TRANSLATE

samedi 25 avril 2020

France2022 : Mille et une raisons de garder son enfant en Europe comme en maints endroits du globe


1. En cette période d'assignation à résidence (printemps 2020) comme en tout temps et, plus encore de nos jours, mener une grossesse à son terme surpasse n'importe quelle autre action. L'exploit le plus improbable, l'acte le plus héroïque, l'invention la plus extraordinaire ... ne sont rien ou pas grand chose en regard d'une gestation et d'une mise au monde d'un être humain au milieu de tous les périls qui guettent la vie naissante. Chacun se doute que nous n'insisterons guère sur les dangers connus de tous et si bien mis en avant par des groupes d'influence qu'il paraît de plus en plus téméraire de ne pas avoir recours à l'IVG dès que la moindre difficulté se présente. Nous allons au contraire montrer ici qu'il est possible de trouver mille et une raisons de garder son enfant et de ne pas attenter à sa vie.

2. Cette tribune vient consolider l'un des piliers et même la colonne vertébrale du projet France2022. Elle est dans le droit fil des tribunes antérieures : "Abolition de la peine de mort pour les tout petits en gestation" et "L'IVG, un droit fondamental ?". Nous allons commencer par les raisons matérielles pour être en phase mais aussi en contradiction avec une époque qui ne juge souvent des situations qu'à l'aune des facilités techniques offertes par la multiplication des innovations, par l'abondance des ressources énergétiques jusqu'ici disponibles et par les progrès époustouflants d'une multitude d'arts et de sciences.

3. Vu sous l'angle des progrès techniques, disons d'emblée, au risque de choquer les plus fervents partisans de l'IVG, qu'il n'a jamais été aussi sûr et aussi simple de mettre au monde un enfant en Europe comme dans n'importe quel pays un tant soit peu organisé et ouvert aux bénéfices indéniables que nous offrent d'innombrables domaines de connaissance. Il faudrait être aveugle et de très mauvaise foi pour ne pas reconnaître cette évidence : jamais une femme enceinte n'aura bénéficié d'autant de garanties quant à l'issue favorable de sa gestation (*). Seule sa volonté mal inspirée et/ou mal aiguillée par des âmes en perdition est en mesure de mettre un terme brutal à un processus qui ne demandait qu'à s'achever en joie et en plénitude. Qu'elle fasse taire en elle les voix qui lui intiment de choisir une forme de suicide ou qu'elle refuse d'écouter les sornettes de son entourage et elle verra que ce qui pouvait paraître insurmontable de prime abord s'accomplira en toute simplicité, de façon merveilleuse et pour le plus grand bien de tous, en dépit des prophètes de malheur et des oiseaux de mauvais augure qui prétendaient lui annoncer le pire. Bien des femmes courageuses ont déjà prouvé par l'exemple de leur vie que le pire ou la catastrophe ne sont jamais sûrs et qu'il faut se garder de prêter l'oreille à tous les faux sachants qui ne manquent jamais de noircir de leurs aigreurs l'avenir de leurs proies : ces cassandres s'ingénient à salir, à souiller, à détruire toute beauté qui viendrait contredire leurs sombres prédictions.

(*) Affirmer qu'il est de plus en plus simple de mener une grossesse à son terme doit toutefois être nuancé et tempéré par l'augmentation des fausses couches constatées depuis quelques années : bien des femmes enceintes se trouvent aujourd'hui plongées dans un environnement hostile qui pèse lourdement sur le travail de gestation. Cette nuance n'amoindrit cependant pas la portée du titre de notre tribune : quand un être en gestation n'a pas subi le contre coup des pressions qu'exerce sur lui un milieu défavorable à son développement au point de déclencher sa mort prématurée sans aucune intervention extérieure, les raisons de ne pas attenter à sa vie s'en trouvent renforcées (et non pas amoindries). Il avait résisté  jusqu'ici aux hostilités qui le menaçaient, pourquoi faudrait-il encore ajouter le poids d'une intervention délibérée qui mettrait un terme à sa trop brève existence ?

4. Nous n'en finirions pas d'énumérer tous les progrès matériels et immatériels qui facilitent aujourd'hui le suivi et l'accompagnement d'une grossesse puis la naissance et enfin le lent processus d'éducation et d'instruction qui permet à l'être en gestation d'accéder à la stature de l'homme debout, de plus en plus responsable de ses pensées, de ses paroles et de ses actes. Chacun et chacune pourra, à sa guise, en dresser une liste et s'apercevoir, jour après jour, qu'il manquait encore d'innombrables éléments auxquels les premières recherches n'avaient même pas songé.

5. Faire l'inventaire des facilités qui s'offrent à toute personne de bonne volonté n'est pas simplement une sorte d'exercice pour passer le temps. C'est le point de départ d'un enjeu de vie et de mort. Il suffirait en effet que je trouve une seule bonne raison de garder mon enfant pour que celui échappe à l'avortement, le meurtre le plus sordide qui soit, en dépit des salades de mauvais goût que nous servent complaisamment tous ceux qui défendent, bec et ongles, le soi disant progrès de l'IVG. Il suffit d'énumérer les circonstances de ce meurtre pour s'en convaincre : assassinat avec préméditation, à l'encontre d'une personne sans aucune défense et avec le concours d'un médecin transformé en tueur à gages. Les plus vils partisans de l'IVG ne manquent jamais de nous bassiner avec l'infâme argutie consistant à ergoter sur la notion de personne comme s'il était possible de dire à quel moment chacun de nous devient une personne ...

6. Passons à présent aux raisons les plus subtiles, à celles qui devraient, dans tout travail de réflexion bien conduit, balayer les dernières objections. 

7. On entend souvent invoquer la question du désir d'enfant et ceux qui la brandissent croient avoir beau jeu d'affirmer qu'en l'absence de désir, il vaut mieux attenter à la vie de l'enfant dans le sein de sa mère. Triste et sotte conception du désir ! Comme si le désir de ce qui n'est pas encore donné, visible et palpable devait primer sur tout autre désir. Comme si ce désir-là avait quelque valeur. C'est oublier que le désir authentique ne porte jamais sur un donné hypothétique mais bien sur un objet déjà là ! Désirer (ou ne pas désirer) ce qui n'est pas encore là est à la portée du premier venu et ne réclame aucune vertu : c'est tellement facile de désirer une hypothèse quand l'imagination peut jouer à sa guise et se bercer d'illusions ! Tellement facile que nous pouvons tous perdre un temps précieux à désirer l'impossible, l'inaccessible, le farfelu, l'inconsistant, l'illusoire, le nuisible ... Arguer de l'absence de ce désir-là pour tuer celui que je porte en moi est insensé et demeure toujours criminel  car je fonde alors mon jugement sur du vent. Sous prétexte que je ne désire pas celui que je ne connais pas encore, je décide de le supprimer. Quelle folie.

8. Les esprits les plus subtils feront quand même remarquer que l'absence de désir porte bien sur un "objet" déjà là puisque la question de l'avortement ne se pose qu'en raison de la présence d'un être en gestation. Le problème demeure pourtant et la fausseté de ce désir est patente : n'ayant absolument aucune idée, aucune connaissance précise de l'enfant que je porte en moi, mon absence de désir ne rime à rien, elle ne repose que sur des hypothèses invérifiables. A ce stade, mon absence de désir ne peut pas porter sur la personne même de l'enfant que je ne connais pas. Elle se fonde sur des questions annexes qui demeurent pour l'heure sans réponse : comment vais-je l'élever ? Qu'est-ce que la venue de l'enfant va chambouler dans ma vie ? ...

9. Arguer de l'absence d'un désir non authentique c'est donc tenter d'éluder des questions essentielles que toute femme enceinte ne manque pas de se poser. Y répondre d'emblée en affirmant que l'absence de désir non authentique conduit nécessairement à des impasses, c'est ne rien connaître aux multiples occasions que l'expérience d'une vie découvre en chemin.

10. Prenons quelques exemples : l'enfant à venir survient alors que je suis encore étudiante. Et alors ? ! Est-il plus important d'obtenir un diplôme qui garantit de moins en moins un avenir professionnel ou bien d'apprendre l'essentiel : aimer jusqu'à donner sa vie pour qu'un autre vive. Et nous ne parlons pas ici d'un sacrifice héroïque mais d'une réalité vécu par tant d'hommes et de femmes depuis la nuit des temps et encore aujourd'hui : non pas vivre pour soi mais offrir son temps avec générosité pour que tous ceux qui m'approchent retrouvent la joie de vivre, découvrent une raison d'espérer et de se relever, repartent en paix ... J'aurais beau accumuler des savoirs gigantesques et même rares, si je suis incapable d'apporter un réconfort, de prodiguer un conseil judicieux, d'accueillir une détresse, de protéger d'un danger ... je ne suis qu'une coquille vide, qu'une cymbale retentissante. Je passe à côté de l'essentiel. Je me contente d'accumuler un pauvre avoir sans grande importance au détriment d'un plus être que rien ne saurait entamer. Prendre un enfant par la main, essayer de lui donner un amour inconditionnel ... seront des sources de progrès infiniment plus exaltantes que de m'accrocher à un cursus d'études terni par l'élimination d'un soi disant gêneur. Les plus intelligents ne se méprendront pas sur ce qui vient d'être affirmé : ce qui est en balance ce n'est pas la maternité et le fait d'étudier, deux activités nobles par elles-mêmes mais l'exercice de la maternité et la poursuite d'études entachée par le meurtre d'un être sans défense. 

11. L'enfant survient alors que mes proches sont hostiles à cet événement. Cas dramatique si l'en est mais qu'une approche saine et réfléchie, prudente et intelligente, parviendra toujours à résoudre dès lors que je ne m'en tiendrai pas seulement à des moyens naturels. Quand le combat dépasse nettement mes propres capacités, je n'arriverai à rien sans le secours d'un appui surnaturel. Là encore, les plus intelligents ne se méprendront pas sur ce qui vient d'être affirmé : il ne s'agit pas de nier la nécessité d'interventions humaines, la nécessité de médiations incarnées ; il s'agit simplement de rappeler qu'elles n'apparaîtront sur mon chemin qu'à la mesure de mon attente confiante et de mes demandes insistantes. Puisqu'il est question de vie ou de mort, je vais devoir remuer ciel et terre pour sauver celui qui est menacé.

12. La sainte Eglise, tellement décriée par ceux qui n'en connaissent qu'une part infime, nous offre de nombreux secours pour surmonter les épreuves qui dépassent nos forces. Dès que je fais confiance aux moyens d'intercession (*) qu'elle est en mesure de prodiguer, j'y vois plus clair et je deviens capable de sauvegarder l'essentiel comme de me mettre au service d'un plus être : tuer en moi un être en gestation finit par me faire horreur. Prêter mon concours à l'assassinat d'un être sans défense ne mérite plus à mes yeux la moindre justification. Je sais, au contraire, qu'il m'appartient d'accueillir l'enfant comme un don insurpassable.

(*) Voir par exemple : l'Association Marie de Nazareth.

13. Je suis également en mesure de démonter tous les arguments pro avortement qui ont été inventés par ces groupuscules d'intérêts que des personnes en vue dans les années 60 et 70 en France ont alimenté de leur prose malsaine : occupant des postes en vue dans une société qui venait à peine de se remettre de deux guerres mondiales, ces personnes ont usé de toute leur influence pour propager des mensonges et pour justifier la mise à mort de tout être en gestation non désiré ou non accepté. Certaines d'entre elles se sont appuyées sur leur renommée d'écrivain et/ou de penseur. Leurs oeuvres mensongères finiront aux oubliettes.

14. L'un des plus gros mensonges concerne le rôle maternel et les tâches domestiques qui lui sont liées. Les pro avortements en ont fait un épouvantail en toute méconnaissance de cause. Ce qui rend le travail d'intérieur fastidieux c'est l'absence de communion. Si je m'imagine seul(e) à faire ce que je suis en train d'accomplir et que je n'y trouve aucune raison de faire partie d'un tout, je me retrouve en situation de détresse tandis que la moindre pensée de communion me relie au corps vivant de tous ceux qui se mettent au service d'une cause qui les dépasse.

15. Chaque tâche ménagère porte en elle un ordre supérieur. Elle fait passer d'un fouillis, d'un désordre, d'un chaos à une situation de repos et de plus grande paix, propice à l'accomplissement de toutes les autres missions que favorisent le calme, la propreté et le bon ordre. Pour s'en convaincre, il suffit de s'y mettre de bon coeur. Les railleurs et les caustiques parleront d'assujettissement de la femme, eux qui ne voient pas que le travail domestique peut aussi être accompli par un mâle s'en portant fort bien ! Etre heureux à la maison n'est pas une question de genre ou de sexe mais davantage de tempérament puis de caractère : que je sois bien disposé à l'égard du travail domestique ou que je le sois moins a priori, je serai heureux de l'accomplir dès lors que j'en aurai saisi le sens plénier. Non pas une succession de corvées répétitives mais une participation à un travail de gestation qui court depuis les origines et qui va se poursuivre jusqu'à la fin des temps. Voir aussi : "gestes ordinaires" et "gestes politiques à la portée de chacun d'entre nous".

16. Comprendre toutes les dimensions du travail de gestation en cours est de la plus haute importance puisqu'il concerne un très grand nombre de domaines. En est-il même un seul qui ne serait pas concerné ?

17. Commençons par l'un des domaines clefs : la question du don. Si je ne vois que l'enfant à venir est l'expression par excellence d'un don qui surpasse tous les autres, comment pourrai-je résister à la tentation d'abolir en moi le message dont l'enfant est porteur ? Avorter c'est agir dans la droite ligne d'Hérode, ce fou furieux qui décida d'envoyer ses sbires assassiner tous les nouveaux nés de la région de Bethlehem et tous les enfants âgés de moins de deux ans de peur que l'un d'entre eux ne soit le Messie annoncé par les Ecritures, de peur qu'Il ne soit un jour un concurrent dangereux pour lui. Tribunes connexes : Dons, pardons et réconciliations ; Massacre des Saints Innocents ; Lettre ouverte aux maires de France. Plus encore : Adagio d'Albinoni interprété par Miyu (7ans).

18. Autre question essentielle : le travail. Quand l'être humain vient au monde, son cerveau est prêt à accueillir les informations qui lui donneront de se mouvoir avec aisance dans un environnement évolutif. Longtemps et, de plus en plus, en dépit de ce que proclament les propagandistes de l'autonomie à tout crin, il aura besoin d'être guidé sur le chemin de la connaissance vraie, celle qui ne consiste pas à engranger des informations mais à les ordonner en un tout cohérent et vivant. Ce travail de mise en ordre ne repose pas seulement sur le produit des sciences mais sur le terreau des croyances. A chacun de forger les instruments de pensée et d'action qui donneront à ses missions de s'incarner ici et là. Au point de départ de ce lent travail : le visage accueillant de sa mère, son sourire et son amour aussi inconditionnel que possible. Quel nul(le) n'aille imaginer que le moindre défaut de cette panoplie suffise à mettre à mort celui que je porte en mon sein puisque les grâces qui me permettront d'être la femme maternelle quasi idéale ne viennent pas de mon propre fond. Elles vont émaner de celui qui vient, pourvu que je ne dresse pas d'obstacles monstrueux aux dons qu'il véhicule en entrant dans le monde. Le travail de gestation, d'accouchement et d'éducation ne consiste pas à vider le tonneau de ses maigres acquis. Il consiste à ouvrir son coeur pour lui laisser le temps de s'abreuver aux sources vives d'une grâce qui ne cesse de se déployer. Quand l'être en gestation se développe, quand l'enfant paraît et grandit, il est, par excellence, le canal le plus sûr d'une abondance susceptible de dépasser mes plus folles espérances et d'anéantir toutes mes préventions contre la vie sur Terre voire contre la maternité.

A suivre ...

mardi 14 avril 2020

France2022 : Comment sortir des errances ? Comment sortir du confinement ?


1. L'heure est propice aux changements intelligents. En bloquant la course frénétique d'un monde qui courait à sa perte, les assignations à résidence consécutives à la propagation du covid-19 nous invitent à réfléchir. Qu'elles nous paraissent grotesques ou absurdes, d'une nécessité absolue ou justifiées, peu importe ! Préparons-nous pour la suite.

2. Ecartons d'emblée toutes les fausses solutions qui sont en train de fleurir : alourdissement des dettes publiques et privées par création d'euros supplémentaires distribués en catastrophe puis augmentation de toutes sortes d'impôts et de taxation et même diminution de prestations sociales pourtant essentielles (*). C'est proprement suicidaire au moment où la Chine est en train de tirer les marrons du feu après avoir déclenché une crise sanitaire à l'échelle de toute la planète.

(*) Vient de fleurir en effet l'idée saugrenue selon laquelle le patrimoine immobilier des Français devrait être taxé très largement pour rattrapé les points de PIB perdus (soit 24 milliards d'euros à trouver par point de PIB ...). Certains proposent de taxer tout le monde afin de disposer d'une assiette aussi large que possible et de rendre cette taxation progressive. Quelle folie !

3. Commençons par l'idée la plus ancienne : émission de coronabonds ou de tout autre instrument financier permettant d'injecter des milliards d'euros dans des économies sinistrées. Dès lors que j'ai compris que l'euro est principalement destiné à servir les intérêts de ceux qui veulent puiser, à moindre frais et en position de force, dans le capital restant des ressources terrestres, je ne peux que me cabrer devant cette fausse bonne idée aux allures généreuses (éviter des faillites en série) quand je me souviens que nous sommes dans une situation très critique : à force de taper, sans vergogne et en quelques décennies, dans un capital constitué sur de très longues périodes (milliers voire millions d'années), nous sommes menacés de très graves pénuries et de pollutions insurmontables si nous ne changeons pas dare dare nos façons de produire et de consommer. La crise du Sars CoV 2 nous offre l'occasion de revoir de fond en comble nos systèmes les plus gourmands,  les plus entropiques et dispendieux.

4. Emettre des euros en abondance c'est aussi accroître notre dépendance à l'égard de plus forts que nous, la Chine notamment dans sa position de créancier du reste du monde mais aussi tous ceux qui détiennent encore des réserves abondantes d'énergies fossiles ou de minerais voire de matériaux devenus incontournables comme les terres rares, principalement détenues par ... la Chine, encore elle ! C'est prendre le risque fou de perdre encore des pans entiers de liberté et de nous livrer, pieds et poings liés, aux grands prédateurs de l'époque contemporaine : quand nous ne serons plus capables de rembourser nos dettes, ils ne manqueront pas de s'emparer de nos valeurs patrimoniales les plus juteuses comme cela était déjà en train de se faire avant l'apparition du virus, avec la complicité de quelques traîtres à nos intérêts les plus vitaux ou de quelques mondialistes remontés contre les nations et l'idée même qu'un peuple puisse souhaiter demeurer assez libre pour ne pas devenir la proie du premier venu.

5. Non, il ne convient pas aujourd'hui d'injecter des milliards d'euros supplémentaires dans les rouages de nos économies européennes. Ce serait jeter du sable dans des mécaniques déjà fort grippées et nous irions vers une apocalypse économique et sociale des plus terrifiantes surtout si cette injection s'accompagnait d'un matraquage fiscal massacrant les dernières lueurs d'espoir de sortie de crise d'un grand nombre de nos concitoyens. Perdant de nouveau de précieuses capacités d'achat, ils auraient pour seul horizon la consommation de productions bas de gamme qui dopent les affaires des importateurs de marchandises obtenues sur le dos de tous les esclaves de notre temps aux quatre coins du monde. En revanche, ces nouvelles taxations épargneraient davantage ceux qui disposent de moyens importants. Soit deux tendances qui accroîtraient notre addiction aux énergies fossiles par transports de marchandises lointaines ou de touristes fortunés.

6. Si nous voulons sortir de la crise, la tête haute et sans orgueil déplacé, si nous voulons préparer un déconfinement serein, il nous faut envisager d'autres solutions monétaires et fiscales. La création de monnaies nationales de service et d'abondance en est une que nous allons préciser davantage ici. Toutes les réponses aux objections possibles à cette création de monnaie sont rassemblées dans une tribune à part (publication à venir).

7. Premier point : émettre une monnaie nationale qui ne permet pas d'acheter des réserves fossiles et même des biens ou services provenant de l'extérieur du territoire dans lequel cette monnaie a seulement cours. Il s'agit d'une monnaie immatérielle qui n'autorise a priori aucune opération camouflée mettant en péril la balance des paiements (il faudrait être très naïf pour croire qu'il est possible de se prémunir contre toutes les fraudes et toutes les corruptions ... mais rien ne nous interdit d'en limiter la portée). Notons au passage que cette contrainte forte suppose de pouvoir faire confiance à un système bancaire en bonne santé c'est-à-dire ayant les moyens d'assurer un très haut niveau de sécurité, de fluidité et de fiabilité informatiques.

8. Deuxième point : renforcer tous les domaines de l'économie en souffrance depuis des années en raison des restrictions budgétaires. Le faire en redonnant du pouvoir d'achat à la demande intérieure, fonctionnaires et agents contractuels de l'Etat ou des collectivités locales au premier chef afin que par ruissellement (enfin effectif), toutes les professions d'un territoire national et tous ses corps intermédiaires bénéficient en retour d'une manne au service d'une restauration de l'indépendance nationale et d'une prospérité fondée sur une écologie intégrale. Soit une relance de type keynésien mais sans les inconvénients qu'engendre ce type d'action dans des pays ouverts à tous les vents puisque la demande, par construction (monnaie n'ayant cours que sur le territoire du pays émetteur), est tenue de s'orienter en priorité et quasi intégralement vers l'offre intérieure de biens et de services. Des possibilités de change contraignantes et très désavantageuses visent à limiter au maximum la fuite des capacités d'achat vers des offres extérieures et notamment, pour des raisons éthiques plus ou moins évidentes aux yeux de certains, vers des ressources fossiles, vers des ressources en voie d'épuisement et vers des productions issues de l'esclavage, de l'exploitation abusive de travailleurs et d'écosystèmes fragiles ou de trafics en tout genre.

9. Troisième point : faire du neuf avec de l'ancien. Sortir de décennies de politiques de rustine qui colmatent à grand peine les brèches ouvertes par des orientations suicidaires (IVG en tête) et d'innombrables décisions des plus funestes (casse absurde de certains monopoles d'Etat). Sortir entre autres de cette idée qu'il suffirait de déconstruire des monopoles nationaux savamment construits par les générations antérieures pour des raisons dont la compréhension semble s'être évaporée de la cervelle des modernes fascinés par la globalisation à marche forcée : les monopoles ne sont pas ipso facto un mal, ils le deviennent quand ils sont au service d'un régime totalitaire mais ils ont la vertu de protéger un peuple, en régime démocratique bien conduit, contre tous les vautours qui ne manquent pas de s'abattre dès l'apparition du moindre cadavre et qui finissent par faire griffe basse sur tout ce qui est encore en vie ! Sortir évidemment des décennies de plomb qui ont fait peser sur les générations montantes le couperet abortif, non pas en revenant aux recettes anciennes de la répression et aux pratiques barbares mais en soutenant vigoureusement la mise au monde, l'éducation et l'instruction des nouvelles pousses.

10. A l'heure où certains nous prédisent une montée du chômage atteignant jusqu'à 20% de la population en âge de travailler, la création de monnaies nationales de service et d'abondance est plus que jamais d'actualité. Non seulement comme relance keynésienne dégagée de ses inconvénients mais aussi comme plan Marshall soustrait à la domination des Etats-Unis puisqu'en l'occurrence, chaque nation décide pour elle-même et met en oeuvre le plan de relance qui lui apparaît le plus approprié à son histoire, à ses caractéristiques propres, à sa culture et à la situation actuelle de son territoire.

11. La création d'une monnaie nationale de service et d'abondance suppose au moins deux grands axes de travail : l'un est technique et relève d'une planification, d'une organisation, ... dans l'ordre des moyens ; l'autre est politique puisqu'il implique de penser l'octroi d'une manne selon des critères aussi justes et intelligents que possible afin que chaque corps intermédiaire de la nation se trouve raffermi et  que chaque personne déploie la plénitude de ses talents au service de ses proches et de son prochain.

12. Commençons par esquisser les grandes lignes d'une démarche politique. Le volet technique est davantage affaire d'expert dans les divers domaines concernés : finance, économie, banque, informatique ...

13. La démarche politique doit nous permettre d'effectuer un virage à 180°, soit une conversion radicale de nos manières d'agir et de penser : non plus faire peser sur les générations montantes le poids de nos égarements et de nos égoïsmes mais tout mettre en oeuvre pour qu'elles soient nombreuses, alertes et vivantes, pleines d'imagination créatrice, pleinement conscientes des enjeux du moment, résolument engagées dans une transformation patiente et profonde de nos us et coutumes. C'est dire que, du point de vue du projet France2022, la manne générée par la création de monnaies nationales de service et d'abondance devra aller en toute priorité vers tout ce qui favorise l'éclosion, la protection et l'édification de la vie naissante. Ne pas tenir compte de cette orientation fondamentale produirait des fruits de très courte conservation et d'une saveur trompeuse : nous obtiendrions certes une embellie économique et sociale mais si éphémère que nous aurions encore plus de mal à nous relever du sinistre annoncé.

A suivre ...