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jeudi 14 mars 2013

Du logement social à l'offre sociale de logement


Le succès probable de l'offre d'Iliad (Free) en téléphonie mobile, avec son volet "offre sociale" à deux euros par mois, illustre les possibilités nouvelles que l'alliance de l'informatique, des techniques anciennes et modernes, autorise de nos jours. C'est un exemple parmi d'autres des mutations de plus en plus nombreuses et fréquentes qui vont obliger les différents acteurs de l'économie, dont les politiques, à prendre rapidement le pli d'anticiper les évolutions d'un environnement mouvant et de s'y adapter sans cesse : l'articulation de plus en plus forte entre l'immatériel et le matériel permet à l'offreur de services de multiplier les conditions tarifaires et d'atteindre ainsi des segments de clientèle nombreux en évitant les opérations coûteuses qui ne manqueraient pas d'apparaître dans un système où l'immatériel n'aurait pas autant de place qu'aujourd'hui. Il faut noter au passage que si l'introduction d'une part croissante d'immatériel assouplit nos systèmes, nous ne devons pas pour autant mépriser le matériel et négliger ses apports incontournables : nous demeurons dans un monde où l'incarnation est plus que jamais d'actualité. L'incursion récente de l'immatériel (automatismes, capteurs, puces électroniques, logiciels, ...) ne fait qu'amplifier, au fond, l'incarnation de l'esprit dans la matière et prolonge l'élan du premier instant de la création de l'univers physique.

Ne pas anticiper, en véritable politique, c'est prendre le risque d'avoir à courir après les événements, d'agir dans la précipitation et de provoquer une série de perturbations préjudiciables à tous ceux qui ont besoin de prévoir à moyen ou long terme. En renonçant à jouer pleinement son rôle de vigie, l'Etat français a fini par réagir dans l'urgence et nombre de ses décisions n'ont fait qu'accroître l'instabilité fiscale et juridique de notre pays. Au lieu de dissiper le brouillard, il l'a augmenté. Naviguer dans les eaux économiques françaises est devenu un véritable casse-tête, même pour des marins chevronnés. Beaucoup de noyades et de naufrages économiques puis sociaux seraient évités si l'Etat français améliorait nettement la visibilité sur une mer traversée par des courants insolites, puissants et dévastateurs.

Ici, nous ne traitons pas le sujet épineux de la veille et de l'anticipation. Nous essayons de montrer comment les secteurs d'activité qui s'appuient sur des infrastructures anciennes en voie de modernisation tout en multipliant aujourd'hui les offres de service (transports, énergie, communications, ...) ont intérêt à développer l'offre sociale à l'image de ce que vient de proposer Iliad. La démonstration, en l'occurrence, n'est pas une fin en soi, même si son utilité ne fait aucun doute et nous laissons au lecteur passionné par ce thème le soin d'en chercher les contours et les enchaînements principaux. Il ne s'agit pas de sauter à pieds joints au-dessus de la difficulté mais d'aller à l'essentiel en présentant l'application au logement du principe triple suivant :

1. la régulation et l'optimisation de l'emploi des surcapacités latentes d'un gisement. C'est un principe d'économie au sens familier de ce terme : le non gaspillage ;

2. le basculement progressif des revenus du capital vers le travail rémunéré qui, au fil des ans, a subi des attaques mortelles. Plus généralement, ce principe exprime la nécessité de rétablir l'équilibre entre des forces qui n'agissent en parfaite synergie qu'à la condition d'être en phase ;

3. la mise en oeuvre des possibilités nouvelles offertes par l'introduction d'une part croissante d'immatériel qui non seulement accroît la souplesse de la gestion mais rend possible une complexification de l'offre ... sans complications nuisibles à la simplicité, au bon fonctionnement de l'ensemble de la machine économique et au développement de la vie humaine en société.

L'application au logement, l'une des questions cruciales pour l'avenir en France comme dans de nombreux pays, nous paraît être prioritaire.

Le gisement d'abord : quantité de logements en France sont peu ou pas du tout utilisés. Pour expliquer la hausse du prix des logements, on invoque souvent l'absence de mètres carrés disponibles, des programmes de construction qui manquent d'ambition et l'on rappelle que les collectivités territoriales qui assoient certaines taxes sur le prix de l'immobilier n'ont pas grand intérêt à voir diminuer une assiette fiscale qui n'a cessé de s'étendre. On ne manque pas d'ajouter bien sûr la détérioration du tissu économique qui entraîne l'afflux de travailleurs sur des territoires en manque de logements disponibles et leur départ de régions sinistrées sur le plan du travail alors qu'elles offrent des résidences à ne savoir qu'en faire. On n'omet pas enfin les drames humains, les séparations familiales qui engendrent une surconsommation de places abritées.

Une aberration économique ensuite : depuis quelques années, l'immobilier en France absorbe une part de plus en plus importante des revenus disponibles de la nation privant ainsi le reste de l'économie de flux financiers qui lui permettraient de se développer voire de se maintenir. Pour un propriétaire qui vend son bien immeuble afin de pouvoir disposer d'argent à dépenser dans d'autres secteurs, combien d'acquéreurs vont en sens inverse, qui, au lieu d'acheter ou de louer des biens meubles et des services consacrent une part croissante de leurs revenus à l'acquisition de plus en plus laborieuse (et risquée) d'une résidence ? De sorte que le secteur immobilier a fini par devenir une espèce de macro organe dans le corps de la société pompant l'oxygène qui est nécessaire à d'autres membres non moins essentiels. Plus qu'aucun autre, sans doute, le secteur immobilier doit désormais promouvoir une offre sociale souple et diversifiée qui permettra de mieux répartir l'emploi des revenus, de relancer des secteurs économiques moribonds et de renforcer les plus florissants ou les plus prometteurs.

Une telle évolution ne se fera pas d'elle-même tant elle bouscule d'intérêts. Elle ne viendra pas de ceux qui vivent grassement de l'embonpoint du logement mais d'une réforme courageuse, d'une cure d'amaigrissement salutaire. Le projet France2022 prévoit d'étendre à tout le domaine immobilier français et donc de répartir sur l'ensemble du territoire, l'effort de logement en renonçant à la politique actuelle de construction et de gestion d'îlots classés "logement social", "habitation à loyer modéré", ... et en imposant à tout propriétaire de moduler dans le temps le montant de ses revenus locatifs. De manière concrète : non pas instaurer une baisse générale et instantanée (ou un blocage) des loyers qui aurait pour effet de menacer le secteur de la construction et d'inquiéter les propriétaires ou les futurs acquéreurs mais rendre obligatoire la programmation de périodes d'offre sociale de logement. Tout loueur d'un bien immobilier sera donc tenu d'offrir des périodes de loyer modéré à des conditions définies par l'Etat, les grandes régions et les municipalités selon l'état du marché immobilier en France.

La mise en oeuvre de cette orientation nouvelle demande un travail technique important et réclame aussi, on l'oublie trop souvent, une pédagogie de la réforme bien pensée c'est-à-dire s'appuyant sur une anthropologie et une sociologie, justes et vraies, ainsi qualifiées sans la moindre prétention mais avec le souci d'aboutir à une réforme en profondeur de nos modes d'être en société. Un exemple : demander un effort aux propriétaires en sous entendant que ce sont des affreux capitalistes qui méritent bien qu'on les saigne pour que vive (enfin ?) la nation, c'est s'appuyer sur une sociologie de cave humide et sale où on envisage toutes choses sous l'angle étroit et meurtrier de la lutte des classes.

Il est donc capital de commencer par demander un effort volontaire et non pas contraint par une tonne de dispositions alambiquées et contre productives. Il est non moins essentiel d'équilibrer ensuite les obligations des uns par celles des autres. Une société où l'équilibre des droits et des devoirs a été rompu par des lois ou des dispositions blessantes et même meurtrières pour le tissu humain, est menacée dans ses fondements, court le risque de ne plus supporter les réformes structurelles et d'être le terrain d'affrontements permanents entre des hommes qui auraient intérêt, au contraire, à s'entendre et à coopérer.






Saine anthropologie pour un projet solide


"Etre homme, 
c'est précisément être responsable. 
C'est connaître la honte d'une misère 
qui ne semblait pas dépendre de soi. 
C'est être fier d'une victoire 
que les camarades ont remportée. 
C'est sentir, en posant sa pierre, 
que l'on contribue à bâtir le monde." 

Antoine de Saint-Exupéry

Terre des hommes, février 1939



A l'heure d'un choix décisif, les électeurs doivent pouvoir se prononcer sur un ensemble d'observations, d'analyses, de propositions, d'engagements, d'intentions ... et sur un corps de principes que le futur Président de la République entend promouvoir, défendre et appliquer. Parmi ceux-là figurent en bonne place les fondements anthropologiques sur lesquels il conduit sa pensée et se met en action.

L'exposé des fondements est une source de clarté qui dissipe d'éventuels malentendus et permet de mieux comprendre les orientations choisies. Faire l'économie d'un tel travail incite beaucoup de nos concitoyens à se détourner de scrutins qui leur paraissent ne s'intéresser qu'à l'écume des choses, ne jamais aborder des questions pourtant essentielles voire vitales pour notre pays, ne pas résoudre des problèmes qui leur empoisonnent la vie alors qu'il leur semble que davantage de courage et plus d'intelligence des réalités quotidiennes qui les concernent permettraient au contraire d'élaborer et de mettre en place des solutions justes, viables et pérennes.

Ainsi en est-il de la conception de l'être humain. Elle est si déterminante que la moindre erreur à ce propos conduit à prendre des décisions dont les conséquences néfastes ne seront guère corrigées par une inflation de dispositions qui ne s'attaquent pas à la racine du problème. Un exemple parmi d'autres : la prétention d'atténuer les multiples violences qui menacent les corps intermédiaires et les citoyens sans volonté ferme d'éradiquer les crimes commis chaque jour au nom d'une légalité absurde contre l'innocent dans le sein de sa mère n'est que velléité sans âme et sans courage. 

Tandis que subsistent encore quelques politiques courageux pour défendre au Parlement et en tout lieu approprié des positions qui respectent la vie des personnes à la merci de l'exploitation qu'organisent les prédateurs sous couvert de bons sentiments, nombre d'acteurs de la société civile ne manquent pas d'alerter l'opinion publique sur les dangers d'une conception erronée de l'homme et de ses rapports avec ses semblables.

En 2016, Tugdual Derville nous invitait à mettre en oeuvre une écologie vraiment respectueuse de l'homme dans son livre : "Le temps de l'homme" en évitant de verser dans les excès du transhumanisme.

En 2009, Jean-Marie Le Méné montrait les dangers d'une attitude scientiste en matière de bioéthique dans son livre "Nascituri te salutant !" (Ceux qui vont naître te saluent) - La crise de conscience bioéthique aux éditions Salvator. Attitude qui conduit aujourd'hui à éliminer des embryons humains avant la naissance de l'enfant dès qu'il présente une anomalie que certains censeurs ont jugée inadmissible. De quel droit ? D'après quels critères ? 

Dès 1999, Monette Vacquin étudiait "l'acharnement sur la filiation qu'aucune urgence humaine ne rend compréhensible" dans son livre "Main basse sur les vivants" aux éditions Fayard.

Une conception erronée des rapports entre l'homme et la femme, de leur caractère propre, de la complémentarité de leurs rôles, de leur responsabilité respective dans le déclenchement de scènes de violence, ... conduit à imputer des torts injustifiés à l'un ou à l'autre, à proférer des accusations stériles et, au bout du compte, à un traitement inadapté des causes profondes de dysfonctionnement dans les familles, dans les corps intermédiaires et dans la société tout entière. Ainsi, n'envisager les rapports entre l'homme et la femme que sous l'angle étroit et réducteur d'une lutte pour la domination de l'un sur l'autre n'apporte aucun éclairage utile sur les causes profondes de mal être ensemble. 

Nous rebattre les oreilles d'émancipation ne fait qu'aggraver les tensions déjà si vives qui, aujourd'hui plus qu'hier encore, font exploser les familles en vol et laissent orphelines les générations montantes avant de les conduire tout droit au suicide. Le remède trouvé par certains politiques (qui marchent sur la tête ?) : le suicide assisté ... (politiques soutenus ou excités par une médecine en France déjà fortement à la dérive quand elle n'est pas de pointe). Solution aberrante pour un problème mal identifié et occulté : la dépression qui touche les jeunes et finalement toutes les générations résulte d'une perte de sens d'une part (diagnostiquée par le psychiatre Victor Frankl au milieu du XXème siècle) et d'autre part de la méconnaissance des moyens pour l'accomplir : la coopération entre l'homme et la femme, chacun selon ses talents et aptitudes, ses dons et ses charismes.

Perte de sens d'abord quant au lien entre l'homme et la femme lorsque celui-ci est seulement perçu comme simple équilibre fragile et non comme facteur de synergie. Un lien qui oscille entre tensions vives et relâchement mortifère. Un lien qui réclame des soins quotidiens et une vigilance de chaque instant. Où la connaissance et la maîtrise de soi (voir à ce propos le leadership vertueux d'Alexandre Dianine-Havard (en anglais)) ne doivent pas se contenter d'un minimum syndical. Où la connaissance et le respect de l'autre sont aussi vitaux que ne le sont l'air que nous respirons et l'eau qui étanche notre soif. Perte de sens quand nous réduisons le lien entre l'homme et la femme à une subordination contrainte ou à un assujettissement sans but. Perte de sens quand nous oublions que ce lien est pour l'épanouissement de chacun en vue du service de tous, ceux qui n'ont plus de parents, ceux qui ont perdu tout repère comme ceux qui semblant gâtés par la vie ont besoin aussi d'attention et de soins subtils. Perte de sens quand nous perdons de vue que ce lien se tisse au jour le jour par la recherche et la mise en oeuvre d'une coopération de plus en plus fine et harmonieuse pour un service diligent, efficient, efficace et intelligent du prochain, que ce soit l'enfant qui va paraître ou l'ancien qui s'apprête à disparaître.

Perte de sens ensuite quant au rôle essentiel des familles dans le destin et le quotidien des personnes, époux et enfants. Voir à ce propos : "Leadership vertueux et famille", interview d'Alexandre Dianine-Havard qui explique admirablement que, là encore, il ne s'agit pas de chercher et de trouver un équilibre entre vie domestique et vie extra domestique mais bien de vivre l'extérieur en considérant le foyer comme lieu de ressourcement. Ainsi, devenir leader dans son métier ne suppose pas de mettre sa vie de famille entre parenthèses ou sur le banc de touche. Au contraire, celle-ci peut et doit être le lieu d'un renforcement permanent de ses capacités. Non pas un obstacle mais un tremplin puisqu'elle lui permet d'affirmer son caractère, de fortifier ses vertus et d'apprendre à regarder l'autre pour un service diligent de ce qu'il y a de meilleur en lui.

Perte de sens enfin quand l'oubli de l'anthropologie ternaire - être humain muni d'un corps, d'une âme et d'un esprit -, conduit à le réduire à une forme binaire, une espèce parmi d'autres, un animal tout juste doué de raison et même à une machine un peu plus sophistiquée que les autres dans laquelle chacune des fonctions peut être optimisée moyennant l'ajout d'auxiliaires de plus en plus aliénants. 


mercredi 28 décembre 2011

Massacre des Saints Innocents



"[...] Hérode, voyant que les mages l'avaient trompé, entra dans une violente fureur. Il envoya tuer tous les enfants de moins de deux ans à Bethléem et dans toute la région, d'après la date qu'il s'était fait préciser par les mages.

Alors s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Jérémie : Un cri s'élève dans Rama, des pleurs et une longue plainte : c'est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas qu'on la console, car ils ne sont plus. "
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Il est possible de retrouver chaque jour les textes de la liturgie romaine sur : http://www.levangileauquotidien.org


En ce jour (28 décembre 2011) où nous célébrons le martyre des Saints Innocents, il est certain que nous ne pouvons entendre l'Evangile sans frémir, non seulement en raison de la cruauté d'Hérode mais aussi parce que le massacre se poursuit de nos jours et qu'il a reçu, en France comme dans d'autres pays, l'aval d'une loi, l'une des plus iniques qui soit en tolérant le meurtre de l'innocent sous le bras armé d'une médecine devenue folle.

Il est non moins certain que la situation de la France ne se redressera pas, à tous points de vue, tant que nous ne placerons pas à la tête de l'Etat une personne qui prendra l'engagement solennel de rendre caduques les dispositions de ladite et mensongère Interruption Volontaire de Grossesse (IVG). Cette tolérance a profondément ébranlé le socle juridique : à partir du moment où le plus vulnérable n'est plus défendu, qui peut prétendre l'être désormais ?

Les mesures à prendre, en dépit des cris de la minorité de ses tristes partisans, sont simples : suppression du remboursement de cet acte barbare et radiation immédiate de l'ordre des médecins de tout praticien détruisant ou participant à la destruction d'un être vivant dans le sein de sa mère. Pour toute personne qui pratiquerait une IVG sur le territoire français, condamnation à verser une très lourde amende.

Que les partisans féroces de l'IVG se rassurent : un laboratoire ne tardera pas à proposer un poison encore plus dangereux que ce qui existe déjà jusqu'au jour où un prophète courageux - il n'y a pas de termes plus justes - prouvera à la face du monde que l'arme chimique distribuée à grands coups publicitaires provoque des dégâts irréparables dans l'organisme de celle qui a recours à cette arme. Ce prophète se lèvera à l'image de ceux qui, aujourd'hui et depuis plusieurs années, découvrent et soignent quotidiennement les déflagrations multiples qui atteignent les femmes marquées au fer rouge par un avortement.

Il est de notoriété publique que des femmes qui ont dépassé le délai légal de quatorze semaines en France pour la pratique de l'IVG se rendent dans des pays plus laxistes où la situation est encore plus dramatique pour les enfants à naître. Voir par exemple le scandale récent en Grande-Bretagne où l'on s'étonne que des avortements sélectifs aient lieu comme si cela était vraiment nouveau. On y découvre, horrifié, que le sexe de l'enfant est pris en compte dans la décision de tuer mais qui ignore qu'en Chine le déficit cumulé des naissances de filles a déjà dépassé les trente millions ? Finalement, renoncer à l'avortement en France ne résoudrait pas ces cas dramatiques. Ce serait un signe fort et prophétique qu'une autre voie est possible : donner une chance de vivre à chaque être humain en évitant d'imaginer que le pire est le plus probable. N'a-t-on pas décidé aujourd'hui d'accorder la chance d'un nouveau départ à des tueurs ? Pourquoi refuserait-on à l'innocent dans le sein de sa mère le droit de vivre ?

Dans le débat qui oppose partisans et détracteurs de l'avortement, il est capital pour ces derniers de ne pas renoncer sous prétexte que le meurtre de l'innocent a étendu son empire et son emprise : quand la tempête sévit à marée haute et détruit tout sur son passage, nous ne désespérons pas de voir les eaux se retirer. Des signes précurseurs du reflux apparaissent montrant qu'il est encore temps de lutter, de ne pas baisser les bras. L'Espagne, notamment, s'apprête à revenir sur les textes qui avaient étendu récemment l'arsenal abortif.

Les plus tordus des partisans de l'avortement chantent le refrain éculé du droit des femmes à disposer de leur corps. Etrange conception qui, sous couvert d'une liberté que personne en France ne conteste aux femmes, autorise l'assassinat d'un enfant par un tiers ( ... instruit ?). Cet enfant, pour être en votre sein, ne vous appartient pas et n'est pas votre corps. En demandant le meurtre de celui qu'elle porte, la femme ne dispose pas de son corps, elle le transforme en tombeau. Quand ce corps de femme qui devrait demeurer sanctuaire inviolable de la vie bascule ainsi dans la barbarie, comment s'étonner que chacun d'entre nous soit désormais à la merci de n'importe quel tueur ? Une cause minable a détruit un rempart essentiel contre la haine. Tandis que de nombreuses femmes ont en réalité perdu toute maîtrise sur leur corps, la société tout entière est devenue l'invertébré sans coquille ou sans carapace : chacun de ses membres peut être à tout moment la proie d'un plus fort que lui puisque l'édifice juridique censé protéger les plus faibles refuse désormais cette protection à ceux qui en auraient le plus besoin.

D'autres partisans de l'avortement invoquent l'incessant mouvement qui engendrerait des avancées inéluctables et porteuses d'un progrès que les générations antérieures et censément barbares n'auraient pas même imaginé. La belle affaire ! Ce qui se passe sous nos yeux a été pensé depuis belle lurette et le sacrifice des enfants ne date pas d'hier. Ce qui est nouveau et devrait nous alerter, c'est l'utilisation de la mise à mort comme remède universel à tous les problèmes. Après avoir promu la mort de l'innocent pour des cas extrêmes, on a tôt fait de l'appliquer à des situations sans gravité et l'on tente par tous les moyens de répandre maintenant l'euthanasie à l'autre extrémité du parcours de vie des êtres humains. La vérité en l'occurrence consisterait à reconnaître que nous manquons d'imagination : dès que la moindre gêne se présente, nous avons pris le pli d'identifier le "coupable" le plus inoffensif pour lui faire la peau. Cette barbarie-là date aussi du fond des âges. Quand elle gagne des nations tout entières en s'installant légalement dans les rouages de l'Etat, elle s'industrialise.


En ce jour, le 26 février 2012,
où nous avons perdu un immense artiste,
le lecteur qui a encore un peu de temps
pourra le réentendre ici :


Hommage à Maurice André

(francetv.fr)


Il nous redit à sa façon
ce que Gilbert Cesbron

(www.enfantsenjustice.fr)

nous a appris en d'autres circonstances :

"C'est Mozart qu'on assassine".

mardi 6 décembre 2011

Informations, réflexions, recherches et actions politiques


Voici,
en ordre alphabétique,
quelques sites au moyen desquels
tout lecteur intéressé
par les enjeux spirituels et corporels,
théologiques, religieux, philosophiques, 
éthiques, politiques,
culturels, sociaux, éducatifs, 
économiques, financiers, 
artistiques, 
techniques et scientifiques,
écologiques et énergétiques,
en France, en Europe 
et dans le monde,
pourra s'informer, 
se former et s'instruire,
penser, décider et agir.

La mention des sites ci-après
ne signifie pas que leur contenu intégral
soit au-dessus de toute critique
mais que chacun d'entre eux
apporte des éléments intéressants
voire passionnants
et des sujets de réflexion stimulants.
Leur apparition ici
ne signifie pas non plus
que leurs auteurs approuvent intégralement
les principes, les valeurs
les observations, les analyses
et les propositions du projet France 2022.

 La plupart des sites
figurant dans cette liste
ont été ou seront aussi mentionnés 
dans l'une ou l'autre tribune 
du projet France2022,
selon les thèmes abordés.

Cette liste n'est assortie
d'aucun commentaire ou jugement de valeur.
A chacun de se forger
son appréciation personnelle.
Tous les sites mentionnés ici
sont de grand intérêt :
inutile de vouloir établir
un classement ou un palmarès.
La palme reviendra,
pour chacun
au site qui l'aura le plus inspiré !





ADIE - Association pour le droit à l'initiative économique

(Economie - Microcrédit)

http://www.adie.org/




AFEP - Association Française d'Economie Politique

(Défense du pluralisme en économie)


http://assoeconomiepolitique.org/



L'Afrique réelle

(Politique - Economie - Développement)

http://bernardlugan.blogspot.fr/p/lafrique-reelle.html




Agora Vox

(Média citoyen)

https://www.agoravox.fr/



APA - Association pour l'amitié

(Economie - Solidarité - Logement - Rue)

http://associationpourlamitie.com/





ANRU - Agence nationale pour la Rénovation Urbaine

(Cité - Ville - Municipalité)

http://www.anru.fr


Aleteia : perspectives chrétiennes sur l'actualité

(Monde - France - Actualités)





Alimentation sensorielle

(Site de Dominique Guyaux 
Maladies dégénératives - Manger cru)

https://alimentationsensorielle.fr



Avant-garde

(Mutualisation des idées, expériences et réflexions 
en vue du redressement de la France)

http://www.lavant-garde.fr




Beauchesne Editeur

(Histoire - Religions - Philosophie - Spiritualité) 

http://www.editions-beauchesne.com/




Bethasda

(Liberté intérieure - Spiritualité, psychologie et somatologie) 

http://www.bethasda.org/index.php/fr/




Bruno Giuliani

(Philosophie de la joie JOYA - Liberté intérieure - Spiritualité) 

http://www.brunogiuliani.com/




Céline Alvarez

(Refondation de l'école - Expérience Montessori - Enseignement mutuel) 

https://lamaternelledesenfants.wordpress.com/blog/
https://www.celinealvarez.org/
 



Chevaliers de Colomb

(Monde, bienfaisance, entraide) 

http://kofc.org/fr/index.html/




Crises

(Analyses, témoignages, humour ... sur les différentes crises)

http://www.les-crises.fr/





Les Economistes Atterés

(Autres voies économiques possibles et débat citoyen)

http://www.atterres.org/



Ecosia

(Planter des arbres en surfant sur la Toile !)

https://www.ecosia.org




Emergences

(Se changer, changer le monde)

https://www.emergences.org/ https://www.emergences.org/pages/les-intervenants-des-journees-emergences




Energies pour l'Afrique

(Fonds de soutien à l'électrification 
présidé par Jean-Louis Borloo)

http://www.energiespourlafrique.org/




Ensemble pour l'Europe

(Europe et charismes)

http://www.ensemblepourleurope.fr/




Entrepreneurs solidaires

(Aide aux missionnaires et aux plus pauvres)

Lien supprimé à la demande des parties prenantes





Ergodis
 

(Ergonomie informatique 
dont promotion de la disposition bépo pour le clavier)

https://bepo.fr/wiki/Association_Ergodis





 Esprit civique
  
(La Personne au coeur de la Gauche, 
Etat société civile et entreprise)

http://www.espritcivique.org/index/



Etienne Chouard
  
(Europe - France - Principes constitutionnels - Démocratie)



Fermes d'avenir

(Agroécologie et permaculture) 

http://www.fermesdavenir.org




Fondation de service politique

(Politique et Magistère de l'Eglise) 

http://www.libertepolitique.com/



Fondation MMA des entrepreneurs du futur

(Entreprise, territoires et mutations) 

http://fondation-mma-des-entrepreneurs-du-futur.mma/


France Audace

(Politique, élections 2017, société civile, christianisme) 

http://www.france-audace.fr/



Fun MOOC

(L'excellence de l'enseignement supérieur 
pour des cours en ligne, gratuits et ouverts à tous) 




Globeco

(Statistiques mondiales) 

http://www.globeco.fr/public/index.php



Great place to work

(Entreprises où il fait bon travailler en France) 

http://www.greatplacetowork.fr/




Habitat et humanisme

(Logement solidaire) 

http://www.habitat-humanisme.org/




Henri Joyeux

(Santé - Médecine - Nutrition) 

http://www.professeur-joyeux.com/




Raphaël Perez

(Hygiène) 

http://www.hygienenaturelle-alimentation.com/




IFRAP

(Analyse des politiques publiques 
et laboratoire d'idées innovantes)

http://www.ifrap.org/


Institut de l'iconomie

(Economie et révolution informatique)

 http://www.iconomie.org/


Institut Montaigne

(Réflexions et propositions politiques)

 http://www.institutmontaigne.org


Institut Thomas More

(Réflexions et propositions politiques)

http://www.institut-thomas-more.org/


Intelligence verte

(Agriculture biologique et environnement)

http://www.intelligenceverte.org/


Institut de recherche en agriculture biologique pour l'Europe
IRABE

(Agriculture biologique et environnement)
http://www.irabe.fr/index.php


Jean-Marc Jancovici

(Climat et énergie)
http://www.manicore.com/


La France s'engage

(Récompense des projets innovants en matière
d'éducation, culture, solidarité, écologie, santé et citoyenneté)

http://lafrancesengage.fr/






Larminat

(Nombreux articles très fouillés sur divers sujets politiques)

www.larminat.fr/les2ailes/

 

Leadership vertueux

(Management et vertus cardinales)

http://hvli.org/fr/




Le Chemin de la Nature

(Botanique - Plantes sauvages comestibles)

https://www.lechemindelanature.com/




Le Pacte civique

(L'engagement personnel en politique - Société civile)

http://www.pacte-civique.org/Accueil



Les déshérités

(Philosophie. Blog de François-Xavier Bellamy)

http://lesdesherites.fr/




Les Petits culottés

(Hygiène BIO)

https://www.lespetitsculottes.com/fr/



Les veilleurs

(Résistance citoyenne et pacifique)

https://www.facebook.com/LesVeilleursOfficiel
http://lesveilleurs.tumblr.com/




L'instant cru

(Alimentation crue, citoyenne et responsable)

https://www.linstantcru.com/




Maman Blues

(Maternité - Accompagnement)

http://www.maman-blues.fr/




Marie qui défait les noeuds
(Spiritualité)

http://www.mariequidefaitlesnoeuds.com/fr/



Matthieu Ricard

(Spiritualité, biologie, écologie, politique, développement)

http://www.matthieuricard.org/




Michel Volle

(Economie, informatique, société)

http://www.volle.com/




Mon potager

(Permaculture)

http://www.monpotager.net/permaculture.htm




Nathalie MP

(Politique, libéralisme, culture, catholicisme)

https://leblogdenathaliemp.com/




Notre France

(Lieux remarquables)

http://www.notrefrance.com/




 
Observatoire Français des Think tanks

http://www.oftt.eu/

Voir aussi :

http://www.journaldunet.com/management/dossiers/040435thinktanks/annuaire/



Passion Animale et Végétale

(Faune et flore)

Chaîne Youtube



Patrice de Plunkett 

(Actualité et christianisme)

http://plunkett.hautetfort.com
Ici en interview (vidéo KTO - VIP)



 Permaraîcher

(Permaculture, maraîchage)

http://www.permaraicher.com/



 Permaterra

(Permaculture, agriculture régénérative)

http://www.permaterra.fr/


Pierre Rabhi, mouvement des colibris

(Agriculture biologique, société civile)

http://www.colibris-lemouvement.org/


Pierre Rabhi, terre et humanisme

(Agroécologie)

http://terre-humanisme.org/



Poissons roses

(Politique et Evangile)

http://www.poissonsroses.org






Pollinis

(Agriculture durable - Protection des pollinisateurs,
notamment les abeilles)

http://www.pollinis.org





PSE - Pour un sourire d'enfant

(Développement, éducation, formation, 
coopération France - Cambodge)

https://pse.ong/



Pratiques pédagogiques

(Enseignement primaire)

http://www.pratiquespedagogiques.fr/


Professeur Henri Joyeux

(Médecine, cancérologie, nutrition)

http://www.professeur-joyeux.com/





Réinformation

(Un autre regard sur les événements)

http://reinformation.tv/


Revue Civique

(Questions civiques, enjeux de société, ... )

http://revuecivique.eu/


Robin des bois

(Protection des hommes et de l'environnement)

http://www.robindesbois.org/


Saint-Siège

(Spiritualité, politique, économie, société, ... )

http://w2.vatican.va/content/vatican/fr.html



Semaines Sociales


(Politique, économie, société)

http://www.ssf-fr.org/ssf




Sergueï Toutounov

(Arts, peinture, France et Russie)

http://www.toutounov.fr/




SOL

(Agroécologie et solidarité)

https://www.sol-asso.fr/




SOS Education

(Instruction et éducation nationales)

http://www.soseducation.org



SOS Fin de vie

(Ecoute, accompagnement, fin de vie)

http://www.sosfindevie.org



SOS Tout-Petits

(Vie, avortement, IVG, contraception)

http://www.sos-tout-petits.org/



Souffrance et travail

(Guides pratiques, consultations)

http://www.souffrance-et-travail.com/




Terre de Compassion

(Culture, actualités, spiritualité)

http://terredecompassion.com/



The Shift Project

(Atténuation du changement climatique et réduction de la dépendance de l'économie aux énergies fossiles)


https://theshiftproject.org/



Thierry Casasnovas

(Ecologie, nutrition, hygiénisme, santé)

http://regenere.org/
 




Tombée du nid

(Solidarité)

http://tombeedunid.fr/




Unique et différent

(Hommes et entreprises)

http://www.uniqueetdifferent.com/



Un jardin BIO

(Blog de Gilles Dubus)

https://www.un-jardin-bio.com/


 
Xavier Fontanet 

(France, mondialisation, entreprises, stratégie)

https://xavierfontanet.wordpress.com



Yannick Bonnet

(Education, Foi, Doctrine sociale et anthropologie chrétienne) 

http://www.yannikbonnet.com/

(Site malheureusement suspendu depuis le décès de son auteur.
Une partie de ses écrits peut-être retrouvée ici :

http://www.saintjosephduweb.com/bonnetblog/)


jeudi 11 novembre 2010

France 2022 : Travaux intellectuels et travaux manuels



Le Père Jérôme, trappiste de l'Abbaye de Septfons, enseignait la philosophie et travaillait au verger du monastère, partageant son emploi du temps en deux domaines entre lesquels il est aisé d'établir des ponts. Le Père Jérôme est connu pour ses livres nourris de son expérience profonde de la prière et d'un savoir patiemment construit au fil de ses lectures. 

Dans l'homme accompli, nulle opposition entre les heures d'étude et les travaux de plein champ. Leur complémentarité est quasi évidente : quand les mains et le corps tout entier s'adonnent aux travaux manuels, l'esprit se découvre plus libre pour se pencher sur un objet de réflexion.

Combien de personnes surchargées par les multiples décisions à prendre en situation de responsabilité gagneraient à se consacrer à des tâches où leur esprit pourrait enfin se reposer, se ressourcer et penser plus librement ? L'un des objectifs du projet France 2022 est de convaincre bon nombre de dirigeants de renoncer à une part confortable de leur rémunération (en Euros) pour oser partager leurs pouvoirs et leurs responsabilités : c'est d'abord à ce niveau-là que le partage du temps de travail s'amorcera avec profit.

Convaincre ne suffira pas à créer une onde de choc assez forte pour obtenir tous les effets attendus : meilleur gouvernement des institutions et des entreprises, baisse du chômage, réduction des inégalités de traitement, ... Une deuxième phase d'incitation permettra d'amplifier les premiers bénéfices qui résulteront de l'audace des pionniers volontaires. Une troisième phase de généralisation à tous les postes de direction montrera que la morosité actuelle n'était pas sans remède.

Les emplois les moins qualifiés, qui ne disparaissent pas avec l'automatisation des tâches et même apparaissent, ne pourront pas bénéficier de réductions importantes d'horaire mais il est tout à fait possible de prévoir qu'ils soient assumés par un volant plus large de citoyens dans le cadre d'une redistribution des travaux qui n'exigent pas d'aptitude au commandement et à la direction. Il est également possible d'amplifier l'effort de formation afin que ceux qui ont rencontré des difficultés d'apprentissage à un moment donné puissent retrouver et développer la joie d'apprendre.

Il ne s'agit pas de promettre la lune en faisant miroiter une réduction générale du temps de travail : même assommée par un discours revanchard, anticapitaliste en diable, ... n'importe quelle personne qui a conservé un brin de bon sens, perçoit qu'il est insensé de réclamer toujours plus d'avantages dans un monde où tant d'hommes et de femmes sont dans la misère extrême ou bien vivent dans des conditions précaires. Cette revendication est amorale et chacun peut faire l'expérience que le désoeuvrement ne mène pas loin. 

L'esprit du projet France 2022 consiste à défendre le principe d'une redistribution nécessaire des emplois : à ceux qui ont des situations passionnantes, demander de réduire leur temps de travail et leur rémunération (en Euros) ; à ceux qui ont très peu de perspectives d'évolution, permettre de sortir d'une situation d'enlisement ou d'enfermement ; à tous, demander de prendre une part significative aux travaux requis par les causes désargentées ou, en d'autres termes, à la satisfaction des besoins non solvables.

Les plus généreux sont déjà sur plusieurs fronts : ils ont une vie professionnelle bien remplie et ils consacrent une part significative de leur temps à des activités bénévoles. D'autres hésitent à se dévouer, craignant d'être débordés. D'autres encore estiment qu'ils doivent d'abord assurer le déroulement de leur carrière. 

Plus l'avenir professionnel s'assombrit, plus les parcours deviennent chaotiques, plus l'hésitation générale grandit : comment risquer une part de son temps dans des actes gratuits alors que nul n'accepte de vous embaucher pour du pain ? Quand le chômage et l'inactivité s'installent à des niveaux aussi élevés que ceux d'aujourd'hui, il est nécessaire que les personnes les mieux loties consentent à faire des efforts qui ne se résument pas seulement à une amputation de leurs revenus : elles ont à donner de leur temps, à partager leurs pouvoirs et à réduire leurs avantages. Elles ont à le faire en direction de celles qui ont la faculté immédiate d'être à leur place. Ces dernières en agissant de même à l'égard des autres et ainsi, de proche en proche, offriront aux plus déshérités une marge nouvelle de progression. Ce renoncement général en faveur de plus pauvre que soi ne portera son fruit de justice et de paix que s'il est animé par une volonté d'accueil, et non pas d'éradication, de la pauvreté, de la faiblesse et du handicap.

Dans une société où la part de bénévolat à assumer est laissée à l'appréciation libre de chacun, on n'offre pas au plus grand nombre la possibilité de se donner davantage. En liant réduction du temps de travail et engagement bénévole, nous résolvons une équation difficile : tenir compte des avancées technologiques qui déplacent le rapport de force entre capital et travail (rémunéré) tout en veillant à satisfaire les besoins non solvables.

Quand de nombreuses tâches sont accomplies par des automates, des hommes qui n'ont pas été formés à les dépasser sur d'autres terrains ne trouvent pas d'emplois rémunérés. Ce phénomène est encore aggravé par le déplacement géographique des systèmes de production que le capital a la faculté d'installer où les coûts de mise en oeuvre sont les plus faibles. 

Une première réponse consiste à transformer intelligemment les programmes de formation pour limiter la casse du chômage. Cette réponse ne suffit pas pour plusieurs raisons : il subsiste des tâches non automatisables mais qui demandent un niveau de qualification peu élevée ; des accidents affectifs peuvent entamer la volonté d'apprendre. 

Une réponse plus solide intègre la nécessité d'une conception plus large du travail : sa finalité ultime n'est pas de produire des choses mais de traduire en acte l'amour mutuel. Sans le secours de cette vision étendue, l'homme est réduit à l'état d'une machine sophistiquée dont le développement des techniques parvient cependant à égaler ou même à surpasser la complexité, les performances et le quotient qualité/coût de revient puis qualité/prix de vente.