mère, elle n'attirera en pleine connaissance de la situation qu'un homme prêt à devenir le père de son enfant. L'attitude qu'adoptera un homme à son égard sera le plus souvent d'autant plus significative de son amour authentique qu'elle sera déjà mère et non pas l'inverse. Se priver d'un enfant, choisir la mort irréversible pour une femme c'est se mettre beaucoup plus en danger qu'elle ne l'imagine ou que de faux amis le lui laissent croire. Quant à la situation des femmes qui ont déjà des enfants, aucune raison ne justifie, en vérité, de mettre à mort le plus jeune de la fratrie. Ce serait priver toute la famille d'un rayon de soleil, d'une lumière jaillissante capable de dénouer les noeuds des situations d'apparence inextricable. C'est l'un des sens magnifique de l'histoire du Petit Poucet : l'ingéniosité du plus petit sauve toute la fratrie.

3. L'IVG est le signe de l'arrogance de la grande ville ou de la métropole, l'arrogance de celle qui pense pouvoir s'en sortir en méprisant la province, les campagnes ou ses territoires limitropheset en bradant des richesses patrimoniales patiemment construites au fil des siècles en France. La date de l'instauration de l'IVG en France est significative : elle correspond au point de bascule à partir duquel les villes s'affranchissent de leur dépendance à l'égard des territoires agricoles. Affranchissement programmé et seulement retardé par les deux guerres mondiales.

Pendant la seconde guerre mondiale, surtout, les campagnes sont un refuge pour tous ceux qui souffrent de l'Occupation, en particulier les enfants. Les villes vont payer un très lourd tribut à la barbarie qui s'est emparée de l'Europe et même connaître des destructions massives. En se relevant du chaos en France, elles vont oublier tout ce qu'elles doivent aux campagnes. Avant guerre, elles offraient déjà un confort bien supérieur mais elles ne pouvaient pas encore se passer totalement des contributions de la campagne. Avec l'avènement d'un commerce de plus en plus ouvert et en raison des progrès fabuleux (mais aussi dangereux ou problématiques) de la production agricole, des transports et de la logistique, les villes ont perdu le bon sens de l'économie primaire : celui qui n'oublie pas la nudité de l'homme et la satisfaction de ses besoins les plus élémentaires. Certes, la grande ville a d'innombrables raisons de s'enorgueillir. Elle offre tellement de distractions ! Tant de confort et de facilités pour qui a les moyens de profiter de ses avantages mais voici où le bât blesse : en offrant tout, ou presque, elle donne l'illusion que ce confort serait indispensable et, pire encore, que l'enfant à naître en sera privé s'il s'annonce dans des conditions qui font douter de l'avenir. En promettant monts et merveilles, la grande ville blesse le regard des plus fragiles : elle les rend beaucoup plus vulnérables aux aléas de l'existence et beaucoup plus rétifs à prendre quelques risques dont celui de mettre au monde un enfant. Le drame, en France, c'est que cette peur-là a fini par s'étendre à l'ensemble de son territoire, dans tous ces lieux qu'une république profondément désorganisée a peu à peu abandonnés aux lois de la jungle ou livrés à eux-mêmes sans la moindre possibilité de s'ouvrir au reste du monde en ce qu'il a de meilleur.

4. L'IVG manifeste une peur viscérale du lendemain, peur répandue sur toute la terre mais qui tourne là au désastre : la suppression d'une promesse de vie, promesse toujours accompagnée, pourtant, de ce qui doit lui permettre de subsister et de s'épanouir pour peu qu'aucune mauvaise volonté ne vienne contrecarrer les desseins bienveillants de la Providence. 

Chaque enfant apporte avec lui les ressources dont il aura besoin et, parfois, d'une façon tout à fait inattendue, pour peu, là encore, que nous sachions ouvrir les yeux et entendre le message dont il est porteur. Le supprimer avant terme, c'est refuser d'entendre la voix qui nous entraîne dans une nouvelle direction et peut nous conduire, si nous y consentons,  vers un plus être. Accepter les remises en cause qu'engendre une promesse de vie ne retire rien à ce que nous sommes mais nous donne de fructifier au-delà de ce que nous avions imaginé. Ce qu'elle va élaguer en moi, en nous, n'est pas une perte : il s'agissait de branches mortes qui m'empêchaient, qui nous empêchaient de recevoir la lumière.

5. L'IVG est donc aussi refus d'aller de l'avant, de larguer les amarres, de rompre avec une part de moi-même, de nous-mêmes pourtant bien encombrante : toutes ces choses qui me tiennent captive ou esclave. 

Refuser la naissance qui s'annonce ne m'enfermera pas seulement dans le remord mais dans une conception étroite de l'existence : une vie qui devrait se dérouler selon un plan très précis et ne jamais s'en écarter ; une vie qui devrait répondre à des impératifs de consommation qui mettent pourtant à mal l'organisation merveilleuse du donné naturel et en particulier du corps humain ; une vie qui a tous les atours de la fantaisie, de la drôlerie et de la séduction mais qui ne cesse de virevolter pour n'offrir aucune prise aux drames du temps présent, aucune main tendue à qui est en train de vaciller.

Une fausse conception de l'enfantement et de la maternité les tient pour des esclavages. Selon ce point de vue, l'avortement serait l'un des moyens d'échapper à la servitude mais où se trouve le gain ? A l'aridité de tâches domestiques pourtant grandement facilitées à notre époque par un confort sans précédent, qu'avons-nous substitué ? Combien de femmes aujourd'hui vivent écartelées entre une situation professionnelle de plus en plus stressante et les appels désespérés de leurs enfants qui se sentent laissés pour compte d'une course aberrante qu'un féminisme mensonger a lancée sous prétexte de revanche et d'émancipation ? Combien de nourrissons qui pourraient être sereinement allaités se trouvent privés de la seule nourriture qui leur convient vraiment au profit de préparations qui engraissent quelques mastodontes agro-alimentaires et, par répercussions, une médecine qui a perdu le simple bon sens d'une hygiène de premier ordre ? Et tout cela pour rester dans le coup de joutes professionnelles où la femme, mais aussi l'amour conjugal et les familles, ont beaucoup à perdre.


6. Il n'est pas surprenant que l'IVG soit apparu à un moment de l'histoire des hommes où l'avènement des calculateurs a pu nous faire croire que nous serions désormais en mesure de tout programmer, de tout prévoir. 

Voici qu'un tout petit, haut comme trois pommes de l'Everest, vient nous prouver le contraire. Il vient défier toutes nos précautions et défaire la pelote de nos intrigues. Il nous révèle que nous restons vulnérables. Mérite-t-il la mort pour autant ? Et si nous acceptions sereinement cette leçon de vie, le message dont est porteur l'enfant qui s'annonce ? A qui désire connaître un bonheur authentique, ce messager de l'invisible n'enseigne aucune recette miracle. Il ne propose aucun remède utopique. Il invite à l'oubli de soi, d'un soi qui risque, à tous moments, de se replier sur lui-même et de s'enfoncer dans l'égoïsme ou l'individualisme le plus noir. Il invite aussi au déploiement de la part la plus secrète de notre être : un coeur capable de vibrer et de s'émerveiller, un coeur qui se réjouit d'être pris au dépourvu et d'avoir à se tourner vers autrui pour ne pas rester seul(e). 

L'enfant qui s'annonce est l'une des plus belles réponses à notre besoin fondamental d'ouverture aux autres. Il le fait en sollicitant la meilleure part qui soit en nous : notre capacité à prodiguer un amour inconditionnel et sans limite spirituelle. Le drame de l'avortement est dans la prise d'une décision qui n'a pas tous les éléments en main car je ne  peux jamais savoir à l'avance si je serai une bonne ou une mauvaise mère, un bon ou un mauvais père pour cet enfant qui s'annonce : tant que sa présence n'est pas encore palpable ou tangible, mes capacités d'amour parental sont comme en sommeil. C'est lui qui va les éveiller, c'est lui qui va leur permettre de s'exprimer comme le rappelle admirablement Desmond Morris dans le texte placé en avant-propos de cette tribune.

Avorter c'est prononcer un jugement sur une affaire qui n'a pas été instruite car je ne puis jamais savoir comment je serai mère, comment je serai père avec cet enfant-là si je n'en ai pas eu d'autres auparavant et même si je suis déjà parent : chaque enfant éveille en moi des qualités nouvelles et insoupçonnées ; chaque enfant entraîne par sa naissance une reconfiguration dont je ne peux imaginer à l'avance tous les paramètres, tous les tenants et tous les aboutissants.


7. L'IVG est encore signe d'ignorance au sujet du travail extraordinaire qui s'accomplit au coeur de toute femme enceinte et lui donne un nouveau regard, riche de sens, sur les réalités de notre monde et, en particulier, sur le plan professionnel comme sur les plans domestique, amical, économique ou spirituel. Tout entrepreneur intelligent devrait remarquer qu'une femme enceinte peut contribuer puissamment à mettre bon ordre dans une organisation bancale : ce qui s'accomplit en elle lui donne de voir les choses avec beaucoup plus de justesse et de proposer des voies de progrès auxquelles nul n'avait pensé jusque-là.

La maternité n'est donc pas un empêchement au travail (intelligemment aménagé) des femmes. Bien au contraire, elle leur donne une grande supériorité en certains domaines. Aux hommes intelligents et bons d'en découvrir les meilleurs terrains d'expression ! Toute politique en faveur de la vie devrait s'efforcer d'aménager très soigneusement le temps de travail des femmes enceintes et d'en affiner les modalités. De même pour les mères de nourrissons et d'enfants en bas étage. Il y là un vivier formidable de redistribution des tâches et même de lancement de projets au sein des entreprises et des associations françaises.

Une simple suggestion pour lecteur audacieux : intégrer toute femme enceinte à la direction générale de son entreprise ou de son association le temps de la gestation et le temps de l'allaitement ! Pour tout lecteur moins magnanime ou plus sceptique : associer toute employée enceinte et allaitante aux projets en cours en lui confiant des tâches de conception et d'organisation (en vue de renforcer la composante adhocratique de l'organisation). Pour tous les lecteurs : adapter le travail demandé aux capacités de chaque femme enceinte en tenant compte de la grande variabilité des situations. Certaines femmes se portent comme le pont neuf jusqu'à l'accouchement et se rétablissent à toute allure tandis que d'autres peinent dès les premiers mois. Dans tous les cas, éviter l'injure faite aux femmes enceintes ou allaitantes qui consiste à porter leur défection au titre de la "maladie" ! Dans tous les cas, faciliter leur travail afin que rien ne vienne perturber gravement ce qui s'accomplit de prodigieux en elles ou à leurs côtés.

Ajout de mai 2019

Pour aller plus loin : interview de Marine de Poncins par Ombeline Degermann sur Radio Notre-Dame le 14 mai 2019 (enregistrement) , fondatrice du cabinet de conseil "Les prodigieuses" et auteur du livre : « Co-naissance – enceinte, harmonieuse et active », paru aux éditions du Cerf. Voir le site : www.lesprodigieuses.com, "Grossesse et travail, le duo gagnant".

8. L'IVG révèle un dysfonctionnement majeur de nos économies : la naissance d'un enfant perçue comme charge et non comme ressource et même comme profit au sens noble de ces termes. Plus justement : un bienfait, une bénédiction d'une valeur inestimable, le don par excellence.

Il est grand temps de revoir les mécanismes de création de monnaie en France, en Europe et dans le monde. Tandis que sévissent des petits joueurs financiers qui ne songent qu'à créer de la fausse monnaie pour spéculer ou s'emparer de vraies richesses de manière indue et scandaleuse, l'économie la plus essentielle peine lamentablement, faute de financement. Non seulement elle peine à satisfaire les besoins les plus élémentaires de millions d'êtres humains mais elle peine encore à se transformer radicalement pour ne plus mettre en péril les écosystèmes aériens, terrestres et maritimes. Toute naissance doit devenir, dans une économie saine, l'un des moteurs clefs de la création de monnaie. De même que tout bien nouveau appelle son équivalent monétaire en pure création (ex nihilo), toute naissance doit devenir l'occasion d'une création de monnaie. Le parallèle fera bondir certains, même parmi ceux qui considèrent l'être humain comme une valeur marchande ! Il ne s'agit pas, évidement, d'aller attribuer un prix à la vie commençante. Il s'agit simplement de signifier que toute vie humaine est une richesse pour l'ensemble de la communauté et que ce bien le plus précieux, loin d'être un boulet, seulement une bouche à nourrir, une personne à éduquer, à instruire, ... est un trésor, une source de bénédictions pour ses parents et la société tout entière, un vecteur très puissant de travail, au sens le plus noble de ce terme. Plutôt que d'asseoir la création de monnaie sur l'endettement et sur la course en avant des crédits finalement non remboursables, mieux vaudrait la fonder sur la seule valeur inestimable : l'être humain et ... son environnement !


9. L'IVG revêt parfois une signification tout à fait erronée et même aberrante : un remède ou une réparation pour une gestation perçue comme un accident (de contraception par exemple).

Non, la gestation, "tomber" ( ! ) enceinte, "être engrossée ( ? ? )" ... n'est pas un accident ! Tout au plus un incident  : un événement qui va avoir une incidence plus ou moins forte sur ma vie et qu'il m'appartient d'accueillir comme une bénédiction, une chance offerte pour une transformation en profondeur de ma vie.

10. L'IVG est enfin la traduction "moderne" de l'acte sacrificiel par lequel une société humaine tente d'évacuer la violence en s'en prenant à une victime expiatoire, un bouc émissaire ainsi que l'a décrypté René Girard [voir par exemple : "La violence et le sacré" (version numérisée)].

Où l'on perçoit alors que l'IVG est foncièrement anti-évangélique puisqu'il s'oppose frontalement à l'abolition des rites sacrificiels qu'a inauguré le Christ en prenant sur Lui le poids de nos fautes, égarements et péchés. Le drame ici est que bien loin d'éteindre le feu des désordres de nos sociétés, l'IVG ne fait que l'alimenter de manière souterraine, insidieuse et radicale. L'IVG prépare ainsi de terribles explosions et soubresauts qui seront dévastateurs par leur ampleur et par l'effet de surprise qu'ils risquent de produire si nous n'y prenons pas garde et si nous renonçons à nous atteler à l'urgence du moment : abolir ce qui n'aurait jamais dû être institué. 


La liste des significations qui précède fait apparaître peu à peu les causes et les conséquences de l'avortement même s'il est parfois difficile de démêler l'écheveau de phénomènes imbriqués dont les origines se perdent dans la longue histoire de l'humanité ou dans le tourbillon des activités contemporaines. 

Causes et conséquences sont répertoriées dans la tribune : 

Abolition de la peine de mort pour les tout-petits en gestation.

dimanche 23 février 2020

France2022 : Economie circulaire ?


Suite des tribunes  : Dernière ligne droite pour une écologie intégrale et L'urgence de la transition écologique.

Economie circulaire ... Qu'est-ce à dire ?

Pour les curieux mais pas seulement : "Batteries en papier".

1. Commençons par cet apophtegme des Pères du désert à propos du précepte évangélique "Si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre" (Mt 5, 39) :

Lorsque frère Déodat sortit de l'église où, de longues heures durant, comme à son habitude, il s'était abîmé en prière, ce bougre d'Anatole, mécréant notoire, lui cria avec arrogance :

- Déodat, quand donc finiras-tu cette comédie ? Tu sais bien, allons, que Dieu n'existe pas !

-- Dieu existe bien plus sûrement que toi, mon cher Anatole, toi qui tiens de Lui ton existence, répondit posément Déodat.

Furieux qu'on ait pu pu mettre en doute sa massive et pesante existence, Anatole asséna un violent coup de poing à la face de ce pauvre Déodat en déclarant narquois :

- Comme ça, au moins, tu sauras que j'existe !

Chancelant sous le choc, frère Déodat se releva et tendit l'autre jour en disant :

-- Comme cela, au moins, tu sauras qu'Il existe et qu'Il est Amour !

Stupéfait, décontenancé, Anatole fut touché au coeur par cette parole ; converti, il embrassa la joue et l'état de religion de frère Déodat.

2. Que faire quand je subis des moqueries au sujet de mes préoccupations écologiques, chaque fois que je prends soin de ne pas augmenter les montagnes de déchets qui ont envahi tant d'écosystèmes que nous sommes désormais en situation éminemment critique ?

Cf. à ce propos la conférence d'Aurélien Barrau mise en ligne le 23 janvier 2020 : 


Comment habiter maintenant la Terre ? - Grandes Conférences Liégeoises



Que faire quand on me prend à partie à propos d'économie circulaire en me disant que c'est une goutte d'eau dans un océan ?

3. Chaque geste individuel compte mais ne suffit pas : nous allons devoir prendre le taureau par les cornes pour faire entrer l'écologie de plain pied dans le champ politique, en évitant les outrances des mouvements qui en ont fait un cheval de bataille agressif ou exclusif puisqu'il ne s'agit pas de désigner des coupables, encore moins d'user de violence mais il s'agit de faire circuler des eaux purificatrices et une sève abondante dans le grand corps malade de sociétés qui étouffent sous des monceaux de déchets accumulés en moins d'un siècle c'est-à-dire depuis l'avènement du premier plastique non biodégradable et de la succession des matériaux composites extrêmement difficiles à recycler, sans oublier les pollutions massives dues à l'épandage de poisons.

4. L'économie circulaire dispose encore - mais pour combien de temps ? - d'un patrimoine génétique fabuleux, d'un réservoir de plantes, notamment, capables de dépolluer. Saurons-nous remettre à l'honneur l'une des sciences majeures du XIXème siècle : la botanique ? Des pionniers nous y invitent avec ferveur et en faisant preuve d'une science époustouflante. Qu'attendons-nous pour relayer leurs alertes, leurs messages, leurs savoirs ? Il est urgent de mettre en oeuvre les solutions qu'ils préconisent et d'écouter leurs mises en garde : la destruction de toute forêt primaire engendre une cascade de désordres aux conséquences dramatiques. Quand on connaît le potentiel phénoménal d'un réacteur RNR de quatrième génération ou d'un réacteur hybride, on cesse immédiatement de déforester (en particulier au Brésil) pour planter des cultures destinées à fabriquer un carburant liquide qui n'a rien d'écologique et dont la production est un facteur supplémentaire de dérèglements climatiques et, plus largement, environnementaux. Quand on connaît le potentiel et les avantages des moteurs à hydrogène, on ne s'échine plus à produire des carburants contenant du carbone.

5. La mise en oeuvre intelligente, audacieuse et rigoureuse des principes d'économie circulaire impacte tous les secteurs d'activité. En commençant au n°4 par la production d'électricité, nous voyons qu'au lieu d'en rester à des discours lénifiants, hystériques ou maladroitement alarmistes sur le nucléaire, nous pouvons entrer dans une nouvelle ère en laquelle le souci légitime du stock des déchets radioactifs n'est plus aussi prégnant : en développant des techniques qui génèrent une quantité de déchets beaucoup plus faible et dont la durée de vie n'est plus problématique, nous sommes en mesure de dépasser l'inquiétude liée à l'épuisement des réserves fossiles et nous ne sommes plus tentés de raisonner en terme de substitution. Un tel choix (nucléaire) nécessite, évidemment, des précautions (sûreté des approvisionnements, des process et des contrôles) et de prendre à bras le corps la question du stockage de l'électricité : batteries ou piles à eau (*), sans omettre d'améliorer les réservoirs d'hydrogène, gaz très volatil, notamment pour les motorisations alimentées par pile à combustible ; sans négliger non plus le formidable espoir généré par une production électrique intelligente mêlant la puissance des vents d'altitude, la technique combinée du cerf volant et du yoyo, l'intelligence artificielle comme le prouve l'exemple de la production autochtone d'électricité sur l'île El Hierro des Canaries.

(*) Voir l'exemple du stockage d'énergie sur El Hierro dans un cratère de volcan.

6. L'économie circulaire suppose donc que de grands secteurs (énergie et transports principalement) soient mis en chantier de long terme : décision politique majeure et stable à prendre afin que les acteurs industriels des filières concernées puissent déployer leur génie inventif, leur énergie créative et leurs talents opérationnels. Elle suppose aussi que nous soyons capables de trouver des réponses acceptables pour tous les acteurs (agricultures, élevages, agroalimentaires entre autres) qui abusent aujourd'hui des facilités de destruction massive directement issues de la reconversion des industries de mort et d'extermination, mises au point et déployées à grande échelle, durant les guerres du vingtième siècle. Cette reconversion est à l'origine de groupes d'intérêts privés aux pouvoirs démesurés qui sont encore à même de faire la pluie et le beau temps sur les décisions politiques nationales et même internationales. S'attaquer frontalement à leur puissance est dérisoire (pot de terre contre pot de fer) mais ne doit pas nous décourager d'agir de mille et une autres façons afin de sortir de quelques décennies de plomb en tenant, mordicus, à ce leitmotiv : dans une économie saine (et même sainte), tout processus engendre d'éventuels déchets toujours recyclables à court terme et, dans tous les cas, tout doit être mis en oeuvre pour réduire le produit : quantité x temps unitaire de recyclage, comme les processus naturels nous en donnent une kyrielle d'exemples éloquents.



samedi 22 février 2020

France2022 : Quelles mathématiques pour l'ordinaire ?



1. Quand on voit quelles mathématiques sont enseignées à nos collégiens en France, on peut légitimement s'interroger : à quoi bon empiler une aussi grande quantité (*) de notions mathématiques, à quoi bon les faire ingurgiter à des personnes qui, dans toute leur vie d'adulte, sauf dans certaines professions, utiliseront un très faible bagage mathématique ?

(*) L'expression "aussi grande quantité" pour le commun des mortels, celui qui ne manifeste pas de dispositions exceptionnelles pour les mathématiques, est quelque peu exagérée. Pour les plus doués et travailleurs, le contenu du collège est insuffisant : avec seulement deux grands théorèmes (Pythagore et Thalès) en géométrie plane euclidienne sur une quarantaine de théorèmes possibles à propos des triangles, nous offrons une nourriture indigente aux élèves les plus brillants. Ce thème de la surabondance pour le plus grand nombre et de l'insuffisance pour les autres est abordé dans une tribune antérieure du projet France2022 : Pour une école renouvelée en France.

2. L'effroi redouble quand on s'aperçoit que des notions aussi prépondérantes que l'espérance de vie ne sont pas comprises après des années d'enseignement et surgit une première question : comment améliorer nos enseignements scientifiques pour que nos compatriotes deviennent capables d'utiliser à bon escient ce qu'ils auront appris, non pas seulement dans leurs activités professionnelles mais encore dans l'élaboration de leurs convictions et dans leurs engagements citoyens ?

3. Première réponse : bien distinguer les "mathématiques outils" des "mathématiques pour elles-mêmes". Trop souvent, en effet, la découverte des notions mathématiques se trouve détachée d'un usage pratique qui en fait tout le sel. Si j'étudie ce qu'est une moyenne pondérée sans aucun lien avec la notion d'espérance de vie, je demeurerai incapable de bien interpréter tous les discours qui gravitent autour de cette notion ; incapable de comprendre que la montée de l'espérance de vie dans les pays dits "avancés" ou "développés" tient pour une très grande part à la baisse des mortalités précoces et non pas à l'allongement des durées d'existence. Je serai de même incapable de voir que cette victoire, réelle mais en trompe l'oeil, tient aussi à l'occultation délibérée de tous les décès précédant les naissances : fausses couches et avortements.

4. Un collégien de cinquième devrait pouvoir entendre cette alerte après une préparation scientifique suffisante : la vérité est plus souvent faussée non par inexactitude mais par incomplétude. Pour diffuser un mensonge, il suffit d'occulter une partie des données. Ainsi devrons-nous prochainement définir une espérance de vie à la conception. Son calcul ne sera pas exact mais son ordre de grandeur donnera, sur l'état de nos sociétés, une information beaucoup plus vraie que la simple espérance de vie à la naissance.

5. A trop insister sur le calcul, comme nous le faisons encore aujourd'hui, nous passons à côté de l'essentiel : la considération des données premières, le recueil aussi exhaustif que possible des informations pertinentes. Et ce d'autant plus que se sont multipliées les données chiffrées dans un monde qui semble ne jurer que par la quantité, non pas au détriment de la qualité comme on nous en rebat les oreilles mais au détriment de la vérité simple et nue : une ribambelle de nombres finit pas cacher, déformer ou même abîmer l'essentiel détournant notre attention des véritables enjeux du moment.

6. L'enjeu le plus crucial pour notre époque ? Non pas seulement améliorer l'enseignement des mathématiques et des sciences en général, dès l'école primaire, mais sortir au plus tôt de plusieurs décennies de plomb durant lesquelles le meurtre de l'enfant dans le sein de sa mère est passé pour un progrès alors qu'il s'agit de l'une des pires régressions que l'humanité ait connue. A ce jour, en 2020, plus de quarante millions d'être en gestation sont tués chaque année.

7. Si nos écoliers, collégiens et lycéens sont si faibles dans les tests internationaux, ce n'est pas d'abord en raison d'une dégradation supposée des programmes et des enseignements mais surtout parce qu'ils sont plongés chaque jour dans une ambiance mortifère où l'on préfère achever une vie commençante dans le sanctuaire qui aurait dû demeurer inviolable plutôt que de laisser une chance à celui ou celle qui aurait pu venir réenchanter notre monde. Tant que nous n'aurons pas compris que chaque naissance à venir porte en elle une joie incommensurable, nous nous enliserons dans des crises de plus en plus graves et sans issue.  

8. Point n'est besoin d'être grand clerc pour comprendre que tous les élèves de France perçoivent l'absurdité de notre système juridique, son injustice flagrante. Chacun peut se dire : pourquoi moi ? Pourquoi ai-je été épargné par la grande faucheuse qui envoie, chaque année en France, 230.000 êtres en gestation ad Patres sans autre forme de procès ?

9. Si tant de jeunes se suicident, au propre comme au figuré, en sabotant leur avenir, c'est aussi parce qu'ils sentent qu'une vaste imposture s'est instaurée depuis qu'il est devenu légal d'attenter à la vie que l'on porte en soi. Les mots pour le dire n'affleurent pas mais les comportements témoignent d'une très sourde inquiétude et d'une agitation qui devrait nous alerter.

10. Une fois que nous serons sortis du suicide collectif qui rend vains tous nos autres efforts pour quitter l'enlisement où nous sommes, nous y verrons plus clairs et les nombres que nous utilisons au quotidien ne seront plus détachés de leur signification prépondérante : celle qui ne vaut que par l'adjonction d'une unité de mesure puisque que le nombre brut ne veut rien dire tant qu'il n'est pas rattaché à une composante physique bien assise et bien comprise.

11. Seconde réponse plus fondamentale : revoir de fond en comble nos manières d'éduquer et d'instruire notre jeunesse. Avant de mal tailler les intelligences par un recours excessif aux donnés numériques, les aiguiser sur le terrain fertile des lois justes. En bref et de toute urgence : renverser le courant qui a détruit notre droit positif en instaurant l'IVG.

12. L'urgence primordiale est de développer en chacun l'esprit de gratitude pour la vie reçue et pour le temps offert. Ce temps que je vais apprendre, non pas à monnayer dur, du haut de mon tas de diplômes, mais à consacrer à des tâches nobles comme celle de sauver un enfant, sa mère et son père du péril de l'avortement ou comme celle de participer, d'une manière ou d'une autre, à l'urgence de la transition écologique.

A suivre ...

France2022 : Ecologie intégrale ?



Ecologie intégrale ... Qu'est-ce à dire ?

1. Une écologie qui n'est pas de circonstance, lancée à mi-mandat présidentiel pour tenter de rebondir dans les sondages. Ecologie de conviction viscérale en somme et non pas démago-surfacique ! Ecologie permanente, rémanente ...

2. Ecologie qui ne crache pas sur le passé sous prétexte que tout l'antérieur serait mauvais, à jeter aux orties, à déconstruire, à détruire ... Ecologie constructive donc. Patiente. Intelligente. Mesurée. Progressive. Dûment planifiée et réfléchie. Mise en chantier dès le début d'un mandat présidentiel et pensée de telle sorte que la valse des présidents ou des gouvernements n'enraye pas le mouvement ...

3. Ecologie tenant compte des fleurons industriels (dont le nucléaire ! ) de la France et de l'Europe, notamment dans les transports, les communications, les agricultures, l'énergie ... Ecologie qui prévoit en conséquence le développement des transports électriques sans tergiverser afin de rester à la pointe d'innombrables techniques adjacentes. Ecologie qui se secoue les puces pour que le premier réacteur RNR de 4ème génération voit enfin le jour à l'échelle industrielle, ouvrant le gigantesque gisement de l'uranium 238, générant une diminution des déchets - en quantité comme en durée de vie - et offrant des possibilités d'implantation nouvelles.

4. Ecologie intégrale donc non partielle et non partiale. Ecologie humaine qui ne cède pas devant les sirènes malthusiennes ; qui ne prêche pas pour la sauvegarde des animaux quand elle laisse libre cours à toutes les filières d'extinction de la race humaine par peur imbécile d'une surpopulation généralisée : que certains pays soient vigilants quant à leur évolution démographique (et à condition de ne pas sombrer dans les travers de la Chine qui risque fort, non pas de s'éveiller mais de s'écrouler), soit ! mais que la France et l'Europe aient à se préoccuper d'un risque de surpopulation, non, non et non ! Une écologie intégrale doit encourager nettement la natalité en Europe. Elle en deviendra beaucoup moins frileuse à propos d'une immigration dont la tendance naturelle ne sera pas au déclin mais sera au très fort accroissement étant donné l'état lamentable de multiples régions du monde et la très probable recrudescence des déplacements de populations chassées de leurs terres d'origines par des cataclysmes environnementaux, par des conflits ou par des persécutions ...

5. Ecologie généreuse, évidemment, s'intéressant aux difficultés de développement innombrables qui se posent aux quatre coins du monde. Soit un regain de coopération européen pour mener à plusieurs (et non chacun de son côté) de très vastes chantiers en Afrique, en Amérique du sud, en Asie et aux pôles, sans oublier l'immensité des eaux marines. Qui dit "vastes chantiers" inclut naturellement une kyrielle de micro-projets menés avec intelligence, concertation, pédagogie, écoute humble, science et sagesse ...

6. Ecologie intégrale mais pas totalitaire ! Si la transition écologique est de plus en plus urgente, nous avons beaucoup d'autres choses à faire, beaucoup d'autres défis à relever. Elle ne doit donc pas devenir une priorité obsédante et une entreprise de propagande destinée à mettre en veilleuse le reste voire à tuer d'autres initiatives tout aussi importantes pour notre avenir.

7. L'écologie intégrale n'est pas obnubilée par l'action extérieure. Elle veille à développer l'esprit de contemplation afin que les transformations requises pour l'extérieur naissent en mon fort intérieur comme en celui de tout un chacun. Intégrale, l'écologie ne sépare pas des réalités intimement liées à l'image de ce précepte incontournable : "Faites du bien à ceux qui vous haïssent".

8. Dès que j'entreprends la moindre des réformes intérieures, je rencontre des résistances, des oppositions, des obstacles. Je chute. J'échoue ... Je suis en butte à des contradictions. Je peux même être l'objet d'hostilités. Tout cela ne saurait freiner mon élan puisque je sais qu'en travaillant dans le champ de mes habitudes, de mes croyances, de mes décisions ... je prépare la possibilité d'oeuvrer utilement sur tous les terrains externes, proches ou lointains.

9. Ecologie intégrale pour des hommes et des femmes intègres ! Pour ceux qui ne séparent pas artificiellement ce qui doit demeurer uni et cohérent. Solide comme un roc. En un mot : recherche passionnée de la vérité. Avec courage comme nous en donne l'exemple Marianne en donnant la parole à un expert en mesure de contredire les fossoyeurs de l'industrie nucléaire française agissant sur la foi de mensonges et de contre vérités.

10. Le mix énergétique pour la production électrique en France est l'un des plus remarquables au monde. Des incompétents et des idéologues de petit calibre sont en train de vouloir le chambouler pour de très mauvaises raisons. Leurs raisonnements sont partiels et partiaux. Leur manque d'intégrité et leur ignorance crasse peuvent nous coûter très cher à l'avenir et plomber durablement le développement de moyens de transport décarbonés.

A suivre ... 

mardi 18 février 2020

France2022 : La conversion des élites et de ... tout un chacun !



Sainte Bernadette de Lourdes, 18 février 2020


L'actualité brûlante (*) de ces jours derniers (février 2020) remet en lumière l'une des plus grandes nécessités de tous les temps : la conversion des élites. Elle fut déterminante à l'époque de l'Empire romain, au temps de l'empire carolingien, au Moyen-Age, à la Renaissance ... Elle est de plus en plus évidente : toute oligarchie court sans cesse le risque de considérer ses intérêts comme seul horizon digne d'être poursuivi alors qu'une élite n'atteint une stature de grande envergure que dans la mesure où elle apprend à négliger ses propres (petits) intérêts. Il ne s'agit pas en l'occurrence, évidemment, de contredire : "Charité bien ordonnée commence par soi-même" puisque nous ne sommes pas là dans le registre de la charité mais dans celui de l'intendance au sens le plus large qui soit et, plus avant, dans le registre de la justice. Celui qui se sert avant de servir ou avant que les autres ne soient servis risque fort de jouer le rôle de Judas : devenir un traître aux causes les plus nobles qu'ils voulaient défendre. Son aveuglement le conduira, tôt ou tard, à prendre de très mauvaises décisions, dût-il même trahir l'un de ses proches. Son obsession d'une réussite toute personnelle finira aussi par le rendre de plus en plus injuste.

(*) Suivre l'actualité est déconseillé par certains à ceux qui souhaitent réussir dans leur entreprise car elle est souvent construite pour attirer le chaland. Elle sera donc accusatrice, négative et croustillante car, hélas, quelques journalistes préfèrent augmenter leur audience plutôt que de nourrir sainement ceux qui suivent leurs productions. Ceux qui désirent réussir dans leur entreprise ont besoin, au contraire, de prendre connaissance des nouvelles qui augmentent le désir d'avancer quoiqu'il advienne, de progresser, d'innover, ... Ils n'ont pas besoin de prêter l'oreille aux cassandres qui annoncent que tout va de mal en pis et qui exhibent, pour justifier leurs oracles, quelques exemples emblématiques du marasme ambiant en les rapportant à des faits antérieurs nettement plus glorieux.

L'oligarchie française, plus qu'aucune autre sans doute, aura toujours besoin de réentendre le message qui fut transmis à l'humble bergère de Lourdes par celle que tout croyant aguerri (*) ne peut que reconnaître pour Mère, du fond des âges les plus anciens au temps des derniers jours, en passant par l'antique foi d'Abraham, ses manifestations diverses dans le monde méditerranéen comme par tous les chemins religieux qui ont laissé leur empreinte sur Terre et dans le coeur des fidèles. 

(*) Il est bon de rappeler ici, comme en d'autres tribunes du projet France2022 (par exemple au n°16 de la Lettre ouverte aux gilets jaunes), que nous sommes tous croyants par nécessité. Seul celui consentant à creuser au coeur des systèmes de croyances qui orientent ses pensées et ses gestes devient un croyant aguerri : il ne redoute plus l'inconfort et l'incertitude de croire (et donc de ne pas être absolument certain) puisqu'il a compris qu'en tous domaines, profanes ou sacrés, nul savoir, nulle théorie ne se construit ex abrupto. Toujours et jusqu'à la fin des temps, l'esprit de l'homme est tenu de bâtir sur des hypothèses ou des postulats susceptibles d'être remis en cause puisqu'indémontrables.

Le politique et tout haut responsable qui abandonne la main secourable de Marie (*) se trouve, un jour ou l'autre, dans une impasse, un filet, une nasse, une arène ... dont ses efforts les plus valeureux ne pourront guère le sortir. Aînés, anciens, jeunes, grands ou petits, nous avons tous besoin d'apprendre à redécouvrir les vertus de l'enfance spirituelle, celle qui renonce à ne compter que sur ses propres forces, celle qui sait pouvoir s'appuyer sur une Providence toujours en éveil.

(*) Tenir la main de Marie, se laisser guider par Elle, passe pour un enfantillage aux yeux des partisans d'une libre pensée orgueilleuse. Ils ne comprennent pas que chacun d'entre nous est un vase fragile, dépositaire de trésors qu'un rien peut corrompre, dilapider ou déprécier. Ils ne savent pas que l'homme seul ne peut jamais formuler de grands postulats sans le secours d'une armée de pairs vaillante et fidèle. Ils s'imaginent qu'il suffit de penser quelques instants pour pondre une idée lumineuse et pour poser les bases solides d'un raisonnement rigoureux. Ils ne font confiance qu'à l'agilité mentale, celle qui prétend tout prouver à la vitesse de l'éclair par les ressources d'une logique implacable. De là leur propension à produire de grandes théories fumeuses qui ne résistent guère à l'épreuve du temps et au choc des réalités tangibles.

Si notre pays paraît englué dans une morosité sans fin (*). Si la France semble avoir perdu la joie de vivre au grand air, c'est bien parce que bon nombre de personnes occupant des situations à risque ne savent plus confier leurs soucis à plus grand qu'elles-mêmes.  Elles se fient beaucoup trop aux calculs plus ou moins savants mais souvent incomplets, aux raisonnements alambiqués d'une intelligence détachée des vérités élémentaires, aux ressources d'un réseau pourtant friable ...

(*) Le verbe "paraît" rappelle que notre vision de ce qui est demeure partielle : tant de choses échappent à notre regard et si je me contente de suivre les actualités de surface, comme évoqué au premier paragraphe de cette tribune, je risque fort d'être submergé par des annonces qui tendent à noircir certaines réalités en oubliant de mettre en lumière les germes d'espoir, les foyers de résurrection et l'immensité des splendeurs toujours présentes, même dans les moments les plus noirs. Tandis qu'une partie de la France est en train de mourir, surgissent ça et là, les lueurs d'un nouveau monde, inimaginable pour qui en resterait aux constats les plus sombres. Au cours d'une des périodes les plus apocalyptiques pour la France - l'occupation durant la seconde guerre mondiale - une très humble paysanne veillait, entièrement vouée au Salut éternel et à l'engagement temporel de ceux qui venaient jusqu'à elle, animés d'un élan qu'ils ne s'expliquaient pas toujours. Marthe Robin, cette lumière étincelante, au milieu de ténèbres effroyables, rappelait à chacun d'entre nous et nous redit encore que rien n'est jamais perdu, pourvu que nous laissions agir en nous le feu de l'Esprit Saint. Il vient brûler en nous ce qui s'oppose au lent et patient travail de la grâce.

Quand nous sommes perdus, apeurés, inquiets, ... Marie nous redit simplement comme aux serviteurs des noces de Cana : "Faites tout ce qu'Il vous dira". Encore faut-il que nous prêtions l'oreille, que nous armions notre esprit pour entendre les paroles énoncées, non pour nous condamner mais pour nous offrir un salut, une porte de sortie, une délivrance ... (*)

(*) ... et, au bout d'un chemin inattendu, la joie sans mélange quand la transmutation de l'eau de nos larmes ne s'opère pas en vain. Par le miracle de la transformation de l'eau en vin, Jésus nous montre la voie des gestes qu'une foi ardente rend possible : sortir d'une mentalité de pénurie et de disette pour entrer de plain pied dans l'ère nouvelle d'une abondance où le temps de service vient défier les calculs matérialistes, ceux qui n'accordent de valeur qu'aux biens tangibles en perdant de vue le trésor immatériel par excellence : le don du temps et ses conséquences au sein d'une économie qui s'oriente de plus en plus vers l'échange de biens à matérialité réduite. La tribune du projet France 2022 : création d'une monnaie de service et d'abondance dessine et prépare les contours des flux monétaires qui viendront en complément de ceux qui permettent aujourd'hui aux prédateurs de s'emparer de tout ce qui peut faire l'objet d'une possession.  

Une parole sainte qui réapprend aux élites à savoir calculer au millimètre et de façon complète au lieu de se gargariser de mensonges auxquels elles finissent par croire elles-mêmes comme le rappelle Vladimir Fédorovski ici et . Comment sortir de l'amateurisme quand on ne se fie qu'à ses diplômes, à son statut, aux délires de sa propre imagination ou à ses relations les plus en vue comme à ses liens avec les réseaux de l'ombre ?

Toute personne en charge d'une lourde responsabilité ne peut tenir dans la tempête, les courants d'air médiatiques et les flux déstabilisateurs, les catastrophes et les événements les plus ordinaires, ... qu'à la condition de passer beaucoup de temps à développer la stature de l'homme intérieur imperméable aux influences bruyantes de l'extérieur. C'est dire que tout ce qu'elle fait dans le secret aura un profond retentissement sur ses conduites les plus exposées.

Comment pourrai-je tenir dans les instants les plus tendus si je n'apprends pas à prêter l'oreille à la voix de fin silence ? Comment saurai-je choisir les mots justes si je ne passe pas de longues heures à m'abreuver aux sources les plus limpides ? Comment serai-je capable d'actions nobles si je ne me nourris pas chaque jour des hauts faits les plus remarquables ?

Les hommes et les femmes de notre temps ont soif, plus que jamais, de paroles dignes de foi, forgées de longue date, mûries au creuset d'un coeur ardent dans la quête d'une vérité toujours plus exacte et complète. Les uns et les autres sont las d'entendre les discours d'une langue de bois grossièrement taillée, improvisée par des esprits agiles qui en sont restés aux jongleries de concours pour jeunes arrivistes ou médiocres illusionnistes.

Beaucoup de nos compatriotes veulent entendre désormais des paroles qui sonnent juste et non pas des mots cousus en toute hâte sur des postulats sans fondement solide par des élites qui ont trop appris à défendre tout et son contraire avec la même aisance. Le peuple français comme d'autres peuples européens est las de voir à l'oeuvre l'insoutenable légèreté de tous ceux qui décident de leur sort avec un mépris sans borne pour ce qui fut une part essentielle de leur vie et de leur singularité. Il n'en peut plus de cette course maladive à la provocation, à l'abstraction, à la nouveauté, au dérèglement, à la dérégulation ; cette course qui prétend moderniser quand elle ne fait qu'appauvrir et désespérer.

Voilà presque cinquante ans que cette course a été lancée lorsqu'il fut décidé par quelques "élites" gavées de mensonge d'autoriser la mise à mort des êtres en gestation sans même prévoir qu'un avocat puisse défendre la cause de chacun d'eux. Et depuis ce temps-là, les mensonges se sont multipliés au point que tout haut responsable comme tout citoyen ordinaire qui renonce à prendre le temps de prier ne se rend même plus compte que la France est engagée sur une voie suicidaire.

Vais-je attendre qu'une élite en perdition se convertisse pour oser faire le premier pas, celui qui sort de l'esclavage du péché et mène vers les sommets d'une liberté authentique ? D'une liberté intérieure que nulle pression ne détourne de ses buts les plus élevés.

Par les événements de ce monde, chacun de nous est interpellé et pas seulement les personnes les plus en vue. Notre conversion soulève toujours des montagnes et pas seulement des lièvres ! Elle nous délivrera d'un flot de mensonges proférés de toutes parts, y compris par des élites d'apparente bonne composition qui jouent sur nos peurs : si notre conversion est urgente ce n'est pas parce que la majorité d'entre nous serait menacée par la divulgation de faits d'ordre privé car si nous sommes avant tout débiteurs (l'un des synonymes les plus justes de "pécheurs"), il est faux de laisser croire que nous serions tous à la merci d'un accusateur ou d'un sycophante prêt à exhiber au grand jour l'un de nos méfaits. Non, ce qui est proprement nouveau, c'est la multiplication des enregistrements susceptibles d'être dévoilés. Pour le reste, rien de nouveau sous le soleil : nos conduites cachées ont toujours participé grandement à l'édification de notre personne. Chaque fois que je suis capable de résister à la tentation de commettre un acte dont je sais qu'il ferait honte à ma réputation s'il était connu, je laisse libre cours aux flots de grâce qui me soutiendront dans l'épreuve de ma solidité intérieure puisqu'il est bien évident que je ne saurai faire face, seul et par mes propres forces, au déluge de tentations qui ne manquera pas de s'abattre sur moi dès lors que je serai en position de combattre le mensonge, l'ignorance, l'égoïsme et l'égotisme comme toute forme de mal s'attaquant d'abord et avant tout à ceux qui n'ont pas les moyens de se défendre.

C'est bien pourquoi les chutes les plus graves sont le plus souvent l'apanage de personnes en situation de responsabilité : l'adversaire du genre humain a horreur de voir quelque personne au service du bien commun. "De quoi se mêle-t-il celui-là ?" ; "De quoi se mêle-t-elle celle-là ?" pense-t-il. Il prendra un malin plaisir à la faire chuter en secret pour mieux l'exécuter ensuite en place publique. Ne pas le savoir et s'en tenir à une vision naïve qui exclut une telle possibilité de mise à mort est absolument contraire à toute la révélation biblique, elle qui ne cesse de nous mettre en garde contre le mauvais, celui qui, depuis les origines, s'oppose aux projets divins en faisant croître dans le coeur de chacun le magma du remord et de la culpabilité pour mieux l'inciter à se cacher, à ne pas agir au grand jour, à ne pas prendre parti ..., à commettre l'irréparable dans l'ombre jusqu'au jour où une lumière brutale et crue viendra exposer ses turpitudes ou ses inactions au jour blafard d'un tribunal d'instance misérable, celui où le pardon ne trouve plus aucun siège pour s'asseoir et venir rappeler aux imprécateurs de tout poil la nécessité d'un examen de conscience approfondi avant d'être capable d'émettre un jugement valable.

Pour chacun d'entre nous, ce n'est pas la peur d'être un jour dénoncé qui doit nous servir de boussole mais la crainte de perdre notre amour filial, amour fait de reconnaissance perpétuelle et non pas de récriminations incessantes. Avant de nous prendre pour des sauveurs du genre humain ou de quelques personnes bien choisies, nous avons à connaître notre condition de débiteurs : ce que nous sommes, ce que nous avons, nous le devons à d'innombrables personnes dont nous ignorons, souvent par méconnaissance volontaire ou contrainte, le rôle capital qu'elles ont pu jouer dans notre vie et dans notre salut.

Prier ce n'est pas d'abord, pas seulement, demander. C'est avant tout ouvrir les yeux de son coeur pour apprendre à regarder, à voir la foule immense de tous ceux par qui le don prodigieux de la vie est venu jusqu'à moi et par qui ce don a pu grandir au creux de mes entrailles. Sans  eux, je ne suis rien. Pas même un roseau agité par le vent.

Attenter à la vie de celui ou de celle qui se trouve en mon sein, soit au sens spirituel soit au sens matrimonial, c'est cracher sur cette foule immense n'en déplaise aux défenseurs d'un droit usurpé : je refuse de porter un innocent (le corps d'un autre ou mon enfant de lumière) et de lui offrir le don de la vie sous bien des prétextes qu'un avocat sérieux serait en mesure de démolir sans peine. Et s'il advenait, par malchance, qu'il n'y parvienne pas, son écoeurement serait assez grand pour qu'il soit un pourfendeur zélé de l'IVG et qu'il demande incessamment l'abolition de la peine de mort pour tous les êtres en gestation. Conforté par l'exemple d'un éminent confrère ayant réussi à l'obtenir pour les plus grands criminels en 1981, il l'obtiendra aussi pour les victimes nombreuses du désordre mondial engendré par les folies collectivistes, celles qui nient les droits fondamentaux des personnes pour que survivent des groupes déjà constitués, quitte à mentir de manière éhontée sur les risques de surpopulation qu'encourrait la planète Terre.

Attenter à la vie de celui ou de celle qui se trouve en mon sein c'est permettre et conforter un renversement sans précédent du droit positif et de la justice. De nombreux fais divers le prouvent : si des voyous s'en prennent à un citoyen ordinaire, ils pourront recommencer x fois sans être arrêtés. Que les mêmes menacent les intérêts d'un "puissant" de l'époque, ils seront aussitôt retrouvés et empêchés de nuire à nouveau. Pour qui veut s'en informer et s'en convaincre, il suffit de lire attentivement de ce que rapporte l'Institut pour la Justice : deux poids et deux mesures. Si cela ne date pas d'hier, la multiplication des cas du même acabit doit nous alerter : nous sommes entrés dans un monde où des coupables risquent moins que des victimes.

Une élite française en perdition a réussi cet "exploit" scandaleux : des affrontements, au coeur de Paris en janvier 2020, entre policiers et pompiers. Honte absolue pour un pouvoir qui ne sait plus tenir ses troupes et qui passe son temps à diviser les Français au point d'ouvrir un front entre deux corps censés s'épauler dans les coups durs et qui, là, en pleine rue, donnent le spectacle affligeant d'une lutte imbécile et délivrent l'abominable contre témoignage susceptible de blesser le coeur des enfants qui rêvaient d'imiter ces chevaliers des temps modernes.

Non contente d'avoir organisé le renversement d'un droit positif qui protégeait jusqu'ici les plus vulnérables, cette fausse élite est parvenue à mettre en péril les forces humaines chargées de notre sécurité. Quand un voyou voit un policier tabasser un pompier ou le renverser d'un jet de canon à eau, qu'est-ce qui le retiendra de faire de même soit à l'encontre des forces de l'ordre soit à l'encontre des soldats du feu, en se donnant des bonnes raisons d'agir ainsi ? D'un côté l'imitation stupide, servile et aberrante ; de l'autre, l'invocation du droit à faire justice par soi-même. Dans tous les cas, des prétextes fallacieux pour s'auto-justifier devant des magistrats tétanisés par tant de culot.

Fable ? Voire ! Beaucoup de délinquants ne savent même plus ce qu'est le code d'honneur du grand banditisme. Agissant seul ou en petits groupes improvisés, ils n'ont cure des victimes qu'ils rencontrent en chemin et se moquent du flic comme de l'an quarante. Seule la violence extrême leur sert de boussole et de guide : frapper vite et le plus fort possible pour limiter les risques. Un avocat sensible à leur cause désespérée trouvera bien le moyen d'alléger leur peine ... et un juge redécouvrant tout d'un coup le droit sera même prêt à condamner une personne qui aurait eu l'idée de se défendre par elle-même ...

Oui, conversion urgente et nécessaire d'une élite mal préparée aux combats de l'époque contemporaine puisqu'elle a fui les exigences du seul combat qui importe vraiment : le djihad intérieur, celui qui rend humble et miséricordieux quand il ose affronter ses propres démons. Celui que poursuit tout ermite autorisé à mener une lutte sans merci après avoir vérifié au cours d'une vie cénobitique qu'il en sera capable, c'est-à-dire qu'il saura ne pas compter sur ses seules forces.

Quand un homme ou une femme se lance en politique, aura-t-il, aura-t-elle pris le temps de vérifier que sa stature intérieure est assez solide pour résister aux torrents de boue qui tenteront de barrer sa route  ? Quand tu veux défendre les intérêts d'autrui, sais-tu que des forces maléfiques tenteront, par tous les moyens, de te faire échouer ? En as-tu conscience ?

Le savoir ne doit pas m'intimider dès lors que je sais pouvoir compter sur des appuis surnaturels et que je fais en sorte d'en solliciter le concours : les forces du mal n'ont aucun pouvoir sur celui qui confie humblement son travail à beaucoup plus grand que lui-même. Il sait qu'en renonçant à suivre ses caprices et qu'en recherchant les attentes d'une Volonté infiniment plus sage, rien ne pourra l'arrêter en chemin.

C'est en perdant la conscience que ses pensées, ses décisions et ses actions doivent s'inscrire dans un projet saint de libération de l'esclavage qui les dépasse de toutes parts qu'une grande partie de l'élite française s'est fourvoyée sur des sentiers de traverse qui ne mènent nulle part. Elle prétend ordonner le monde selon ses vues alors qu'elle agit le plus souvent comme une insensée, incapable de déchiffrer les signes des temps ; alors qu'elle pense, décide et agit trop souvent pour le seul bénéfice de quelques privilégiés qui ne songent qu'à s'enrichir sur le dos de populations réduites en esclavage.

Quand se lèvent les vents de la contestation, quand le peuple se rebiffe, l'élite de piètre qualité invente des termes infamants ou teinte d'opprobre des mots familiers pour disqualifier ses détracteurs au lieu de se remettre humblement en cause. Ainsi voyons-nous, dans plusieurs pays d'Europe (*), une intelligentsia de petit calibre frapper d'indignité ce qu'elle nomme "populistes". Elle cède ainsi à la "tentation totalitaire" dont parlait Jean-François Revel : je suis le tout d'une vérité absolue. "Qui s'oppose à moi est nécessairement dans l'erreur, le mensonge ou la terreur. Qui est contre moi, disperse". A quoi nous pouvons ajouter, non sans pertinence et malice, eu égard à d'autres écrits de Jean-François Revel, que seul le Christ peut affirmer une telle chose, Lui qui pour porter jusqu'à l'extrême limite le message du Salut universel, ne retint pas jalousement la condition qui l'égalait à Dieu mais s'abaissa jusqu'à la condition d'esclave, de pécheur et de fou aux yeux d'un monde perverti.

(*) Hormis l'Espagne et le Royaume-Uni ou deux monarchies ont su préserver les vertus de l'enracinement comme le rappelle Chantal Delsol dans son opus : "Populisme - Les demeurés de l'histoire".


Redécouvrir la vie du Christ, Parole de vie et de vérité, voilà l'une des urgences les plus vitales. Pour toute élite comme pour tout un chacun. Pas seulement le génie du christianisme mais plus encore le génie du Christ en maintes circonstances rapportées par les Evangiles. Comme pour le Mercredi des cendres à venir (26 février 2020), son appel à ne pas se mettre en scène pour le jeûne, l'aumône et la prière. Rappel génial de l'édification intérieure et de l'action diligente qui n'ont cure ou souci de paraître. Se fortifier et fortifier, oui mais sans forfanterie, sans faire étalage, sans attendre de récompense immédiate, voyante, tapageuse puisque le bien ne fait pas de bruit. Toujours cette voix et cette voie de fin silence. Ne pas en démordre. S'y tenir, coûte que coûte. Accepter d'être honoré pour un travail de belle facture, certes, mais fuir tout honneur pour bonne conduite sachant pertinemment que s'il fallait tenir une comptabilité de mes bonnes et mauvaises actions - ce qui déplaît à Dieu - je me retrouverais, nous nous retrouverions si souvent "débiteurs" et peu glorieux. Dès que j'aurai quelques moyens suffisants, je risque de manger trop, d'oublier de prier et de me détourner de celui qui a faim, qui est nu ou sans toit, seul ou dans une misère noire.

France2022 : La bataille des Municipales à Paris et ailleurs (3ème édition)



Aimez vos ennemis,
faites du bien à ceux qui vous haïssent ...
priez pour ceux qui vous calomnient.
Lc 6 : 27-28

Soyez d'accord entre vous,
n'ayez pas le goût des grandeurs
mais laissez-vous attirer
par ce qui est humble.
Rm 12 : 16

"Un être, une personne, aimait à rappeler Bernanos, 
ne se laisse pas d'abord connaître par ses vices 
mais par ce qui demeure en lui intact, 
cette part d'enfance et d'innocence 
que d'effroyables traumatismes 
risquent parfois d'occulter et d'étouffer 
dans l'attente d'une libération 
que seul un coeur très aimant est en mesure d'initier, d'accompagner, de parachever et ... de ne pas s'attribuer."

Extrait d'une lettre ouverte aux journalistes


Tandis que de nombreux maires de France se demandent s'ils vont repartir au combat, notre capitale reste convoitée ! Les candidats au trône parisien se multiplient ... donnant l'illusion d'une pluralité d'opinions, d'engagements, de promesses et de projets, tandis que, déjà, certains se sont entendus en secret pour se retrouver au second tour ... sinon de bonne grâce du moins pour faire avancer leur train de réformes douteuses et continuer à mettre dans la rue de plus en plus de citoyens, à l'image de l'Assemblée Nationale et du Gouvernement en place.

De mémoire d'homme en effet, nous n'avons jamais vu un pouvoir national aussi indigent et stérile provoquer autant de mouvements de protestation sans même avoir effleuré les questions les plus brûlantes de l'heure ! 

Double record d'impopularité et d'inefficacité ! Il est probable que le gouvernement Edouard Philippe soit en train de vivre ces derniers jours : la réforme bioéthique si controversée n'emporte guère l'adhésion du peuple français, en dépit de ce qu'affirment ses promoteurs car il s'agit non seulement d'un bouleversement anthropologique grotesque et sulfureux mais encore d'une nouvelle tentative, une de trop, pour détourner l'attention des citoyens. La réforme prévue va s'enliser et entraîner des retards considérables quant au traitement des vrais enjeux du moment.

En maints lieux de France, nos édiles peinent à faire front. La marée montante des pauvretés, qui pourra l'endiguer ? Certainement pas les châteaux de sable que bâtissent des politiques complètement déboussolés par la multitude des changements en cours et des politiques sans assise solide, non seulement électorale mais anthropologique, économique, philosophique, scientifique, managériale, morale, religieuse et spirituelle. Des parlementaires, députés surtout, de plus en plus nombreux en paient lourdement le prix : ils sont devenus la cible favorite de citoyens en colère qui en ont assez qu'on les prenne pour des andouilles ; qui en ont marre de voir leurs représentants élus s'occuper d'affaires secondaires tout en délaissant le plus urgent, quitte à mentir sur toute la ligne, sur le fond et sur la forme !

A Paris, deux sortes de sable coexistent : celui des travaux de construction qui circule sur la Seine et celui qui recouvre l'été les quais du fleuve. L'un pour des travaux de force et de long terme. L'autre pour la détente et pour un temps éphémère. Le citoyen ordinaire se frotte les yeux chaque matin et se demande pourquoi les élus de la Nation sont devenus des marchands de sable. Les plus avertis le savent : à force de fricoter avec le monde des paillettes et des strass, des soirées douteuses et de la drogue, beaucoup d'élites ont pris des chemins de traverse. Elles ne songent plus qu'au spectacle à produire, qu'à user d'artifices médiocres pour en mettre plein la vue or cela n'a qu'un temps : quand les travailleurs et tous les laissés pour compte d'une société à la dérive se réveillent, ils s'aperçoivent qu'on a cherché à les duper, à les amuser et à les tromper et qu'en même temps, les "artistes" et les pitres d'un milieu politico-artistico-médiatico-mégalo se sont enrichis tandis qu'ils ont appauvri les corps intermédiaires de la France.

Au pied de la Tour Eiffel et alentour, une lutte sourde complique singulièrement la gestion de la Ville lumière (?) : les uns sont de passage pour une nuit ou quelques jours ; les autres demeurent là, vivent ici, y travaillent ou profitent des nombreux attraits de la capitale. Cette division ne dessine pas deux camps bien nets car d'autres critères établissent des partages différents : d'un côté ceux qui ont le temps de s'arrêter, de l'autre ceux qui doivent courir ; d'un côté ceux qui ont les moyens de s'y loger ; de l'autre ceux qui passent deux heures et davantage dans les transports pour y venir travailler ...

Vaste chantier que cette ville de Paris ! D'une telle complexité qu'il dépasse les capacités ordinaires d'un être humain que ses fragilités et turpitudes affaiblissent aux moments clefs. 

Quel génie serait capable d'embrasser d'un seul regard la multitude des problèmes que posent l'entretien et l'embellissement, la surveillance et la défense, le développement et le rayonnement de Paris ? 

Quel génie serait capable de rester à l'écoute des plaintes innombrables qui s'élèvent dans Paris, des experts qui se contredisent, des conseillers plus ou moins compétents qui s'affrontent, des voix célestes, des attentes légitimes qui osent s'exprimer ou qui n'arrivent pas à se frayer un passage, des revendications régionales, nationales et  internationales, des demandes des maires d'arrondissement ...

Paris, foyer potentiel d'insurrection. Paris, chaudron toujours prêt à déborder. Paris, marmite où se mêlent le bon grain et l'ivraie. Paris où se côtoient l'élégance la plus raffinée et la saleté la plus crasse. Paris fascinant et déroutant ...

Paris qui paraît surtout loin de tous ces territoires abandonnés par une république frileuse, repliée sur elle-même, paralysée par l'ampleur des bouleversements terrestres et, comble de l'ironie, où les représentants de la Nation perdent un temps fou à filtrer le moucheron et à laisser passer le chameau ; à traiter de sujets qui concernent une infime partie bruyante de la population telle que la PMA sans père tandis qu'ils négligent les difficultés quotidiennes rencontrées par la grande majorité silencieuse des personnes vivant en France et notamment par les générations montantes, d'abord décimées par une politique abortive scandaleuse puis privées de figures paternelles ou maternelles quand ce n'est pas d'eau, d'air, de nourriture, de logement ...  de bonne qualité et, qui sait, peut-être un jour d'une retraite décente ...

Oui, la PMA envisagée prive l'enfant et de père et de mère. Le priver de père est devenu très à la mode depuis qu'une fausse émancipation est venu faire croire à de nombreuses personnes que l'absence d'un homme au foyer est préférable et finalement souhaitable : l'être masculin serait en effet le principal fauteur de trouble dans les familles et l'auteur de toutes les violences. C'est évidemment bien mal connaître la vie intime des familles et oublier, en toute hâte, les violences commises par certaines femmes, si ce n'est manu militari, du moins en paroles, par attitudes, mensonge, trahison, abandon, moqueries, humiliations ... La PMA envisagée prive aussi l'enfant de mère puisqu'une femme devient mère par le jeu subtil des interactions avec son époux ou son compagnon (comme lui-même devient pleinement père par l'espace que veut bien lui accorder son épouse ou sa compagne).

L'actuelle volonté du Gouvernement et de l'Assemblée Nationale d'instaurer une PMA sans père est l'emblème par excellence d'un désordre majeur qui touche de plein fouet des élites en perdition. Elles ne savent plus qu'inventer pour éradiquer père et mère de la vue de l'enfant, pour anéantir les corps intermédiaires de la nation et elles prétendent être en mesure de résoudre les immenses problèmes de l'heure ! Elles ne savent pas ce qu'être parents - homme et femme - signifie et elles ont le culot de confier les destinées de la petite enfance à une commission d'experts après avoir mis en place une politique vaccinale, brutale et même dictatoriale, sans prendre la peine d'écouter les avis contraires, les mises en garde et les témoignages qui battent en brèche les arguments des groupes d'intérêts pharmaceutiques et des médecins à leur solde.


Vendredi 27 septembre 2019
Saint Vincent de Paul

C'est dans ce contexte délirant que s'ouvre en France la campagne des municipales de 2020. Contexte de surdité quasi généralisée où beaucoup se gargarisent du mot "communication" mais oublient d'ouvrir l'oreille pour entendre, écouter et comprendre la détresse de tous ceux qui sont fauchés par des politiques aberrantes. Dans ce contexte passablement dégradé, il ne manque pas de "beaux" esprits qui se gaussent des cris d'alarme lancés par Greta Thurnberg et qui, dans le même temps, se plaisent ou se plairont à rappeler que, dès 2002, Jacques Chirac lançait à Johannesburg : "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs". Surdité, aveuglement. Deux mots qui, 2000 ans auparavant en Palestine, ont marqué les esprits. Le Christ les a souvent employés pour qualifier l'attitude de fermeture qui présidait à l'accueil de ses paroles et de ses gestes tant il est vrai que tout prophète risque, un jour ou l'autre, d'être la risée des bien pensants et victime de potentats dérangés dans leurs prérogatives.

Comme tout baptisé, le futur maire de Paris ne doit pas seulement être génial mais, plus encore : prêtre, prophète et roi. Trois termes qui orientent la triple mission d'un évêque : sanctifier, enseigner et gouverner. Force est de constater qu'en se cantonnant trop souvent au troisième volet de ce triptyque, la mairie centrale de Paris s'est enlisée dans des options douteuses et des choix contestables.

Le futur maire de Paris, comme tout autre maire de France, aura toujours intérêt, au contraire, à placer les questions de gouvernement en troisième position : une saine gestion des affaires municipales, le développement judicieux d'une ville, le rayonnement d'un territoire ne résultent jamais de coups de force, d'habiletés tactiques voire d'intrigues mais découlent d'une vision hautement spirituelle de l'histoire des hommes et d'une capacité hors du commun à faire partager cette vision au plus grand nombre (en démocratie authentique). 

C'est ici réaffirmer combien chaque maire se doit de travailler avec ardeur à accorder ses paroles et ses actes afin qu'il soit toujours en mesure de dire ce qu'il va faire et de faire ce qu'il aura dit, sans recourir aux artifices d'une communication savante mais fondamentalement trompeuse. Nous venons de voir, à ce propos comment un candidat de petite envergure à la maire de Paris vient d'être sèchement recadré par Valérie Pécresse et des élus de son propre parti ! L'imprudent a lancé une idée farfelue en complète contradiction avec un moratoire sur les travaux dans Paris qu'il défendait ; une idée fantaisiste également très mal budgétée et lancée au mépris des riverains de la gare de l'Est et des usagers des lignes vers l'est de la capitale. 

Ajout du 14 février 2020 : le même candidat subira un retour de bâton sanglant par dévoilement sordide d'une zone d'ombre, faisant preuve de ce manque de prudence élémentaire qui condamne toute ambition publique.

Force est de constater qu'aujourd'hui le volet spirituel est en berne chez la plupart de nos édiles. Gavés d'un laïcisme étroit, imbécile et ignorant, beaucoup sont incapables de mettre en oeuvre une saine laïcité : celle qui, bien loin de vouloir effacer les manifestations du religieux dans l'espace public, les favorise et les régule. Le pouvoir séculier a pourtant tout à gagner à ouvrir le champ de l'expression religieuse et l'on sait maintenant, comme jamais dans l'histoire des hommes, combien toutes les tentatives d'éradication du religieux, aux quatre coins de la planète Terre, ont conduit et conduisent encore les pouvoirs politiques vers les pires dictatures, faute de contrepoids.

En effet, en démocratie authentique, l'équilibre des pouvoirs ne résulte pas d'abord de l'existence d'une opposition politique au pouvoir en place. Cette existence, si elle est bien évidemment nécessaire, est loin de suffire car nous savons tous combien les hommes sont habiles à mettre en scène des rivalités factices pour mieux s'entendre sur ce qui les réunit en secret, y compris des turpitudes qui plombent sérieusement leur crédibilité et qui expliquent d'innombrables catastrophes politiques, économiques et sociales en France

Dans toute saine démocratie, coexistent un pouvoir politique et un pouvoir religieux en bonne santé c'est-à-dire au moins autonomes et interdépendants comme les deux faces d'une monnaie car ce dont le citoyen a le plus besoin, ce n'est pas d'un théâtre de marionnettes où s'affrontent des protagonistes beaucoup plus complices qu'ils ne le disent. Chaque citoyen doit pouvoir respirer avec ses deux poumons (un air sain et non des produits dopants ...) : l'un qui le tourne vers les réalités terrestres, l'autre vers les réalités célestes. En d'autres termes, chaque citoyen doit pouvoir entendre, à toute heure du jour et de la nuit, à temps et à contre-temps, que tout changement extérieur s'enracine dans le sol fertile d'une conversion intérieure.

L'une des conversions les plus fécondes consiste à ne pas reléguer le religieux au rang des accessoires bons pour les esprits faibles, ceux dont le QI ne serait pas assez élevé pour être en mesure de raisonner de façon rationnelle car s'en tenir aux seules données vérifiables c'est immanquablement faire fausse route, même au XXIème siècle et, dussions-nous choquer, plus encore de nos jours puisque le champ des invérifiables ne cesse de s'étendre pour le commun des mortels ! En effet, s'il est bien clair que l'humanité, dans son ensemble, est capable de repousser les limites du savoir au point d'avoir balayé bon nombre de superstitions, il est non moins évident que chacun d'entre nous, rendu à ses seules forces, est tout à fait incapable d'appréhender la complexité d'innombrables savoirs pourtant disponibles : faute de temps, faute de compétences, chacun ne peut que s'en remettre aux affirmations de plus compétent que lui dans tous les domaines où son bagage est insuffisant pour entrer avec profit dans les arcanes d'une science profane ou religieuse.

Il est plus qu'étonnant de voir combien d'esprits savants dans les sciences profanes se trouvent dans l'incapacité de reconnaître que leurs piètres connaissances catéchétiques les rendent inaptes à se prononcer au sujet des grands thèmes abordés par les sciences religieuses et stupéfiant de les voir conclure que ne subsiste qu'une seule alternative possible : l'athéisme ou l'agnosticisme ! Que dirait-on d'une personne qui, au seuil de tout édifice, prétexterait de son incapacité à vérifier la solidité d'icelui pour ne pas y pénétrer ? Que dirait-on de même de celui qui, ne sachant pas si le train le mènera à bon port, déciderait de ne jamais en user ? ... Tant il est vrai que refuser de se prononcer, refuser d'émettre un jugement quant aux questions qui se posent au cours de notre existence relève, non pas d'une sagesse bien construite mais d'un manque d'audace.

Concluant pour l'athéisme ou l'agnosticisme, ces esprits en viennent naturellement à ne rien comprendre de la vie religieuse. Elle leur semble une folie, un pari absurde ou une occupation des plus secondaires. S'ils font preuve de quelque tolérance, ils lui accorderont le droit d'exister en marge de la cité, loin des regards comme une chose aberrante, comme un abcès qu'une médecine savante saura un jour éradiquer mais qu'il convient pour le moment de ne pas ôter. Parmi ces esprits ne manquent naturellement pas de prospérer quelques lumières prêtes à s'illustrer dans des marmites rituelles où mitonnent les idées dites "républicaines" les plus fumeuses, à coup de réunions secrètes et de "fêtes" arrosées voire enfumées ...

Le croisement entre politiques et religions est un thème passionnant sur lequel il ne convient pas de s'étendre dans cette tribune (nous y reviendrons plus loin) car l'échéance des municipales relance d'autres questions qu'il nous faut maintenant aborder. Qui s'y intéresse pourra se reporter à deux tribunes antérieures du projet France 2022 : Politiques et religions et Le moine et le politique.

Première question : combien de temps la France va-t-elle encore maintenir l'émiettement des pouvoirs et, plus directement, la dispersion des commune françaises au risque, de plus en plus patent, de rendre très difficile, voire impossible, la mission de nombreux maires de France ? 

Le projet France2022 prévoit une réorganisation des pouvoirs locaux par un regroupement des communes différent de l'actuel système des communautés de communes et par une organisation en provinces largement autonomes.

Cet objectif d'autonomie est l'une des clefs d'un développement harmonieux : faire en sorte, à tous les échelons territoriaux, de mener et de favoriser des actions qui engendrent l'équilibre de la balance des paiements locale. Sur un territoire où dominent par exemple les activités touristiques, faire en sorte que les approvisionnements requis dépendent majoritairement d'une production locale et non plus voir ce suicide commercial, artisanal et industriel qui prévaut dans certains lieux de France où la plupart des souvenirs importés creusent chaque jour davantage le déficit commercial de notre pays.

Deuxième question : comment sortir de l'effondrement économique et démographique qui mine l'Europe et qui touche de nombreux territoires en France ?

Sûrement pas en proposant la voie cauchemardesque en route de l'autre côté de la Manche ! La France n'a pas besoin d'un Frexit dont les conséquences seraient encore plus nocives que le Brexit pour le Royaume Uni, sans même parler des risques accrus de divisions, d'affrontements et de conflits dangereux dont nos voisins nous offrent l'exemple depuis des mois (même si Boris Johnson vient de réussir un tour de force dont nos voisins d'outre Manche ont le secret). Non, il s'agit de trouver une issue qui rétablisse des parts de souveraineté lâchement abandonnées par certains politiques véreux, drogués, incompétents ou lâches, dans trois domaines principaux : la monnaie, l'industrie et l'agriculture.

Le domaine de la monnaie est sans doute l'un des plus cruciaux pour la France et pour tous les pays qui jouaient des instruments monétaires pour piloter une politique où le commerce des biens manufacturés occupe une place non prépondérante. Avec l'euro et la réduction des déficits publics pour seul points de mire, ces pays sont aujourd'hui complètement désemparés et désarmés. Autant le dire d'emblée : ce n'est pas sain et la gronde sociale qui ne cesse de s'amplifier aura un jour raison d'un système qui a ses vertus mais qui a aussi de grands inconvénients. 

Là encore, impossible de s'attarder ici sur ce thème passionnant d'autant que s'il concerne au premier chef les communes françaises par ses liens avec le secteur tertiaire, il est plutôt d'un niveau national. Qui voudra s'y intéresser pourra se reporter à la tribune du projet France 2022 qui s'y rapporte : création d'une monnaie de service et d'abondance.

Les deux autres domaines, agriculture et industrie, retrouveront vigueur et santé quand la monnaie de service et d'abondance sera mise en place mais aussi quand la réorganisation du territoire national aura été mise en oeuvre, notamment par la création de municipalités et de provinces d'envergure appelées à tout faire pour que la balance des paiements de chaque entité locale soit toujours équilibrée et même légèrement excédentaire.

Au final, deux grandes réformes essentielles sur la durée de deux quinquennats pour que la France retrouve des couleurs et pour que chaque maire, particulièrement exposé et aux avant-postes de la Nation, soit en mesure d'oeuvrer au bien commun dans un environnement assaini et porteur.

Troisième question : comment articuler le public et le privé sur chaque territoire ou comment équilibrer, renforcer, assainir, ... le jeu des actions étatiques, dirigistes ... et de la libre entreprise, de la concurrence ... ?

Sans doute l'une des questions les plus difficiles et les plus rugueuses en France tant les partisans de l'un ou de l'autre mode sont devenus incapables d'accorder leurs violons ; tant aussi, ces deux milieux s'imbriquent dans les faits.

Remarquons d'abord que l'un des pays les plus en pointe dans le libre échangisme mondial est aussi l'un des plus dirigistes : la Chine ne s'embarrasse guère des questions qui empoisonnent la scène politique française. Si cet empire n'a rien d'exemplaire, nous aurions tort de ne pas en prendre de la graine pour cesser de nous quereller, sans fin et en pure perte, sur les vertus de tel ou tel modèle : il devrait être clair pour tous qu'une saine concurrence ne s'établit pas seulement par mouvements browniens et/ou mutations darwiniennes mais par la mise en place d'autorités de régulation qui n'ont pas pour seul point de mire un profit à court terme par prédation généralisée. Il devrait également être clair que de telles autorités ne peuvent être seulement étatiques. Il est nécessaire qu'elles dépassent le cadre national et qu'elles ne soient pas seulement séculières car, faute de dimension religieuse authentique (et non pas de simple imitation, apparat ou imposture), elles ne manquent jamais de verser dans la tyrannie. Si la Chine, pour tirer le fil d'un exemple parmi d'autres, ne réussissait pas à intégrer cette dimension religieuse, elle finirait inéluctablement par s'enliser et par connaître un destin tragique. L'affirmation d'un pouvoir séculier fort ne peut faire l'économie d'un pouvoir religieux prospère et qui se tient à sa juste place - celle du service désintéressé de tout homme - par une connaissance vive du champ des lois spirituelles.

En d'autres termes, aucune laïcité de bon aloi ne tient la route dès lors que les pouvoirs politiques font tout ce qu'ils peuvent pour réduire au silence les pouvoirs religieux, pour les marginaliser, les ridiculiser ou les persécuter. Un pouvoir politique sain est capable de rester en dialogue permanent avec les autorités religieuses sans pour autant abonder dans le sens de ses tentations hégémoniques. Par définition, en effet, le religieux aborde tous les aspects de l'être personnel et donc de sa relation aux autres et au monde. Il a son mot à dire sur tout. Encore faut-il qu'il intervienne avec droiture et nourri d'une vie de prière qui ne se contente pas de paraître. Encore faut-il que ce pouvoir religieux ne prétende pas régir la vie des hommes et des femmes dans ses moindres détails. C'est d'ailleurs l'une des forces essentielles du judaïsme qui s'accomplit dans l'avènement du Christ : libérer tout homme de prescriptions tatillonnes qui n'ont pas lieu d'être et ce d'autant plus qu'elles couvrent de graves injustices. En guérissant des malades le jour du Sabbat, Jésus ne vient pas abolir l'ancienne loi, il vient l'accomplir pour montrer que ce jour saint n'est pas d'abord un jour d'inaction et d'interdits mais l'anniversaire d'une libération. Plus profondément, Jésus manifeste la grandeur de chaque jour, de chaque heure, de chaque instant. Non pas un temps d'esclavage à la remorque d'intérêts mercantiles mais un sabbat perpétuel en faveur de ceux qui ploient encore sous le joug d'une machine infernale, celle qui précipite dans la déchéance, le mépris et la haine. Si le jour où il convient d'interrompre le flot de nos affaires, nous avons encore à nos préoccuper de ceux qui peinent et qui souffrent, combien plus, au fil de nos occupations "ordinaires", nous revient de rester attentifs à ceux qui, autour de nous, sont prisonniers d'attaches et de liens qui entravent leur marche, les éreintent et leur font perdre de vue l'éminente dignité de tout homme, y compris la leur.

Dès lors qu'un pouvoir politique entretient de saines relations avec les pouvoirs religieux, il devient capable de choisir, pour chaque branche d'activité économique le mode le plus adéquat pour son émergence, son développement, sa croissance et ... son extinction. 

Notons au passage qu'il est très difficile pour les tenants d'un dirigisme intransigeant ou pour les tenants d'un libéralisme prépondérant de comprendre que le mode le plus adéquat ne se décrète pas entre partisans de la même obédience mais qu'il résulte d'un discernement de haute voltige, discernement qui ne saurait se réduire à cette alternance politique binaire : un camp privatise tandis que l'autre nationalise. Dans certains secteurs de notre économie, voire dans la très grande majorité d'entre eux, en effet, les enjeux ont une durée de vie bien supérieure à une mandature. 

Quand les partis au pouvoir s'empressent de défaire ce que les précédents avaient fait la veille, nous sommes certains de courir à la catastrophe (*). Elle est sous nos yeux et nous ne la résoudrons qu'en mettant en commun ce que chaque parti de France a de meilleur tout en ayant l'humilité d'abandonner ce qui est caduque, dépassé ou même carrément erroné. Ce travail de tri, de mise à jour et de vérité ne peut s'accomplir qu'avec des personnes profondément enracinées dans une vie de prière qui les rend aptes à mettre en veilleuse la part d'ego en quête d'un prestige fondé sur l'emploi des pires stratagèmes pour imposer ses vues étroites, bornées et désastreuses ou sur l'usage de stupéfiants qui laissent croire à des forces surhumaines, qui entraînent vers les pires excès et les turpitudes où la méchanceté s'exprime dans toute son horreur, (**) qui poussent à prendre des décisions funestes pour nos contemporains et pour les générations montantes.

(*) Exception notable à relever : le déménagement du TGI de Paris sur le site de Clichy. Décidé en 2009 sous la présidence de Nicolas Sarkosy et finalement avalisé en 2013 sous la présidence de François Hollande.

(**) Voir aussi le livre "Dealer du Tout-Paris" de Gérard Fauré.

Les observateurs les plus attentifs de la campagne des municipales à Paris auront noté l'entrée en lice et en force de Rachida Dati, personnalité majeure de la politique française et de la vie parisienne dont le sens pratique et l'expérience de terrain pourraient avoir raison des atermoiements d'une majorité et d'une opposition en grand manque d'inspiration même sur le tranchant de son caractère n'emporte pas d'emblée l'adhésion du plus grand nombre, y compris parmi des maires d'arrondissement qui ont choisi de ne pas rallier son panache ou qui ont été écartés d'emblée.

Où nous voyons l'extrême difficulté dans laquelle se trouve aujourd'hui un monde politique tourmenté et déboussolé : des personnes ayant partagé des combats communs sont devenues incapables de s'entendre pour proposer et mettre en oeuvre un même projet. Querelles d'ego, divergences de fond malgré les apparences trompeuses d'ententes de surface, complexité croissante des grands défis du moment ... rendent très difficile la navigation politique en eaux troubles de Paris et d'ailleurs. 

Au fond, qui l'emportera d'une péniche, d'un hors bord ou d'un voilier ?

Sûrement pas celui ou celle dont l'impudeur privée aurait terni l'image publique comme si toute conduite en catimini ne devait avoir aucune incidence sur le destin d'une personnalité de premier plan. Qui ne comprend pas aujourd'hui qu'il n'y a pas, pour le commun des mortels, d'un côté ce qui est montrable à tous et, de l'autre, ce qui serait réservé à un petit nombre ne risque pas de faire de vieux os en politique ou dans tout rôle surexposé. C'est en effet un leurre de croire que nous pourrions scinder notre vie en tranches pour n'offrir aux regards que les plus présentables. Seule une vie de prière incessante et de recours aux sacrements nous affranchit de l'illusion d'une existence découpable en morceaux choisis. Seule la Miséricorde divine a le pouvoir d'ôter de notre passé les passages dont nous aurions à rougir au Jour du Jugement. Encore faut-il que nous ayons le courage, la foi et l'humilité de l'implorer.

Revenons un instant au cas particulier de la Ville de Paris. Nous voyons fleurir quelques propositions à l'approche du printemps 2020. Les unes sont insensées. D'autres sont excellentes. Aucune pourtant n'ose aller au coeur du problème posé par l'établissement récent du statut de Maire de Paris. Voilà un costume beaucoup trop grand pour la plupart des candidats ! Ne pas s'en apercevoir et ne pas y remédier, c'est exposer des personnalités de valeur à de très sérieuses déconvenues ou des critiques fondées mais déplacées. Il faut le dire tout net : le périmètre de la Ville de Paris est beaucoup trop grand pour une seule personne n'en déplaise à ceux qui rêvent d'un "Grand Paris" ou qui rappellent opportunément que la superficie de notre capitale est bien inférieure à celle d'autres villes lumières.

Etre "maire de Paris" est une fonction honorifique, de prestige, de représentation ... beaucoup plus que de gouvernement. En confondant ces deux fonctions fort différentes, nous engendrons confusions, déconvenues, errements ... de toutes sortes.

Le projet France2022 se fonde sur un modèle géographique que nous pourrions qualifier de "fractal" : un même motif répété à différentes échelles. En l'occurrence, un centre et une périphérie scindée en secteurs au nombre de quatre (est, sud, ouest et nord) voire davantage pour des raisons géographiques, historiques, juridiques, ... Nous aurions là le moyen de tenir ensemble plusieurs approches en apparence contraires.   

Ce motif fractal, à l'échelle la plus grande, conduit à définir une république fédérale comprenant cinq provinces et, à l'échelle la plus petite (celle d'une municipalité), une république de cités composées d'un centre et de quatre quartiers périphériques.

Selon cette hypothèse de travail, seuls les arrondissements du centre de Paris seraient gouvernés par un Maire de Paris (sans rôle honorifique), tandis que les autres arrondissements, rattachés à leur banlieue proche, seraient gouvernés par d'autres maires. Modèle qui n'empêche pas, pour les tenants d'un "Grand Paris" de rassembler le tout dans une Municipalité au sens du projet France2022 sous la houlette d'un Gouverneur Municipal (détenant la fonction honorifique de représentation).